Un vigoureux discours pour la Sécurité Sociale

Certains discours historiques seraient très bien acceptés de nos jours, alors qu’ils sont lourds de conséquences néfastes.

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Un vigoureux discours pour la Sécurité Sociale

Publié le 3 juin 2012
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Aujourd’hui, je veux vous présenter un discours qui a été prononcé en faveur de la Sécurité Sociale, un discours qui se veut à la fois humaniste, destiné au peuple, et emplit de cette redistribution de la richesse si chère aux socialistes. Ce discours a beaucoup enthousiasmé ceux qui l’ont entendu (une foule très nombreuse), et quand on le lit, on voit que même s’il date un peu, il pourrait sans problème rassembler encore plein de beaux esprits socialistes…

Voici le discours.

Une nouvelle communauté est en train de se construire en France et c’est un projet magnifique et objectif.

Ceux qui ne peuvent même pas voir plus loin que le bout de leur nez méritent notre pitié plus qu’autre chose. C’est la chance de pouvoir aider qui récompense ceux qui sont engagés auprès de cet état socialiste et cet engagement doit être au rendez vous à chaque nouvel hiver.

Notre système de santé sociale est bien plus qu’un système de charité, parce que nous ne disons pas aux gens riches : “S’il vous plaît, donnez quelque chose aux pauvres.” à la place, nous disons : “Peuple français, aide-toi toi même ! Tout le monde doit aider, que l’on soit riche ou pauvre !

Chacun doit se dire : “Il y a toujours quelqu’un dans une situation bien pire que la mienne, et cette personne je veux l’aider parce que c’est mon camarade !” Et si on demandait : “Oui, mais dois-je me sacrifier beaucoup ?“, je réponds : c’est ça, la gloire de donner. Quand vous vous sacrifiez pour votre communauté, alors, vous pouvez marcher la tête haute.

Comme on peut le constater, ce petit extrait est finalement très proche de ce qu’on entend encore de nos jours. Quel socialiste digne de ce nom ne pourrait pas souscrire sans hésiter à de telles remarques, à de tels buts, à de tels moyens pour y parvenir ?

D’ailleurs, lorsque l’un ou l’autre leader de partis réclament une couverture totale et gratuite par la Sécurité Sociale, lorsqu’ils réclament une journée de solidarité des riches, lorsqu’ils insistent, tous, sur l’absolue importance de la solidarité nationale et ce besoin impérieux de faire passer la communauté avant soi, comment ne pas y voir l’écho, plus ou moins proche, de ce discours ?

En fait, ce discours a été prononcé, mot pour mot à part, bien sûr, “France” qui remplace l'”Allemagne” de l’époque. On a même une jolie vidéo en noir et blanc qui crépite :

Mais voilà. Comme je suis un gros méchant libéral qui mange des bébés communistes (dont je tanne la peau pour faire mes hauts de forme), on dira que ce billet est un gros troll, parsemé de méchanceté et de mauvaise foi.

Effectivement, j’assume avoir gommé un peu la différence qui existe entre ce socialiste d’hier, qui tint ce discours dans des heures réellement sombres (et le noir et blanc n’améliore pas le rendu, hein), et les socialistes d’aujourd’hui qui n’ont certainement pas la même hargne, la même haine et sont, pour l’écrasante majorité d’entre eux, de simples saltimbanques politiques qui ont compris comment attirer à eux un électorat donné en remuant les idées qui marchèrent pour d’autres avant eux.

Oui, je sais que Jean-Luc, Marine et les d’autres n’ont pas cette envie psychopathologique chevillée au corps d’envoyer dans des camps de la mort qui les riches, qui les étrangers, et contrairement à d’autres qui firent en y pensant vraiment l’amalgame Hitler / Sarkozy en déclenchant de vagues polémiques et bien peu d’indignations, non, je ne pense pas qu’il y a équivalence entre Hitler et tous les sus-cités.

Mais ne perdons pas de vue un point essentiel : le discours, lui, reste le même. L’orateur — heureusement — change, ses intentions sont sans nul doute plus pastel, mais le discours reste le même. Et comme c’est ce discours qu’on entend (et pas les intentions réelles de celui ou celle qui le déclame), ceux qui votent pour elle ou lui, qui peut dire que leurs intentions sont finalement aussi mondaines que celles de l’orateur, à savoir le pouvoir pour le simple pouvoir et les attributs qu’il offre ? Qui peut prétendre sérieusement que ceux qui écoutent et acquiescent à ce discours, qui votent ensuite pour celui qui le déclame, qui peut prétendre les connaître et savoir que ça n’ira pas aussi loin que cette fois-là ?

Oui, ce billet est un troll avec du gros point Godwin si l’on s’arrête à l’amalgame sur l’orateur.

Il est en revanche fort révélateur si l’on s’attache au discours, à la charge qu’il contient, et aux conséquences qu’il porte en lui.
—-
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