L’école à rythme forcé et pas cadencé

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L’école à rythme forcé et pas cadencé

Publié le 2 septembre 2014
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Et voilà, les petites têtes blondes rentrent à l’école ! C’est magique, c’est Septembre, c’est un marronnier et je vais y cueillir quelques fruits, amers, même si, soyez-en sûrs, cette rentrée sera présentée comme un succès. Car comme par hasard, elle se sera officiellement bien passée, d’une part parce qu’une rentrée se passe toujours bien, et surtout parce qu’elle a été préparée par Benoît Hamon pendant son court passage en poste, pendant les vacances scolaires, ce qui est un gage évident de qualitäy. Le stagiaire de l’EdNat étant parti, c’est l’ex-porte-parlote qui récupère le projet et doit donc se farcir la réforme qui fut mise en place. On frémit d’aise.

Cette réforme (Encore une ! Youpi !), réclamée à cors et à cris par tout le monde depuis des années (mais si, mais si, youpi, vous dis-je) permet, par le truchement d’une adaptation fine des rythmes d’enseignement aux horloges biologiques des millions de petits branleurs élèves dont l’Éducation Nationale s’occupe tous les ans, de faire de nos petits suceurs de jeux vidéos de vraies flèches en matière de français, d’histoire, de géographie, de mathématique et de sciences, en réduisant le temps passé à ces matières et en utilisant celui dégagé à d’autres expériences pertinentes comme l’athlétisme des animaux, pelotes de chouette ou de hibou, les sports de l’esprit (dames, échecs), les activités du cirque ou la poterie comme autrefois (activités authentiques glanées sur internet). Je sais, dit comme ça, c’est paradoxal, mais comme ça se traduit par les excellents résultats aux tests internationaux (PISA en tête), le paradoxe n’est qu’apparent ahem brm kof kof bref.

éducation ennuyeuse

Moyennant quoi, on va répartir les horaires différemment, en saupoudrant de façon plus ou moins heureuse les activités strictement scolaires et les activités périscolaires, périgolotes et parfois périlleuses, selon le cas. Et pour le reste, on trouvera bien à occuper les enfants qui, on le sait, s’adaptent à tout moyennant la bonne dose d’anxiolytiques. Quant aux problèmes organisationnels engendrés, eh bien les communes devront s’adapter avec le talent qui leur est propre. La deuxième ville de France, Marseille et ses plus de 400 écoles, pédalera âprement dans la purée de poix administrative et organisationnelle mais saura compter sur l’indéboulonnable sourire de la ministre qui apportera, on en est sûr, un réconfort certain aux parents, aux enseignants et au maire concerné. En outre, comme l’État distribue 50 euros par élève pour ces activités périscolaires, c’est donc qu’on pourra les mettre en place, que tous pourront participer et qu’il y aura, même dans les petites communes, le matériel, les locaux et le personnel pour aboutir au résultat souhaité, très clairement défini, avec des indicateurs, des objectifs clairs et des mesures de réussite établis longtemps à l’avance. Youpi.

Tout ceci sent bon le projet d’envergure pensé avec soin, non ? Dès lors, peu importe que les parents soient majoritairement (60%) opposés à ces rythmes. Ces gros paquets de réactionnaires intégristes des méthodes syllabiques et autres enseignements poussiéreux des années 70 et avant n’ont juste pas compris ce qui est bon pour eux et leur progéniture, voilà tout.

De toute façon, la nouvelle ministre, à la fois une femme et la plus jeune à ce poste important (gage de qualitäy, encore une fois), s’est engagée personnellement pour que ces fameux rythmes soient respectés. Et comme il pourrait y avoir des frictions, elle a rappelé, avec toute la douceur qu’on lui connaît, qu’il n’y aura aucune dérogation, qu’aucune exception ne sera tolérée et que ces nouveaux rythmes scolaires seront appliqués, schnell et über alles ! Et tant pis pour les quelques communes, peu nombreuses, qui récalcitrent à plein tuyaux : au pire, les préfets interviendront directement à la place des maires, on enverra des tanks et voilà tout.

« Je le dis, il y a une obligation scolaire, il faut que les communes respectent la loi et nous ne tolèrerons aucune exception. »

najat vallaud belkacem - keine ausnahme

Ah oui, cette fameuse obligation scolaire, qui était, jadis, l’obligation d’instruction, rapidement renommée en obligation d’éducation, et que notre ministre semble avoir changé en une obligation d’aller à l’école qui n’existe pas. En somme, non seulement l’école est devenue obligatoire (youpi ?), mais, avec ces nouveaux rythmes pleins de vertus qui imposent d’occuper les enfants autrement, les activités périscolaires deviennent à leur tour un passage obligé. Pas obligatoire, officiellement, mais difficilement évitable.

Et peu importe leur coût économique. Peu importe encore plus leur coût sur l’instruction dispensée aux enfants. Les 45 minutes rognées ici et là tous les jours pour aboutir à cette nouvelle organisation n’auraient de toute façon jamais été employées pour travailler l’écriture, la lecture et le calcul. Par exemple, alors que le nombre de dictées hebdomadaires, en primaire, n’arrête pas de chuter et qu’en conséquence, le niveau général d’orthographe de nos chères têtes blondes se rapproche dangereusement de l’optimum Twitter (nécessaire à toujours faire tenir sa pensée en 140 caractères), le nombre d’heures passées à des activités ludiques, décoratives, créatrices et patamodelesques continue gentiment de croître, permettant ainsi à des armées de petits artistes de venir grossir les rangs des collèges « uniques », marque de fabrique emblématique de la République Égalitariste Française et totem indépassable d’une conception sociale si délicieusement eighties et dont les effets, bien palpables actuellement, peuvent sans souci se ranger dans la catégorie des réussites flamboyantes. Youpi, derechef.

Bref, comme pour tout le reste, c’est « business as usual ». Moyennant quelques ajustements marginaux qui seront montés en épingle pour montrer l’extraordinaire capacité d’adaptation du gouvernement et de son administration aux désirs des uns et des autres, ce qui a été décidé continuera exactement comme prévu. Et alors qu’un nombre maintenant important de parents et de personnels enseignants se sont déclarés assez défavorables à la réforme, qu’à l’évidence, cette dernière n’apporte en réalité aucun bénéfice palpable et, surtout, n’était clairement pas dans les priorités de bon sens qu’un gouvernement devait s’imposer, l’Éducation Nationale a décidé qu’il en serait ainsi, point final. Après tout, comme il y a eu une réforme pour à peu près chaque ministre en place, pourquoi Peillon n’aurait-il pas eu la sienne, aussi néfaste soit-elle ?

Et puis, ces bricolages, ces changements permanents, ces réformes bidons occupent les esprits et, à défaut de soigner les écrouelles, éloignent les soucis de trop penser à l’essentiel. Ainsi, l’idée même que les écoles, les collèges, les lycées pourraient, tous, offrir des cursus, des horaires et des organisations différents les uns des autres, l’idée que les parents pourraient choisir entre les établissements, et s’affranchiraient ainsi d’une carte scolaire qui n’existe pas mais qu’on doit respecter si on ne connaît pas les bons réseaux, l’idée que les impôts qui servent à payer toutes ces frasques pourraient donner un droit de regard, même modeste, sur l’éducation de ses enfants, toutes ces idées-là ne sont toujours pas dans les têtes des contribuables et des parents, dans les programmes politiques présents et futurs, ni dans les habitudes mêmes.

Najat Vallaud-Belkacem, avec ses dernières déclarations, montre à la perfection ce que l’institution attend de ceux qu’elle entend diriger : une obéissance, une conformité totale avec les comportements attendus. Les parents, devenus simples géniteurs de futurs citoyens, ne sont même pas des variables d’ajustements dans le grand tout. Le marronnier de la rentrée est en place, celui de la réforme se faufile, et dans quelques semaines, avec un peu de chance, on sera passé à autre chose. Et dans quelques mois, une nouvelle réforme s’imposera, d’elle-même, à tous.

Vous verrez, ce sera génial. Youpi.
—-
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  • Toutes les réformes et ajouts de ces dernières années n’ont jamais de lien avec la qualité de l’éducation, il n’y a aucune remise en question : pourquoi la France chute-t-elle à ce point dans le classement PISA ? Que faire ?
    Ce refus de voir les choses en face est bien triste et réduira la compétitivité future du pays.

    Par contre je ne sais pas si h16 sous-entend que l’école à l’ancienne doit faire son retour mais personnellement je n’en suis pas convaincu, ce n’est plus adapté à notre époque..il faut un remaniement de l’éducation en France et autoriser plus de liberté, d’expériences, comme avec les charter schools aux US par exemple, développer les MOOCS..etc..

    • Les MOOCS en primaire?

      Pardonnez le mauvais jeu de mots mais de qui se MOOC t-on?

      Je ne suis guère plus âgé que vous SweepingWave (puisque j’ai lu que vous étiez étudiant), je travaille dans l’info donc je sais aussi de quoi je parle (à propos des MOOC). Et il est évident que l’école à l’ancienne (méthode syllabique, autorité des professeurs, apprentissage et maitrise parfaite des fondamentaux, orthographe,maths, histoire géo) pour les enfants jusqu’au collège (voire après); a fait ses preuves et devrait être la pierre angulaire de tout socle pédagogique qui se respecte.

      Car ce n’est qu’une fois ce socle en béton acquis que l’on peut sereinement réussir dans ses études et dans le milieu professionnel (quoique, là ça peut marcher un temps d’être nullos mais il faut assumer de se couvrir de ridicule en envoyant des mails pleins de fautes ou avec des erreurs de calculs grossières…)

      Bref, la liberté n’est pas à intégrer prioritairement dans l’enseignement mais bien dans le choix de cet enseignement. Après, vous enverrez vos bambins suivre les MMOC et les miens apprendront à lire avec la bonne vieille méthode B-A BA, tout le monde sera heureux 🙂

      • Je ne parlais pas spécifiquement de l’école primaire, mais l’école en général, incluant la fac.

        • Même à la fac, les MOOC c’est un plus, pas une autre façon de faire.
          Pas même 10% des inscrits terminent les MOOC auxquels ils s’inscrivent. Et sur ceux là une grande majorité à déjà un titre « masters level ». Le MOOC est très profitable à ceux qui 1° connaissent déjà les bases de la matière, et/ou 2° ont déjà appris à étudier de façon efficace, et 3° sont très motivés par le sujet/contenu.

          Donc en complément d’un cours, d’un cursus, oui. Pour de la « formation continue » après avoir déjà un diplôme dans le domaine, oui. Intégré dans un cursus avec pas mal de « face à face » et de temps en classe/groupe, c’est surement intéressant (en cours d’expérimentation dans pas mal d’écoles). Mais plus ? J’ai des grands doutes.

          Cela dit, mieux vaut un bon MOOC, même si in fine très peu arrivent à réellement en profiter, que rien du tout ou un cours de mauvaise qualité et ne servant qu’à endoctriner les étudiants.

          Mais avant la fac, ça risque d’être plus du vent qu’autre chose…

  • Au fond, cette réforme est effrayante pour ce que seront les futurs travailleurs français. Est-ce que le marché du travail s’adaptera à ces étudiants sortis tout droit d’activités périscolaires délirantes ?
    Je peux dire, sans me mouiller trop, que le chômage dans 20 ans sera davantage amplifié

  • Concernant les activités periscolaires, il ne faut pas oublier que c’est plus ou moins le modèle allemand, que ça marche pas si mal pour eux, et que à priori on est plus ou moins pareil qu’eux, donc ça devrait fonctionner pareil. Cela dit, les horaires sont différents, les allemands commencent plus tot et font l’essentiel de leur journée scolaire le matin.

    De la même manière, même si je me fous pas mal de cette réforme, j’ai du mal à m’apitoyer sur le sort de ces maires qui hurlent car ils n’ont pas l’argent pour l’appliquer… Par contre ils ont beaucoup d’argent pour refaire les routes a tout bout de champ même quand elles sont en parfait état… Ils ont de l’argent pour construire des salles polyvalentes vides en permanence dans des communes de 300 habitants… (oui parce qu’il faut impérativement que chaque commune ait la sienne, sinon, namého, c’est le bordel!).

    Si les maires étaient un peu moins occupés à se construire des pyramides pour « marquer » l’histoire de leur commune, et se contenter un peu plus de gérer sainement leurs finances, il y aurait peut être moins de problème.
    Et je ne parle même pas des grandes villes, avec leurs communautés de communes, trou noir à pognon où la ville dominante multiplie les dépenses irraisonnées en endettant les voisines. Les maires y multiplient les projets pharaoniques et totalement ridicules, voir farfelus. Et fait ça des banquets, et ça fait de vastes réceptions pour un oui ou pour un non, et à chaque fois on claque un petit million, mais on s’en fout, c’est offert par les cons d’à coté! Et après, ces mêmes gens viennent nous expliquer, les cils collés de larmes, qu’ils n’ont pas d’argent pour créer des structures pour les enfants…

    • oui, je partage tout a fait votre point de vue.
      Cordialement

    • Oui je vous rejoins et d’ailleurs le déficit des collectivités locales croit bien plus vite que celui de l’Etat qui se stabilise depuis quelques années. je vous invite à lire le super livre L’Age d’Or des Déficits !

      Juste une remarque : la construction de la route n’est pas financé par la commune seulement, il y a des aides de la région et de l’Etat 😉

      • Je sais bien qu’il y a des aides, et c’est justement le problème: depuis des années les maires considèrent que aides = open bar. Puisque c’est aidé, profitons en!
        C’est le même problème avec les communautés de communes: puisqu’on dispose du pognon du voisin, dépensons! C’est sans conséquences pour nous! (enfin ça en aura plus tard, mais tout le s’en fout de plus tard)

        Il est clair que ce ne sont pas les communes saines qui se plaignent aujourd’hui de cette réforme. La plupart des frondeurs sont de parfaites petites cigales.

        Et comme en plus les départements et les régions se comportent exactement de la même manière, on est pas sorti…

        • Oui voilà, les conséquences viennent après. Rien ne peut-être fait en économie sans qu’il n’y ait aucune conséquence.
          Mais comme pour tout, il y a ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas. Ce n’est même pas la seule question ed la gestion des finances de communes. Ces dernières doivent aussi s’adapter à l’obligation de trouver des animateurs, de faire garderie, quand les parents ne peuvent profiter d’une souplesse d’emploi du temps… Par exemple ce matin j’étais en contact avec une petite commune de 1 200 habitants. Sur l’année elle doit débloquer une budget de 15 000€ pour s’adapter entièrement au programme. 15 000€, c’est énorme dans un budget d’une commune de cette taille. Ce sont aussi autant d’euros qui ne seront pas dépensés ailleurs et sans doute plus vertueusement.

          Pour juger de cette réforme, attendons ses résultats dans deux décennies. Mais si les résultats sont mauvais : une génération entière (ce qui est ENORME) sera foutue en l’air.
          Quoiqu’il en soit, je pense que cette réforme est autoritaire quand on voit le monopole des grades, l’école obligatoire… Le fait de mettre sous le contrôle public les loisirs, est extrêmement dangereux. L’on est quasiment dans l’autoritarisme de la pensée et un prochain gouvernement vous dira qu’est de la bonne musique, ce qu’est le bon art, la bonne culture (pardon, pour ça c’est déjà entamé)…

          Au moins en Allemagne (ou en G-B), les parents ont le choix de l’école pour leurs enfants, en fonction des programmes, des horaires, du coûts, car il y a libre concurrence dans ce secteur. Donc rien de comparable avec la France.

          • Ah non mais je ne soutiens pas plus cette réforme. Simplement, le fait que je ne soutienne pas la réforme ne me fera pas voir les communes comme des victimes de l’Etat.
            Et les petites communes… Ma compagne vient par exemple d’un petit village, environ 300 habitants, vous pouvez être sur qu’ils vont hurler à la mort à cause des couts de la réforme. Mais parallèlement à ça, ils ont rien trouvé de mieux à faire que de refaire la placette devant la mairie, qui est désormais moins bien qu’avant, sauf que ça a couté très cher, vraisemblablement plusieurs années de couts de la réforme…

            En revanche, plus jeune, j’habitais dans une commune très bien gérée. Dans les années 90 notamment, un âge d’or pour la commune, pas mal de projets mis en place, avec très peu de déchets. Rien de très clinquant, mais toujours utiles. La ville ne s’est certes pas rénovée en l’espace de 2 ou 3 ans, ils l’ont fait lentement, en fonction du budget, et surtout, avec de la qualité, contrairement à beaucoup qui surpayent de la daube.
            Pour les enfants, ils avaient anticipés des les années 90. Les infrastructures sont en place depuis plus de 20 ans. De la même manière, les maires se plaignent aujourd’hui de ne pas trouver d’éducateurs. Ouais, eh bien dans la commune dont je parle pas de soucis, les infrastructures étant en place, des clubs se sont spontanément formés sur ce terreau, offrant une vie associative très riche.
            Dans la plupart des communes, ils n’ont absolument, se fichant éperdument des gamins, qui n’ont de toute façon pas le droit de vote.
            Dans la ville la plus proche de mon village, une petite ville de 20 000 habitants, ça chouine maintenant. Oui mais depuis deux ans que la réforme est prévue (et depuis le temps de toute façon que ça devrait etre fait), qu’ont ils fait? Des travaux. Partout, tout le temps. Des choses totalement inutiles. Par exemple refaire le port à grand renfort de millions. Pour quel bénéfice? Aucun. Oui mais il plaisait au Seigneur qu’il en soit ainsi. Soit. Il a son port tout neuf. Qui sera tout moche d’ici deux trois ans de toute façon, mais pour l’instant il est neuf. Et il n’a plus d’argent pour la réforme. Mais en fait c’est comme chaque année. Toujours des projets moisis et périmés en moins de deux mais qui coutent à chaque fois plusieurs millions d’€!

            Et le plus vicieux dans tout ça, c’est que non seulement ils dilapident leur argent et ne peuvent donc plus appliquer la réforme, mais en plus ils vident les caisses alentour. Parce que dans le cas du premier village cité, avec sa fameuse et célèbre placette devant la mairie, il faut savoir qu’il y a déjà la moitié du budget qui est englouti par la communauté de communes au profit des projets idiots dans le genre du port! Comme ça, non seulement ils se mettent dans le rouge, mais ils y mettent tout le monde en même temps.

            Au final, les maires alentour, plutot que crier après la réforme, devraient peut être s’interroger sur la pertinence de leur association avec une ville qui leur coute chaque année beaucoup plus cher que cette petite réformette, et dont ils ne tirent aucun bénéfices (à part des dettes…). De toute façon, on fonctionne à l’envers depuis des lustres dans ce pays.

          • Pas besoin d’attendre 25 ans. Si vous voulez des preuves concernant la nullité de ce système et bien considéré mon niveau d’orthographe ( et encore y’à le correcteur auto sur un ordi sinon … ). J’ai 38 ans est je suis une victime de ce système scolaire merdique.

            Je fut sacrifié sur l’autel de la connerie étatique en CM1 quand j’ai eu 14 enseignants en une année. Ce système produit des abrutis en barre. Heureusement, j’ai croisé H16 sur le net….

    • « il ne faut pas oublier que c’est plus ou moins le modèle allemand »
      Seulement la partie qui ne marche pas, celle qui a conduit l’Allemagne à des résultat PISA très mauvais, le fameux « choc PISA » de 2000, et des réformes …
      Ce qui marche dans le modèle allemand, c’est une impitoyable sélection précoce (pas de collège unique !), doublé d’un très performant système de repêchage des largués qui ne rentraient pas dans le moule mais qui révèlent leur talents et capacité de travail sur le tas et sur le tard.

  • le socialisme commence à montrer son visage totalitaire (pour ceux qui en doutaient).

    Après s’être arrogé l’instruction des enfants, puis leur éducation, maintenant ce sont les loisirs et c’est OBLIGATOIRE (es ist ein Befehl).

  • L’exemple de la Suisse démontre que l’école n’a aucune importance dans la réussite. La qualité de l’enseignement n’est pas primordiale, ce qui compte c’est de débuter un apprentissage dès 14ans avec un emploi à la sortie. La totalité des secteurs sont ouverts aux appentis, y compris les banques. J’y ai plusieurs enfants scolarisés et il faut dire que parfois, certains professeurs font plus de fautes que les élèves. Le système scolaire y est défaillant mais le pays fonctionne très bien, et les gens sont heureux.

    Je viens de créer une société en France et on me demande une « Attestation de qualification professionnelle », délivrée par bien entendu par l’Éducation Nationale.

    En résumé l’école française bloque la création d’entreprise et l’épanouissement des individus.

    •  » Le système scolaire y est défaillant ». Par rapport à qui ou à quoi et sur quels critères?

      Si je compare la France et la Suisse sur les données PISA 2012

      – score en math: France 495; Suisse 531
      – score en lecture: France 505; Suisse 509
      – score en sciences: France 499; Suisse 515
      – pourcentages d’enfants qui sèchent les cours: France 20.9; Suisse 12.5
      – variance de la performance en math expliquée par le statut socio-économique: France 22.5; Suisse 12.8
      etc…etc..etc…

      Tu peux nous dire exactement ce que tu entends par « défaillant » (quels sont tes critères de mesure) et surtout à quel standard tu compares la Suisse (la Finlande? Le score maximal atteignable? La perfection utopique que tu as en tête)?

      • PISA est une enquête réalisée dans tous les pays de l’OCDE sur les inégalités éducatives. Les résultats sont donnes par classement décroissant de chaque pays. Des tas de critères rentrent en ligne de compte. J’ignore si la comparaison entre 2 pays est pertinente.

        • Donc si j’ai bien compris tu te réfères bien à PISA, comme je le supposais.

          Pour émettre un jugement tu dois bien comparer la position du pays que tu juges à d’autres pays. De ce point de vue que la comparaison se fasse avec un seul pays ou plusieurs c’est la même logique: c’est une comparaison relative et pas un absolu. Pour reprendre ton terme, si je comparais à la Finlande je conclurais que c’est défaillant en Suisse, si je comparais à la France je conclurais l’inverse. Si tous les autres pays étaient au niveau de la Finlande la Suisse deviendrait le cancre, si tous les autres pays étaient au niveau de la France, je conclurais le contraire.

          Ton jugement est donc un jugement de performance relative, impliquant que si d’autres font mieux, donc que c’est possible, le pays jugé devrait aussi pouvoir le faire. Il n’est donc pas possible de conclure à une « défaillance » en tant que telle, puisque ça ne dépend que du niveau relatif des autres.

          Finalement, il faudrait aussi pour cela que la comparaison des performances soit corrigée par les moyens financiers à disposition. Bien que PISA donne de façon indépendante les dépenses en dollar PPE par élève, il ne me semble pas (mais je peux me tromper) qu’ils corrigent les performances en contrôlant par cette donnée. Donc la seule chose qu’on peut conclure c’est que certains pays ont des enfants scolarisés qui font mieux que d’autres pays, ce qui ne veut pas dire que là où c’est moins bien c’est « défaillant ».

        • Je n’avais pas vu que c’était Bernie qui m’a répondu et pas Skool. Autant pour moi. On ne sait donc toujours pas quel est son critère pour dire que c’est « défaillant ».

    • Assez d’accord. Je me sers de 10% des acquis scolaire que j’ai emmagasiné en 15 années d’études. Le reste je l’ai appris par moi-même ou dans des structures qui ne dépendent pas de l’ed nat.

  • Exactement !
    Ces nouvelles activités rigolotes sont la preuve que l’école ne sait plus remplir son rôle d’enseignement des matières élémentaires, jugées trop rétrogrades (surtout l’Histoire de France). Volontairement ou pas, qu’en sais-je ?
    Ces cuistres désirent-ils vraiment constituer des analphabètes amorphes, dénués de tout sens critique, dont les seules préoccupations seront le foot, la télé-réalité, et les congés payés ? Ou bien des futurs soldats socialistes anticléricaux, anti-riches, anti-élitisme, anti-France dont le seul objectif sera de noyer ce pays dans la couleur du multiculturel supra cool issue de l’agriculture bio ?

    Certainement à la vue de ce tapage médiatique sur le stress de pré-rentrée.
    Oui vous avez bien lu : LE STRESS !!! (« Musique d’ambiance et reportage choc »).

    Parce que comprenez, les vacances c’est fini on nous oblige à TRAVAILLER alors que ya la pluie qui mouille le froid qui fait froid. Et rhooo ya les pôôôvres enfants vont A L’ECOLE, avec le méchant poids des cartables, la peur des fautes, des punitions, et des méchants camarades qui vont leur voler leurs goûters. Bouh cé tro la prizon maman !

    Et puis LE STRESS de ces jeunes « papas » et « mamans » bien gnangnans à souhait, qui dégoulinent de bons sentiments, qui ne savent pas faire des économies à cause de la vilaine crise austère, et pi comment je vais m’organiser pour me lever plus tôt et pi pourquoi ya des cartables roses pour les filles et bleus pour les garçons et patati et patata.
    Et sans parler des instits ! Ils ont fait leur pré-rentrée hier parce que certains ont jugé qu’il ne fallait pas empiéter sur l’acquis social des vacances, et pasque c’est pas juste, et pi c’est trop dur comme métier rhalala que faire???…

    … MON … DIEU …

    En réalité la rentrée va juste se passer. On pourrait croire à une mauvaise blague de journalistes en mal d’infos sanglantes à se mettre sous la dent, et pourtant c’est à mon avis la démonstration stricto sensu du mal profond infligé par le socialisme à la France en 40 années d’exercice. Cela en a fait un pays de mous et de couards, un pays nivelé par le bas vers le médiocre, la bêtise et la culpabilité.
    Les enfants de la méthode globale sont arrivés incultes au collège pour ensuite se faire traîner au lycée dans des filières infructueuses. Certains se sont engagé (BAC en poche avec une mention passable) dans une filière socio-psycho-molletonnée, pour ensuite déambuler dans des grèves étudiantes merguez-djembé contre le retour du Fascisme. Ils ont fini assistant bidule chouette dans la fonction publique sclérosée, frileuse (mais protectrice du méchant environnement), et sont enfin sur le point d’être des « mamans » et des « papas » qui lâchent la main (encore moite) de leur môme pour sa première rentrée vers la jolie Ecole de la République…

    On parlait de stress ? Cette situation-là me fait peur, en effet. Comme le dit si souvent H16, ce pays semble bel et bien… foutu, malheureusement.

    • Bien vu ! Sachant que la filière « socio-psycho-molletonnée » sert à l’embrigadement des futures assistantes sociales et autres travailleurs sociaux qui vont « noyer ce pays dans la couleur du multiculturel supra cool ». Le contenu de cette filière est très fortement axé sur les bienfaits de la théorie du genre et du multiculturalisme. Celui qui ose dire un « oui, mais » est immédiatement catalogué dans les « nazi ».

      Argumenté ou pas, il n’est plus possible d’opposer un avis contraire à la doctrine dominante. C’est assez angoissant comme constat. Le plus difficile à admettre de voir des générations entières se laissent guider sans opposer de résistance.

  • Pour la blague du jour, nous avons eu droit à une remplaçante dès aujourd’hui, qui sera remplacée dès demain…:)

  • Très bon billet !

    Je pense qu’il faut que le libéralisme s’empare de cette réforme et fasse entendre ses propositions. De plus en plus de parents se tournent vers l’école privée. C’est un signe qui ne trompe pas.

    « Les parents, devenus simples géniteurs de futurs citoyens, ne sont même pas des variables d’ajustements dans le grand tout.  »
    C’est tellement vrai et réellement monstrueux.

  • Les commentaires sont fermés.

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Les auteurs : Nathalie Sayac est Professeure des universités en didactique des mathématiques, directrice de l’Inspe de Normandie Rouen-Le Havre, Université de Rouen Normandie. Eric Mounier est Maitre de Conférences en didactique des mathématiques, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC).

 

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