Crise de l’euro : Corruption, Grèce et UE

Selon Transparency International, la corruption en Grèce est endémique.

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Crise de l’euro : Corruption, Grèce et UE

Publié le 13 décembre 2012
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Selon Transparency International, la corruption en Grèce est endémique.

Par Richard North, depuis Bradford, Royaume Uni.

J’ai toujours pensé que le véritable problème avec les économies telles que celle de la Grèce est la corruption, et ai déjà fais des remarques sur son importance, la désignant même comme un « tueur des États ».

De fait, il est plaisant de voir la presse allemande prendre en compte « l’indice de  perception de corruption » de l’organisation Transparency International de 2011. Dans cet indice, la Grèce se trouve au 94ème rang au niveau mondial, baissant ainsi de 80 places par rapport à l’année précédente, devenant ainsi le pays le plus corrompu d’Europe – avec la Bulgarie, la Roumanie et l’Italie.

Cependant, on ne peut s’empêcher de noter la différence de ton avec les préférences de Die Welt pointant la responsabilité de l’UE mettant à disposition ses fonds et grands projets sans les contrôles requis.

En comparaison, aucune allusion de la sorte n’entache le Guardian, vendu à perte, qui préfère faire le focus sur les « 30 000 foyers suspendus pour factures impayées auprès de l’État», nous indiquant que « la corruption est devenue un moyen de survie pour de nombreux Grecs ».

En revanche, la liste annuelle de la Transparency International n’est pas une mesure directe de la corruption et des pots-de-vin dans chaque pays. Cette information, Spiegel nous le rappelle, est difficile à obtenir au vue de l’aspect secret de ce type d’échange.

Au lieu de cela, l’indice cherche à mesurer la perception de la corruption dans chaque pays, alimentée par le manque de contrôle des finances publiques, l’accointance entre les agents du gouvernement et les grandes entreprises, la corruption dans les offres publiques, le financement des partis politiques et l’évasion fiscale entre autres.

Plus particulièrement, Spiegel dénonce les «politiciens corrompus » et les riches continuant de se servir dans les caisses de la Grèce, sans que rien ne soit fait.

Chose curieuse, l’administration corrompue que choisit de mettre en avant le Guardian n’est clairement pas en première place dans les calculs de la Transparency International, mais cela permet de garder l’UE hors du champs de tir, et du même coup d’éviter au journal de critiquer son chouchou.

Au moins, le Guardian présente effectivement le rapport de façon assez évidente, ce qui ne peut pas être dit de tous les médias britanniques. Dans un sens, ce n’est pas surprenant, la corruption en Grève est un peu comme une histoire d' »homme mordu par un chien » [1]. En revanche, TI estime que la population grecque vit dans une ambiance de « corruption légalisée », autrement dit les autorités judiciaires ferment les yeux, voire favorisent les actions de corruption. La corruption est endémique : elle n’est limitée à aucun parti politique ou classe sociale, et même pas au secteur public.

Que nous ayons un État en déliquescence dans notre environnement actuel, est quelque chose d’important et devrait être un problème conséquent lorsqu’on en vient à décider si l’on veut faire partie d’une construction politique hébergeant un tel pays.

Une corruption répandue n’est pas un modèle auquel nous souhaitons nous rapprocher – nos politiciens et fonctionnaires n’ont pas besoin d’avoir plus d’exemple !

—-
Sur le web.
Traduction : Hélène Picq pour Contrepoints.

Note :

  1. « If a dog bites a man it’s not big news but if a man bites a dog, that’s news. » Traduction : Si un chien mord un homme, ce n’est pas une nouvelle intéressante, mais si un homme mord un chien, ça, c’est de la nouvelle.
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