La France pourrait utilement s’inspirer de l’Arizona pour relancer sa croissance

En 2009, la position de l’Arizona au sein des États-Unis ressemblait à celle de la Grèce au sein de l’Union Européenne. Aujourd’hui les finances de l’Arizona sont en équilibre, et l’État est devenu le plus entrepreneurial des États-Unis. Une vraie leçon de rigueur et d’optimisme.

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La France pourrait utilement s’inspirer de l’Arizona pour relancer sa croissance

Publié le 16 août 2012
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En 2009, la position de l’Arizona au sein des États-Unis ressemblait à celle de la Grèce au sein de l’Union Européenne. Aujourd’hui les finances de l’Arizona sont en équilibre, et l’État est devenu le plus entrepreneurial des États-Unis. Une vraie leçon de rigueur et d’optimisme.

Par Jean-Jacques Netter.
Publié en collaboration avec l’Institut des libertés

Janice Brewer, gouverneur de l’Arizona et Mitt Romney, probable candidat républicain à l’élection présidentielle américaine.

L’évolution de l’État de l’Arizona aux États-Unis est une situation très intéressante à analyser. Il s’agit du quarante huitième État américain. En 2009, avec 6 M d’habitants, il était endetté de 3 Md$. La position de l’Arizona au sein des États-Unis ressemblait à celle de la Grèce au sein de l’Union Européenne. La gestion de l’État avait été lamentable avec un gaspillage de l’argent public, un taux de chômage élevé (10,8%) et un déficit budgétaire très important. Trois ans plus tard, l’endettement a disparu, l’État se retrouve en excédent budgétaire de 1 Md$ et l’Arizona est entré dans le «Top Ten » des États les plus attractifs pour monter une affaire.

Janice Brewer, qui appartient au Parti Républicain est élue Gouverneur en 2009. Très vite,  elle annonce qu’il ne faut pas taxer les contribuables au point que ceux-ci n’aient plus envie d’entreprendre et donc de créer de la richesse… La logique du « tax and spend » (on taxe et on dépense) doit être arrêtée car faute de fixer rapidement des limites on assiste à un exode de la richesse. Le pays a très vite moins de riches mais beaucoup plus de pauvres… Elle met en place un programme de réformes fiscales visant à faire en sorte que les règles qui régissent la vie économique constituent un socle fiable sur lequel tout dirigeant d’entreprise puisse bâtir un plan d’investissement non pas à trois mois mais à cinq ans. Elle réduit fortement les dépenses et les emplois publics en expliquant qu’elle n’a pas d’autre choix que de baser son action sur l’austérité. Le plus important dit-elle, est de ne pas céder aux pressions des sondages, car il y a un moment où l’on doit s’en tenir à ses décisions, même les plus désagréables… Elle révise enfin le système éducatif qui avait été perturbé par des syndicats hostiles aux entrepreneurs…

Ce processus de redressement lui attire de nombreuses critiques notamment quand elle dit que la prospérité de l’Arizona dépend également du contrôle de l’immigration. Ce qu’elle a mis en place effectivement.

Le redressement économique est réalisé en temps record. Toutes les initiatives qui ont été prises ont eu pour résultat que tout chef d’entreprise juge plus avantageux d’investir en Arizona que dans un autre État. L’austérité a été utilisée « comme la possibilité d’un nouveau départ, d’un redressement durable avec toutes les opportunités individuelles que cela peut impliquer. » C’est un passage obligé auquel les politiques ont le devoir de préparer l’opinion au lieu de multiplier les promesses qui rassurent mais qui ne peuvent être tenues qu’à la condition d’augmenter fortement les impôts ce qui a pour conséquence de tuer l’entrepreneuriat et avec lui la création de richesse. Le résultat n’a pas mis longtemps à se manifester : l’Arizona a été redressé en trois ans et l’État est devenu le plus entrepreneurial des États-Unis.

Aujourd’hui les finances de l’Arizona sont en équilibre, un excédent budgétaire est prévu pour la fin de l’année. C’est une vraie leçon de rigueur et d’optimisme. Ce qui a été réalisé en Arizona pourrait utilement inspirer les dirigeants français. Tout ce qui a été fait pourrait très bien être reproduit en France…

—-
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  • Très bonne initiative de la part de Janice Brewer, sauf sur un point: le contrôle de l’imigration.
    Car le libre échange passe également par une liberté de circulation totale.

    • Sauf qu’en Arizona come ailleurs, tout le monde a droit a un minimum. Et ce minium etant mieux que celui du mexique, cela engendre une immigration opportuniste a l’affût de l’aide sociale.

      Dans un monde ou il n’y aurait pas de repartition des revenus par l’Etat vous auriez raison. A partir du moment ou la pauvrete ouvre des droits pecuniaires, alors on subventione la misere et on taxe la pauvrete. Comme l’Arizona ne peut pas arreter cette repartition dont une partie est decidee au niveau federal, cet Etat n’a d’autre choix que de controler ses frontieres.

      • Autant pour moi.
        Il m’arrive d’être un peu utopiste dans le sens de préférer supprimer les aides sociales tout en libérant au maximum le marché et les frontières.

        Un jour…peut-être

  • L’Europe n’est pas les USA. La mobilité intra-USA est nettement plus élevée que intra-Europe. Imaginons que les conditions entrepreneuriales soient favorables en Grèce, assisterait-on à un exode d’entrepreneurs anglais, allemand, français vers ce pays ? Rien que la langue est une barrière. Les capitaux se déplaceraient mais sans les hommes et leur énergie pour les faire fructifier, pour quel résultat ?

    • Un resultat meilleur que si les capitaux avaient continue a fuir.

      Par ailleurs, les travailleurs locaux voudront ils garder leur taf (et donc doner satisfaction aux actionaires) ou prefereront ils rester dans la misere?

      Les grecs sont des gens competents, pas mal formes et plus travailleurs qu’on ne le dit. Ils ont juste besoin que le travail paye plus que le lobbying syndicaliste et que l’on ne leur prenne pas tout s’ils reussissent a faire du profit.

    • D’autant plus que dans tous les cas, la langue n’est pas vraiment un problème, l’anglais étant la langue par excellence du business.

      Beaucoup d’européens ayant fui leurs pays au début de l’existance des usa ne parlaient pas un brin d’anglais.

  • « En 2009, avec 6 M d’habitants, il était endetté de 3 Md$.  » Sic.
    Chiffres étranges qui m’ont mis la puce à l’oreille. En effet 3 Md$ c’est une somme parfaitement ridicule pour une dette. En proportion c’est comme si la dette publique française était de 30 milliards d’euro !!

    Je suppose qu’on parle en fait du déficit de l’état. Et pas du déficit public : il convient d’ajouter la « contribution » des collectivités locales.

    Vérification faites sur le net, on trouve des chiffres un peu différents : http://www.usgovernmentspending.com/spending_chart_1992_2015AZb_13c1li111lcn_H0c
    et
    http://www.usgovernmentspending.com/spending_chart_1992_2015AZb_13s1li111lcn_H0s
    Comme je m’y attendais le gros de la dette est portée par les collectivités locales.
    L’Arizona n’a jamais été dans une situation « grecque », dans les années 2000 la dette de l’état n’était effectivement que de 3 Mds$ (pour un total de dette publique de 25 Md$ et 5 M habitants, soit 5000 $ par habitant ce qui reste très raisonnable).

    Article trompeur, donc (sans dénigrer le travail de la gouverneur récente, et sans exclure qu’on puisse s’en inspirer –bien que la situation semble très différente)

    • Effectivement ce n’est pas de l’austérité budgétaire qu’il faut à la Grèce, c’est une purge, un défaut et hop on libére toute l’économie.
      Bon ça va pas se faire tout de suite ni dans la joie et la bonne humeur.

      • Un défaut ne sert jamais à rien, spécialement quand le budget reste en déficit. L’économie grecque restera plombée par un état corrompu et inefficace. Mais c’est hors sujet…

  • Les commentaires sont fermés.

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