Ce que j’appelle oubli : Denis Podalydès au sommet

Ce que j’appelle oubli : Denis Podalydès au sommet de sa forme
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Ce que j’appelle oubli : Denis Podalydès au sommet

Publié le 12 mai 2013
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« Ce que le procureur a dit, c’est que l’on ne pouvait pas mourir comme ça, pour si peu ». Inspirée d’un fait divers sordide qui s’est déroulé à Lyon en 2009, cette pièce de théâtre de Laurent Mauvignier ne laisse pas indifférent, loin de là.

Il entre dans un supermarché, et boit une cannette de bière à l’intérieur. Quatre vigiles viennent à sa rencontre, l’emmènent dans une petite pièce tout près, et le tabassent à mort. Ce qui frappe autant que l’absurdité de cette mort sans raison, c’est le jeu d’acteur époustouflant de Denis Podalydès, décidément l’un des meilleurs acteurs/comédiens de ces 30 dernières années.

Il est seul sur scène, déclamant sans perdre un mot, sans hésitation ni syllabe mal articulée, une seule et longue phrase de 60 pages, telle qu’écrite dans le livre à l’origine de la pièce. Un jeu d’acteur pur, ou un pur jeu d’acteur, où tout repose sur l’intonation et le rythme de la voix, et un léger balancement du corps d’avant en arrière.

« Pas maintenant, pas comme ça ». Podalydès est aussi brillant que les personnages décrits sont affligeants de banalité. On devine la misère humaine et intellectuelle de ces hommes. Ils ne sont pas mauvais, pire, ils sont médiocres.

Les longs applaudissements sont mérités. Mais ne dureront pas, la pièce s’arrête le 19 mai. Pour les intéressés, courez-y, maintenant, comme ça.

 

Denis Podalydès, dans « ce que j’appelle oubli », mis en scène par Laurent Mauvignier.

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  • C’est le renversement de situation classique, la preuve par l’absurde. Car c’est absurde, car pourtant, ils savent.

    Ils savent qu’en entrant dans le métro avec une cigarette, ou bien -dans ce cas précis- une bière dans un supermarché, ils savent qu’ils mettent la pagaille dans la vie des honnêtes gens.

    La vie est suffisamment difficile, nourrir sa famille, la loger pour ne pas avoir à subir les exactions des hors-la-loi sans arrêt.

    Ainsi, à Paris dans le premier arrondissement, on ne peut plus dormir, on ne peut plus respirer, on ne peut plus laisser ses enfants sortir. j’ai passé deux nuits à l’hôpital. Les deux fois massacré par des sans-papiers « du printemps », en bas de chez-moi.

    J’ai frôlé la mort car je voulais vivre une vie de famille tranquille dans ma ville, dans mon pays. Ce que Podalydès défend n’est pas défendable dans la réalité.

    Bien à vous.

    • Ce n’est pas ce que L. Mauvignier défend. Celui-ci ne prétend pas que chacun peut aller se servir comme il l’entend dans le premier supermarché. Tout vol doit être puni.

      Ce qui est en cause ici, c’est la disproportion manifeste entre le vol, et la sanction qui est appliquée. Sanction arbitraire, définitive, sans le moindre procès.

      A moins d’être pour la peine de mort en cas de simple vol, la mnière dont les faits se déroulent sont indéfendables.

      Pour ce qui est de votre histoire, il ne faut pas mettre les gens dans le même panier : tous les marginaux ne sont pas des délinquants/meurtriers en puisance.

      Enfin, dans votre cas, ce qui est grave c’est l’impunité de ceux qui vous ont envoyé à l’hôpital. En somme, l’excès inverse de ce qui est décrit dans cette pièce.

      Bien à vous

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