Libéralisme et socialisme, magie blanche contre magie noire

Magie noire et magie blanche sont deux pôles opposés entre lesquels se situe chacun de nos comportements. La philosophie politique n’y échappe pas.

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Magicien sorcier (Crédits Pedro Vezini, licence CC BY NC SA 2.0), via Flickr.

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Libéralisme et socialisme, magie blanche contre magie noire

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 24 mars 2015
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Par François-René Rideau.

Magicien sorcier (Crédits Pedro Vezini, licence CC BY NC SA 2.0), via Flickr.
Magicien sorcier (Crédits Pedro Vezini, licence CC BY NC SA 2.0), via Flickr.

Nous avons vu dans un article précédent « L’étatisme, forme moderne de la magie noire » que la croyance en le pouvoir bénéfique de l’État était de même nature que la superstition qui faisait que certains attendaient des miracles de la part de quelque divinité en échange d’humiliations1

C’est le principe de la magie noire : attendre les miracles, le bonheur, le succès, la rédemption des fautes, etc., de la part d’entités extérieures et supérieures, qui se nourrissent de l’humiliation de ceux qui leur consentent des sacrifices ou leur soumettent des incroyants, des esprits qui se réjouissent de la destruction de soi et des autres, des dieux qui exigent le mépris de soi et des autres, des êtres surnaturels aux pouvoirs illimités et aux désirs arbitraires qui ne sont tenus par aucune loi rationnellement connaissable, mais qui sont censés être influençables par l’étalage des sentiments de leurs ouailles humiliées. Bref, cette magie noire consiste à faire reposer de façon irresponsable son espoir de jouissances sur les caprices d’intervenants extérieurs et supérieurs.

Or, des divinités supposées corruptibles par de tels sacrifices ne méritent pas qu’on leur sacrifie quoi que ce soit. Ce sont des êtres abjects contre lesquels tout être humain digne de ce nom ne peut que se révolter. Ceux qui se vautrent aux pieds de telles divinités sont des esclaves, des porcs, des êtres indignes de leur libre arbitre, et qui d’ailleurs s’empressent de l’abandonner.

Mais telle n’est pas la seule conception de la magie. Il est une autre magie, la magie blanche. Son principe est travailler pour obtenir et mériter en récompense chaque bienfait dont on jouit. Si tant est que l’on peut comprendre cette attitude en terme de divinités, ces divinités sont soumises à des lois connaissables, et c’est de leur conformité à ces lois et non pas de leurs caprices que l’on obtient d’elles des bienfaits, par le travail. D’une certaine façon, ces divinités ne sont pas des êtres au-dessus des lois de la nature, mais elles sont les lois mêmes de la nature. Elles ne demandent pas d’être adorées, mais comprises et acceptées pour ce qu’elles sont. Elles sont contentées non pas par l’abjection d’adorateurs mais par l’élévation en dignité et en talent de leurs contemplateurs. Elles récompensent non pas l’humiliation timorée d’humains soumis, mais la maîtrise respectueuse d’individus fiers. Elles ne promettent pas à leurs croyants une gratification future par des délices irréels, mais invitent les sages à réévaluer leurs désirs présents au vu de la réalité.

Ces divinités sont incorruptibles mais bienveillantes ; elles n’ont pas de complexe de supériorité, et n’exigent pas un étalage flamboyant de sujétion par une succession de sacrifices. Elles nous proposent une relation non hiérarchisée, d’égal à égal, ou plutôt, d’inégal à inégal, où ne compte pas l’apparence d’actes périodiques, mais la profondeur d’une discipline permanente sur soi-même, discipline qui vise non à se diminuer pour se soumettre aux dieux, mais à s’améliorer pour les maîtriser.

magie rose rené le honzecLa prière en magie noire est passivité et destruction, dans une attitude d’humiliation et d’adoration. La prière en magie blanche est travail et création, dans une attitude de détermination et de respect. Le disciple de la magie noire fait le mal en espérant qu’il en sorte un bien par une violation miraculeuse des lois de la nature. Le disciple de la magie blanche fait le bien en consentant un effort calculé pour être un moindre mal selon les lois de la nature. Les prêtres de la magie noire invoquent l’autorité comme source de savoir, affirment les voies de leurs divinités impénétrables à tous sauf à eux. Les prêtres de la magie blanche proposent des conjectures à soumettre à l’examen de la raison et de l’expérience de chacun, et font de la pénétration des divinités l’essence même de leur religion. Les prêtres de la magie noire étendent leur culte en soumettant l’infidèle à leurs croyances, en humiliant et dégradant l’Autre. Les prêtres de la magie blanche étendent leur religion en soumettant leurs croyances aux critiques d’autrui, en se libérant et s’améliorant Soi-même. Les croyants en magie noire sont esclaves de leurs dieux. Les croyants en magie blanche sont maîtres de leurs dieux.

Magie noire et magie blanche existent toutes deux dans les religions traditionnelles et institutionnelles. Elles sont deux pôles opposés entre lesquels se situe chacun de nos comportements. La magie noire l’emporte toujours dans les apparences2; c’est toujours elle que vous trouverez dominer les institutions établies, se draper dans les beaux atours des rites formalisés, se donner en spectacles éclatants. Mais c’est la magie blanche qui l’emporte toujours en réalité ; c’est toujours elle dont vous verrez qu’elle fait marcher la boutique, elle qui s’adapte sans cesse, elle qui se cache derrière toute création, elle sur laquelle repose la civilisation même.

Il est une opposition entre le bien et le mal, mais ce n’est pas celle que proposent les prêtres du culte de la mort ; ce n’est pas un conflit entre des dieux supérieurs, où le bien serait de se soumettre au Dieu d’un prêtre donné plutôt qu’aux autres. C’est au contraire l’opposition entre d’une part une culture de la destruction, de l’humiliation et du spectacle, et d’autre part une culture de la création, de la fierté et du travail.

Pour un développement des idées présentées dans cet article, voir mon essai L’État, Règne de la Magie Noire.

Sur le web

  1.  Sur un sujet connexe, mais employant les expressions « magie noire » et « magie blanche » dans un sens différent, voir aussi cette conférence donnée en 1999 par Christian Michel : Comment penser l’économie aujourd’hui.
  2. Cette apparente prééminence de la magie noire est souvent trompeuse. La magie noire aime se déguiser en magie blanche, et s’en attribuer les créations, pour obtenir pouvoir et légitimité. Les magiciens noirs, ces grands destructeurs qui dominent la société, s’habilleront de blanc, et prétendront être les grands créateurs, cependant qu’ils habilleront de noir les magiciens blancs, ces vrais créateurs qu’ils ont réduit en esclavage. Ainsi, ceux qui croient ce qui leur est enseigné par les écoles et les mass media auront souvent une idée inversée de ce qui est magie blanche et de ce qui est magie noire, de qui domine et qui est dominé, de quels sont les principes de création et quels sont les principes de destruction.
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  • au lieu de parler de magie , parlez de religion , les protestants et apparentés sont libéraux pas les catholiques ce qui implique que le libéralisme ne pourra jamais s’appliquer en France avant plusieurs générations .

    • euh, non.

      d’abord les protestants ne sont pas plus libéraux, ils sont probablement plus capitalistes, mais libéraux non.
      Ensuite, le libéralisme n’est pas du tout incompatible avec le catholicisme. Et un grands nombre de penseurs du libéralisme ont été influencé par le catholicisme et sa tradition de manière non négligeable, parmi lesquels Bastiat, Toqueville, Acton pour ne citer qu’eux.

      • vous parlez d’intellectuels, aux niveau des populations, les pays a forte dominante protestante sont plus libéraux

      • La Suisse, pays scandinaves, l’Angleterre , l’Allemagne à contrario de pays à dominante catholique: Espagne, Portugal, Italie, France

        • L’Angleterre n’est pas protestante mais anglicane, bien plus proche des catholiques. L’Allemagne est à moitié catholique et les pays scandinaves luthériens

          • anglicanisme et luthéranisme sont historiquement issus de la la contre-réforme donc en rejet de l’Eglise catholique en tant qu’institution ainsi que sur certain aspects de son dogme.

        • Les pays les plus libres au monde sur le plan économique n’ont rien de protestants non plus puisqu’il s’agit de Hong Kong et Singapour.

          • deux exceptions et deux anciennes colonies de surcroit soit mais qui fondamentalement ne remettent pas en cause mon propos

            • Colonie, Hong Kong et Singapour, oui un tout petit moment de leur histoire. De la couronne britannique et donc « anglicane » (c’est à dire catholique sans le pape… le roi étant à sa place). Et les religions dominantes dans ces deux endroits ne sont pas « protestantes ». Donc, si ça remet votre propos en cause.

              • oui elles ne sont pas protestantes puisque la majorité de la population se considère comme sans religion néanmoins il s’agit de micro- état ou de principauté que je ne prends pas en compte. Qu’en à la religion au niveau cultuel si elle n’influe pas directement vers plus ou moins de libéralisme elle produit des valeurs et des comportement qui dépassent largement le cadre religieux .Si l’ on prend des exemples qui sont chers à contrepoint comme Margaret Tatcher ou Reagan on peut s’interroger sur l’apport de la religion non en tant que conviction sur l’ existence d’une entité divine mais en quoi cette conviction forge elle même des valeurs, une vision de l’individu et de la société qui peuvent s’incarner dans une politique économique.

        • La Suisse est pleine de catholiques, aussi… La Bavière, l’Autriche sont plus « catholiques » que protestantes.
          Le Texas est plus catholique que Chicago.

          Bref, pas vraiment lié. Si le libéralisme est mal engagé en France ce n’est pas lié au catholicisme (dont à peine 6 ou 7% de la population connait vaguement quelque chose) mais parce que l’éducation nationale et les médias sont majoritairement imbibés de socialisme, et que la Franc-Maçonerie française est influente (dans les sphères politico-médiatiques) et très socialiste/constructiviste.

      • Le christianisme est toujours libéral.
        Il est le seul creuset des idées libérales.
        Toutes les sociétés chrétiennes ont tendu vers le libéralisme, quel que fût leur point de départ.
        Le capitalisme n’a pu prévaloir que dans la civilisation chrétienne.
        D’autres sociétés sont devenues capitalistes par mimétisme, par pragmatisme, c’est-à-dire qu’elles n’auraient pas ouvert la voie – parfois malgré des millénaires de civilisation.
        D’autres civilisations semblent rejeter viscéralement le libéralisme.

        Face à ces réalités, la distinction entre catholicisme et protestantisme est un détail.
        La France, quoique catholique, a joué un rôle majeur dans la pensée libérale.
        Selon moi Bastiat n’a jamais été surpassé, or sa pensée s’enracinait profondément dans ses convictions chrétiennes.
        Le pape Léon XIII dit de lui « Un célèbre économiste français a exposé comme en un tableau les bienfaits multiples que l’homme trouve dans la société et c’est une merveille digne d’être admirée ».

        Puis il publia Rerum Novarum, une encyclique majeure qui démolit le socialisme.
        En voici deux extraits qui vous convaincront peut-être que le catholicisme est libéral:
        « De tout ce que Nous venons de dire, il résulte que la théorie socialiste de la propriété collective est absolument à répudier comme préjudiciable à ceux-là mêmes qu’on veut secourir, contraire aux droits naturels des individus, comme dénaturant les fonctions de l’Etat et troublant la tranquillité publique. Que ceci soit donc bien établi : le premier principe sur lequel doit se baser le relèvement des classes inférieures est l’inviolabilité de la propriété privée. »
        « Le premier principe à mettre en avant, c’est que l’homme doit accepter cette nécessité de sa nature qui rend impossible, dans la société civile, l’élévation de tous au même niveau. Sans doute, c’est là ce que poursuivent les socialistes. Mais contre la nature, tous les efforts sont vains. C’est elle, en effet, qui a disposé parmi les hommes des différences aussi multiples que profondes; différences d’intelligence, de talent, de santé, de force; différences nécessaires d’où naît spontanément l’inégalité des conditions. Cette inégalité d’ailleurs tourne au profit de tous, de la société comme des individus. La vie sociale requiert dans son organisation des aptitudes variées et des fonctions diverses, et le meilleur stimulant à assumer ces fonctions est, pour les hommes, la différence de leurs conditions respectives. « 

        • sauf qu’il faut distinguer les intellectuels de la société française, Quesnay était libéral, Turgot aussi on peut remonter assez loin. Cependant la société française n’est pas fondamentalement libérale au sens où vous le suggérez.

  • http://www.podcasts.com/lumire_101/episode/les-idoles-grimaantes-de-la-pseudo-dmocratie-socialiste

    « Pourquoi cette prétendue République qui soi-disant “ne reconnaît et ne salarie aucun culte”, nous force-t-elle à faire d’immenses sacrifices humains en pure perte à cette idolâtrie de la violence qu’est le socialisme pseudo-démocratique, avec son culte obligatoire des prétendus “solidarité, “égalité des chances”, “développement durable” et autres “luttes contre les discriminations” ? »

  • Et si libéralisme et socialisme (en tant que système planificateur) n’était que deux visions chronologiques d’un même système ?

    Pensez vous que le libéralisme, en tant que système fondé sur une économie de marché et la libre concurrence, ne pourrait pas à terme, et par concentration progressive et naturelle des capitaux et des acteurs déboucher sur une économie planifiée et régie par une poignée d’acteurs.

    Un tel scénario n’impliquerait-il pas nécessairement planification économique ?
    Si vous connaissez des auteurs ayant affirmés/infirmés des hypothèses de stades successifs/chronologiques de l’économie de marché je suis preneur.

    Merci.

    • « ne pourrait pas à terme, et par concentration progressive et naturelle des capitaux et des acteurs déboucher sur une économie planifiée et régie par une poignée d’acteurs. »

      Les capitaux ne se concentrent pas, au contraire, ils tendent à se diffuser.
      Ensuite, une poignée d’acteurs ne peuvent pas obliger à adopter un type d’économie aussi longtemps qu’on est libre d’avoir la possibilité de faire autrement.
      Rien ne m’oblige à acheter ma nourriture (ou mes vêtements) chez untel, je peux essayer de le faire par moi-même si l’offre actuelle ne me va pas

      • Les capitaux ne se concentrent pas ?

        http://www.huffingtonpost.com/2012/04/27/consumer-brands-owned-ten-companies-graphic_n_1458812.html?utm_hp_ref=fb&src=sp&comm_ref=false&fb_ref=Default

        http://www.motherjones.com/…/2010/01/bank-merger-history

        http://dialogic.blogspot.fr/…/frugal-dad-media

        Trois secteurs clés (biens de consommation, banque & média) qui tendent pourtant clairement à se concentrer dans les mains de quelques acteurs.

        Mais outre ce relatif libre choix quant aux produits que je souhaite acheter, à la banque où je souhaite épargner (etc…) la structure de certains marchés (car il serait naïf de généraliser cette approche compte tenu des différences de structure coût de chaque marché) n’a-t-elle pas par essence vocation à induire une concentration capitalistique ? Je parle entre autre des coûts fixes induits sur les marchés à très haute intensité capitalistique, des efforts de R&D faramineux nécessaires pour stimuler l’innovation.

        Je parle d’une situation à long terme qui a pour l’instant peu de fondements factuels ou du moins est en balbutiements.

        Merci de vos retours.

      • Les capitaux se concentrent.
        Je ne sais si c’est une loi de la nature, mais cela a été démontré dans de nombreux cas. Vous pouvez lire « L’imperialisme, stade suprème du Capitalisme » de Lénine, à ce propos

        • Les thèses faisant de « l’impérialisme le stade ultime du capitalisme » (Lénine) ont été démontées par plusieurs économistes, en particulier par Peter T. Bauer ou, plus récemment, Jacques Marseille.

          • la concentration est totalement véridique en revanche

            • Ah bon ?
              Vous mesurez comment « la concentration du capital » ? Et vous avez des données fiables ? Qui établissent sans doute possible ce que vous annoncez et confirment ainsi Lénine ?

              Alors vous allez être le nouveau Piketty mais sans bidouille. Le héro de l’époque et rapidement millionnaire. Publiez donc vite !

        • Certes, Lénine s’applique à démontrer cette tendance, mais en 1917, les tarifs douaniers sont importants, aucun accord de libre échange n’existent encore (seul le Cobden Chevalier entre la France et les UK) et surtout une intensité capitalistique encore faible comparée à aujourd’hui.

          D’autant plus qu’il serait ridicule d’imaginer un monde ou l’innovation puisse exister sans concentration capitalistique. Lénine substitue à mon sens une création artificielle de monopoles publics à ceux, privés, tendant « naturellement » à se créer sur certains marchés.

          Merci pour les auteurs Jacques.

          • Hum.
            Un monde où l’innovation puisse exister sans concentration capitalistique ? Bienvenue dans le monde d’aujourd’hui. Le monde ou Google, Facebook Amazon achètent l’innovation développée par les petits, les « pauvres »…
            Alors certes, ils les achètent, mais seulement si les innovateurs veulent vendre. Et c’est là toute la différence avec une autre forme de concentration du capital.

            Notons aussi que les trois « mastodontes » du capitalisme contemporain cités ci dessus n’existent que depuis peu et ont, eu cru sans se faire « capter » par de plus gros… IBM n’est pas devenu le roi du monde.

          • C’est un exemple parmi d’autres où, effectivement on peut constater une concentration des capitaux.
            Contredisant l’affirmation béate ci dessus selon laquelle les capitaux ne se concentrent pas.

            • Heum, non.
              C’est comme l’entropie, localement on peut avoir des concentration qui s’accroissent mais ça reste bien local.
              La en l’occurrence les vendeurs ont collecté un capital immense et en font ce qu’ils veulent.

              Ne jamais oublier qu’il y a ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas…

              • Par conviction je me sens plus lié au libéralisme et Hayek, aussi je n’entends pas troller ou pérorer avec vous.

                Je ne prendrais par ailleurs pas cas des monopoles étatiques ou des ententes privées/publiques entravant le libre jeux de la concurrence.
                Imaginez donc le scénario de base de concurrence pure et parfaite dans ses débuts (atomicité, libre entrée…).
                La loi Le Chapelier interdit les corporations, le marché se fluidifie et devient à la portée de tous. Des entreprises se crées, réussissent, échouent et se régulent par des lois naturelles qu’on nommera audace, clairvoyance et travail.
                Des profits s’accumulent rétribuant les plus à l’écoute du marché. On réinvestit, développe pour créer plus de richesse. L’innovation se profile à un rythme exponentielle et des pans entiers de l’économie sont substitués par d’autres plus progressistes. Destruction-créatrice tout va bien, l’économie se restructure sans que les affaires ne cessent. Des sommes toujours plus importantes de capitaux se concentrent et/ou s’échangent, se diffusent rétribuant les gagnants et les plus entreprenants.

                Seulement à mesure que l’économie se développe, l’innovation et l’incorporation de progrès technique toujours plus importante requiert une dotation en capital elle aussi plus importante pour développer de nouvelles applications.

                (Les applications qu’Amazon, Google, Schneider, Eads rachètent à d’autres restent encore munies d’une dotation capital importante mais pas énorme pour en bloquer l’accès au entrants.)

                N’est-il pas logique que dans cette perspective les capitaux tendent à se concentrer naturellement ?
                Je parle vraiment d’économie industrielle, d’étude chronologique d’un marché libre et sans entrave sur le long terme.

                Et n’y a -t-il pas un paradoxe qu’on pourrait exposer comme suit :

                « la productivité marginale du capital décroit de façon inversement proportionnelle à la quantité de capitaux nécessaire pour stimuler l’innovation »
                En d’autre terme le ROI d’une unité de capital diminue à mesure qu’il faille plus d’unités pour développer d’autre application.

                Merci de vos retours.

              • Quel rapport avec l’entropie? Démontrez-moi que la tendance des très grandes entreprises n’est pas à la concentration et on en reparlera. Une concentration qui s’accroît localement reste un phénomène de concentration peu importe l’échelle en fait.

                • Alors 1° on parle de concentration du capital, pas d’entreprises. 2° l’entropie est exprimée au niveau systémique, pas local, de même pour le phénomène de concentration du capital (ou plutôt son absence).
                  Si on parlait d’entreprises comme vous le voulez l’idée est que ce n’est pas parce que Google rachète plein d’entreprises que le nombre d’entreprises et la dispersion générale des entreprises par rapport à la « richesse totale » diminue. Je pense même que l’on doit pouvoir dire « au contraire ».

                  Alors évidement si tout le monde parle de « concentration du capital » d’un coté et vous de tendance des très grandes entreprises (c’est défini comment, « très grande entreprise », au fait ?) ça peut donner des choses assez surréalistes. Mais bon, même pour les « entreprises du dernier 1000-quantile » je ne suis pas convaincu que de façon générale et sur le long terme il y ait « concentration ». Un peu le même problème que chez Picketout. Sinon Exxon et General Motors domineraient le monde, vous vous assureriez à l’UAP et l’informatique ça serait IBM et Goupil. A moins qu’Honeywell Bull…

                  • « Alors 1° on parle de concentration du capital, pas d’entreprises. 2° l’entropie est exprimée au niveau systémique, pas local, de même pour le phénomène de concentration du capital (ou plutôt son absence). »

                    Placez vous dans une dynamique de long terme. Les start-ups qui soutiennent en définitive la croissance des grands groupes par leur aplomb à l’innovation, peuvent le faire car les dotations en capitaux à l’entrée ne sont pas faramineuses. Dans quelques décennies, l’évolution technologique risque de rentre l’accès à l’innovation de plus en plus difficile.
                    Développer une manufacture d’épingles en 1776 est plus réalisable que de créer un Superloop façon Elon Musk en 2015.

                    La substitution progressive du capital au travail engendre une baisse de productivité et de rentabilité qui est contrebalancé par la dotation en capitaux rendant l’accès au marché quasi impossible et donc la création de situation monopolistique ou oligopolistique.

                    • Conséquence: pour innover la concentration du capital est nécessaire.

                    • Pour Superloop (qui n’existe pas encore)… oui. Mais Google ? Facebook ? Apple ? Microsoft Le capital nécessaire au départ devait bien être de quelques milliers de dollars.
                      Et Musk crée Superloop aujourd’hui (demain), mais il a du pognon qui lui permet de le faire parce qu’il y a Tesla et Space-X…. qui ont nécessité du capital, qu’il avait parce qu’il y avait Paypal avant qui… n’a pas nécessité beaucoup de capital.

                      Au contraire, aujourd’hui le besoin en « capital physique » est faible pour l’innovation. Le plus important c’est « l’idée », « l’intelligence » (bref, le capital… humain). Et même quand les besoins en capital physique sont importants, les innovations (à faible intensité capitalistique) comme le crowd funding, et autre modes de financement participatif rendent cela accessible à qui a des idées et pas d’argent, bien plus facilement qu’à aucun point de l’histoire. Bien sûr faut que l’idée soit intéressante et que des clients (potentiels puis réels) s’y intéresse. Mais ça c’est le jeu, ma pauvre Lucette

                    • La capital nécessaire était effectivement faible. Mais cela n’invalide en rien qu’à terme, soutenir la croissance par l’innovation nécessitera beaucoup de capitaux.

                      Je vois bien Elon Musk levé 5Mds sur Kiss Kiss Bank Bank pour développer son hyperloop. Restons sérieux.

                      Comment se fait-il qu’une demie douzaine d’entreprises soient sur le nucléaire, l’aérospatial, l’armement, les opérateurs mobiles ? Concrètement ces marchés ne sont pas à la portée de tous. Qu’il y ait des ententes, des aides publiques ou toutes sorte de distorsion de la concurrence, la structure coût de ces marchés a elle seule suffit pour annihiler toutes velléités d’intrusion.

                      Et si tout le monde était riche et apte à lancer son business dans l’industrie de son choix, le ROI d’un projet à fort intensité K dans un environnement concurrentiel serait quasi nul.
                      Il est des marché qui nécessitent en mon sens une faible Q d’offre pour répondre à une demande globale.
                      Cette nécessité est une corollaire de la concentration du capital.

                  • Google, Facebook , Apple trust le haut du tableau depuis quelques années.Le rachat de start-up est la mode dans certains domaine comme les nouvelles technologies. Facebook veut devenir éditeur de presse, Google se lancent dans les voitures sans pilote et fait dans le mobile, Apple dans les montres etc… Des boîtes qui étaient spécialisées dans un secteurs particuliers diversifient leur activités par le rachat d’entreprises. Quand à la concentration en capitale ou des entreprises elle peut ne pas s’accélérer au niveau global mais observer des poche de concentration éparses à des niveau intermédiaire.Le long terme reste à définir

      • Ce qui distingue le socialisme du libéralisme, c’est la violence.
        Cette distinction existera toujours.

        L’hypothèse que l’un et l’autre devaient aboutissent au même résultat devrait disqualifier le socialisme:
        Pourquoi imposer ce qui se produirait aussi bien sans violence ?

        Comme disait Bastiat, pourquoi contraindre à l’harmonie ce qui est harmonique de soi ?
        Au moins le libéralisme mettrait-il en place une organisation sélectionnée librement pour son efficacité, et non une organisation planifiée par de soi-disant surhommes.

        Donc même dans l’hypothèse marxiste, le socialisme est absurde.

        Par ailleurs sur la fausseté de cette hypothèse, lisez Frédéric Bastiat, Les harmonies économiques.
        L’hypothèse est fausse à cause de la nécessité de la concurrence, seul moyen de départager les bons des mauvais choix.
        De plus, la planification centralisée est impossible parce que l’information ne peut pas être centralisée.
        Aussi géniaux soient-ils, les planificateurs socialistes ne peuvent prétendre se substituer à la multitude des individus, chacun dans son contexte.
        Vous êtes victime du pseudo-expérimentalisme, qui voudrait que l’action humaine puisse être planifiée et pilotée au moyen de lois analogues à celles de la physique: Foutaise.
        L’action humaine est le produit de la pensée, pas des lois de la physique.
        Il n’y a pas de déterminisme en matière économique.
        Là-dessus vous pourriez lire François Guillaumat, ou l’écouter, par exemple:
        http://www.institutcoppet.org/2014/10/10/entretien-avec-francois-guillaumat-par-gregoire-canlorbe/
        lumiere101.com/2009/02/11/crise-scientifique-et-crise-intellectuelle/

    • « Et si libéralisme et socialisme (en tant que système planificateur) n’était que deux visions chronologiques d’un même système ? » aucun économiste sérieux ne croit au planisme. il ne s’agit même pas de libéralisme: tous les économistes (pas seulement les libéraux mais également les économistes non libéraux) reconnaissent que l’économie de marché est le meilleur système qui existe, c’est celui qui permet d’obtenir une économie aussi efficace que possible, c’est-à-dire avec la meilleure allocation des ressources . bien sûr, il y a des économistes favorable à l’intervention de l’état mais même eux sont contre le planisme et favorable à l’économie de marché. l’État est l’architecte principal de tous les monopoles qui ont pu subsister dans l’histoire économique de notre monde ! En réalité, dans un libre-marché, il ne peut y avoir de véritable monopole. Lorsqu’une entreprise n’a que peu ou pas de compétition, ce qui lui permet d’augmenter ses prix et de faire de plus grosses marges de profit, cela attire de nouveaux entrants qui tenteront de profiter des prix élevés. Pour se tailler une place sur le marché, ceux-ci n’hésiteront pas à introduire des prix plus bas que ceux de l’entreprise existante. Cette concurrence fera par la suite baisser les prix et ramènera la marge de profit à un niveau normal. La plupart des monopoles ou oligopoles existent en conséquence des actions des gouvernements. Ceux-ci accordent des privilèges spéciaux à certaines entreprises, ce qui leur donne un avantage sur leurs concurrents ou bloque tout simplement la concurrence sur leur marché. Il y a d’abord les entreprises d’État, qui exercent des monopoles par décret gouvernemental. Celles-ci sont généralement inefficientes et gaspillent les ressources (voir Pemex, PDVSA, Petrobras et Hydro-Québec par exemple). Ensuite il y a la règlementation excessive, qui avantage nettement les grandes entreprises qui ont les moyens d’avoir des avocats à leur service et des lobbyistes, ce qui leur permet de tirer leur épingle du jeu. un monopole de fait peut être parfaitement justifié, et l’État, malgré ses prétentions à l’omniscience, n’a aucun moyen de savoir a priori si ce monopole pratique des prix trop élevés, la notion de « juste prix » n’ayant aucun fondement économique. Par exemple, un innovateur, au début tout au moins, a 100% de part de marché, et est donc en situation de monopole, situation qui n’est pas due à la contrainte (comme pour les monopoles de droit d’origine étatique), mais à sa compétence dans son domaine. S’il pratique des prix que certains estiment exagérés, il y a de fortes chances qu’un concurrent apparaisse — s’il n’est pas empêché par une règlementation ou, s’il s’agit d’un concurrent étranger, par le protectionnisme, ce qui est le cas de figure le plus fréquent (pour ce qui est des créations de l’esprit, les lois sur la propriété intellectuelle constituent un autre obstacle injustifié à la concurrence). Et même si aucun concurrent n’apparaît, l’effet de substitution (voir loi de l’offre et de la demande) peut être suffisant pour contrebalancer son influence. Il suffit de regarder quelques décennies en arrière pour s’apercevoir du sort des leaders économiques d’alors : les seuls monopoles qui ont résisté et sont encore en place aujourd’hui sont les monopoles étatiques !

    • regardez un peu le classement des plus grandes entreprises: vous verrez qu’en général, les mutlinationales d’aujourd’hui n’étaient pas dans le classement des plus grandes entreprises il y a 20 ans. bcp de grandes multinationales aujourd’hui n’existaient pas, il y a 20 ans. d’ailleurs, la comparaison entre la france et les usa est très frappant: en france à cause du capitalisme de connivence, les multinationales restent plus ou moins les mêmes alors qu’aux usa, cela change. la plupart des super riches ne le reste pas longtemps.
      http://www.contrepoints.org/2014/01/16/153456-la-roue-tourne-ultra-riches-et-biais-de-selection
      http://www.contrepoints.org/2014/01/18/153662-les-tres-riches-ne-le-restent-pas-longtemps
      http://www.contrepoints.org/2014/06/03/167232-ou-sont-les-super-riches-de-1987 d’ailleurs, la majorité des riches sont des entrepreneurs (ce sont eux qui créent la richesse et l’emploi) et non pas des rentiers ou des banquiers. ce sont eux qui créent la croissance
      http://www.emploi-2017.org/parmi-les-tres-riches-combien-d-entrepreneurs.html
      http://www.contrepoints.org/2013/04/26/122706-les-inegalites-sociales-ne-sont-pas-des-injustices
      http://www.contrepoints.org/2013/04/18/121943-qui-sont-les-tres-riches-americains
      http://ordrespontane.blogspot.be/2011/11/occupy-ton-temps-autre-chose.html
      http://www.contrepoints.org/2011/12/17/60581-les-riches-entre-la-realite-et-la-caricature
      http://www.emploi-2017.org/les-riches-sont-d-abord-des-entrepreneurs.html
      http://www.contrepoints.org/2011/11/13/55189-le-vrai-visage-du-1
      http://www.emploi-2017.org/risque-entrepreneurial-inegalites-et-richesse.html

      • Très intéressant. Merci !

      • votre source à plus d’un siècle l’eau a coulé sous les ponts depuis

        • Lénine est à peu près aussi vieux, en fait.

        • ce n’est pas de ma faute si les socialistes utilisent toujours les mêmes sophismes économiques qu’il y a un siècle. c’est pour cela qu’il est intéressant de lire Bastiat qui a démonté les sophismes économiques des socialistes qui utilisent tjs les mêmes sophismes aujourd’hui. le rapport avec Lénine s’est que Guillaume utilise lénine pour prouver une soi disante concentration du capital (je suis d’accord qu’utiliser comme source un type dont toutes les théories ont été démontés depuis longtemps n’est pas très intelligent). selon vous, il y a bien une concentration pour les entreprises, alors comment expliquez vous que si on regarde dans le temps, le classement des grandes entreprises varient autant ? et quand la plupart des grandes entreprises sont les mêmes dans le temps comme en France c’est grâce à l’état et au capitalisme de connivence. Une bonne partie des plus grandes entreprises d’aujourd’hui n’existaient pas il y a 30 ans

  • La croyance dans le pouvoir et le bien fondé du Marché est tout à fait superstitieuse.
    Ce qu’illustre à merveille cet article, où des théories macroéconomiques et politiques sont substituées par des élucubrations ésotériques. Le libéralisme se montre sous son vrai visage : mysticisme moralisateur déconnecté de la réalité matérielle, une messe qui ne convaincra que les bigots obscurantistes.

    • expliquez moi pourquoi les pays les plus libéraux (singapour, suisse, nouvelle zélande, australie,…..)sont aussi prospères ?? pourquoi tous les pays socialistes finissent systèmatiquement ruinés ??
      le marché est imparfait mais il est erroné de croire que les politiques menés par l’état sont parfaites. celles ci ont aussi des imperfections. l’état n’est pas infaillible. or si on étudie les imperfections du marché et les imperfections de l’état. on se rend compte que le marché a moins d’imperfections que l’état (voir les travaux de l’école des choix publiques). renseignez vous sur les travaux de l’économiste William Niskanen qui montré que l’action étatique est par essence moins efficace que le marché car les droits de propriété ne peuvent s’exercer pleinement et la responsabilité individuelle n’existe donc pas. Je crois que vous avez bien besoin de lire les « Sophismes économiques » de Bastiat qui a montré qu’il y a ce que l’on voit et ce que l’on ne voit pas.

    • « La croyance dans le pouvoir et le bien fondé du Marché est tout à fait superstitieuse » je ne sais pas si vous le savez mais la plupart de économistes s’accordent à dire que l’économie de marché est le meilleur système qu’il existe, c’est celui qui permet d’obtenir une économie aussi efficace que possible, c’est-à-dire avec la meilleure allocation des ressources . ils sont d’accord pour dire que le planisme ne marche pas et que l’intervention directe (controle des prix,subventions..) est mauvaise. Dès 1921, Ludwig von Mises montre dans un article l’impossibilité d’une économie socialiste, qui ne peut exister en raison de l’absence du mécanisme des prix. Dans La Logique de la liberté (1951), Michael Polanyi montre la supériorité d’une économie de marché sur une économie planifiée, dirigée d’en haut, pour traiter l’information et prendre les mesures adaptées. Dans les ordres « polycentriques », chaque élément agit indépendamment des autres, à l’intérieur d’un système de règles justes et en perpétuelles évolutions, celui-ci n’étant conçu par personne en particulier. A l’inverse, dans une économie planifiée, le planificateur peut traiter beaucoup moins d’information et est donc beaucoup moins efficace que le marché. Les travaux du Prix Nobel d’économie de 1983 Gérard Debreu attestent de la même façon de cette supériorité des initiatives individuelles sur l’autorité centralisée. Il mena d’importants travaux statistiques sur l’efficacité de l’économie de marché et des économies dirigées, avec une conclusion invariante : l’économie de marché est la plus efficace pour traiter l’information et, partant, permettre la meilleure allocation des ressources. Gérard Debreu a montré que l’économie de marché est objectivement plus efficace que l’économie dirigée : toute intervention extérieure au marché vient nécessairement diminuer sa performance

    • La macroéconomie et la politique sont des croyances fumeuses. Leurs théories n’ont aucun pouvoir prédictif, et les « tests d’hypothèse » les rejettent quand on arrive à les construire.

      Mais c’est sûr que ça permet de bourrer le mou de l’ignorant.

    • Par ailleurs les tests d’efficience des marchés existent… Et pour peu que le marché soit suffisamment important et libre, ces tests échouent à rejeter l’hypothèse en question.

      Ceci dit, le « pouvoir » et le « bien fondé du marché » c’est en effet assez fumeux. Le marché n’est qu’un lieu de rencontre. Ce qui fonctionne c’est l’échange coordonné par la concurrence sur un marché libre. Le dit marché donnera alors des prix qui sont informationnellement efficients.

    • les défaillances du marché et les externalités ne justifient pas l’intervention de l’état: http://www.quebecoislibre.org/08/080315-4.htm

  • Discipline sur soi même, responsabilité, mérite, travail et FIERTÉ ! Je pensais que ces mots avaient disparu.
    Attention en les employant de ne pas être repéré par Big Brother et de figurer sur la liste des déviants.

  • citations: « Ceux qui se vautrent aux pieds de telles divinités sont des esclaves, des porcs, des êtres indignes de leur libre arbitre »
    @M. François-René Rideau: en ecrivant cela, vous insultez les porcs 🙂

  • les jours de l’étatisme sont comptés, sa légitimité est de plus en plus contestée avec raison et grâce aux nouvelles technologies

  • Pour le socialisme je ne parlerais pas de magie mais d’illusionnisme.

  • petite histoire pour comprendre le socialisme:
    Jefke et Louis sont tous deux agriculteurs. Tout le village sait que Louis est socialiste.
    Un jour, ils se croisent dans les champs et engagent ensemble une petite conversation amicale sur la météo, les cultures et les bêtes. Tout à coup, Jefke dit à Louis : ‘J’peux t’poser une question ? T’es socialiste, mais qu’est ce que ça peut ben vouloir dire ‘être socialiste’ ?’
    ‘Je vais t’expliquer ça en vitesse’ répond Louis. ‘Les socialistes sont pour une redistribution équitable’.
    ‘Redistribution équitable , qu’est-ce que tu me racontes là ? demande alors Jefke.
    ‘Et bien, je vais te donner un exemple’, répond Louis. ‘Tu possèdes deux ânes. Je n’en ai pas. Le socialisme sous-entend que tu me donnes un de tes deux ânes. Ainsi, nous en aurons chacun un. Cà c’est de la redistribution et ce serait donc mieux pour tout le monde’.
    ‘Eh bien, en voilà une théorie’, dit Jefke. ‘il faut que j’y réfléchisse.
    Il retourne à la maison pour prendre son repas de midi. A table, il dit alors à sa femme : ‘Germaine, j’ai parlé ce matin avec Louis. J’pense que j’vais aussi devenir socialiste’.
    ‘Socialiste ?’ demande Germaine. ‘qu’est ce que c’est ?
    ‘Ben, c’est quand on a deux ânes et que Louis n’en a point. Si j’en donne un à lui, eh bin, on en a un chacun. C’est ça la redistribution équitable » qui est bon pour tout le monde’ répond Jefke.
    ‘Bouh, c’est ben compliqué tout ça, lui répond Germaine. ‘Je dois y réfléchir’.
    Après quelques minutes, Germaine reprend : ‘Dis, Jefke, notre Louis….il a ben 2 vaches. Et nous, on n’a point. Si on lui donne un âne, y peut bien nous donner une vache. Qu’est ce t’en pense… ?’
    ‘Nom de Dieu, c’est bin vrai ça..’ lui répond Jefke et s’en retourne voir Louis.
    ‘Dis Louis, j’ai discuté avec Germaine’. ‘On veut ben devenir socialiste, mais elle dit qu’t’as deux vaches. Si on t’donne un des nos ânes, tu nous donnerais bien une de tes vaches’
    Louis le regarde quelque peu surpris et lui répond : ‘Jefke, ou bien je n’ai pas bien expliqué, ou bien tu ne m’as pas bien compris, mais le socialisme ça ne marche qu’avec les ânes…’

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