Pays du Golfe : le cheval comme outil d’expansion

Véritable vitrine, le cheval devient un outil marketing pour le développement à l’international pour pour les pays du Golfe.

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Pays du Golfe : le cheval comme outil d’expansion

Publié le 4 décembre 2013
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Par Christopher Pellegrino.

Trêve
Trève a dominé le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe.

Sport, grandes entreprises, hôtels de luxe, les investissements des pays du Golfe dans l’économie française se font de plus en plus nombreux, jusqu’à soulever l’interrogation sur les buts et les motivations de ces « nouveaux riches » dans notre pays. Moins connue du grand public, la présence des dynasties régnantes dans le milieu des courses de pur-sang a profondément modifié l’économie même du milieu des courses hippiques. Véritable vitrine pour le pays, le cheval devient un outil marketing pour le développement à l’international pour ces pays.

« Cheikh Mo », le précurseur

La présence du Moyen-Orient dans les courses hippiques est d’abord due à la politique d’investissement menée par le Cheikh Mohammed Ben Rachid Al Maktoum, dit « Cheikh Mo », Émir de Dubaï, Premier ministre et Vice-Président des Émirats arabes unis. À la base de la politique de modernisation menée par le pays depuis les années 1990, il crée de toute pièce l’écurie Godolphin, vitrine et étendard du pays dans le monde des courses. Il met alors en place une politique de développement sans précédent, lançant ses courtiers et rabatteurs à la conquête des meilleurs pur-sang de la planète, n’hésitant pas à dépenser des dizaines de millions de dollars pour acquérir les pépites qui permettront à la casaque bleue de briller aux quatre coins du globe. La réussite est fulgurante, et l’écurie Godolphin se hisse en quelques années au sommet de la hiérarchie du galop mondial, remportant les plus grandes épreuves. La dynastie régnante se lance ensuite dans une politique d’investissement au niveau des infrastructures, et du sponsoring, faisant émerger du désert le gigantesque hippodrome de Nad-El Sheba, et finançant un meeting doté de plusieurs millions de dollars, qui accueille chaque année les meilleurs chevaux du monde entier.

L’arrivée fracassante du Qatar

Dubaï n’est pas le seul pays du Golfe à s’intéresser de près aux courses hippiques, et au rayonnement qu’elles peuvent apporter, puisque la décennie qui vient de s’achever, a vu l’arrivée dans le milieu du pur-sang de la dynastie régnante du Qatar, la famille Al-Thani. Comme on a pu le voir avec les nombreux investissements du pays en France, les Qataris se sont surtout focalisés sur les investissements dans l’hexagone dans un premier temps, à coup de centaines de milliers d’euros dans les ventes, et dans l’achat de chevaux « clés en main », qui permettaient rapidement aux différentes casaques familiales de se mettre en évidence sur notre sol. Aujourd’hui, ce sont des centaines de pur-sang qui représentent la famille régnante du Qatar en France.

La consécration Trêve

Comme on peut le voir avec les investissements dans les clubs de foot, les grands hôtels, ou les prises de participation dans les grandes entreprises, la politique d’investissement des pays du Golfe se focalisent sur des entreprises reconnues, solides, dont la valeur est établie. Le but n’étant pas tant de « faire de l’argent », que de placer les pétro-dollars dans des valeurs sûres, qui permettent de mettre en lumière le pays. C’est ainsi que dans le milieu hippique, où la victoire de la pouliche Trêve, acquise par le Cheikh Joaan Al Thani à la famille Head pour plusieurs millions d’euros, dans l’édition 2013 de l’Arc de Triomphe, « LA » plus grande course au monde, représente une vitrine formidable pour le Qatar, et la consécration de sa politique d’investissement.

Une expansion loin d’être terminée…

Représenté par le groupe Al Shaqab Racing, le Cheikh Joaan Al Thani a précisé ce vendredi 29 novembre lors d’une conférence de presse tenue à Londres, les lignes de sa future politique d’investissement dans le domaine des courses. Responsable des relations avec les médias, Nasser Al-Kaabi a délivré un message clair : « Nos buts et nos objectifs sont d’être présents partout dans le monde et d’avoir la structure hippique la plus prospère possible. » Cette politique d’expansion et de pérennisation de l’activité qatari dans le milieu hippique est envisagée sous plusieurs biais : le développement de l’activité d’élevage par la mise en place de nouveaux chevaux dans le parc d’étalon français, l’achat de haras en Angleterre et en Irlande, le sponsoring de course en Grande-Bretagne, mais aussi, et surtout, l’arrivée de la casaque princière sur le sol américain, avec l’envoi d’un contingent de pur-sang au « pays de l’Oncle Sam ». La conclusion de la conférence de presse résume à elle seule les ambitions de la dynastie : « Le Cheikh Joaan a de l’ambition et, quand il est arrivé dans le monde des courses, il souhaitait devenir numéro 1, a conclu Nasser Al-Kaabi. Il ne veut pas être deuxième : pour lui, être deuxième, c’est perdre. »

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  • « Le but n’étant pas tant de « faire de l’argent », que de placer les pétro-dollars dans des valeurs sûres, qui permettent de mettre en lumière le pays. »

    Donc le but n’est pas de « faire de l’argent » mais… de le dépenser en se faisant plaisir ! Je me demande bien en quoi cette dilapidation enfantine d’argent public mérite le moindre éloge. Article honteux.

    •  » mettre en lumière le pays  »

      tu parles d’une lumière: les ténèbres d’un système monarchique moyenageux, ou les autochtones se prélassent avec la rente pétrolière pendant qu’une noria de pseudoesclaves se démène pour faire les basses oeuvres ! qu’il garde bien leur lumière et leur religion. on a pas envie de voire ça !!

    • « Argent public »??????????

      • Un fond souverain c’est quoi ?

        • Et l’argent public du Qatar c’est quoi? L’argent du contribuable peut-être? Je suis même pas sur qu’ils connaissent ce mot las-bas…
          L’argent Qatari c’est l’argent du cheik ou du pétrole comme vous voulez… En tout cas, pas l’argent des autres.

          • L’argent investi dans le PSG et dans la plupart des projets dont on parle vient du Qatar Investment Authority, qui est un fond souverain. Ce n’est pas la fortune personnel de l’émir mais l’argent de l’Etat Qatari, donc de l’argent public.

            Alors bien sur je doute que l’émir fasse vraiment la différence mais cela fait simplement de lui un voleur et ce n’est certainement pas un argument en sa faveur. Je ne vois pas au nom de quoi « l’argent du pétrole » serait son bien personnel ?

          • La fortune personnelle du gouvernant EST l’argent de l’Etat dans les monarchies du Golfe. Ce sont des régimes neo patrimoniaux, l’Etat n’est pas institutionnalisé (ou faiblement), un peu à la manière du statut du gouvernant à l’époque feodale.

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