Le libéralisme, une réponse à la crise ?

Et si on tentait une once de libéralisme, pour voir ? Après tout, le socialisme a déjà été largement tenté, non ?

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politosphère jan. 2012

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Le libéralisme, une réponse à la crise ?

Publié le 28 septembre 2012
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À la suite de l’intéressant billet de Pierre Chappaz sur son blog, il m’a posé, ainsi qu’aux quelques blogs libéraux de la toile, la question suivante : « Pourquoi le libéralisme est LA réponse à la crise ». Mais avant de répondre à la question de Pierre, revenons un peu sur le propos de son billet…

Une blogosphère essentiellement à gauche

En quelques lignes, Pierre dresse le constat suivant : les blogs gauchistes ont pris cette habitude, pendant le quinquennat de Sarkozy, de se linker joyeusement les uns et les autres, et d’utiliser les facilités techniques ainsi que leurs penchants naturels au panurgisme pour relayer bruyamment leurs productions. Ce bel effort d’ensemble aura permis de propulser quelques blogs dans le haut des classements réguliers de la blogosphère politique française, nonobstant leur qualité qu’on dira pudiquement ouverte aux fortes marges de progression. Le biais de la presse (maintenant flagrant et plus guère remis en cause), qu’elle soit pure player ou encore traditionnelle, aura largement contribué à ce succès, puisqu’un lien en provenance d’une des figures de proue de ce journalisme de qualitaÿ génère automatiquement trafic et influence du blog relayé.

Dans le même temps et a contrario, les blogs politiques des autres bords, évidemment ceux de droite, ont tenté d’appliquer avec plus ou moins de succès les mêmes recettes. D’une part, la presse ouvertement à droite étant sous-représentée, et d’autre part, étant d’une qualité encore plus discutable que celle de la presse de gauche, pourtant déjà fort médiocre, le résultat ne s’est qu’assez peu traduit dans les fréquentations des blogs correspondants. En somme, la technique groupiste des blogs de gauche marche d’autant mieux que celle de droite ne dispose que d’armes émoussées pour fonctionner.

Au milieu, dans cet espace relativement inconfortable situé entre le marteau et la faucille l’enclume, on trouve quelques blogs libéraux, centristes-libéraux ou seulement centristes dont les affinités avec les uns (de gauche) ou les autres (de droite) sont suffisamment ténues pour qu’ils n’héritent pas de liens réguliers de l’un et l’autre groupe. Ce n’est pas forcément plus mal si l’on ne perd pas de vue que certains liens, par la toxicité intellectuelle de celui qui les émet, risque bien de contaminer un blog a priori innocent.

Le résultat, cependant, est sans surprise : au même titre que la presse française penche dangereusement vers la gauche (au point de s’effondrer, d’ailleurs), la coterie des blogs de gauche a réussi à couvrir, sans beaucoup d’efforts, une partie majoritaire du spectre des blogs politiques.

politosphère française, jan. 2012

L’arrivée au pouvoir de Hollande n’a qu’assez peu modifié la situation. Comme prévu et compte-tenu de la capacité d’analyse politique générale à peu près nulle des socialistes, les premiers mois furent plongés dans une euphorie béate. Les blogs de gauche, quasi-paralysés devant tant de bonheur, se sont souvent retrouvés dans la position d’hagiographes mollassons. Heureusement et comme prévu toujours, les boulettes gouvernementales s’accumulant au point de se transformer en avalanche himalayenne, leur travail critique a pu reprendre un peu de poil de la bête (sur un mode pianissimo tout de même, l’allégeance au clan est forte, pour un socialiste).

Ce petit rappel historique fait, revenons-en à la remarque initiale de Pierre : oui, les blogs libéraux sont, finalement, peu présents, et peu regroupés, au contraire de la tendance étatiste, bien représentée à droite comme à gauche. Effectivement, sur le plan purement technique, l’utilisation plus systématique du lien entre blogs, du relai sur Twitter, Facebook ou Google permettrait sans le moindre doute de donner plus de poids aux messages libéraux.

Et lorsqu’on lit certain billet consternant d’inculture politique, mélangeant avec un brio de cuistre joyeux le conservatisme corporatiste grassouillet de l’UMP avec la bouillie médiatique officielle, en croyant déceler dans la presse actuelle un flot de poncifs libéraux, en pratique aux antipodes de ce qu’on peut trouver sur des blogs vraiment libéraux (mais encore faut-il les avoir lus), on ne peut que se dire qu’un travail immense reste à faire pour décrasser les esprits de la purée sans cohérence dans laquelle ils baignent avec la volupté de l’ignorance.

J’incite donc, à la suite de Pierre, les blogs libéraux à se (re)lier entre eux, comme certains le furent il y a quelques temps encore au sein de différents groupes, et, bien plus que ça, à se citer, se retwitter, se liker et se partager plus souvent. Mieux encore : la communauté libérale peut maintenant compter sur un vrai pure-player dédié au libéralisme, dont l’audience grandit chaque jour en apportant une vraie réponse de qualité aux différents sujets que l’actualité fournit : Contrepoints. Que ces blogs n’hésitent plus à faire part de leur production à la rédaction (qu’on peut contacter ici).

Cette question de l’influence des libéraux traitée, reste la question posée au début du billet.

Pourquoi le libéralisme est LA réponse à la crise ?

J’aurai plutôt une autre question : pourquoi le libéralisme ne serait pas la réponse à la crise ?

Après tout, quand a-t-on appliqué un vrai principe libéral dans l’un des pays  actuellement en crise ? À quand remonte le moment où la liberté a été choisie avant la sécurité ou l’égalité ?

On nous serine que pour résorber le chômage, on a tout tenté. Ah bon ? Quand a-t-on essayé de redonner du sens aux mots « contrat de travail entre adultes responsables » ? Quand a-t-on décidé d’alléger le code du travail, de couper des milliers de pages devenues si lourdes qu’aucune entreprise, aucun patron n’est maintenant à l’abri d’un procès ? Quand a-t-on choisi de laisser les entreprises embaucher vraiment qui elles voulaient, qui elles avaient besoin ?

Quand a-t-on, pour la dernière fois, écarté l’État des transactions individuelles ? À quand remonte le moment où les citoyens furent libres de choisir la monnaie qu’ils désiraient pour échanger des valeurs ? Quel fut le dernier moment où l’État a diminué ses prérogatives, en sabrant un ministère ? À quand, exactement, remonte la dernière diminution du budget de l’État ? À quand remonte le moment où les principes, très libéraux, de ne pas dépenser plus que ce qu’on gagne, ont-ils été appliqués en France ?

À quelle date faut-il remonter pour entendre que les députés sont responsables de ce qu’ils dépensent, que les administrations ont effectivement des comptes à rendre aux contribuables, et à quelle date faut-il encore remonter pour voir ces déclarations suivies d’effets ? Jusqu’à quelle archive poussiéreuse faut-il chercher pour retrouver des déclarations tonitruantes d’élus refusant mordicus une nouvelle dépense somptuaire, culturelle ou d’infrastructure qui risquerait de mettre en péril l’équilibre d’un budget (national, régional, municipal) passé sans le moindre emprunt ?

À la plupart de ces questions, il faudra remonter bien loin dans le passé pour trouver une piste de réponse. La vérité, simple et nue, c’est que ce pays n’a plus connu le libéralisme depuis des lustres, ni de près, ni de loin, ni à doses homéopathiques, à tel point que la plupart de ceux qui, atteints de psittacisme, pérorent à son sujet en fustigeant sa trop grande place un peu partout n’en ont jamais vu ni le début d’une once, ni n’en connaissent les rouages. On n’entend plus partout que les histoires agaçantes de stupidité de l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’homme qui a entendu parler du libéralisme (et c’est très gros, très vilain, et ça a des griffes, ça mange les enfants socialistes en rôti le dimanche midi avec une sauce au poivre).

Alors peut-être y a-t-il une solution autre que le libéralisme à la crise. Mais force est de constater que d’une part, le libéralisme, on ne l’a pas essayé, et que d’autre part, toutes les solutions socialistes et collectivistes, elles, ont été largement employées avec le résultat qu’on connaît.

En fait, tenter le libéralisme, ce serait ça, le changement.

—-
Ma propre blogroll de blogs libéraux :
L’Hérétique
Libres
Bastiat 2012
La Faillite de l’État
In Eco Veritas
David Descoteaux
Daniel Tourre
Le Québecois Libre
Le Minarchiste
Nicomaque
Objectif Liberté
Stéphane Montabert
Ordre Spontané
Un Monde Libre
Le Parisien Libéral
Librement
Aurélien Veron
Institut des Libertés
Guy Sorman
La Lime
Jean Louis Caccomo
Le blog à Lupus
—-
Sur le web

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  • Donc un libéral est quelqu’un qui pose une question, puis parle d’autre chose avant de ne pas répondre à la question… Bien, bien, je note.

    • Et un nigocommentateur est quelqu’un qui ne lit pas un article et en tire une conclusion fausse sur un sujet qui n’est pas abordé.

    • @ twitter_Groserch

      C’est puissant comme critique! Et surtout très bien argumenté! Des preuves, des preuves!

    • Trop d’la balle !!! Heureusement que t’es intervenu, nan, tu vois, parce que si t’existais pas, heu, ben peut-être on t’aurait pas inventé.

  • C’est vrai que le libéralisme c’est vraiment un continent inconnu pour 99% des français.
    Par exemple, j’ai un ami qui se déclare ‘liberal’ qui dit: « la bonne politique c’est de subventionner les PME »

    Mon dieu, mon dieu, mon dieu….

  • Article d’une facture irréprochable, comme d’habitude ; je diffuse…

  • D’où l’on voit la logique imparable de H16 : si le libéralisme ne marche pas, c’est que l’économie n’est pas suffisamment libéralisée. Voici ce que l’on appelle un sophisme !

    • NPA quand H16 a t il dit que le libéralisme ne fonctionne pas ?

    • @ NPA

      En quoi est-ce un sophisme? Si vous donnez une dose insuffisante de morphine à un soldat qui se tord de douleur, la morphine ne marche pas; et ce, précisément parce que la dose était insuffisante.

      NPA, soyez moins agressif, plus posé, et plus réfléchi. Vous verrez, c’est meilleur pour le mental.

    • Et un raisonnement ubuesque, un ! L’addition, svp…

      • Et si le libéralisme était une religion ?

        Vous avez un dieu transcendant, que vous appelez « La main invisible » avec ses démons, le communisme et le socialisme.

        Vous avez votre terre promise, que le peuple élu à rejoint en traversant l’Atlantique par bateau (Moïse, à priori, n’est pas libéral).

        Vous avez vos nombreux prophètes et leurs écrits depuis trois siècles.

        N’étant qu’au IVème* siècle de l’ère libérale vous avez pour vous retrouver, vos catacombes, comme le site Contrepoint.
        Un site très bien tenu, pour lequel il y a une corbeille qui circule ci-dessous.

        Vous avez vos Martyrs, qui paient beaucoup d’impôts.

        Vous avez déjà votre obscurantisme et votre Copernic, le GIEC.

        Vous avez votre phrase de reconnaissance, qui n’est pas « que la main invisible soit avec vous » mais « que le meilleur gagne (beaucoup) ».

        Vous avez déjà commencé à convertir le premier empereur, José (manuel Barroso).

        Vous avez un prosélytisme, malheureusement pour vous , peu efficace sur ce site avec la demie douzaines de fidèles déguisés en Cerbères qui font fuir les âmes errantes !

        *Je ne situe pas très bien l’avènement de votre religion.

        Les religions étant irrationnels et dans la croyance par définition, le dialogue rationnel en est que plus difficile.

        • Et nous avons également nos païens : des trolls adeptes des fétichismes sociaux-démocrates qui déblatèrent inlassablement leurs inepties et nous confortent dans nos idées — tels CITOYEN… 😉

          • Des individus sectaires se confortent toujours dans leurs idées! CITOYEN ne fait que les conforter dans leur idée qu’ils ont raison de s’y conforter. Par contre, cela fait fuir 99;99% des gens, ce qui est un peu dommage. Mais c’est votre affaire, après tout…

        • Repentez-vous mécréant, car vous irez en Enfer : la Fraôônce !!!

        • —————————————————————————
          CITOYEN: « Et si le libéralisme était une religion ? »

          CITOYEN est un cas désespéré, quand tu discute avec lui il admet souvent la pertinence des arguments et des articles, il semble bien comprendre le truc et le coup d’après tu le retrouve dans une position anti-libérale dogmatique digne des plus décérébrés qui débarquent sur ce site.

          Jusqu’à ce post dont on ce demande bien quel et le rapport !?
          Il s’applique aussi bien à quasi toutes les activités humaines: amis des animaux, des légumes bio, de vélos, de mathématique.

          —————————————————————————
          CITOYEN: « Les religions étant irrationnels  »

          Dire qu’une entreprise taxée à 65% plutôt qu’à 25% aura plus de difficultés, créera moins d’emplois et de richesses est irrationnel ?
          Dire que 38 ans de budget négatif est dangereux c’est irrationnel ?
          Dire que renflouer les banques est une mauvaise chose est irrationnel ?

          —————————————————————————
          Jeffrey Bardwell: « Dans 6 mois, vous serez des nôtres, Citoyen. A force de nous fréquenter, vous allez vous convertir; »

          On aurait pu le penser voici deux mois mais c’est mort, soit ce type souffre d’amnésie journalière soit c’est un multi-compte.

  • Désolé pour la corbeille, elle était égarée :

    http://www.contrepoints.org/faites-un-don/

    • Dans 6 mois, vous serez des nôtres, Citoyen. A force de nous fréquenter, vous allez vous convertir; et puisque vous voyez le libéralisme comme une religion, vous serez un adepte fanatique 😉

  • J’étais sceptique en entamant l’article, on ne sait jamais sur quoi tomber tant il semble qu’aujourd’hui le libéralisme a une définition propre à chacun… On nous a bien dit au nom du libéralisme il fallait renflouer les banques et faire intervenir l’état dans le privé !
    Au final je ne sais pas si cet article parle bien de libéralisme ou simplement de bon sens mais ca donne envie de signer tout de suite.

    • Sidney: « On nous a bien dit au nom du libéralisme il fallait renflouer les banques et faire intervenir l’état dans le privé ! »

      Le libéralisme est mis à toutes les pire sauces existante par des gens totalement ignorants pour expliquer tout les échecs.

      C’est ainsi que si les entreprises taxée à 65%, soumises au 3200 pages d’un code du travail, à l’instabilité fiscale et législative d’un état en déficit depuis 1974 qui pèse maintenant 56% du PIB ne réussissent pas à créer plus d’emplois c’est la faute de « l’ultra-libéralisme ».

      Ça ferait presque rire si ce n’était pas aussi fou.

      Pour les libéraux le renflouement des banques c’est niet, les dettes des états c’est niet, la fiscalité et l’interventionnisme punitif c’est niet, les collusions, les monopoles adossés aux état c’est toujours niet.

      Les chiffres nous donnent raison: les pays les mieux classé dans tout les domaines ET quasi sans dette sont les plus libéraux et les plus démocratique (donc les moins oligarchique) avec une fiscalité et un état raisonnable.

      • « …Le libéralisme est mis à toutes les pire sauces existante par des gens totalement ignorants pour expliquer tout les échecs…. »

        Pas d’accord avec toi sur un point : le libéralisme n’est pas mis à toutes les sauces par des gens ignorants, mais par la vérole politocarde actuelle à qui le vrai libéralisme fait peur (suppression de leurs avantages monstrueux en deux mots). Je pense qu’ils savent très bien ce qu’ils font en diabolisant le libéralisme…

        • AlainLib: « Je pense qu’ils savent très bien ce qu’ils font en diabolisant le libéralisme… »

          D’accord avec toi pour dire qu’ils défendent leurs gamelle par contre je ne crois pas qu’ils aient l’intelligence de savoir ou ils en sont. Ils croient vraiment à leurs arguments (a part quelques cyniques)

          Les biais cognitifs expliquent suffisamment bien les dénis de réalité dont l’humain est capable pour justifier une cohérence morale de la personnalité.
          http://fr.wikipedia.org/wiki/Biais_cognitif

  • Les commentaires sont fermés.

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