Les mauvais calculs du multiplicateur keynesien

Les dépenses publiques ne sont pas la solution, elles sont le problème. Le multiplicateur keynésien est inférieur à 1.

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John Maynard Keynes

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Les mauvais calculs du multiplicateur keynesien

Publié le 1 mars 2013
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À tout propos on entend parler d’un étrange phénomène : le multiplicateur keynésien. Un phénomène bien utile pour les gouvernements dépensiers, car il s’agit ici de justifier l’accroissement (ou la non-réduction) des dépenses publiques et de la dette. Si vous ne savez pas encore ce dont il s’agit je vous propose la définition du multiplicateur keynésien ici.

Le multiplicateur keynésien ou la multiplication des pains par 5

Voici comment wikipedia démontre que quand l’État dépense 100 euros, cela accroit le revenu national de… 500 euros. Un vrai miracle.

100 euros dépensés par l’État donnent lieu à une commande du même montant, qui va accroître le revenu du bénéficiaire. Revenu qui sera à son tour utilisé en dépense ou en épargne. Si le taux d’épargne du bénéficiaire est de 20%, ces 100 euros vont générer une nouvelle dépense de (100-20)= 80 euros. Cette somme est aussi utilisée par son bénéficiaire, qui peut aussi – après avoir épargné 20% – dépenser (80 – 16) = 64 euros. Et ainsi de suite… jusqu’à épuisement de l’effet : les sommes redistribuées à chaque stade s’amenuisent pour tendre vers zéro.

Au bout du compte, on constate que 100 euros de dépense publique provoquent un accroissement du revenu national plus important ( d’où l’idée de multiplication ) que la dépense initiale. Le montant de cet accroissement, sur une période infinie, est donné par la formule :

Après ça, on se demande bien pourquoi il faudrait réduire les dépenses publiques… n’est-ce pas ? Dépensons, dépensons, et la multiplication keynésienne créera la richesse. Un doute surgit néanmoins : dans ces conditions, comment se fait-il que les pays champions de la dépense publique ne soient pas les plus riches ?

Le miracle de Keynes

En 1936, l’économiste anglais John Maynard Keynes publie sa Théorie Générale de l’Emploi, de l’Intérêt et de la Monnaie. Il explique qu’en période de récession, les gouvernements doivent augmenter les dépenses publiques. Il va jusqu’à justifier des dépenses publiques improductives : celles-ci élèveront le niveau de la dépense privée par un effet multiplicateur, et les caisses de l’État se rempliront toutes seules pour payer ces dépenses, via l’impôt.

Calculer le miracle du multiplicateur keynésien

Des économistes réputés ont consacré de longues recherches au calcul du fameux multiplicateur, notamment Olivier Blanchard le chef économiste du FMI. J’ai notamment consulté le rapport de l’OFCE (Jerôme Creel, Eric Heyer, Mathieu Plane) que vous trouverez ici si vous avez envie de creuser le sujet. Les jolies formules mathématiques ne manquent pas dans ce rapport. Le hic, c’est que chaque économiste y va de son petit calcul, et chacun trouve un résultat différent, jugez-en plutôt !

(Le multiplicateur keynésien est censé être supérieur à 1 afin de justifier l’accroissement des dépenses publiques, s’il est inférieur à 1 et a fortiori négatif c’est qu’il y a destruction de richesse)

D’où vient l’argent ?

On peut faire tous les calculs mathématiques du Monde, si les hypothèses sont fausses, les résultats le seront tout autant. Revenons donc au bon sens. Il s’agit de répondre à la question: est-ce que l’accroissement des dépenses publiques a un effet favorable sur l’activité ? Pour répondre à la question, il faut se demander d’où vient l’argent.

Ce qu’oublient les économistes keynésiens, c’est que, pour pouvoir augmenter ses dépenses, l’État doit obligatoirement augmenter ses recettes, en accroissant les impôts, ou bien en s’endettant davantage. L’option de la dette ne diffère pas de l’option de l’impôt pour le sujet qui nous intéresse dans ce billet, car faire de la dette aujourd’hui c’est se mettre dans l’obligation d’augmenter l’impôt demain pour rembourser l’emprunt, capital et intérêts.

Ce qu’il faut bien avoir en tête, c’est que toutes les fois qu’il augmente ses dépenses, l’État prend la même somme dans la poche des consommateurs et des entreprises. Il s’agit d’un simple transfert de l’investissement et de la consommation privée vers la dépense publique. On pourrait croire que le jeu est à somme nulle, et le « multiplicateur keynésien » serait donc égal à 1. Pas forcément. En fait pour savoir si le multiplicateur est supérieur, égal ou inférieur à 1, il faut pouvoir répondre à cette question : Est-ce que l’État fait de meilleurs choix de dépenses que les consommateurs et les entreprises, avec cet argent qu’il leur prend ?

L’État a son domaine réservé – armée, gendarmerie, justice – dans lequel il n’y a pas réellement d’alternative à la dépense publique. L’intervention étatique est également justifiée dans d’autres cas lorsqu’une mise en commun des ressources est plus efficace que l’action privée. Ainsi dans la plupart des pays, les routes sont publiques : des routes à péage en dehors des grands axes, ce ne serait vraiment pas pratique.

L’assistance aux plus démunis fait également partie des missions de l’État, mais se pose la question de savoir jusqu’où cela doit aller ? Entre l’aide aux personnes incapables de subvenir à leurs besoins et l’assistanat généralisé, il y a un monde. Par clientélisme et par idéologie, la plupart des États occidentaux augmentent sans discontinuer leurs dépenses sociales. Ces États ne sont plus les gestionnaires de ressources mises en commun afin d’assurer la sécurité et la justice, ils sont devenus de véritables dealers qui maintiennent une large partie de la population en situation de dépendance.

Revenons à la question: l’État fait-il de meilleurs choix de dépenses que les consommateurs et les entreprises ? Cela revient à se demander qui va dépenser le mieux l’argent : le consommateur qui compte ses sous, l’entrepreneur qui se bat pour faire vivre son entreprise, ou bien le fonctionnaire éloigné du terrain, qui s’efforce de faire des choix intelligents pour distribuer primes, aides et subventions, mais pour qui ce n’est pas très grave de se tromper car ce n’est pas son argent. Est-il besoin de formules mathématiques compliquées pour comprendre qu’à l’évidence, le fonctionnaire fera en moyenne de moins bons choix que le consommateur ou l’entrepreneur qui eux n’ont que leur propre argent à dépenser ?

Les exemples de dépenses publiques improductives ou même absurdes sont si nombreux qu’on pourrait en remplir un wikipedia complet, je ne les listerai pas ici. Souvent les intentions sont louables, mais comme le disait Bastiat, quand l’État intervient et modifie les équilibres sociaux, il y a ce qui se voit (ce que voit le fonctionnaire qui prend la décision), et ce qui ne se voit pas (les effets induits et les conséquences à long terme, qui vont souvent à l’inverse du but affiché).

Augmenter les dépenses publiques = Réduire la croissance !

Le raisonnement qui précède implique que le fameux multiplicateur est en règle générale inférieur à 1 : quand on augmente les dépenses publiques, on réduit la croissance à court terme (si les dépenses sont financées par l’impôt) ou à long terme (si elles sont financées par la dette).

Je conçois que ceci soit difficile à accepter pour les hommes politiques qui veulent bien faire, mais qui veulent surtout augmenter leur pouvoir en régentant l’économie et la vie des gens. C’est ce qui explique l’augmentation constante des dépenses publiques et du poids de l’État dans tous les pays. Les dirigeants courageux capables de faire subir une cure d’amaigrissement à leur État sont rares, et dés qu’ils font mine de toucher au système, les syndicats et les médias déclenchent une levée de boucliers pour que surtout rien ne change.

Pourtant il faudra bien un jour regarder la réalité en face : si un État est endetté à hauteur de 100% du PIB (Produit Intérieur Brut), cela signifie que dans le passé il a acheté à crédit 2% de croissance pendant 50 ans ! La charge de la dette que payent les pays qui sont dans ce cas est tellement considérable qu’elle compromet toute perspective de reprise.

La triste réalité, c’est que leur niveau d’endettement condamne beaucoup de pays développés à de longues années de stagnation. Ils se trouvent dans la même situation que le Japon, quasiment à l’arrêt depuis les années 80.

Le multiplicateur ou le diviseur keynésien ?

Pour conclure sur le multiplicateur keynésien, nous avons vu qu’il s’agit bien plutôt d’un diviseur. Quand un État dépense l’argent de ses citoyens à leur place, le pays s’appauvrit progressivement. Les économistes keynésiens et les médias finiront-ils par ouvrir les yeux sur le désastre économique causé par ces politiques étatistes ? Ou accuseront-ils comme à leur habitude la mondialisation ultra-libérale d’être la cause de tous les maux ? Les dépenses publiques ne sont pas la solution, elles sont le problème.


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  • Le même principe de multiplicateur s’applique aux sommes qui servent à payer l’impôt. Si l’on se vante qu’en forçant un seul voyageur à prendre le bus, on augmente de 4 le nombre de trajets quotidiens effectués grâce à une seule personne, il doit être évident que se le voyageur en question prenait le métro, on diminue de 4 le nombre de trajets en métro, et on ne change rien au nombre de trajets en transports en commun, mais on augmente l’incommodité.
    Idem pour les impôts et les dépenses publiques, les deux multiplicateurs ne sont pas égaux, et l’augmentation de l’incommodité joue en défaveur de la dépense publique.

    Ca me paraît assez simple…

  • Bonjour, Il me semble que l on oublie la propension marginale à consommer qui décroit avec le revenu. Il serait donc logique de transférér des revenus des « riches » vers les « pauvres » qui consommeront plus et donc soutiendront plus l économie. Il me semble que c est l ‘idée sous jacente de tout modèle keynésien/ social.
    Ca n en n ‘est pas moins une erreur voire une faute car :
    1/ cela a un impact sur l ‘épargne (ce qui n est pas consommé est épargné puis investi), or le véritable moteur de la croissance de long terme est l investissement de capital fixe. Pour avoir le temps de construire un filet, le pécheur doit avoir épargné suffisament de poisson pour pouvoir se nourrir pendant la construction dudit filet.
    2/ La préférence de la consommation à l ‘épargne est donc erronée, elle privilégie l’amélioration de la satisfaction à court terme au détriment du futur et des générations suivantes.
    3/ C est immoral car on prend par la force et sans contrepartie un bien (ici de l argent) pour le donner à un autre : c est du vol pur et simple.
    Bref je ne suis pas keynésien 🙂

    • La distinction entre consommation et épargne n’est à mon avis pas la bonne. Lorsque l’épargne est investie en moyens de production, elle soutient l’économie comme toute consommation qui se respecte. Par contre, quand elle est mise en titres de dette souveraine ou en livrets A pour financer à crédit et avec intérêts la consommation de ceux qui ne produisent rien, l’effet sur l’économie est bien maigre.

      • Vous avez raison, l’impact sur la croissance de l investissement differera selon la qualité de l investissement. Ce qui est certain c est que comme le montre l article, l’état à en général des investissmeents moins rentables économiquement car je pense que la rentabilité économique n ‘est pas (hélas) le seul but des dépenses de l ‘état (justice sociale, intéret général pour reprendre les termes des génies qui nous gouvernent).
        enfin, je dirais que les personnes qui choisiseent d investir leur argent en OAT ou dans le livret A le font librement et en connaissance de cause (sauf lorsqu ils y sont forcés par des réglementations stupides type BAle 3 ou Solvency 2). Bien que l impact économique soit faible voire négatif (le cas du logement social via le livret A est éloquent à cet égard), l aspect moral me semble moins répréhensible que dans le cas e limpot allant financer les memes dépenses.
        Amicalement
        Larry

      • MichelO : « A pour financer à crédit et avec intérêts la consommation de ceux qui ne produisent rien, l’effet sur l’économie est bien maigre. »
        ————————-
        Sauf si on peut imprimer de la monnaie de singe et acheter pour rien le travail des Chinois. Même Bernard Maris a dû reconnaître ça.
        C’est pour ça que le Keynésianisme a pu durer aussi longtemps.

        • Acheter pour rien le travail des Chinois ne peut durer que jusqu’à ce que les Chinois se rendent compte qu’ils sont payés en monnaie de singe. C’est ce qui se produit aujourd’hui, et comme ils ne sont pas belliqueux, ils nous offrent en échange des biens qui ne valent rien.

  • Est-il encore possible de se poser la question du multiplicateur Keynesien? On peut dire qu’une expérimentation en vraie grandeur, au niveau sinon mondial en tout cas de quasiment tous les pays développés, montre que si coefficient il y a il est largement inférieur a 1.

  • Début de cette année, le même Blanchard du FMI a encore ressorti sa baguette keynésienne magique, en affirmant que, selon ses calculs, l’austérité en Europe détruirait plus la croissance que prévue (prévu par ses mêmes modèles précédemment, bien évidemment). En clair, c’est un permis-de-dépenser délivré en bonne et due forme, ce qui a fait le bonheur de tous nos gouvernants et médias gauchiste qui l’ont repris en boucle.

    Sauf que, après vérification, la méthodologie de Blanchard n’est pas du tout robuste vu que dès qu’on change un peu les périodes utilisées pour le calcul ou qu’on ajoute plus de données, notamment de pays exclus du calcul (comme c’est pratique !), on change complètement les résultats.
    Ce que fait notre « éminent » économiste du FMI, ça s’appelle du cherry picking : on prend les données qui nous arrangent et on balaie sous le tapis les données qui dérangent pour arriver à la conclusion connue à l’avance. Dans la communication des résultats d’entreprises, ce genre de mensonge par omission, c’est rien de moins que de la fraude et c’est passible du pénal. Mais de toute évidence, nos bandits de grand chemin n’ont pas grande chose à craindre de ce côté là.

  • Cette analyse ne prend pas en compte les autres éléments du cycle général de la macroéconomie keynésienne. La production de richesses – la redistribution équitable des richesses produites – l’investissement – des échanges internationaux régulés équitablement par une chambre de compensation – et enfin le rôle ponctuel de l’Etat lorsque certains dysfonctionnements apparaissent au plan national.

    • Je me suis placé du seul point de vue de l’efficacité économique. La redistribution ne crée pas de croissance, et elle a un coût, celui de la bureaucratie chargée de passer les plats. Sans compter les perturbations crées par l’instabilité juridique et fiscale pour les entreprises. Là encore le multiplicateur est inférieur à 1.

    • En effet cette analyse ne parle que du multiplicateur keynésien. Mais c’est bien là l’essentiel car c’est en grande partie de l’affirmation et de la croyance en un multiplicateur de la dépense publique supérieur à 1 que repose la recommandation de procéder à des plans de relance keynésiens. Si vous considérez que les récessions et le sous-emploi ne proviennent pas d’une insuffisance de la demande globale, bref si vous croyez en la loi de Say, nul besoin de parler de multiplicateur. L’analyse de Keynes ne tient plus. Ce n’est que si vous considérez que les récessions et le sous-emploi proviennent d’une insuffisance de la demande globale que la question du multiplicateur public/privé se pose.

    • ROUAS : « la redistribution équitable des richesses produites »
      ——————————–
      Je n’insiste pas sur le fait qu’une redistribution ne créé pas de richesse, ni qu’elle a un coût bureaucratique. Ce qui semble vous avoir échappé en plus, c’est qu’une redistribution décourage la création de la richesse, tant du côté de celui auquel on prend (pourquoi se fatiguer plus si ça part en impôt ?) qu’au côté de celui à qui on donne (pourquoi travailler alors qu’on touche autant à ne rien faire). Ce n’est donc pas un multiplicateur mais un diviseur.

      Quant au qualificatif « équitable », que vous répétez ad nauseam comme si c’était un sésame magique à n’importe quel délire interventionniste, non mais quelle mascarade ! Si vous croyez qu’un Etat qui prélève 57% du PIB tout en conduisant l’économie vers le goufre serait équitable, pas étonnant qu’on peut vous faire croire au multiplicateur keynésien.

  • Analyse parfaite. Bravo à Pierre Chappaz.

    « Revenons à la question: l’État fait-il de meilleurs choix de dépenses que les consommateurs et les entreprises ?  »

    Cela revient à se poser la question : le multiplicateur est-il plus élevé dans le public ou dans le privé? Si vous répondez « dans le privé » alors rien ne sert de calculer le multiplicateur de la dépense publique et de savoir si celui-ci est supérieur ou inférieur à 1 car la dépense publique sera toujours plus improductive que la dépense privée.

    • Exactement, c’est pour ça que si lors d’une crise de liquidité on est amené à remettre de l’argent dans le système, il vaut mieux imprimer X€ par habitant et les laisser dépenser comme il veulent plutôt que d’augmenter la dépense publique.

  • Je n’ai pas l’impression que l’article parle des impots récoltés de par l’activité créée avec la dépense publique. Parce que si l’Etat récupère autant d’impôts qu’il en aura dépensé alors la machine pourra ensuite fonctionner d’elle même. (Ça m’étonnerait mais ça mérite un calcul)
    Et puis les impôts sont sensés être pris sur les sommes thésaurisées. Ça remet dans la circulation l’argent qui en avait enlevé. L’effet ne serait pas si négatif que ça.

    • « Et puis les impôts sont sensés être pris sur les sommes thésaurisées »
      ——————–
      C’est même pas vrai pour plein d’impôts, comme les impôts fonciers, la taxe professionnelle V2, la TVA, l’ISF…

    • La thésaurisation (l’argent qui dort) ne rapporte rien. Nul n’a donc intérêt à thésauriser sauf dans le cas où il anticipe une récession/déflation. Les cas de thésaurisation excessives n’existent que dans les périodes de récession/déflation mais la thésaurisation excessive n’est qu’une conséquence et non une cause de la récession/déflation. Traîter la conséquence plutôt que la cause ne fera pas reculer le mal, la récession/déflation. Au contraire, augmenter les impôts, pour financer des dépenses improductives et inutiles, ne fait que priver de ressources les agents économiques du secteur privé. La thésaurisation baissera donc bien mais l’entrepreneur n’aura plus, ou moins, les moyens d’investir, de créer, de développer, de financer de nouvelles idées.

      • De toute manière, la thésaurisation n’a de sens qu’avec un étalon or (ou tout autre étalon physique).
        Avec du papier monnaie, il n’y a pas de réelle thésaurisation puisque la masse monétaire augmente sans cesse et n’est basée sur rien.
        Un billet de banque stocké, perdu ou détruit sera réimprimé pour garantir la fluidité du système. Cela ne cause même pas d’inflation …

    • L’argent crée par la dépense publique ? Il n’y en a pas, soit c’est un secteur marchand ou le privé serait plus efficace (En cas de discussion sur ce point, se référer à l’URSS, Cuba ou le Vénézuela) comme c’est le cas pour la SNCF, la Poste ou EDF, soit c’est un secteur non marchand, autrement appelé régalien qui par définition ne produit pas de richesse, mais permet la vie en société (Justice, Police, Armée)
      de fait, tout argent dépensé par l’état en dehors de ces trois secteur serait mieux dépensé directement par les gens payant leurs impôts, Keynes a toujours eu tord, et Malthus également.

    • Aucune richesse n’est créée par la dépense publique. La dépense publique consiste en un transfert de richesses déjà créées par ailleurs. Si la dépense publique créait de la richesse, alors il faudrait accepter l’esclavagisme comme un modèle économique de croissance. Mais l’histoire nous démontre le contraire : les économies esclavagistes sont systématiquement récessives. Les économies socialistes le sont également.

      Toutes les économies socialistes ou esclavagistes dont l’objet est de substituer l’échange contraint à l’échange volontaire finissent invariablement par s’effondrer.

      • d’ailleur, l’URSS etait une economie a la foi socialiste et esclavagiste: le goulag, c’etait avant tout de l’esclavage. dans les kolkoses, les paysans n’avaient pas de liberté et devait ceder ce qu’ils produisaient contre des queues de cerises, pour que les villes aient a manger pour pas cher.

  • Ce multiplicateur keynesien me rappelle la blague suivante :
    Deux juifs (A et B) discutent. L’un d’eux a besoin d’argent.
    A : Je te propose cette bague pour 100 euros.
    B : Ca marche, je te l’achète.
    L’échange se fait, puis A réfléchit : « Quand même, il a cédé facilement. Il doit avoir une idée d’investissement particulier. » Du coup, A revient vers B :
    A : Ecoute, la bague finalement, j’y tiens. Je te la reprends 150 euros.
    B : Ok, pas de souci. Là voilà.
    B s’en va tout heureux d’avoir gagné 50 euros avec un placement si judicieux. Puis il réfléchit : « Bizarre qu’il me la rachète aussi rapidement. Demain, je lui rachète. ». Le lendemain donc :
    B : Ta bague, vraiment elle m’intéresse. Je te la rachète 200 euros.
    A : Bon, si ça te fait plaisir, très bien.
    Sitôt l’échange fait, A se frotte les mains. Mais bientôt, il a un doute : « Etrange son insistance à vouloir cette bague. Le coup qu’il cherche doit être vraiment juteux. » Le lendemain A revient voir B :
    A : Tu sais la bague ? Vraiment, je ne peux pas m’en passer. Je te la reprends 250 euros.
    B : Ecoute, je ne veux pas te peiner, alors la voilà.
    Et ce petit jeu se poursuit ainsi chaque jour, l’un renchérissant de 50 euros par rapport à la somme que l’autre lui a versé la veille. Jusqu’au jour où B revend la bague à un inconnu pour 3000 euros. A s’en vient le voir, furieux :
    A : Mais qu’as tu fait, malheureux !? Tu vends la bague à un inconnu ! Une bague qui nous rapportait à l’un et à l’autre 50 euros par jour !!!

    • Si le multiplicateur K est stupide, j’espère que tu as conscience que ta petite histoire ne l’est pas moins.

      • Ma petite histoire est une blague. En principe elle fait rire. Le multiplicateur keynesien est une blague aussi, mais carrément moins drôle.

  • LE THEOREME D’OMLEVAAH

    L’absurde croyance où s’enferrent aujourd’hui les hommes de l’État, comme quoi baisser les dépenses publiques et même les impôts provoquerait une récession, est inséparable du prétendu “Théorème de Haavelmo”, variante du Charlatanisme Keynésien qui prétend qu’une hausse des dépenses publiques provoquerait une hausse équivalente de la production.
    La vérité est exactement inverse : ce qui provoque une augmentation équivalente de la production réelle c’est au contraire la baisse des impôts et des dépenses publiques, et Georges Lane, avec François Guillaumat, démontre de deux manières ce “Théorème d’Omlevaah”, inverse du “Théorème de Haavelmo” :
    par référence à Rothbard en 1962, et comme dernière conclusion de la Démonstration de Bitur-Camember…

    http://lumiere101.com/2013/02/26/le-theoreme-d%e2%80%99omlevaah/

    • Mais la dépense publique fait monter le PIB, et il y a de gros morceaux de dette dans le notre, indépendamment du fait que la dite dépense publique n’est pas productive de richesses, ou très peu; Dans l’état actuel de notre économie une baisse de la dépense publique entrainerait probablement dans un premier temps une baisse du PIB, donc une récession dans l’acception du terme liée au PIB. Tout ceci pour dire que nos politiciens, tout focalisés qu’ils sont sur le PIB qui est un indice de flux et n’a que très peu a voir avec la création de richesses, sont une fois de plus a côté de la plaque économique. Malheureusement leur myopie est partagée par une immense partie des citoyens.

  • Le « multiplicateur » keynésien
    Murray Rothbard, ch. 11 de Man, Economy and State, pp. 866-868

    La popularité du charlatanisme keynésien auprès des hommes de l’état tient bien sûr à ce que celui-ci leur a fourni toute une batterie de sophismes nouveaux pour faire croire qu’ils pourraient dépenser de l’argent sans que cet argent manque à ceux à qui ils le volent.
    La plupart des économistes qui ont prétendu en rendre compte, qu’ils s’en fassent les complices ou qu’ils le critiquent comme Jacques Rueff et Ludwig von Mises, ont interprété cette imposture comme une variante de l’inflationnisme, et c’est d’ailleurs ainsi que l’ont pratiquée les hommes de l’état.
    Cependant, si les hommes de l’état ont dû faire de l’inflation pour paraître mettre en oeuvre les prétendues analyses de Keynes, c’est parce qu’ils étaient contraints par des lois de la réalité dont ces « analyses » mêmes prétendaient les dispenser. Lisons en effet la Macroéconomie de Pascal Salin, cet ouvrage étrange qui semble avoir été publié pour prouver aux adeptes du « Magicien de Cambridge » que son auteur comprenait celui-ci aussi bien voire mieux qu’eux-mêmes mais sans aller jusqu’à le réfuter en démontant ses absurdités. Qu’y découvre-t-on ? Eh bien, que la prétendue « macroéconomie » keynésienne ne raisonne pas du tout sur les conditions de l’ajustement monétaire en cas de cet excès de demande de monnaie sur l’offre que Milton Friedman et Anna Schwartz ont bien observé aux Etats-Unis au début des années 1930, et qui aurait éventuellement permis de rationaliser des politiques monétaires expansionnistes, a fortiori lorsque la violence politique empêchait de baisser les salaires et les prix. Non, ce que Keynes prétendait y faire, c’était « découvrir » de prétendues manières de soi-disant remédier à des « insuffisances de demande globale » sans ajuster l’offre de monnaie à la demande. Or cela, c’est impossible d’après le raisonnement comptable, qui reproduit en économie les lois de l’arithmétique. Par conséquent, ce qu’en réalité sa prétendue « Théorie générale » prétendait faire, c’était inventer de prétendues « exceptions » à ces lois de l’arithmétique. Comment ? En énonçant de prétendues « lois de comportement stables » comme prétexte pour traiter comme des « constantes » des rapports qui seraient automatiquement variables dans n’importe quel raisonnement arithmétique correct — d’où l’importance présumée, chez ceux qui étaient dupes de ces tours de passe-passe, de la prétendue « fonction stable de consommation » censée permettre d’obtenir ces résultats (au prix d’une absurdité évidente pour les vrais économistes et mathématiciens) .
    Il en restait pourtant qui savaient encore raisonner, et ceux-là, au lieu de perdre leur temps en arguties statisticiennes sur la « fonction de consommation », ont simplement identifié le sophisme mathématique grossier sur quoi reposaient ces « démonstrations » prétendues. C’est ce qu’a fait Henry Hazlitt[1], dont Rothbard a repris le raisonnement dans son oeuvre maîtresse Man, Economy and State.
    Ce sophisme mathématique grossier, cependant, l’un et l’autre ont présenté son exposition sous la forme d’une réduction à l’absurde, de sorte que certaines de ses dupes ont peut-être besoin malgré tout qu’on leur mette les points sur les i : celui-ci, donc, consiste à postuler que le rapport entre la partie et le tout ne changerait pas lorsque la partie augmente, de sorte qu’augmenter la partie augmenterait le tout en maintenant le rapport des proportions entre les deux. Raisonnement manifestement absurde quand on l’énonce aussi crûment, mais que masquaient les passes du bonneteau keynésien entre l’apparence du raisonnement mathématique (sur le prétendu « multiplicateur ») et l’apparence de l’observation statistique (de la « fonction de consommation »), de sorte qu’il a échappé pendant des décennies à la plupart des keynésiens qui se prenaient pour des scientifiques « avancés ».
    Et il semble malheureusement que l’exposer de nouveau redevienne nécessaire aujourd’hui…

    http://docs.google.com/Doc?id=dc2m8p62_435fsjvwnd5

  • Les tours de passe-passe du prétendu « multiplicateur »
    Henry Hazlitt, Texte d’origine : « The ‘Multiplier' » chapitre 11 de « The Failure of the ‘New Economics’ » (1959), pp. 135-155

    1. De la magie
    Nous arrivons maintenant à l’étrange notion du « multiplicateur», au sujet duquel certains keynésiens font plus de foin qu’à propos de n’importe quoi d’autre dans le système keynésien. Et il est de fait que toute une littérature s’est développée autour de ce seul concept.
    Essayons de voir ce que Keynes entend par ce terme…


    Cela voudrait dire qu’une dépense restreinte sur des travaux publics accroîtrait sans limite le revenu, à la seule condition que la communauté ne se trouve pas polluée par la présence d’épargnants…

    …Mais c’est alors que, par un saut brutal, cette « relation fonctionnelle », purement formelle et terminologique, on la prend tout-à-coup pour une relation de cause à effet.
    Puis, cette relation de cause à effet, on l’inverse totalement, et c’est alors qu’apparaît cette conclusion renversante…

    … aucune notion d’un « multiplicateur » fixe, ou prévisible, ou déterminable à l’avance n’est jamais d’aucune utilité…

    … ce qu’il prétend c’est qu’un sous-emploi substantiel serait la situation « générale » et que le « plein emploi »… ne serait qu’une situation « particulière » ; mais cette affirmation-là, jamais elle n’est démontrée.
    Celle-ci dépend à son tour de l’hypothèse comme quoi il pourrait exister un « équilibre de sous-emploi » et même que ce serait la norme. Cela, comme nous l’avons vu… c’est une contradiction dans les termes…

    …Ni les concepts de « propension à consommer » ni celui de « multiplicateur » n’auraient le moindre sens chez Keynes s’il n’employait pas les termes d’« épargne » et d’« investissement », non comme il les a définis dans la « Théorie Générale » mais comme il les définissait dans le « Treatise on Money », acception qu’il avait entre-temps répudiée…

    … ce dont Keynes parle comme d’un « investissement » signifie en réalité tout surcroît de dépense quel que soit son but…

    … ce qu’il faut vraiment pour obtenir l’effet « multiplicateur » quand on se met à appeler les choses par leur nom, n’est pas un « investissement », mais de l’inflation…

    … il y a entre extraire de l’or et déterrer du papier-monnaie, une légère différence que Keynes néglige de mentionner : c’est que l’or a conservé sa valeur élevée au cours des siècles, non seulement quand il était l’étalon monétaire international, mais y compris depuis qu’il a été « détrôné » — alors que les monnaies de papier, suivant une loi quasi inexorable, ont sombré jusqu’à ne plus rien valoir du tout…

    https://docs.google.com/document/d/1_GQ1mGNfmQu2WvTw1C3YhsXdzWZhbhZ0USw-4XS1Dxc/edit?usp=sharing

  • Je connais un principe de base en physique et chimie rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme.
    Il semblerait que la monnaie fasse exception à ce principe, quel beau miracle, mieux que la multiplication des petits pains.
    Bon, j’admets qu’avec un peu de créativité, mon 100 emprunté puisse me rapporter 110 (allons y, lâchons les mots qui fâchent, j’augmente la productivité de mes esclaves). Il me reste seulement 10 que je peux utiliser à mon gré, les 100, je suis obligé de les rendre (sauf si je suis un état ou un mafioso).
    Que ces 100 viennent du gouvernement ou de Tartempion, ça ne change rien au problème, c’est mon inventivité qui me fera gagner 10.
    Maintenant, si je vends à l’état 100 ce qui me coûte 90 et que l’état détruise ce 90, (fonds perdus, guerre, dilapidation de toute sorte…) moi, j’ai gagné 10 sans rien faire (je suis content) et la communauté à perdu 100 (ce dont je m’en fous totalement).

  • L’economie est bien une science, non pas semblable a la physique ou aux mathematiques, mais a la medecine.
    Le sujet est aussi complexe et variable que le corps humain, il y a des ecoles, des chapelles, des charlatans aux remedes miracles.

    • Comme le disait B. Russel, l’économie est une science où l’on ne sait pas de quoi on parle ni si ce que l’on dit est vrai !

  • Pierre,

    Votre article est excellent, mais me semble très light sur les effets culturels et psychologiques de ce type de pensée. Ce multiplicateur est la baguette magique qui pousse les adultes à se réfugier dans une pensée infantile. Plus besoin de risques et d’efforts pour gagner sa pitance, on agite la baguette et l’argent surgit, comme quand on joue à la marchande avec des bouts de papiers en guise de monnaie!

    C’est à mon sens le plus lourd des dégâts causé par la pensée planiste et de son avatar keynésien, la face immergée de l’iceberg désastreux dont l’aspect comptable n’est que la partie émergée.
    Ce type de pensée promeut une posture psychologique qui est celle du bébé attendant que sa mère nourricière lui donne le sein, et refusant de couper avec elle pour devenir un sujet, c’est à dire un être indépendant qui doit créer sa propre personnalité, sa propre route dans le monde, et son propre revenu.

    C’est cette destruction de l’esprit d’exploration et de raison au profit de l’esprit magique et pulsionnel du bébé irresponsable qui peut (r)amener ce pays au totalitarisme. L’aspect économique n’en représente qu’une facette, et une facette dont on peut malheureusement craindre qu’elle soit annonciatrice du pire plutôt que le pire des maux que le socialisme peut faire subir à une société. La Russie, la Chine ou encore l’Allemagne du XXème siècle nous le rappel encore, pour ceux qui ont un peu de mémoire…

  • le problème c est que on est pas a long terme l état ne payera pas ses dette donc on tant que l on a de la croissance égoïste aujourd huit demain tant pis

  • Le multiplicateur, malgré mon profond respect pour John Maynard, n’est qu’un outil permettant d’augmenter ou de maintenir le chiffre d’affaire d’une certaine classe de la société. Il faut puiser dans le fond de l’intelligence de Keynes et le connaitre pour comprendre un tel levier! La redistribution des richesses à ceux qui le réclament, politiquement l’État est tranquille et s’éloigne des possibilités de soulèvement du peuple et s’assure d’être réélu. Hors chez lui, une augmentation du revenu donne lieu à une augmentation de la consommation. Les producteurs appartiennent justement à cette classe citée précédemment, l’augmentation du revenu par redistribution de richesses leurs reviennent avec un DELTA A : un BÉNÉFICE. Donc avec le multiplicateur, on revient plus bas que le stade de départ, c’est un acte d’appauvrissement systématique de la classe consommatrice. Les gens n’anticiperont pas toute suite de façon rationnelle cette déviance puisqu’ils ont l’impression d’être plus riche alors ce que leur pouvoir d’achat se détériore par l’inflation causée par la stimulation de la demande et leur revenu stagné pendant plusieurs stade de leur vie…

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