Auschwitz, l’ultime procès

Soixante-dix ans après les faits, inculper un homme de 93 ans de crime contre l’humanité, cela fait-il sens ?

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Auschwitz credits Yam Amir (licence creative commons)

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Auschwitz, l’ultime procès

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Publié le 3 mars 2015
- A +

Par Guy Sorman.

Auschwitz credits Yam Amir (licence creative commons)
Auschwitz credits Yam Amir (licence creative commons)

 

Oui, vient d’en décider la Cour de Detmold en Allemagne, contre un ancien garde SS du camp d’extermination d’Auschwitz. L’inculpé, à l’identité pour l’instant non divulguée, est accusé d’avoir contribué à l’extermination de 170 000 victimes. Le garde SS, selon son avocat, se trouvait bien à Auschwitz, aujourd’hui ville polonaise, mais il n’aurait pas été impliqué dans les meurtres. Le procès qui devrait suivre, probablement le dernier contre un gardien de camp nazi, va soulever des interrogations mille fois répétées mais qui restent sans réponse. Et peu importe le destin ultime de ce vieil homme : c’est son procès qui est souhaitable, à la fois leçon d’histoire, leçon de morale pour éclairer, si faire se peut, le futur autant que le passé.

Sur le passé, le procès reposera la question de ce que l’on appelle l’Unicité de la Shoah. L’Holocauste fut-il un événement unique dans l’histoire ou un génocide « comme les autres » ? Et si la Shoah fut unique, en quoi le fut-elle ? Parce que Dieu l’a voulu ainsi ou parce que, pour la première fois dans l’Histoire, l’efficacité industrielle fut mise au service d’un génocide, contrairement par exemple, au massacre des Arméniens de Turquie en 1915 ou des Tutsis par les Hutus en 1994 ? On devra s’interroger aussi, encore une fois, sur la signification du camp d’Auschwitz : son but fut-il d’exterminer les Juifs sur un mode industriel ou, plus probablement, de les déshumaniser avant de les tuer ? Le garde de 93 ans ne répondra évidemment pas à ces questions, mais au moins pourra-t-on les lui poser. On s’interrogera aussi sur la responsabilité personnelle de ce garde. Répondra-t-il, comme le fit systématiquement Adolf Eichmann lors de son procès à Jérusalem en 1961, qu’il ne fit « qu’exécuter les ordres » et que, simple rouage bureaucratique, il ne saurait être considéré ni comme coupable ni comme responsable ? Il était apparu au cours du procès d’Eichmann que, loin d’obéir aux ordres, celui-ci les avait plutôt donnés. Sa défense parvint, malheureusement, à persuader la philosophe Hannah Arendt de ce qu’elle appellera la Banalité du Mal : d’une certaine manière, elle absolvait  tous les exécutants du nazisme. Bernée par Eichmann, Hannah Arendt, avalisait aussi le Procès de Nuremberg quand, en 1945, seuls furent inculpés, condamnés et exécutés une douzaine des plus hauts dirigeants nazis ; tous les autres qui n’avaient « qu’obéi aux ordres », retrouvèrent dans la Nouvelle République fédérale, une existence normale, sans remords apparents, et parfois même leurs anciennes fonctions dans les entreprises et dans les administrations.

Pourquoi, devra-t-on se demander au cours de cet ultime procès, l’Allemagne ne fut-elle pas « dénazifiée » en 1945 et devrait-elle l’être aujourd’hui ? Serait-ce parce que les occupants occidentaux d’alors et le gouvernement de Konrad Adenauer avaient besoin de bureaucrates compétents pour faire fonctionner une nouvelle Allemagne anti-communiste ? Ou serait-ce parce que le regard sur le nazisme et les travaux des historiens ont montré, depuis lors, que par-delà l’obéissance aux ordres, bien des Allemands participèrent de leur plein gré et sans mauvaise conscience à la Shoah ? Et si tant d’Allemands exterminèrent tant de Juifs avec efficacité et sérénité, comment expliquer ce comportement alors même que les Juifs en Allemagne étaient si peu nombreux, deux cent mille environ, qu’ils se considéraient comme totalement allemands et qu’ils ne menaçaient en rien le Troisième Reich ? À cette question-là, l’inculpé  pourra peut-être répondre, puisqu’elle relève de la volonté et de la conscience personnelles.

L’enseignement ultime de ce procès – en espérant qu’il aura lieu – sera de tracer une frontière entre l’obéissance à l’État et l’impératif moral de se révolter contre cet État. À quel seuil est-il impératif de passer de l’obéissance à l’insoumission, puis de la résistance et à la révolution ? Auschwitz, avons-nous écrit, eut pour fonction de déshumaniser les victimes, mais avec le recul,  les bourreaux qui en sortirent vivants  ne furent-ils pas  plus déshumanisés que leurs victimes en cendres ? Après Auschwitz, plus jamais ça, dit-on. Mais le « ça » est là, qui rôde toujours au Tibet, en Syrie, en Libye, en Égypte, en Irak : des peuples sont exterminés parce qu’ils sont ce qu’ils sont et croient ce qu’ils croient. Ce procès ultime sera donc le procès du « ça » qui n’a ni nom ni forme. Ce qui fait remonter de ma mémoire un moment personnel dans l’histoire des génocides. En 1995, me trouvant à Sarajevo, je demandais à l’imam de la Grande mosquée, comment Bosniaques, Serbes et Croates qui avaient cohabité pendant des siècles en ce lieu, en étaient, soudain, venus à s’exterminer les uns les autres ? « J’ai beaucoup réfléchi à cette question, me dit l’Imam et j’ai trouvé le coupable : le génocide est l’œuvre du Diable ». Cette explication est la plus rationnelle qu’il me fut jamais donné d’entendre sur le « ça ».

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  • Le mot de Shoah n’est pas français. Le mot « holocauste » vie à penser que les Juifs ont commis un sacrifice spécifique: s’agirait-il du sacrifice des séfarades par les ashkénazes, comme le sous-entendent à mots à peine voilés de nombreux juifs en Israël ?
    Holocauste ? Mot particulier, comme si l’événement était particulier, mot qui contribue à en faire un événement exceptionnel. Il y a tout une culture prospère sur cet événement, énième conséquence dramatique d’une guerre. 3 millions (3 vrais millions) de Gaulois sont morts durant les campagnes de Jules César. Parle-t-on d’holocauste ? Y a-t-il à célébrer ces morts-ci d’une manière spéciale, parce qu’ils sont juifs, comme s’ils étaient d’une espèce supérieure ? Il y a eu 150 millions de chrétiens tués dans les camps de la mort communistes. Y a-t-il « devoir de mémoire » ? Nullement. Tout, dans la célébration obligatoire qui nous est ressassée 150.000 fois par an, nous dit qu’il y a là une pensée racialiste, une suprématie ontologique.
    Il s’est produit très souvent des massacres dans l’Histoire, de la même ampleur et de plus grande encore, en réalité, on en trouve des dizaines au XXème siècle; on éludera aisément les exagérations usuelles qui ont visé et visent toujours à faire un événement spécifique: il y a escroquerie morale quand on affirme pour justes et définitives des conclusions hasardeuses et détrompées. Cette escroquerie morale est d’une ampleur jamais atteinte dans l’Histoire.
    Enfin, un fait d’Histoire dont il est interdit de parler sans risquer des peines légales ne peut être qu’un mensonge et un outrage fait aux peuples. Quel est le mobile, l’intérêt ? Y a-t-il des gens, un pays, qui profite de cette imposture ? A chacun de répondre.

    • @ Nathalie Fersen,

      Faut pas comparer la guerre des Gaule avec la shoah. Jules César n’est pas cherché à exterminer les gaulois dans un programme génocidaire. Il ne faut pas confondre massacres qui soit dit en passant était des deux côtés avec le terme de génocide.

       » Il y a eu 150 millions de chrétiens tués dans les camps de la mort communistes. Y a-t-il « devoir de mémoire » ? Nullement.  »

      N’y comptez pas sur un devoir de mémoire. Les crimes communistes jouissent d’une impunité avec la complicité de la gauche. Maintenant parler de 150 millions de chrétiens victimes du communisme est franchement exagéré. Les morts du à cette idéologie s’élève toute nationalités et ethnies confondues entre 80 et 100 millions de morts. Dans cette comptabilité macabre une bonne moitié concerne le communisme chinois qui concernent des non chrétiens tout comme ceux victimes de Pol Pot, de la Corée du nord, du Vietnam ou des communistes afghans.

      Par contre les crimes communistes envers les polonais peuvent s’apparenter au sort que les juifs ont subit par les nazis. Staline a mené contre les polonais des quotas d’extermination. Staline avait une haine viscérale envers les polonais qu’il a été même jusqu’à éliminer tout les membres politiques de son entourage qui portaient un nom polonais.

      D.J

      • Plusieurs erreurs dans votre commentaire.
        « 150 millions de chrétiens victimes du communisme est franchement exagéré. Les morts du à cette idéologie s’élève toute nationalités et ethnies confondues entre 80 et 100 millions de morts. »
        Vous faites erreur. Tout confondu, c’est plus de 200 millions de morts. Et je parle en expert, j’ai été en mesure de prouver que le Livre noir du communisme, considéré comme bible, a omis une grande part des victimes de l’ex-URSS ainsi que de Chine.
        Le nombre de chrétiens est énorme en Russie, c’est la quasi-totalité des déportés dont on n’a aucune trace: durant deux décennies, des gens sont partis à pieds et en train vers les camps sibériens, dont on n’a aucune comptabilité. Je vous signale en passant que les camps de la mort communistes en URSS étaient… plusieurs dizaines de milliers ! Or, qui dit camp dit nombre minimal de prisonniers.
        Vous dites cette immense erreur: « Dans cette comptabilité macabre une bonne moitié concerne le communisme chinois qui concernent des non chrétiens tout comme ceux victimes de Pol Pot, de la Corée du nord, du Vietnam… »
        « qui concernent des non chrétiens » ???
        Figurez-vous que dans ces pays, le christianisme était prospère. Tous pratiquement ont été exterminés. En Chine avant Mao, il y a beaucoup de chrétiens, des millions. Au Vietnam, une importante population catholique également, ainsi que des protestants. Etc.
        « Faut pas comparer la guerre des Gaule avec la shoah. Jules César n’est pas cherché à exterminer les gaulois dans un programme génocidaire. »
        ça, nul ne le sait. Il n’y a pas plus de volonté génocidaire dans ce qu’on sait du IIIème Reich, malgré la vérité officielle, que dans les plans de César. Je vous signale qu’il n’y a aucun écrit ni aucun discours allemand qui annonce la volonté délibérée de détruire le peuple juif. L’expression de « solution finale » est une invention, par exemple. On a là une vérité de vainqueur, qui par ailleurs essayait de masquer ses propres crimes et qui avait intérêt à les justifier.
        Enfin, ce qu’on appelle « le sort réservé aux juifs » relève d’une vérité officielle largement battue en brèche. J’en ai été extrêmement surpris mais il faut se rendre à l’évidence. Je vous invite à creuser la question.

    • C’est souvent le groupe qui a une grande gueule que l’on écoute le plus et ce n’est pas forcément le plus nombreux : cf les écolos, les anti-, les femens, les LGBT etc…

      Ce groupe des juifs est bien organisé mais c’est à se demander pourquoi cette organisation n’a pas permis de les sauver, de se sauver eux-mêmes…

    • Vous débarquez sans aucun intérêt pour le site où vous venez. Conséquence, vous tombez mal.

      http://www.contrepoints.org/2010/09/17/1114-staline-moins-malfaisant-que-hitler

      • Si c’est à moi que s’adresse votre compliment, je ne débarque pas, je suis le site depuis longtemps.
        Staline a tué bien davantage que Hitler.

  •  » qu’il ne fit « qu’exécuter les ordres » et que, simple rouage bureaucratique, il ne saurait être considéré ni comme coupable ni comme responsable ?  »

    L’excuse d’avoir exécuter des ordres est une chose. Mais là où cela devient inexcusable ce sont les initiatives personnels des exécutants qui vont au delà des ordres reçus. Beaucoup devaient exécuter ces ordre tout en étant d’accord avec l’idéologie nazi antisémite.

    D.J

  • « simple rouage bureaucratique »

    Précisément, accepter de n’être qu’un simple rouage bureaucratique est un crime contre autrui bien sûr mais également contre soi-même, puisque cela revient à renoncer à sa propre nature humaine. Utiliser cette excuse en défense, en faisant semblant de ne pas voir l’aveuglante évidence, scelle le sort de l’accusé car cela prouve qu’il avait hier et a encore aujourd’hui parfaitement conscience des conséquences de sa collaboration avec l’Obèse qu’il servait, peu importe que cet Obèse soit meurtrier, menteur ou voleur. Cela prouve que le quidam demeure enferré dans la jouissance de sa participation personnelle au crime collectif, en refusant de demander pardon à ses victimes.

    Chaque rouage des divers Obèses collectivistes, même le plus modeste, est par définition coupable. Il n’y a qu’une alternative humainement acceptable : refuser par principe de collaborer avec le pouvoir, quel que soit le pays, quelle que soit l’époque, quel que soit le régime politique, quel que soit le crime. « Rendre à César ce qui appartient à César », prescription morale révolutionnaire, n’a pas d’autre sens.

    • Certes. En ce cas, nous sommes tous complices de tout: la déforestation, la pauvreté dans le monde, le trafic d’armes et le don d’organes. Vous participez du blanchiment de l’argent par votre banque, vous participez de l’avortement, boucherie bien plus grave que tout ce qui fut dans l’Histoire etc.
      Ce soldat n’est qu’un lampiste d’une machinerie diabolique, internationaliste, qui vise à en faire le coupable idéal. On a, entretemps, massacré des dizaines de milliers de personnes en Palestine, kidnappé et torturé des milliers d’enfants à Gaza, et puis, bien sûr, lancé une bombe ou deux sur le Japon, rien dit de l’UGIF qui faisait montrer les gens dans les trains (l’équivalent du Crif à l’époque), cette même UGIF qui a remis des listes aux autorités allemandes etc etc etc etc sans que quiconque, en l’espèce, ait été arrêté ni condamné. Et que sont ce « contrats de transfert » établie avec le Reich, cette décision d’imposer de 1.000 dollars les juifs demandant à entrer aux USA pendant la guerre, sachant qu’ils étaient proscrits ? La liste n’en finit pas.
      Ce pauvre gaillard serait-il responsable de mille morts, si on accrédite ces théories et ce qui serait encore à prouver, c’est bien loin des crimes que font les puissants de ce monde.
      Tenez, pourquoi n’a-t-on jamais inquiété Boudarel ? Il n’avait pas torturé de juifs, il est vrai…
      Un lampiste, éternelle affaire…

      • L’acceptation de participer au crime collectif en devenant volontairement un rouage de la bureaucratie ne peut être confondu avec la neutralité. Devenir fonctionnaire est un acte librement consenti et la liberté de choix signifie d’abord la responsabilité. Aucun fonctionnaire d’aucun Etat obèse ne peut prétendre qu’il a été contraint de le devenir, encore moins prétendre qu’il est innocent des crimes collectifs perpétrés. Parce que naturellement libre, l’excuse de la hiérarchie donnant des ordres est irrecevable. L’excuse de la loi est également irrecevable car nul ne peut ignorer que la morale est supérieure à n’importe quelle loi, ni ignorer qu’une loi immorale n’a pas à être respectée par l’honnête citoyen correctement éduqué. Pire, le recours à l’argument, aveu du refus persistant de s’amender, aggrave le cas.

        Il était libre de refuser de collaborer, ne serait-ce qu’en choisissant la neutralité. Il aurait alors observé le crime de son temps avec peine et tristesse, certes assujetti par l’abus de pouvoir, risquant probablement d’être maltraité. Eventuellement, il aurait pu tenter de convaincre les criminels de cesser d’agir mais ne pouvait rien faire d’autre. Mais en décidant librement de rester loin du pouvoir il aurait été innocent du crime collectif perpétré par l’Obèse.

        Il est indispensable de tenir cette position fermement. En effet, elle contribue à désarmer les Etats obèses, faute de participants, dès aujourd’hui. Leur couper leurs ressources financières est nécessaire mais insuffisant. Il convient également de leur retirer leur ressources humaines par la crainte de sanctions ultérieures. C’est l’autre levier de leur disparition.

        • « …nul ne peut ignorer que la morale est supérieure à n’importe quelle loi. »

          Laquelle de morale ?
          C’est bien une des rares fois où je te vois utiliser un argument un peu borderline.

          L’ennemi est-il compatible avec la morale? Une guerre est-elle morale? Quand on tue doit-on respecter les conventions de Genève que l’on a signé en temps de paix ? Tuez oui, mais hallal donc ce n’est pas tuer. L’IVG est libéral mais est-il moral ? Voler un voleur, tuer un tueur est-ce moral, pas moral ?

        • On peut vous comprendre, mais avec une limite ferme, sans quoi, je vous le répète, vous êtes vous-même responsable de génocide et vous apprêtez à être jugé comme tel, dans un avenir proche.
          La limite est la suivante: ne peut être poursuivi pour l’intention, mais pour la participation à un degré subalterne, en tenant compte du risque encouru par la personne. Si sa vie est en jeu, alors la personne est innocente des crimes auxquels elle prête la main, ou en tous cas condamnable à peine mesurée.
          Car vous dites « Il était libre de refuser de collaborer, ne serait-ce qu’en choisissant la neutralité »
          Mais vous n’en savez rien. Si le IIIème Reich est le Reich de toutes les abominations, alors on peut penser qu’il a subi des pressions.
          Or, ici, on a une fois de plus une chasse aux sorcières du méchant soldat allemand, en but d’un enrichissement personnel d’une oligarchie, et un accessit de pouvoir.

      • Nathalie Fersen: « lancé une bombe ou deux sur le Japon »

        Japon qui venait de faire dix millions de morts en Chine et dont les soldats ont été, et de loin, les plus brutaux de la 2eme guerre mondiale.

        « les Japonais ont massacré pas moins de 30 millions de Philippins, Malais, Vietnamiens, Cambodgiens, Indonésiens et Birmans, »
        http://fr.wikipedia.org/wiki/Crimes_de_guerre_du_Japon_Sh%C5%8Dwa

        Nathalie Fersen:  » massacré des dizaines de milliers de personnes en Palestine »

        Non pas « des » dizaines de milliers, c’est une quinzaine de milliers pour les deux camps, soyez précise. Dans le même intervalle les guerres communautaires ont fait plusieurs millions de morts comme par exemple en inde, au Congo ou au Guatemala en 1954 ou 200’000 personnes ont été exterminées.

        Vous avez un problème avec l’histoire et avec les juifs ont dirait.

    • « Précisément, accepter de n’être qu’un simple rouage bureaucratique est un crime »
      Vous inventez des crimes imaginaires exactement comme les totalitarismes que vous prétendez dénoncer.
      Dire qu’être fonctionnaire est un crime signifie que les fonctionnaires doivent être châtiés comme des criminels. C’est inacceptable.

  • Justement le diable se manifeste par l’acceptation que l’Etat puisse faire très mal aux autres pour nous laisser survivre tranquilement

    • Si l’Etat ne dispose d’aucun autre pouvoir en dehors de celui-ci et qu’il est dûment soumis au contrôle populaire, bref qu’il soit fermement cantonné au domaine régalien et durement sanctionné s’il s’en échappe, le diable peut rester à griller en enfer.

  • Peut être, mais quiconque tue, doit savoir qu’il devra rendre compte un jour ou l’autre.
    Si on te dit d’aller te jeter à la rivière iras-tu ?
    Il n’y a pas longtemps, j’ai regardé un documentaire sur Mussolini et Hitler. Dans un discours, Hitler affirme clairement que la finance ruine le pays et que les gens de finance sont juifs et par conséquent qu’il se doit de tous les éliminer. Cela me rappelle bizarrement le discours de hollande: « l’ennemi c’est la finance. » Hollande serait alors un antisémite du même ordre qu’Hitler !?
    Dans les génocides il y a toujours une idéologie qui est en cause. Mélanchon : « ceux que nous ne pouvons pas convaincre devront être contraint par la force ! »

    • Oui, doit-on condamner quelqu’un pour ce qu’il croit être la vérité ? Comment différencier un qui croit et un qui manipule ? La bonne idéologie c’est celle du vainqueur.

    • BRUTY Jean-Marie: « Hitler affirme clairement que la finance ruine le pays et que les gens de finance sont juifs et par conséquent qu’il se doit de tous les éliminer. Cela me rappelle bizarrement le discours de hollande: « l’ennemi c’est la finance. » »

      Vous n’avez pas la berlue, c’est le même discours qui est plusieurs foi millénaire. Dans le rejet des juifs à travers l’histoire il y a une part de communautarisme, une part d’ennemi héréditaire, les juifs ayant crucifié jésus, mais surtout beaucoup d’intérêts bien compris derrière. L’usure étant interdite aux chrétiens ils représentaient la finance de l’époque.
      Quand les princes étaient surendetté, un peu de populisme vengeur et un bon vieux pogrom réglait la question. Quand il y avait un autre problème taper sur les juifs avait le double avantage d’offrir un bouc émissaire pratique ET d’éteindre les dettes.
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Pogrom#Violences_et_massacres_en_Europe_avant_1880

      La Finance n’est plus juive, mais c’est la même tactique du bouc émissaire.

    • Ah, BRUTY! Tout à fait d’accord avec vous! 😉

  • C’est apparemment un lampiste. Ca ne l’innocente pas, mais ça n’en fait ni un symbole ni un exemple non plus. Il est toujours facile de tirer des leçons de morale une fois que la morale a triomphé, de reprocher de ne pas s’être autrefois rebellé contre l’éducation, la propagande, la hiérarchie et les valeurs perverties. Mais quand 95% des contemporains ne le font pas non plus aujourd’hui au prétexte qu’ici il n’y a pas mort d’homme, il vaudrait mieux s’attacher à montrer quelques exemples de nobles révoltes qu’à condamner plus que symboliquement, 70 ans après, ceux dont le principal tort reste d’avoir imité la multitude.

    • ‘…facile de tirer des leçons de morale une fois que la morale a triomphé… »

      … et que la guerre est finie. On ne juge jamais le vainqueur.

  • Il n’y a rien d’exceptionnel, quand vous êtes dans une organisation sociale dont la taille est suffisamment importante, vous retrouverez tous ces phénomènes de groupes avec les petits chefs, ceux qui veulent faire plus et la minorité qui est lucide sur l’ignorance et l’absence totale de vision des dirigeants…. Quand cette minorité quitte le navire alors ceux qui restent sont prêt absolument à tout pour sauver leur peau…. Toute personne qui a vécu des restructurations ou des coupes massives dans les budget en entreprise (2003 dans l’informatique, 2008 dans les banques) connaît très bien ce phénomène et le décrit avec les même mots… Les rebels libéraux sont les premiers à partir, les « indésirable ou inadaptés » sont licenciés et reste les grattes papiers qui martyrisent ceux qui n’ose pas bouger…. Quand on protèges ces entreprises et que l’on entretient à tout prix des monopoles d’états ou un capitalisme de connivence, on laisse prospérer tous ces petits chefs irresponsables qui ont besoin de provoquer la haine chez les autre pour se sentir exister et c’est alors la voie la plus directe vers la catastrophe… C’est fondamentalement le revers de la médaille, le risque inhérent à une division des tâches trop réussis, on produits plus et mieux avec beaucoup moins d’effort, se développe le principe de peter et à un stade plus ou moins avancé ceux qui n’ont pas peur d’utiliser leurs cerveaux sont incités à quitter le navire pour aller là où l’on a besoin de leurs talents, commence alors la chute.

  • « Cette explication est la plus rationnelle qu’il me fut jamais donné d’entendre sur le « ça ». »
    Le « ça » porte un nom dans l’Ecriture: péché originel.
    Satan est « le prince de ce monde »: il faut lutter contre lui, à titre individuel, peut-être même au niveau du Bien commun, mais tant que « le monde » existera, son prince sévira.

  • « Parce que Dieu l’a voulu ainsi ou parce que, pour la première fois dans l’Histoire, l’efficacité industrielle fut mise au service d’un génocide »

    Non.

    Les goulags soviétiques ont précédé les camps de concentration allemands. D’après le livre noir du communisme, les nazis se sont d’ailleurs probablement inspiré des goulags pour établir leurs propres camps de concentration.

    Et je pense que le caractère génocidaire et industriel du goulag ne fait pas débat.

    • @ Fanciskus,

      Ont parle d’un génocide avec élimination physique de façon industriel. Et ce mode industriel fut bien la particularité de la shoah. Cela n’enlève en rien sur les crimes de masse commis par les communistes qui n’était pas industriel au sens propre du terme mais qui au final ne change rien pour les victimes. Je dirais même dans la globalité des crimes de masse les communistes furent probablement pire que le nazis. Par exemple avec la période de la grande terreur sous Staline qui là est une particularité communiste d’un dictateur qui s’en est pris à sa propre population dans sa globalité.

      D.J

      D.J

    • Bien vu, pour les goulags!
      Lu récemment: Hitler se serait aussi inspiré du génocide subi par les arméniens.
      Bref, tout ce joli monde s’inspire, on y revient toujours, du Prince de ce monde.

  • Je n’ai pas lu l’article. C’est en effet inutile puisque la loi impose de toute façon ce qu’il faut penser. A chaque fois que je lis Shoah ou Auschwitz, je zappe.

  • @ Nathalie Fersen,

     » ça, nul ne le sait. Il n’y a pas plus de volonté génocidaire dans ce qu’on sait du IIIème Reich, malgré la vérité officielle, que dans les plans de César. Je vous signale qu’il n’y a aucun écrit ni aucun discours allemand qui annonce la volonté délibérée de détruire le peuple juif.  »

    J’espère que vous plaisantez. L’élimination des juifs était bien dans le programme d’Hitler.

    http://shoah-solutionfinale.fr/solutionfinale.htm

    http://www.cicad.ch/fr/histoire-de-la-shoah/la-solution-finale-lextermination-syst%C3%A9matique-et-massive-des-juifs-deurope

    Et quand j ‘affirme que ce ne fut pas le cas de la Guerre des Gaule c’est que les gaulois furent intégré dans la société romaine devenant le peuple gallo-romain. On intègre pas un peuple que l’on veut génocider.

    Mais j’ai l’impression que vous avez un problème avec la vérité officielle. Faut vraiment être un négationniste pour affirmer que le IIIème Reich n’avait pas de programme génocidaire contre les juifs.

    Ce qui fait que vos affirmations sur le chiffre de 200 millions de morts due aux communisme n’engage que vous. Je fait bien plus confiance au livre noir du communisme qui est un livre très bien documenté qu’à une négationniste concernant la shoah.

    D.J

    • C’est votre problème: je vous coince sur 10 sujets mais vous préférez obéir à la vérité officielle. Tout est dit.

      • Parce que votre vérité à vous c’est laquelle? Celle de Thierry Meyssan ou celle de Soral? C’est surement ce genres de personnages que vous devez admirer vu que comme eux vous défendez les nazis face à la shoah tout comme plus haut dans un de vos commentaires où vous défendez les nazi-slamistes de Gaza contre Israël.

        J’aurai pu avoir de la sympathie pour vous et pour votre anticommunisme. Mais désolé; ceux qui comme vous nient que les nazis avaient un programme d’extermination des juifs ça passe très mal chez moi. Je vous met finalement au même niveau que les staliniens.

        D.J

      • Nathalie Fersen: « mais vous préférez obéir à la vérité officielle. »

        Non, les documents historiques issues des archives du IIIeme Reich sur la mise en place de ce génocide et les témoignages des exécutants comme des victimes sont innombrables. Seul des adeptes des complots, des islamistes ou des idéologues complètement à l’ouest comme Soral soutiennent votre révisionnisme historique.

        Les régimes les plus meurtriers de l’histoire ont quasi tous été antisémite. Vous avez choisi votre camp visiblement parce que « la menace juive » représente 0,2% de la population mondiale.

  • Le retour du diable manichéen de « la révolution conservatrice » qui fait un pied de né à la banalité du mal dans « la condition humaine », est un appauvrissement.

    Sorman revient explicitement au modèle mythologique d’un régime diabolique pour expliquer les nazi, les génocides etc…

    Pourquoi se heurte-t-il, comme tous les traditionnalistes, à cette lucidité supplémentaire de Arendt – encore et toujours?

    Naturellement le stalinisme et le nazisme, voire les talibans ont des spécificités monstrueuses granguignolesques, mais pas que.

    Prétendre que Eichmannn était un exécutant de la même nature que Hitler ou même Goering, voire Speer est absurde. C’est occulter un mécanisme de la psychologie humaine qui est quasiment la raison d’être du libéralisme. C’est nier le mal de cette « loi des conséquences imprévues »… dont le génie politique de Hitler aura précisément tellement profité.

    Arend stigmatisait la première, dans la machine Nazi, le morcellement de la responsabilité – opérée par le totalitarisme soviétique également (face B de « démocratie, je t’aime ») – au point de produire aussi des exécutants monstrueux, tel celui là qui a mis à mort des dizaines de milliers des innocents juifs, sans même avoir de profonde conviction antisémite (en Allemagne on en a finalement gardé le mot « Schreibtischtäter » dans le langage courant: « le coupable à son bureau ») .

    La shoah n’aurait pas été possible sans antisémitisme, mais le génie de cette machine nazi semble être quand même plus large: c’est d’avoir su canaliser tant l’ « émotion raciale » que la volonté de « déresponsabilisation » dormant instinctivement dans chaque citoyen.

    Fallait-il condamner Eichmann à perpétuité? Arendt ne l’a jamais nié. On l’a fait cependant pour les mauvaises raison… comme symbole très imparfait du mal diabolique.

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