Bitcoin, la monnaie qui dérange

Le bitcoin suscite un nouvel intérêt médiatique et des inquiétudes chez les banquiers centraux. Pourquoi ? Analyse d’une monnaie qui dérange.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Bitcoin (Crédits : Antanacoins, licence Creative Commons)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Bitcoin, la monnaie qui dérange

Publié le 9 décembre 2013
- A +

Par Jérémy Berthet.

Bitcoin (Crédits : Antanacoins, licence Creative Commons)Les récents soubresauts de la valeur de change du Bitcoin (BTC) ont conduit les médias et les politiques à s’intéresser de plus près à ce phénomène. Un conseiller national suisse a récemment déposé un postulat demandant au conseil fédéral d’étudier le sujet. Les banques nationales frémissent face à cette concurrence malvenue en période de politique monétaire « accommodante ». Ainsi, la Banque de France se fend d’un communiqué mettant en garde contre les dangers de la monnaie virtuelle. Les banques commerciales ne sont pas en reste, biberonnées en particulier par la Fed, elles s’attaquent frontalement à ceux qui oseraient réaliser des transactions avec des Bitcoins. En résumé, pendant que les acteurs politiques s’interrogent, la nomenklatura de la haute finance s’active à présenter le Bitcoin comme l’incarnation du diable et s’apprête à utiliser toutes ses munitions pour le descendre en flèche.

Avant que la pléthore de fonctionnaires fédéraux bardés de diplômes ne réponde au postulat susmentionné, il risque de s’écouler quelques mois, voire des années. Ainsi, regardons de plus près les craintes du politique et tentons d’y répondre plus rapidement. Le postulat suppose que le Bitcoin est très volatile, faciliterait le blanchiment d’argent, menacerait le système financier et fonctionnerait selon une pyramide de Ponzi. L’éditorialiste de Contrepoints h16 répond déjà partiellement à ces accusations en un paragraphe :

Autre grief : cette vilaine monnaie alternative ne garantirait d’aucun remboursement lors d’un achat, serait utilisé par des mafieux, peut être refusée lors d’un achat par un commerçant suspicieux (si, cela existe !) et surtout, alimenterait la spéculation. Il est vrai que le non remboursement lors d’un achat en euro, cela ne s’est jamais vu, que les billets de 500€ ne sont jamais utilisés par les gangs de trafiquants divers, que ces mêmes billets sont acceptés partout en zone Euro (mais si, c’est l’article 642‑3 du Code pénal qui le dit, et d’abord on ne peut pas le refuser nan mais), et qu’il n’y a actuellement aucune spéculation à la hausse ou à la baisse sur l’euro comparé au dollar, au yen ou à la livre anglaise. Vraiment, ce bitcoin est très particulier.

Reste à répondre à la problématique supposée du « jeu de l’avion ». Le Bitcoin est une monnaie déflationniste. Elle est souvent comparée à l’or qui possède cette propriété dans le sens que la création monétaire infinie est impossible. Le précieux minerai existe en une certaine quantité sur Terre, il deviendra de plus en plus difficile de trouver de nouveaux filons à miner jusqu’au jour où les stocks auront été intégralement extraits. Il en va de même pour le Bitcoin dont le nombre maximal est connu : 21 millions, ni plus, ni moins.

Cependant, ce nombre maximal, tout comme l’or, doit être miné. C’est ce processus de minage, entre autres, qui qualifie le Bitcoin de « cryptomonnaie ». Effectivement, pour pouvoir obtenir un Bitcoin par minage, votre ordinateur va devoir résoudre une série d’exercices cryptographiques. Ces exercices, en termes de puissance de calcul nécessaire, étaient faciles à résoudre pour extraire les premiers BTC et deviennent de plus en plus difficiles. Tout comme une mine d’or est plus facile à exploiter au début qu’à la fin. Cette augmentation de difficulté est naturelle et sa courbe est connue publiquement. Elle a été implémentée génétiquement par le créateur du Bitcoin et n’est pas modifiable.

Ainsi, il est vrai que les nouveaux arrivants auront plus de difficultés à obtenir des Bitcoin. Cependant, il n’y a pas d’enrichissement des premiers mineurs, ou du créateur du système, aux dépens de nouveaux mineurs. Ceux qui ont pu acquérir leurs premiers BTC en quelques heures il y a deux ans, quand l’exercice cryptographique était très simple à résoudre, se retrouvent aujourd’hui devant les mêmes difficultés que les autres pour miner des nouveaux BTC.

En réalité, la nature déflationniste et décentralisée du système Bitcoin le rend complètement étranger aux mécanismes d’une pyramide de Ponzi. On ne peut pas en dire autant de nos monnaies d’État, réputées sûres et régulées, mais contrôlées par une entité centrale au sommet très accommodante avec les premiers arrivants que sont les banques et qui ne paient pas le contrecoup de l’inflation, à la différence des citoyens en bas de l’échelle.

Tout comme l’échange « peer to peer » de fichiers devrait amener l’industrie culturelle à revoir son modèle, le Bitcoin, pour autant qu’on le laisse vivre, devrait conduire les acteurs de la finance à s’adapter à un « nouveau » paradigme monétaire plus sûr et plus fiable que l’actuel. Internet est une technologie dont l’évolution permet de réduire drastiquement le nombre d’intermédiaires commerciaux. Si Bitcoin n’y parvient pas pour la monnaie, suite à une réaction de peur des États, vous pouvez être certain que d’autres y arriveront plus tard, ce n’est qu’une question de temps.


Sur le web.

Voir les commentaires (25)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (25)
  • Le bitcoin a été traité lors d’une émission sur BFM Buisness et le chroniqueur du jour (Philippe Béchade sauf erreur) soulignait que la très forte volatilité du bitcoin rendait impossible son utilisation commerciale. Par contre, son rôle de valeur refuge faisait sens. Du coup je ne pense pas qu’on puisse parler du Bitcoin comme une « nouvelle » monnaie…

  • Pour le moment, le bitcoin ne présente à mon sens aucune des caractéristiques qui fondent une monnaie durable en terme de volatilité, liquidité ou sûreté de stockage (des milliers de bitcoins volés par des hackers en quelques jours). Les valeurs refuge n’ont un sens que si l’on s’attend à un effondrement complet du système. et dance ce cas l’or me parait plus sûr, utile voire liquide que le bitcoin…
    C’est cependant un très efficace moyen de transfert (et de blanchiment) anonyme et à très bas coût.
    La principale raison pourquoi les banques centrales s’en méfient c’est qu’elle risque de déstabiliser la balance des capitaux. Par exemple en Chine elle est bloquée (à cause de la politique mercantiliste et de la volonté du Yuan de devenir la monnaie de référence mondiale) et le Bitcoin permet de contourner cela.

  • C’est sûr qu’avec le nouveau marché des dérivés BTC, la volatilité du bitcoin va encore augmenter.
    http://www.zerohedge.com/news/2013-12-08/bitcoin-derivatives-market-has-arrived
    https://www.predictious.com

    • Pour autant que je puisse juger, les marchés de dérivés sur bitcoin n’ont pas de lien avec le sous-jacent, ce sont en quelque sorte des sites de paris en ligne. Plus500 offre déjà des CFD sur bitcoin depuis plusieurs mois, je serais intéressé à savoir comment ils se hedgeraient, mais je pense que c’est juste du bookmaking.

      Cependant, je ne vois au contraire que des raisons de diminution de la volatilité dans l’apparition de marchés dérivés : un marché de dérivés permet de se couvrir contre une perte en cas de forte variation dans le sens défavorable. Il apporte des freins à toute variation importante dans l’autre sens. Par exemple, je reçois 10 bitcoins pour une facture de 6000 euros, je paie 1 bitcoin pour neuf puts 600, je suis sûr de toucher 5400 euros si le bitcoin chute avant que je n’en aie l’utilisation. Mais si le bitcoin s’envole, au delà de 667 euros je suis incité à revendre mes bitcoins avec bénéfice, plus ça monte et plus je suis incité à vendre, donc je vais stabiliser le marché en faisant apparaître des offres quand le bitcoin montera beaucoup. Idem pour les fortes baisses, pour les positions en sens inverse. Donc l’existence de produits dérivés tempère la volatilité.

      • Si j’ai bien compris Predictious offre de nouveaux types de contrats par rapport à plus500, donc non seulement spreads BTC/USD, mais aussi spreads LTC/BTC et autre (https://www.predictious.com/economics)

        Supposons que les frères Winlevoss, connus pour avoir un gros capital en bitcoins, parient sur la monté des autres crypto-monnaies et sur la chute des bitcoins et ils commencent aussi à en vendre massivement sur le marché primaire des BTC, qui vous dit que d’autres ne les suivront pas en achetant donc des contrats « bull » litecoins ou quarkcoins?

        Tant que les autres monnaies peuvent monter ou descendre, comment la spéculation (et donc la volatilité de l’ensemble des crypto-monnaies) serait réduite?

        J’avoue mon ignorance sur le sujet, mais je pense que la volatilité pourrait bien augmenter, parce qu’on joue sur plusieurs marchés dépendants et les gagnants ne sont pas forcement payés en dollars.

        À vous de prouver que j’ai tort 😉

        • Predictious est clairement un site de paris en ligne.

          Dans votre exemple, si les frères W. vendent leurs bitcoins contre des litecoins, c’est qu’ils trouvent une contrepartie, tant pour acheter des bitcoins que pour parier contre eux contre le litecoin. Que certains les suivent ne fait qu’augmenter la contrepartie nécessaire. S’il n’y a pas de contrepartie, les bitcoins sont vendus à 0.01 et plus personne ne parie contre eux. Ils auront perdu leurs bitcoins, et gagné peanuts aux paris.
          L’important n’est donc pas la possibilité de parier, mais l’importance de la contrepartie. Plus il y aura de contrepartie, moins le cours du bitcoin s’effondrera, plus il y aura de gens à parier contre eux. La volatilité diminuera. Or plus il y aura de supports accessibles, et plus il y aura d’intervenants, donc de contreparties possibles.

      • Exactement, les dérivés permettent de se protéger et d’avoir une meilleure information. Une des causes de la volatilité est selon moi la nullité des échanges actuels (coucou Mt.Gox) qui ne font qu’augmenter les paniques. Ce qui manque surtout à Bitcoin ce sont des gens qui comprennent mieux la finance (moi, je n’y connais pas grand-chose, mais je vois bien à quoi ça sert).

  • Actuellement Emission sur le BICOINT sur EUROPE 1 !

  • Vous ne développez pas assez l’argument « politique » du débat.

    La mafia qui contrôle les monnaies fiat… tire une grande partie de son pouvoir du monopole sur ces « monnaies ».

    Remettre en cause ce monopole, revient à remettre en cause l’essence même de son pouvoir, d’où sa haine ontologique (et la guerre qu’elle mène) contre l’or, le bitcoin.

    Ils tueront le bitcoin.

    Comment ?

    Les moyens sont assez simples :

    -1 : ils « achètent » tous les bitcoin… Eh oui… Une fois que les 21 millions auront été « minés »… la FED peut racheter le tout, indirectement. Et ensuite balancer le disque dur à la poubelle. Game over.

    -2 : en le rendant inaudible…. en créant des milliers d’autres monnaies bitcoin.
    On focalise sur le bitcoin aujourd’hui parce que c’est le premier. Il y a une prime à la nouveauté… mais si demain, il y en avait des centaines, des milliers ? Les gens seraient perdus, confus… et l’idée même serait ensevelie, asphyxiée.

    -3 : en distillant la peur, la méfiance : campagne de propagande (qui a commencé du reste), tel un poison dans l’esprit des gens. Le meilleur axe pour cette campagne de dénigrement (davantage que l’argument un peu éculé des « criminels » utilisant le bitcoin) : la volatilité.

    Le lundi je t’augmente la valeur de 100 %. Le mardi, je te la divise par 3… Répétez, rincez… Une volatilité aussi démente « cassera » le bitcoin, psychologiquement.

    Il faut le dire et le répéter : pour la mafia, on ne plaisante pas, mais vraiment pas du tout avec la « monnaie », puisque c’est le coeur du système.

    Ils utiliseront donc tous les moyens, violeront toutes les lois, pour préserver le coeur.

    • 1. OK, on recommence à chaque fois, c’est chic de se voir acheter ses bitcoins très cher par la FED.

      2. Pas possible, c’est un marché « Winner takes all », et il n’y a pas moyen de promouvoir plein d’alternatives comme ça. Il faut comparer aux compagnies de téléphone essayant d’enrayer l’essor d’internet en proposant leurs propres réseaux concurrents.

      3. Très difficile. Les utilisateurs actuels ne vont pas le quitter à cause de la volatilité, et d’autres utilisateurs y viennent malgré la volatilité, tendant à réduire celle-ci. Quant à entretenir la volatilité, ça nous ramène au 1. : celui qui achète quand c’est bas et revend quand c’est haut, jouant les teneurs de marché, pompera sans problème ni effort le fric de celui qui essaiera de rendre le bitcoin volatile.

      La seule issue qu’ont les banques centrales, c’est de proposer de meilleurs produits sur chacun des secteurs où le bitcoin est supérieur est supérieur à leur monnaie fiat. Ca n’est pas impossible, secteur par secteur. Je ne crois pas par contre qu’elles se battent à mort contre le bitcoin. Elles diront : avant il y avait l’or, maintenant il y a l’or et le bitcoin, l’or ne nous a jamais empêché de manipuler le monde avec nos monnaies, l’or plus le bitcoin ne nous empêcheront pas plus.

      • Je crains que la solution pour « tuer » le bitcoin soit bien plus simple et déjà en partie à l’oeuvre (en chine c’est arrivé il y a quelques jours), il suffit de décréter la monnaie comme étant « inconvertible », c’est à dire bloquer les sites qui proposent l’échange BTC/fiat. Si suffisamment de banques centrales le font (FED,BCE et Banque centrale chinoise), alors le seul moyen pour échanger ses BTC est de passer par le rouble ou d’autres monnaies (et là les intermédiaires ne vont pas hésiter à se sucrer au passage sans oublier les douanes et leurs copains du fisc). Donc il risque d’y avoir une ruée à la vente et la monnaie aura purement et simplement disparu.

        L’un des attraits de l’or est sa « liquidité » (la possibilité de le vendre un peu n’importe où), en contrepartie son « poids » physique le rend difficilement transportable (donc échangeable). L’avantage du BTC pour l’instant est la possibilité de le faire traverser les frontières sans contrôle aucun et la possibilité de l’échanger une fois à destination contre des monnaies fiat.

        Coupez la possibilité d’échanger contre votre monnaie fiat et alors il ne vaut plus rien. C’est comme des jetons de casino, à l’intérieur du casino vous pouvez les échanger contre de la monnaie fiat, à l’extérieur ce ne sont que des vulgaires morceaux de plastique.

        Pour l’instant on n’en est pas encore là, premièrement parce qu’un plaidoyer récent aux Etats-Unis face à des sénateurs a vanté les mérites du BTC, qu’en Allemagne le BTC a gagné le statut de « monnaie » (et que la vente de machines à « miner » fait faire un chiffre d’affaire « réel » à un nombre croissants d’acteurs économiques, électriciens compris).

        Mais qui sait ce qui se passera quand les apôtres du monétarisme se rendant compte de l’échec de leur création monétaire à tout va se rendront compte que la seule monnaie ayant encore de la « valeur » est une monnaie « libre » qu’ils ne peuvent pas contrôler…

        Enfin j’aimerais reprendre le dernier argument de christophe concernant le fait que la « mafia » ne rigole pas avec l’argent…
        Si le BTC est de plus en plus utilisé par les mafias et la trafiquants, il y a bien une raison.
        Et si ça intéresse les trafiquants alors c’est que ça a une valeur bien plus importante que ce qu’on ne nous laisse admettre… (je ne sais plus quelle est la part du commerce mondial imputables aux trafiquants de tous genres, mais c’est loin d’être négligeable)

        • Sur le principe, je suis d’accord, mais justement, la Chine a décidé de ne pas bloquer les échanges avec sa monnaie fiat, ce qui est bien plus clair dans le communiqué de la BdC que dans les échos dans la presse. On peut même se demander si ça ne le leur sert pas de laboratoire ou d’étape vers la convertibilité du Yuan. Bien sûr, ils peuvent changer d’avis, mais dans ce cas, pourquoi choisir la voie coûteuse et tortueuse quand ils auraient pu tout arrêter à peu de frais l’été dernier ?

    • Je n’ai jamais compris ce que les gens reprochaient à la création monétaire c’est une très belle invention. Par contre le café payé dans dix ans avec des décimales de bitcoin….
      Et le vrai problème c’est Bernake qui s’est endormis sur l’imprimante.
      Je crois vraiment pas à l’avenir de cette monnaie. A priori toute monnaie possède une sorte de sous-jacent plus ou moins floue. Même si l’on se paye en coquillages si les japonnais les échangent contre des jeux vidéos ça reste une bonne affaire. Par contre quel est le sous-jacent d’une monnaie dont les participants et transactions sont sensés être anonymes? Le jour Sorros va placer son Hedge fund face à tout ça on va bien rire.

      • Oui, le processus de création / destruction monétaire réalisé en conséquence de l’activité économique est une bonne chose. Le problème vient du détournement du processus, comme vous le soulignez avec B2, avec l’idée qu’une création artificielle sans rapport avec l’activité pourrait influencer positivement l’économie, ce qui est une dramatique erreur.

        Pire, dans quelques zones monétaires, les BC politisent leurs décisions pour financer l’idéologie socialiste, ce qui constitue une rupture majeure avec leurs missions. Ce faisant, elles retardent la chute du socialisme en crise. Elles retardent l’entrée de leurs pays dans le XXIe siècle, aggravant ainsi les conséquences à venir de l’échec historique planétaire du socialisme.

        Le bitcoin est perclus de défauts (il nous arrive de les évoquer) mais son intérêt est bel et bien de mettre en lumière les errements des BC et des banques qui trouvent intérêt au maintien du monopole monétaire, parce qu’elles savent que la concurrence monétaire est le meilleur moyen de placer leurs activités sous contrôle.

    • 1 N’a absolument aucun sens. on ne peut acheter que les bitcoins mis en vente, donc à part faire monter le prix sur une petite partie des bitcoins et enrichir les bitcoinistes, ça n’avancera à rien.

      2 C’est déjà le cas et ils sont… inaudibles.

      3 Déjà fait, et ils ont déjà fait ça avec Internet tout court. Ça n’a pas marché.

      • 1-La mafia (la traditionnelle) a développé un don pour présenter des « offres qu’on ne peut pas refuser », selon l’expression consacrée.

        La mafia (de pouvoir) utilise exactement les mêmes recettes.

        En outre, regardez la liste des « holders » de bitcoin

        http://www.zerohedge.com/news/2013-11-27/presenting-bitkillers-these-are-richest-holders-bitcoin

        Le premier en a 110 000 ! Les cent premier totalisent 2,23 millions sur un total de 11,12 millions minés.

        En clair : avec des arguments ad hoc (violence extrême et/ou richesses extrêmes en monnaie fiat)… la mafia pourra convaincre ces « propriétaires » de lui « vendre » leurs bitcoins.

        Croire que les propriétaires sont des rebelles anti système, des « purs », est à mon avis une erreur. Ils ont des faiblesses. Comme tout le monde.

        2 et 3- euh… on parle en mainstream des bitcoins depuis quelques mois à peine… Vous concluez un peu trop rapidement. Je parle d’une campagne qui peut durer.

        Enfin, il faut bien comprendre les enjeux… Ce n’est pas une simple lutte pour rire entre david et goliath, avec des geeks techno libéraux. S’attaquer au monopole de la monnaie, c’est s’attaquer à l’infrastructure même du pouvoir, à l’oligarchie.

        Là encore penser que ce puissant système va regarder passer le train, comme une vache, en admettant un « ko technique », sur le mode « bon ok les gars, on reconnait, vous êtes plus forts et plus malins que nous », est une incroyable naïveté.

        Relisez l’histoire… Roosevelt et la confiscation de l’or de 1933.

        Vous ferez quoi demain si les gouvernements votent une loi qui criminalise la possession, et l’échange des BC, hein ?

        Ah oui… « ils n’oseraient pas »… Bien entendu. C’est ce que disaient les Américains en 1933.

        Vous ferez quoi quand ils lâcheront les chiens, flics, juges, impitoyablement, avec prison ferme, voire peine de mort ?

        In fine, tout revient à la violence.

        La violence physique aura toujours le dernier mot… face à une violence « technologique ».

  • La majorité de ceux qui font continuellement la promotion de bitcoin sont motivés par un seul et unique but, leur enrichissement personnellement dans un individualisme libéral des plus extrêmes. Leur leitmotiv, faire grossir la bulle en attirant des nouveaux pigeons. La majorité des bitcoiners sont des libéraux purs et durs et ne s’en cachent pas. Si vous voulez une vraie monnaie plus sociale et pas pyramidal, suivez plutôt le projet français OpenUDC qui n’a pas été crée dans une optique d’enrichissement personnel.

    • Combien de fois va falloir l’expliquer … Btc != pyramide.
      Le bitcoiners qui serait des libéraux en puissance humm ça vient de quel chapeau ?

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
0
Sauvegarder cet article

Après le triomphe du libertarien Javier Milei à l'élection présidentielle en Argentine, le moment de vérité des premières réformes approche pour le nouveau président. Si le sujet vous intéresse, Pierre Schweitzer - responsable du podcast de Contrepoints - est invité à décrypter son programme économique le mardi 19 décembre à 19h00 au micro du "Rendez-vous des Stackers".

Ce n'est pas un hasard si la fintech StackinSat qui produit ce podcast a choisi l'Argentine comme thème pour sa première émission : le pays est pratiquement un ... Poursuivre la lecture

Les innovations technologiques représentent un moteur pour le marché financier. Ce n’est pas seulement le métier de la banque qui se trouve de nos jours bousculé sur le plan technologique. C'est aussi tout le système qui est construit et organisé autour de la monnaie légale conventionnelle et qui est ancré sur un monopole monétaire tout-puissant.

Depuis leur apparition, les monnaies électroniques telles que le bitcoin ne cessent de provoquer étonnement et intérêt. En forte progression, ces monnaies issues de la technologie de la blockc... Poursuivre la lecture

Les monnaies suivent les civilisations depuis 3000 ans, elles sont des créations humaines, et pourtant elles restent des ovnis. Leur rôle est de permettre l’échange de biens à travers un support capable de « cristalliser » de la valeur dans le temps, une sorte de confiance palpable.

S’il est compliqué de définir une monnaie, c’est parce que nous avons utilisé des centaines de monnaies différentes qui n’ont rien de commun, à part être une monnaie. Et aucune d’entre elles n'entre dans les critères d’Aristote : unité de compte, réserve de... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles