Nigeria : les États-Unis doivent-ils intervenir pour libérer les lycéennes ?

Quelle doit-être la position de Washington dans l’affaire des lycéennes enlevées par Boko Haram ?

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Nigeria : les États-Unis doivent-ils intervenir pour libérer les lycéennes ?

Publié le 14 mai 2014
- A +

Par Nick Gillespie.
Un article de Reason.

boko-haram-militantsCela peut rassurer de voir le hashtag #activism en topic tendance de Twitter mais il ne devrait pas se substituer à une politique étrangère bien pensée, surtout lorsqu’elle implique des interventions comprenant des membres des forces militaires américaines.

Dans mon dernier article paru dans le Time :

« Cette situation brise le cœur, elle en est même outrageante », déclarait le Président Barack Obama, en référence au kidnapping de plus de 250 lycéennes au Nigeria par le groupe terroriste radical Boko Haram.

C’est parfaitement vrai, mais pour quelle obscure raison Obama ferait-il participer les États-Unis – « Nous avons déjà envoyé… un ensemble de troupes militaires, d’agents de la police et d’autres forces de l’ordre » – à la recherche de ces jeunes filles, dont on dit qu’elles sont vendues en tant qu’esclave ?

Le but de notre politique étrangère, et particulièrement des interventions impliquant des soldats, devrait toujours être étroitement lié à la protection des intérêts, des vies et des propriétés américains. Si les douze dernières années et actions des deux derniers présidents doivent nous apprendre quelque chose, c’est que les États-Unis ne sont pas particulièrement doué pour régler ses propres problèmes internes, et encore moins ceux des contrées lointaines…

Nous impliquer dans la crise au Nigeria ne sera qu’une distraction de plus pour un gouvernement qui ne sait toujours pas comment gérer des situations aux conséquences bien plus graves telles qu’en Iran, Syrie, Ukraine, Russie, ou au Venezuela, sans parler de la myriade de problèmes locaux.


Sur le web. Traduction : Virginie Ngo pour Contrepoints.

Voir les commentaires (24)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (24)
  • absolument , c est necessaire!!

    • Si c’est nécessaire, il faudra régler tous les cas similaires partout dans le monde alors, non? Bon courage…

      J’ai perdu mon optimisme concernant l’ingérence, et je trouve ça ridicule et minable de jouer les gros bras à l’étranger quand on n’est pas foutu de faire respecter l’ordre chez soi!

  • Oui les USA ou la France doivent envoyer leurs spécialistes là-bas, pour une raison que je m’étonne de n’avoir vue nulle part : c’est la manière la plus consensuelle, économique et efficace de former leur personnel de lutte contre les groupes armés en situation réelle.

  • Là, y en a un d’accord avec l’article et l’autre qui dit que nos pays doivent intervenir. J’ai toujours bcp de difficulté à avoir un avis sur la politique étrangère comme l’Ukraine, la Syrie…, je compte sur vous pour m’éclairer!
    Pourquoi pensez vous hank ullé( si vous me permettez de vous appelé ainsi) de ne pas intervenir et Michel pensez-vous que d’y aller pour former en situation de crise est un argument suffisant, ils sont si démunis et est ce que nos méthode seront efficaces face à ce type de « terrorisme »?

    • En principe, je suis pour ne pas intervenir dans les affaires des autres, à moins qu’ils ne nous y invitent et que nous soyons d’accord. Pour l’Ukraine ou la Syrie, l’invitation vient d’un seul camp, dont on ne peut pas dire qu’il défende des valeurs spécialement proches des nôtres. L’autre camp non plus, mais là n’est pas la question. Nous n’avons rien à gagner à y aller, que l’amitié douteuse (parlons plutôt de connivence avec ceux qui les soutiennent) de gens peu recommandables.

      En quoi est-ce différent pour le Nigeria (qui partage avec l’Ukraine la 144e place au classement de la corruption) ? Parce qu’au delà de la connivence malsaine, les conflits servent une cause importante, y-compris aux yeux d’un libéral, celle du maintien des forces armées des intervenants au meilleur niveau d’entrainement et de technicité. Cyniquement, c’est un des principaux arguments de la participation des grandes puissances dans les conflits locaux aux frontières de leur zone d’influence : disposer pour leurs armes et éventuellement leurs armées d’un banc d’essai au réel qui en maintient la compétitivité. Pour développer nos compétences en détection interception de communications, compréhension des ressorts psychologiques des terroristes, quoi de mieux que cette affaire nigériane ? Nous sommes invités par les responsables, approuvés par le consensus international, à l’aise moralement avec la cause défendue, et nous avons un besoin important de nous former, allons à l’atelier communautaire international !

  • Boko Haram a assassiné le plus sauvagement possible des milliers d’innocents – pour la plupart des chrétiens -, ces dernières années. Et parmi ces innocents, une bonne moitié de femmes. Alors, explique-moi un peu pourquoi deux cents kidnappées comptent moins que des milliers de morts. Pourquoi ? Si ces deux cents filles avaient été égorgées, à raison d’une par semaine, tu n’en aurais jamais entendu parler, et Michelle Obama n’aurait pas tiré la tronche sur son selfie. Mais il y a pire : si deux cents jeunes hommes avaient été kidnappés, ils n’auraient jamais fait la une de la presse mondiale. La vérité est dure à avaler : au lieu de condamner en bloc l’islam révolutionnaire, la nouvelle mode « hate Boko Haram » repose sur des sentiments exclusivement féministes, donc borgnes. J’en sais quelque chose : quand j’ai monté ma campagne sur les Afghanes, il m’est arrivé mille fois de parler du sort réservé aux Afghans mâles par le pouvoir taliban – sort fort peu enviable -, et mille fois j’ai vu mes interlocuteurs détourner le regard, changer de sujet, faire comme si je n’avais rien dit. Dans ces conditions, rien de rationnel n’est possible. Tu ne peux pas aider l’humanité si tu considères qu’une violée vaut dix torturés. Voir toutes ces femmes s’exposer sur Facebook avec des airs navrés et leur petite pancarte #bringbackourgirls finit par me fatiguer sévère. Si, au moins, la dite pancarte disait #bringbackourchristians (car 90% d’entre elles sont chrétiennes, comme par hasard), on se rapprocherait d’un genre de vérité… mais même pas. Tout sera fait pour que cette affaire reste politiquement correcte.

    • Bon résumé d’une situation affligeante.
      Dans notre pays, on prend 10 ans pour un meurtre, et 20 ans pour un viol. En oubliant que pour la victime, seul le meurtre est définitif. Même si les féministes psalmodient « une vie brisée » en cas de viol.
      Il est sûr que le féminisme outrancier y est pour beaucoup. Mais pas seulement.
      A mon avis, il s’agit surtout du triomphe du puritanisme mondial, qui considère le sexe comme le vice le plus intolérable, est qui est intrinsèquement lié au totalitarisme croissant de la plupart de nos sociétés.

    • Très vrai.
      Nous sommes dans une société du sentimentalisme… asymétrique. Une société où le deux poids deux mesures est devenu la norme et où la victime vaut en général moins que le bourreau, mais ou certains victimes sont essentielles, d’autres accessoires.

      Le fait que ce soient de filles, noires, africaines, et que le viol soit la menace, les rends éminemment « sympathiques » aux masses politiquement correctes. On aurait encore plus hurlé si elles avaient été handicapées, lesbiennes et fonctionnaires de la télévision, mais qu’à peine.

      Et je note qu’on présente Boko Haram comme un « groupe terroriste radical « , faudrait pas trop insister sur le fait qu’ils se revendiquent de l’islam, et qu’ils s’en prennent à ces filles non parce que filles (encore que, un peu quand même) mais surtout parce que non musulmanes et qu’une fois « mariées » à de « bons musulmans » elle seront, magie de la loi, automatiquement musulmanes (même si elle continuent à dire leur chapelet tous les soirs).

  • Obama a tué beaucoup plus de jeunes filles comme dommages collatéraux de ses bombardements de drones. Les États-Unis et les pentins de l’empire occidental n’interviennent que lorsqu’un capital politique, économique ou des ressources naturelles leurs sont payés en échange.

    Mon opinion est que le gouvernement Nigérien aurait définitivement avantage à faire appel à une firme professionnelle comme Academi pour régler son problème et obtenir de la formation pour ses propres forces. Beaucoup moins cher au final.

    En dernier lieu, j’ai lu dans un article de l’AFP que les jeunes filles enlevées par Boko Haram étaient vendues pour seulement quelques dizaines de dollars chaque à la frontière. À ce prix, il serait encore plus simple de financer quelques agents doubles pour racheter les filles et les mettre en sécurité en tout premier lieu avant toute intervention militaire.

    • « les pentins de l’empire occidental  »

      Enfin un contributeur nord-coréen ! Bienvenue !

      • Tiens, un autre gauchiste au service de l’autorité tellement aliéné qu’il se croit de droite.
        Dans l’cul le principe de non-agression, suffit de dire « nord-coréen » à tous ceux qui s’opposent aux attaques de drônes et le tour est joué.

        • Heum, le principe de non agression ce n’est pas de s’interdire de dire à un abruti qu’il est un abruti, c’est de s’abstenir de lui casser la gueule, de lui prendre des trucs, de restreindre sa liberté… Sauf s’il a commencé.

          Bref, nord coréen, ça devrait vous flatter. Mais vu la grammaire, je pense plutôt Cubain ou Vénézuélien.

      • Le principe de non-agression, ça n’a de sens que si l’on est libertarien. Si on ne l’est pas, c’est juste du bavardage d’idéologue.

        • Manifestement, tu n’as jamais écouté un discours de Ron Paul qui dénonce lui-même l’impérialisme des États-Unis et de leurs alliés.

          • La mantra « Si tu n’as pas lu Machin, tu ne sais pas » est tellement pénible… Il en dit long sur le libertarianisme.

          • Si Ron Paul à le droit de penser par lui même, pourquoi pas moi, vous, ou même Pascal ?

            Pourquoi ma vision du libertarianisme idéal serait-elle moins valide que celle de tel ou tel auteur, philosophe, économiste ou ici en l’occurrence obstétricien-politicien ?

  • @ MichelO: merci, ok je suis donc bel et bien naïve, jamais je ne me suis dis : » aujourd hui vous avez de la chance les gars, c’est entraînement grandeur nature » …
    @ pascal: j’ai lu que Valérie Et Carla avec d’autres femmes ont manifesté leur soutien, il y a 2 ou 3 jrs. Les médias en parlent beaucoup, et j’ai parfois l’impression que le plus important dans l’histoire c’est que ce sont des filles. Mais c’est vrai, il ne faut pas oublier non plus les hommes dans ce genre de régime, je suis complètement d’accord.
    Merci, en tout les cas, j’en apprends plus en vous lisant 😉

  • Mehdi Nemmouche Merah Qaida Aqmi Gia Boko Haram des marionnettes des franc maçons sionistes et des dictateurs arabes et leurs généraux avec la complicité de leurs moyens d’information donc ces terroristes les franc maçons et leurs moyens d’information des chiens de satan normal leurs mort par ces punitions d’ALLAH par H1N1 arrêt cardiaque coronavirus accident de la route crash d’avion déluge séisme tsunami volcan foudre grêlon tempête solaire tornade si la fin du monde le 6.6.2014 pharaon et les franc maçons arabe les premier a l’enfer INCHAALLAH

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Ce vendredi 2 février, les États membres ont unanimement approuvé le AI Act ou Loi sur l’IA, après une procédure longue et mouvementée. En tant que tout premier cadre législatif international et contraignant sur l’IA, le texte fait beaucoup parler de lui.

La commercialisation de l’IA générative a apporté son lot d’inquiétudes, notamment en matière d’atteintes aux droits fondamentaux.

Ainsi, une course à la règlementation de l’IA, dont l’issue pourrait réajuster certains rapports de force, fait rage. Parfois critiquée pour son ap... Poursuivre la lecture

Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

La campagne de Joe Biden ne se déroule pas bien. Bien qu’il semble se diriger vers la nomination de son parti, sa cote de popularité ne cesse de chuter, laissant croire que Donald Trump le vaincra s'il obtient la nomination. Son bilan économique mitigé ne sera pas la seule raison pour laquelle plusieurs de ses électeurs en 2020 s’abstiendront ou changeront de camp.

En effet, le récent rapport d’un procureur spécial affirme que Biden a bel et bien été négligent avec des documents confidentiels qu’il a conservés secrètement. Et à l’insta... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles