Retour sur le prix Nobel d’économie 2013

Aussi brillants soient les travaux de l’économie financière, il n’en demeure pas moins que celle-ci occupe trop l’esprit des économistes actuels

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Retour sur le prix Nobel d’économie 2013

Publié le 28 octobre 2013
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Un article de l’Aleps.

Prix NobelEugène Fama (Chicago), Robert Shiller (Yale), Lars Hansen (Chicago) se partagent le prix Nobel d’Économie décerné récemment. Ils ont en commun d’avoir travaillé sur la théorie des marchés financiers.

Fama, le plus connu d’entre eux, a entendu démontrer « l’efficience des marchés financiers » : ils sont assez bien organisés pour que les cours des titres soient significatifs, il y a un « juste prix » des actions, obligations, produits dérivés et autres actifs. Robert Shiller, à l’inverse, insiste sur le comportement des acteurs sur les marchés : l’information dont ils disposent est incertaine, ils sont sensibles aux vagues d’optimisme ou de pessimisme qui agitent le monde de la finance et qui sur-estiment ou sous-estiment le prix d’un actif. Quant à Hans Peter Hansen, c’est un économètre qui propose des modèles statistiques qui rappellent un peu le fameux « baromètre de Harvard » qui prévoyait la météorologie financière (et qui en 1929 indiquait le beau fixe à la veille du krach d’octobre).

Certes, il est bon que les économistes essaient d’explorer ce monde de la finance tellement ignoré du grand public et souvent abordé à partir d’aprioris idéologiques : l’État est omniscient, la bourse est un casino, etc. Sans parler de ceux qui, avec insistance, séparent finance et économie réelle, un simple non sens. D’autre part, il y a un débat de fond engagé depuis quelques années : faut-il contrôler et « réguler » les marchés financiers ?

Il n’en demeure pas moins que l’économie financière occupe trop l’esprit des économistes actuels, qui en oublient parfois les extraordinaires progrès réalisés en science économique par la théorie institutionnelle. D’ailleurs, les marchés financiers ne sont-ils pas conditionnés par leur environnement institutionnel : quelle politique monétaire et budgétaire ? quelle fiscalité ? quels droits de propriété ?

La conclusion est que les Nobel ne se valent pas, même s’agissant de l’économie. Et ne parlons pas des Nobel de la Paix, dont l’attribution tourne parfois à la farce.

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  • Sachant qu’un prix Nobel n’a aucune valeur autre que celle que veulent lui accorder ceux qui en attendent quelque chose, il faut remarquer que l’édition 2013 distingue deux « économistes » (le mot me fait décidément me tordre de rire…) aux avis diamétralement opposés.

    Aussi, mieux que l’économètre de Hans Peter Hansen, je propose le déconomètre cher à Marcel Moineau (Courteline), engin beaucoup plus révélateur de l’esprit humain, surtout celui de prétendus « économistes ».
    C’est un peu comme Friedman et toute cette clique d’hurluberlus, tous ces gens ont un jour pondu, hélas, quelques ouvrages, et voila que des cohortes d’imbéciles en ont fait leur bible.

    Humain et intelligence ? Courteline avait raison avec son déconomètre, de plus ce dernier avait l’avantage d’être gradué.

  • MMmmm…

    N’importe quoi, illustrant la totale incompétence en matière d’économie financière de l’auteur.

    – « Hans Peter Hansen, c’est un économètre qui propose des modèles statistiques qui rappellent un peu le fameux « baromètre de Harvard » qui prévoyait la météorologie financière (et qui en 1929 indiquait le beau fixe à la veille du krach d’octobre). »

    – « Hayek est un économiste Britannico/Américain demandant l’intervention de l’Etat dans l’économie. »

    Le niveau de pertinence et de véracité de ces deux phrases est comparable.

    Quant à EMH (Hypothesis, donc… ) de Fama, c’est un peu la base de la théorie autrichienne sur les marchés et le système de prix, formalisée. Je sais bien que « le formalisme mathématique » c’est mal, que « l’économétrie c’est mal », etc.. Mais un peu de sérieux, que diantre. Les « Nobel » d’économie 2013 sont largement autant (sinon plus) mérités et pertinents que tous les précédents. Pour Shiller, OK on peut discuter, et encore…

    Et il est particulièrement malvenu pour un libéral ou prétendu tel de critiquer la reconnaissance grand public d’un des membres les plus éminents de la famille des économistes libéraux actuels.

  • @Franz
    ben non, justement, il faut garder un esprit critique car, absolument toutes les actions humaines sont critiquables, être libéral c’est justement s’inscrire dans cette logique.
    Il n’y a pas de « grand public » pas plus que de « membres éminents » fussent-ils de la « famille des libéraux actuels », quel casting et quel sectarisme !

    L’esprit critique est la plus grande marque de respect envers un tiers, sinon cela s’appelle prendre les gens pour des imbéciles ou l’être soit même.

    • Ce qui est génial ici, ou sur d’autres forum, c’est que des gus qui ont lu (de travers) trois demi-traités de Mises ou de Hayek, donnent des leçons ou critiquent, sans avoir trop compris de quoi il retourne, des gens comme Fama ou Hansen.

      Il est évident qu’il faut avoir l’esprit critique, et qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un doctorat en économie pour s’exprimer sur le sujet. Mais critiquer les travaux de X ou Y n’implique pas de critiquer leur reconnaissance. Bien au contraire. Et pour critiquer, il faut le faire sur la base des faits, et avec des arguments construits.

      Mais honnêtement, là on est dans le ridicule le plus absolu (pour quiconque connait un peu plus que superficiellement le sujet). Et l’esprit critique vis à vis de cet « article » consiste à considérer que oui, il parle d’un sujet qu’il ne maîtrise pas. Du tout.

      Et que la mécompréhension de ce qu’à pu dire Mises sur la formalisation mathématique et les probabilités à poussé une certaine frange libérale à disparaitre totalement du radar. Heureusement des hérétiques comme Friedman (père) ou Fama permettent aux idées libérales de vivre en dehors du ghetto des sectarismes des demi-habiles.

      • Et voila, il prend la mouche et part dans l’invective, Mises, hayek, Fama, Hansen, Friedman…
        Je préfère Courteline.

        • Désolé que ça tombe sur vous…

          Cet article est un peu la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Les « économistes » de comptoir du net, faisant la leçon à des universitaires (qui ont consacré leur vie à un sujet donné), sur la base de recensions lues de travers, d’articles mal compris. Quand on est un économiste universitaire c’est un poil irritant. Et on se dit que si le libéralisme n’a pas bonne presse, c’est bien pour ça : des gens qui n’ont pas vraiment compris de quoi ils parlent, déblatèrent contre des gens qui n’ont pas lu. Alors bien sûr, ici c’est en général nettement plus pertinent que sur la plupart des autres media. Mais l’accumulation…

          Effectivement il vaut mieux en rester à Courteline quand l’a lu et qu’au contraire on n’a pas lu, médité, travaillé, etc. les travaux d’économistes. C’est plus sûr. Perso, je n’ai pas lu Courteline, donc je ne dirais rien.

  • Je le reconnais bien volontiers, je n’y connais rien en économie financière.
    Malgré tout, j’aimerais bien qu’on éclaire un peu ma lanterne. Est-ce que Fama, Shiller et Hansen sont des universitaires millionnaires ? C’est à dire, mettent-ils en pratique leurs théories et leurs modèles ? Peuvent-ils démontrer, dans le monde réel, leur savoir ?
    Parce que là, j’ai l’impression (peut être fausse) qu’il existe des experts en karaté, des types qui ont des doctorats, des prix Nobel de karaté, mais qui ne sont jamais allés sur un tatami.
    Donc, je voudrais juste savoir ce qui se passerait si on mettait un super théoricien diplômé de karaté face à un demeuré ceinture noire 6ème dan ? Bref, il serait intéressant de tester les théories économiques de ces Messieurs récompensés et de les mettre en face de leur responsabilité, non ?

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