Par Jules Robin.
Alors que le conflit frontalier au Haut-Karabagh était l’un des sujets cruciaux du sommet de l’OTAN, l’Azerbaïdjan se retrouve au centre des discussions. Une occasion pour beaucoup d’apprendre à mieux connaître le pays quand d’autres préfèrent tomber dans la facilité et perpétrer des idées reçues d’un autre siècle.
Le conflit israélo-palestinien, la Crimée, la Syrie, la Libye, l’Irak, etc. L’actualité est rythmée depuis de nombreuses années par les conflits qui agitent les quatre coins du monde. Si ce sont souvent les mêmes pays, les mêmes désaccords que l’on voit revenir au-devant de la scène médiatique, cette rentrée voit le retour dans l’intérêt occidental d’un conflit depuis trop longtemps mis de côté dans la conscience populaire : le conflit frontalier au Haut-Karabagh. L’OTAN a en effet profité de son sommet des 4 et 5 septembre derniers pour rappeler sa détermination « à soutenir l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Arménie, de l’Azerbaïdjan, de la Géorgie et de la République de Moldova ». Et alors que le président turc, Recep Tayyip Erdogan précise un peu plus ce constat, affirmant que « la résolution du conflit du Karabagh dans le respect de l’intégrité territorial de l’Azerbaïdjan est d’une importance majeure », l’Azerbaïdjan se retrouve au centre de l’attention, souvent pour le pire et trop rarement pour le meilleur.
Entre raccourcis faciles et ignorance : l’Azerbaïdjan, victime de ses voisins ?
L’Azerbaïdjan et ses enjeux politiques, économiques et diplomatiques restent assez méconnus du grand public, et ce malgré de nombreux partenariats avec l’Europe et plus particulièrement la France. Une méconnaissance de la part de bien des Occidentaux qui entraîne certaines confusions. S’il n’y a aucun mal à se tromper lors d’une discussion amicale dans son salon, lorsque raccourcis faciles et idées reçues entrent dans le débat public, l’ignorance peut prendre une toute nouvelle dimension. Le 2 septembre dernier, trois députés français ont décidé de s’intéresser à l’Azerbaïdjan et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère.
Mélangeant sans scrupule la politique azerbaïdjanaise, l’État islamique et le stalinisme, les trois parlementaires n’ont pas fait dans la nuance, ni dans l’exactitude d’ailleurs. Oui, le pays a été occupé par l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) jusqu’en 1991 et il est géographiquement proche de Républiques islamiques comme l’Iran. Mais faire le parallèle douteux entre le régime azerbaïdjanais, l’islamisme et le stalinisme, c’est oublier 20 ans d’histoire, de réformes et d’efforts et, par la même occasion, insulter le pays dans son ensemble.
L’Azerbaïdjan n’est pas en Occident
L’Azerbaïdjan a su devenir en une vingtaine d’années le moteur du Caucase. Un moteur économique, mais également social. Alors que « l’islamisation » du monde est dénoncée, et surtout crainte, par la communauté internationale, le pays d’Ilham Aliev est un des seuls de la région à entretenir un rapport sain avec la religion et à imposer la laïcité dans ses institutions. Fort de ses richesses pétrolières et gazières – stratégiquement importante pour l’Union européenne alors que les relations avec la Russie périclitent – le pays diversifie son économie et investit peu à peu pour son développement social. En une dizaine d’années seulement, la pauvreté a diminué de presque 40% alors même que le PIB par habitant a encore augmenté de 4,4% en 2013. Si le sujet des droits des hommes et des femmes est souvent évoqué, rappelons tout de même que les femmes azerbaïdjanaises ont obtenu le droit de vote en 1918, soit 27 ans avant les femmes françaises.
De là à dire que l’Azerbaïdjan est un pays parfait, il y a un pas encore trop difficile à franchir. Tout n’est pas rose dans le pays du Sud-Caucase, particulièrement d’un point de vue occidental. Mais il est irréel d’exiger d’un pays en pleine reconstruction, après plus d’un demi-siècle de communisme, de se soumettre aux critères démocratiques occidentaux. D’autant que, contrairement à des pays comme l’Iran et son président Hassan Rohani, Ilham Aliev, président azerbaïdjanais, n’est pas réticent au dialogue avec l’Union européenne et la France, notamment par le biais du « Partenariat oriental ». Tomber dans la caricature et la partialité ne contribue finalement qu’à attiser les tensions dans une région où la moindre étincelle peut paraître dangereuse. L’Azerbaïdjan est au beau milieu d’un grand processus de paix qui pourrait finir par bénéficier à la région dans son ensemble et il est nécessaire aujourd’hui de l’accompagner, plutôt que de tenter de le déstabiliser.
vous dites que les relations entre la russie et l’azerbaïdjan périclitent ; voici ce que j’ai lu sur la voix de la russie :les chefs d’état de la russie , de l’azerbaïdjan, du kazakhstan ,de l’iran et de la turkménie ont signé une déclaration politique qui reflète les grands principes d’une coopération etc etc etc …ils ne sont peut être pas en si mauvais terme que ça ….
« Le pays d’Ilham Aliyev ». Malheureusement, quand on se renseigne un peu sur cet homme, sa principale qualité semble être sa grand-croix de la légion d’honneur, offerte par Chirac à la veille d’une réélection dynastique avec 88% des voix.
Avec un rang de 127/177 au classement anti-corruption, on peut mettre en doute au moins autant la réfutation que l’accusation.
On parle beaucoup de Bakou en ce moment… à moins que ce soit de Low cost
Apprenez à connaître ce pays et ce peuple si bon et chaleureux ! L’Azerbaïdjan en quelques années a réussi à se développer à une grande vitesse pour le bien de l’ensemble des habitants. Pour y avoir été et y avoir bon nombres d’amis là bas je reste admiratif de leur détermination dans leur ouverture au reste du monde.