Avec la loi sur l’amnistie des faits commis lors de mouvements sociaux, la CGT touche le salaire de son engagement pour François Hollande.
Une tribune de Jérôme Dubus.
Pendant la campagne présidentielle, la CGT avait été la seule centrale syndicale à se prononcer clairement et sans ambiguïté pour un candidat : François Hollande. Aujourd’hui, avec le texte voté au Sénat sur l’amnistie des syndicalistes lors de faits commis à l’occasion de mouvements sociaux, la CGT vient de toucher le salaire de son engagement.
Ce texte présenté par les sénateurs communistes, dont on connaît les liens historiques avec la CGT, va plus loin qu’aucun texte n’a jamais été dans la culture de l’excuse.
Cette future loi apparaît parfaitement inacceptable :
- Parce que l’action syndicale, légitime et démocratique, ne consiste pas à dégrader l’outil de travail, à séquestrer les dirigeants ou à saccager des préfectures comme ce fut trop souvent le cas récemment ;
- Parce qu’une activité militante, aussi honorable soit-elle, ne doit pas se traduire par la violence et le non-respect de la loi : comment dès lors expliquer aux plus jeunes qu’il faut respecter l’état de droit, qu’il y a des droits mais aussi des devoirs, si les fauteurs de troubles sont amnistiés pour des raisons politiques ;
- Parce que ce syndicat refuse systématiquement le dialogue social, préférant l’affrontement à la négociation. Si l’on veut faire évoluer les relations sociales dans notre pays, comme le déclare constamment François Hollande, il n’est pas concevable de donner une prime à la violence : la cogestion des relations sociales mérite une autre attitude ;
- Enfin, parce que la CGT préfère trop souvent le pourrissement des situations difficiles à leur résolution ; préfère également refuser tout accord pour justifier sa « vulgate » de la lutte des classes : le « jusqu’auboutisme » plutôt que la vraie défense des salariés.
Le signal donné aux entrepreneurs et aux investisseurs, français et étrangers, après les rodomontades de Monsieur Montebourg et le matraquage fiscal, est particulièrement négatif.
Que le Gouvernement ne vienne pas pleurer des « larmes de crocodile » sur l’augmentation massive du chômage : il fait tout pour faire fuir les entrepreneurs ; il fait tout pour transformer la France en « terra antieconomica ».
Aujourd’hui, CGT égale Mafia . Si cette loi passe CGT égale milice officielle chargée du redressement ( productif?) des chefs d’entreprise récalcitrants . De là à comparer la CGT à la gestapo…..il n’y a qu’un pas.
Qui peut encore croire en la sincérité des propos de Jérôme Dubus ou de n’importe quel membre de l’UMP ? L’expérience nous a montré que l’UMP (RPR ou UDF avant) a toujours confirmé et même aggravé les lois socialistes votées ces 30 dernières années. NKM, Keller, Jouanno, sans oublier Sarkozy, autant de membres éminents de l’UMP qui prônent le socialisme le plus orthodoxe.
C’est moins le clientélisme éhonté que votre complicité avec le PS qui fait sa force. A la place du PS, vous auriez fait la même chose parce que vous n’avez jamais eu la volonté d’affronter la CGT. Dubus, cessez de feindre jouer à la comédie de l’alternance. Vous n’êtes tout simplement plus crédible dans votre rôle d’opposant.
Sans opposition véritable, prouvée par ses actes quand elle reprend le pouvoir, il n’y a plus de démocratie.
Les idées valent par elles-mêmes, indépendamment de qui les exprime.
Une idée exprimée par quelqu’un qui pense (et agit) exactement son contraire ne vaut pas grand chose, mis à part l’édification des électeurs à son encontre. L’UMP fait semblant de s’opposer mais sur le fond partage l’essentiel de ses idées avec le PS. Ce Dubus s’engage-t-il à abroger la loi d’amnistie si jamais il est élu ? Alors qu’ils furent longtemps au pouvoir, comment les responsables de l’UMP expliquent-ils qu’ils n’aient pas abrogé ad nutum les lois socialistes, toutes les lois mise en œuvre depuis 1981, voire depuis 1945 ? Après 10 ans d’UMP, comment se fait-il que le monopole de la sécu existe encore, que les retraites par répartition soient toujours obligatoires, que la CMU et le RMI n’aient pas été supprimés, que les 35h n’aient pas été annulées, que les dépenses publiques aient augmenté ? S’il n’y a pas de changement réel sur ces sujets, avec des conséquences immédiates et concrètes quand il y a prétendument alternance politique, que reste-t-il de la démocratie, sinon une pathétique comédie ?
A moins de trouver sous le sabot d’un cheval un champion libéral charismatique, nous avons tout intérêt à défendre les idées qui nous conviennent et à éviter de rentrer dans les jeux de personnes et de partis. C’est très satisfaisant de rassembler sur le « bashing » des politiciens, c’est facile parce qu’ils le méritent unanimement, mais ça ne fait pas avancer d’un pouce les idées qu’on défend.
Si l’un d’eux reprend une bonne idée, focalisons-nous sur l’idée et disjoignons-la des personnes et des partis, sinon l’idée mourra.
Depuis nombre d’années et de décennies l’on s’étonne et se révolte contre les Dirigeants qui – prétendant sortir de ‘grandes écoles’ – mettent tour à tour l’économie à genoux et le travail/revenu du peuple plus bas que terre. Et si c’était voulu ?!…
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