Condillac, Le commerce et le gouvernement (1776)

L’Institut Coppet permet aux internautes de découvrir un nouvel ouvrage, Le commerce et le gouvernement, de Condillac. En voici la présentation, qui vous incitera à télécharger le livre sur le site de l’Institut Coppet.

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Condillac, Le commerce et le gouvernement (1776)

Publié le 24 septembre 2012
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L’Institut Coppet permet aux internautes de découvrir un nouvel ouvrage, Le commerce et le gouvernement, de Condillac. En voici la présentation, qui vous incitera à télécharger le livre sur le site de l’Institut Coppet.

Par Jérémie Rostan.

Article publié en collaboration avec l’Institut Coppet.

On a peine à le croire aujourd’hui, mais le Libéralisme est né en France. En 1776, précisément, lorsque Étienne Bonnot de Condillac publia Le Commerce & le Gouvernement, signant ainsi l’acte de naissance d’une philosophie radicale qui, prenant la liberté individuelle pour principe, en déduit en toute rigueur toutes les conséquences. Par la même occasion, il inventa alors la « science économique ». –Car les deux sont indissociables.

On a pris l’habitude d’associer le ‘‘libéralisme économique’’ à une tradition anglo-saxonne issue d’Adam Smith, et de l’opposer au ‘‘libéralisme politique’’ censément plus continental—voire franchement franchouillard. Rien n’est plus faux, pourtant.

Tout d’abord, la science économique est libérale, tout comme la science physique est naturelle—jusqu’à découverte d’un autre Monde que le nôtre. Et cette science a plutôt été retardée qu’autre chose par l’économie politique Britannique. La Richesse des Nations, notamment, marque une considérable régression comparativement à l’œuvre de Condillac parue un mois plus tôt, la même année. Parce qu’elle sera la Bible de l’économie officielle, l’Enquête l’entraînera sur une pente glissante—jusqu’au fracas nommé Karl Marx. Dans le même temps, en France, la ‘‘Vieille École’’ libérale (Jean-Baptiste Say, les deux Charles, Comte et Dunoyer, Frédéric Bastiat, etc.) entretiendra, underground, les  braises du feu allumé par Condillac—dont il  reviendra à l’Autrichien Carl Menger de faire explicitement rejaillir la lumière, au point de réduire Marx à interrompre et retarder jusqu’après sa mort la parution du Capital.Verum index sui et falsi… .

Ensuite, il est certes vrai que le Libéralisme a un versant politique—mais pas celui que l’on croit. S’il est né en réaction contre un Ancien Régime, c’est celui dont les tentacules étouffaient via corporations, monopoles, douanes et privilèges en tous genres toute initiative individuelle et/donc tout progrès social.

Pour cette raison même, le Libéralisme prône, depuis ses origines, non pas un imbroglio de contre-contre-pouvoirs en bataille—c’est-à-dire toujours plus de pouvoirs, mais la pure et simple défense des libertés individuelles, i.e., des droits de propriété. Telle est à ses yeux, s’il en est une, la seule fonction politique légitime.

Le Libéralisme issu de Condillac—le vrai, celui de la ‘‘Vieille École’’ et de la tradition du ‘‘Laissez Faire’’—est indissociablement économique et politique. Mais il est aussi, plus fondamentalement encore, philosophique.

Le Commerce & le Gouvernement est un livre-événement parce que, pour la première fois dans l’histoire de la pensée, la philosophie et l’économie s’y rencontrent. Il est impossible de résumer ici leurs précédents rendez-vous manqués. Inutile, aussi, car si la philosophie croisa parfois l’économie avant 1776 (Les Politiques d’Aristote comportent une désastreuse tentative de ruiner la « chrématistique » ; on trouve chez Thomas d’Aquin une réflexion sur la justesse et la justice des prix ; John Locke fut non seulement un épistémologue empiriste et un philosophe politique, mais aussi un théoricien monétaire brillant ; etc.) ces accidents n’engendrèrent jamais de véritable croisement.

Or il était impossible, sans cela, de faire de l’économie une science. En témoignent les nombreux écrits économiques antérieurs à l’œuvre de Condillac. De Cantillon et de Turgot, notamment, on peut dire qu’ils avaient déjà  anticipé,  respectivement,  la  forme  et  le  contenu  de  cette  nouvelle discipline. Mais, si l’homme d’affaire Irlandais avait bien composé un premier traité systématique, celui-ci reposait sur une théorie incorrecte de son concept fondamental—celui de valeur. Quant au courageux Ministre, son indéniable génie s’était malheureusement disséminé dans une œuvre fragmentaire et engoncée dans des postulats Physiocratiques.

Au total, ni l’un, ni l’autre, ni personne avant Condillac ne fit de l’économie une science—moins encore une science philosophique. C’est qu’il leur manquait le sésame découvert par le génial abbé…

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