Pressions sur la BCE pour baisser encore plus les taux d’intérêt

Conflit (de taux) d’intérêts : l’Allemagne reste méfiante face aux cris pour une baisse des taux d’intérêts de la BCE.

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Pressions sur la BCE pour baisser encore plus les taux d’intérêt

Publié le 29 avril 2013
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Conflit (de taux) d’intérêt : l’Allemagne reste méfiante face aux cris pour une baisse des taux d’intérêt de la BCE.

Un article d’Open Europe depuis Bruxelles, Belgique.

La France réussira-t-elle à créer une nouvelle bulle spéculative ?

Ces derniers jours ont vu naître un déplacement du consensus dans le débat sur les taux directeurs de la BCE. Les récentes données économiques de la zone euro ont été particulièrement mauvaises, avec un secteur privé décélérant plus vite que prévu. Ce ralentissement a aussi été observé en Allemagne et dans les pays les plus solides du nord de l’Europe. En réponse, la plupart des banque et des analystes ont revu leurs attentes et prévoient désormais un abaissement des taux directeurs de la BCE en mai ou juin.

Le raisonnement tenu est qu’un ralentissement des économies des pays du nord de la zone va diminuer l’inflation et va donner à la BCE plus de marge pour baisser ses taux sans craindre de conséquences disproportionnées sur les économies les plus solides. Après tout, la BCE doit trouver un équilibre qui convienne à tous les membres de la zone euro (bien que ce ne soit jamais le cas, d’où l’erreur de mener une politique monétaire qui soit la même pour tous).

Comme toujours, en ce qui concerne la banque centrale européenne, l’Allemagne reste l’acteur principal. La chancelière allemande Angela Merkel s’est montrée favorable à l’action de la BCE. S’exprimant au congrès de caisses d’épargne ce jeudi, elle a déclaré :

La BCE est dans une situation difficile. Dans le fond, elle devrait probablement relever un peu ses taux pour l’Allemagne, mais pour les autres pays, elle aurait en fait besoin d’agir un peu plus pour s’assurer que les entreprises ont accès au financement. Si nous voulons revenir à des taux d’intérêt supportables, nous devons surmonter la division qui règne au sein de la zone euro.

Dans un pays où l’indépendance de la banque centrale est sacrée, les politiciens se tiennent à l’écart de tout commentaire sur la politique monétaire. Les propos de Merkel sortent donc largement de l’ordinaire. Ils ont peut-être été incités par l’insistance du gouvernement français qui réclame que la BCE mène une politique plus volontariste alors même que les deux pays s’étaient engagés à ne pas discuter de sa politique monétaire.

Un membre du directoire de la BCE, Joerg Asmussen, a pris place au débat en déclarant :

La politique monétaire n’est pas l’arme absolue pour toute maladie économique. La répercussion de baisses des taux à la périphérie de la zone euro serait limitée, or c’est là qu’elle serait le plus nécessaire. [La périphérie désigne ici les pays du Sud de l’Europe.] Dans le même temps, des baisses de taux assoupliraient encore plus des conditions de financement déjà extrêmement lâches dans d’autres pays de la zone euro, et des taux d’intérêt bas pendant trop longtemps peuvent conduire à des distorsions. En particulier :

– à une mauvaise allocation des ressources, ce qui conduit à des perspectives de croissance plus faibles,

– à des rentrées de capitaux excessifs dans quelques économies émergentes, qui déforment les taux de change et accentuent les risques des crédits,

– à réduire l’incitation des gouvernements, banques et entreprises à assainir leur situation économique.

Pour de nombreuses raisons, il semble donc que la baisse des taux directeurs ne soit pas à l’ordre du jour. Asmussen a raison de dire que les répercutions seraient limitées pour les économies du sud de la zone euro – celles censées profiter de la mesure – étant donné la faiblesse des mécanismes de transmission monétaire en Europe et la fragmentation des marchés.

Mais plus important encore, il existe toujours en Allemagne la certitude que des taux plus bas pourraient avoir un effet néfaste pour l’économie de la zone euro, particulièrement par la création de bulles d’actifs ou d’immobilier – similaires à celles rencontrées lors de l’introduction des taux directeurs très bas de la BCE dans le sud de l’Europe lors de la création de l’euro. Cela dit, la vague des voix réclamant une action de la BCE s’amplifie, surtout dans le contexte du débat sur l’austérité. Il sera donc très délicat d’équilibrer cette attente avec celle des pays du nord de la zone euro.

Une fois de plus, la BCE va donc se retrouver au centre d’un débat chaque jour plus politique.


Article original (anglais) – Traduction Eriul/Contrepoints

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  • 20 ans de taux extremement bas au japon, pour quel bilan ?
    a moins de mettre des taux negatifs, quand on est deja tres bas, vers 1 %, mème un collegien sousdoué, comprendrai qu’il ne faut pas attendre d’une nouvelle baisse, des bouleversements extraordinaires digne de la venu du messie.
    on voit bien avec le cas de l’immobilier en france, que des taux extremement bas, ne suffisent pas forcement a relancer la machine. seule la confiance et les gains de productivité pourront entrainé une relance durable. or, les francais ne peuvent pas etre productifs, ils passent trop de temps a des activitées steriles: burocratie, deplacement de plus en plus grand pour aller au travail, refus des solutions innovantes…

  • Ce serait une très mauvaise nouvelle ! Sauf pour les Etats super endettés, qui vont finir par demander rétribution pour bien vouloir emprunter.

    Non, les entreprises se moquent des taux : elles empruntent quand elles ont un espoirn, et ce taux n’est qu’une donnée comme une autre.

    Les taux bas, ce sont des capitaux qui s’effritent par rapport à l’inflation, et donc une économie qui s’anémie inexorablement.

    Il faut au contraire revenir à un minimum progressif de 5 %, sachant que les meilleures années, ces taux ont été jusqu’à 11 %.

  • L’économie mondialisée est devenue un vaste casino de carton-pâte où tous les dés sont pipés et toutes les cartes truquées, est-ce que le monde peut en sortir gagnant ?

    Sur le continent Nord-américain, la Réserve fédérale (FED) fait littéralement marcher la planche à billets, en créant pour 3 milliards/jour de monnaie Monopoly, pour 1) acheter les produits financiers toxiques des banques 2) pour racheter une partie de l’endettement du gouvernement fédéral des Etats-Unis. Côté du pacifique, le Japon a décidé récemment de faire du mimétisme avec son grand modèle Nord-américain en faisant à son tour de la création monétaire, d’où la dévaluation du Yen de 20 %, ce qui au demeurant n’a pas eu d’effet positif sur la balance commerciale japonaise car les produits importés sont devenus plus chers du fait de cette dévaluation.

    Du côté de l’Europe, contrairement à la stricte réglementation des traités en vigueur (Maastricht et Lisbonne) la BCE fait aussi de la création monétaire sous forme de prêts colossaux à taux quasi nul accordés aux banques privées. http://www.lafinancepourtous.com/Decryptages/Dossiers/Banque-centrale-europeenne/L-evolution-du-role-de-la-banque-centrale-europeenne

    Cette création monétaire de la BCE consiste en rachat de dettes toxiques des banques privées en difficulté, donc en un transfert de dettes privées en dette publique à l’entier détriment du contribuable, en rachat d’obligations souveraines de peu de valeur. Des opérations entreprises par cette Banque centrale mais sans contrepartie d’actifs, ce qui revient à faire de la pure création monétaire.

    Tout cet artefact financier s’opère partout en occident pour éviter la faillite du système bancaire et alléger la dette de certains États en favorisant l’emprunt obligataire sur les marchés financiers à des taux les plus bas possible. Une démarche des plus artificielles jamais usitée qui fait de la planète financière un vaste Casino de carton-pâte où tout est fondamentalement faussé et truqué. Inévitablement, les conséquences seront très lourdes et brutales.

    Mais pour qui étudie le mondialisme de très près, la question essentielle reste de savoir pourquoi la mise en œuvre de ces artifices, de ce poumon d’acier financier qui permet la suprématie de la haute finance, tandis que l’économie réelle ne cesse de s’assécher ? Reste à savoir qui a la capacité et les moyens d’opérer de tels stratagèmes, dans quel but bien précis ? Au final, vers quoi se dirigent toutes les nations confrontées aux dures conséquences de la crise majeure, la crise des crises ?

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