La panique, c’est maintenant

Il est peut-être temps de paniquer, même si c'est pour l'entraînement : ça pourrait se révéler pratique dans un avenir très proche.
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La panique, c’est maintenant

Publié le 3 juin 2012
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Dès maintenant, il est peut-être temps de paniquer, même si c’est juste pour se faire la main. Mais ça pourrait se révéler bien pratique à un moment ou à un autre dans un avenir très proche.

Par Richard North, depuis Bradford, Royaume-Uni.

On ne peut pas toujours balayer un instinct du revers de la main. Et, en me reposant sur ça, et sur pas grand chose d’autre, je signalais jeudi que tout ça ressemble bien à la fin des haricots. Maintenant, nous avons un peu plus de substance. Robert Zoellick, chef de la banque mondiale jusqu’à la fin du mois, avertit que les marchés font face à une répétition de la Grande Panique de 2008.

C’était après ce qu’on a appelé « le jour le plus blême » pour l’économie mondiale cette année, quand un paquet de nouvelles déplorables en provenance du monde entier ont fait des ravages sur les marchés financiers.

Ne se contentant pas de ça, Zoellick a affirmé que l’Europe est en marche vers « la zone dangereuse », en disant qu’il est « loin d’être clair que les chefs de l’eurozone se sont endurcis » pour la catastrophe qui s’approche.

Zoellick pense que les mois qui viennent pourraient être aussi mauvais que ce qui a précédé, et ce qui a suivi, l’effondrement de Lehman Brothers en 2008. « Les événements en Grèce pourraient déclencher une peur financière en Espagne, en Italie, et dans toute la zone euro » dit-il. « Les événements de 2012 offrent un écho étrange de 2008. »

Et, pendant que nous nous faisons tous du souci sur la contagion, The Independent nous avertit sur la « contamination », nous disant que les maux de la zone euro contaminent les grandes puissances économiques, les États-Unis et la Chine.

Je ne suis pas sûr que ce soit exactement le cas, mais on ne peut nier que les économies des États-Unis et de la Chine, toutes deux, sont sous tension, sans même parler de l’Inde ni du Japon, bien entendu.

Faisant écho à Zoellick, Jason Conibear, un directeur chez le spécialiste des changes Cambridge Mercantile, dit : « il y a quelques mois, le sentiment était qu’une Chine forte, et des États-Unis en train de redécoller, guideraient la zone euro à travers sa situation critique actuelle. Maintenant, la crainte est que ces économies pourraient elles-mêmes être aspirées dans le vortex de l’eurozone qui part en spirale rapide. » Il ajoute ensuite « l’économie mondiale est sérieusement dans une mauvaise posture et nous arrivons à court d’options pour inverser le courant ».

Comme si cela ne suffisait pas, le Financial Times se range lui aussi dans le salon classe affaires, prêt pour le vol vers Armageddon. L’impact de l’incapacité de l’Europe à régler ses problèmes est de plus en plus clair chaque jour, nous dit-il. Et le diagnostic est indiscutable, « le monde entier est désormais contaminé par le virus de la zone euro ».

Un mot de Reuters complète le tableau. Il cite Joshua Shapiro, économiste en chef chez MFR, une firme de consulting mondiale. « Je ne pense pas que nous avons jamais été sortis de l’auberge » dit-il, « mais les gens sont devenus très optimistes plus tôt dans l’année. Maintenant, la réalité reprend ses droits. Nous avons une rude route devant nous ».

On ne peut pas faire plus clair que ça. Et cependant, tristement, alors même que le compte à rebours vers l’effondrement continue, les médias britanniques sont obsédés par les « festivités » du jubilé. Mais, d’ici à ce que ce long week-end touche à sa fin, et que les gens retournent au travail – ceux qui ont un emploi – il pourrait n’y avoir plus beaucoup d’économie vers laquelle retourner.

En réalité, il faudra peut-être un peu plus de temps que ça pour arriver à un effondrement, mais les signes sont là. Dès maintenant, il est peut-être temps de paniquer, même si c’est juste pour se faire la main. Mais ça pourrait se révéler bien pratique à un moment ou à un autre dans un avenir très proche.

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