La « cathédrale » de Jean Linard fait polémique

Comment faire les poches du contribuable avec une bonne stratégie média? L’exemple de la « cathédrale » en céramique de l’artiste berrichon Jean Linard.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Cathédrale de Jean Linard

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La « cathédrale » de Jean Linard fait polémique

Publié le 12 avril 2012
- A +

Comment faire les poches du contribuable avec une bonne stratégie média ? L’exemple de la « cathédrale » en céramique de l’artiste berrichon Jean Linard.

Par l’Observatoire des Subventions.

Cathédrale de Jean Linard

A la suite du décès de l’artiste berrichon Jean Linard en 2010, sa veuve et sa fille ont cherché à vendre sa « cathédrale » en céramique pour 800 000 €.

Mais les avantages du classement aux monuments historiques (aux frais du contribuable) semblent plus intéressants…

L’ nous relate les faits.

Tout commence avec le décès d’un artiste original du nom de Jean Linard. Ce dernier a construit dans sa propriété du Cher ce qu’il considérait comme une « Cathédrale » dédiée à toutes les religions.

La veuve Linard considère que l’œuvre a son prix et entend vendre la « Cathédrale Jean Linard » au prix de 800 000 €. Difficile de trouver acquéreur à un tel tarif…

La veuve et sa fille, bien implantées dans la vie locale et notamment en politique, ne vont donc pas persister longtemps dans ce projet de cession. Elles vont prendre le parti de mobiliser leurs réseaux sur la tonalité du chef d’œuvre en péril.

A travers cette affaire, nous ne ferons que constater le pouvoir des réseaux d’influence sur le monde des médias et de la politique.

La stratégie des Linard est formidablement structurée. En premier lieu, un véritable plan média est lancé avec l’aide des amis de la presse régionale de gauche. Il s’agit ensuite de faire parler de soi dans L’Humanité et dans Libération en y publiant  la pétition de riches artistes, conservateurs de musées, directeurs de galerie de Paris, Amsterdam, Montréal, Londres, mais aussi de Californie.

Enfin vient le soutien des politiques et d’abord celui du très chic candidat Front de Gauche aux affections assez peu prolétariennes.

Tout ce petit monde de bobos, au nom de l’art brut, de la lutte des classes et du bon goût, enjoint le ministre de la Culture de verser une subvention d’urgence, pour la remise en état de la propriété, puis de procéder au classement des assemblages en céramique de la magique « cathédrale ».

Magique elle le serait assurément si elle avait le pouvoir de siphonner les billets de nos poches tout en permettant à la famille Linard de profiter de son héritage sans avoir à le vendre comme y serait contraint le premier pékin venu.

Cependant, les circonstances ne semblent pas favorables à la satisfaction des prétentions des Linard. Dans un contexte de crise aiguë des finances publiques, le bon sens et la foi en un Etat garant de la protection de l’intérêt général, devrait rassurer les assujettis aux prélèvements obligatoires que nous sommes.

D’ailleurs un classement aux seules fins de servir l’intérêt particulier de la famille Linard ne devrait pas s’imposer puisque les protecteurs de la païenne « Cathédrale », directeurs de galeries et conservateurs de musées, ont largement les moyens d’entretenir l’œuvre pour une somme de 800 000 € voire bien plus.

Mais les contribuables berrichons vont vite déchanter.

D’abord les bobos pétitionnaires s’affirment tellement convaincus de la rentabilité du projet de classement qu’ils n’y consacreront pas un sou. Il semble être du dernier chic pour cet artistique aréopage de vouloir faire payer leurs goûts par les frustres contribuables que nous sommes, ceci avec l’onction de la gauche de la gauche.

Puis Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, accompagné d’Yves Fromion, député UMP du Cher, sont venus faire ce qu’il convient d’appeler un pèlerinage à la « Cathédrale » le 12 mars. Le ministre de la Culture n’apprécie d’ailleurs pas que l’on mette des guillemets à cette cathédrale, il le dit sur le journal régional de France 3 et se prétend, tel son oncle, inspiré par les forces de l’esprit qui l’entourent en ce lieu.

L’essai est décidément transformé, l’inscription de la chose aux Monuments historiques semble acquise par la volonté du bobo ministre.

Comme il le dit: « Ce lieu est extraordinaire. Il faut le protéger sans pénaliser la famille… Il est vrai qu’une inscription entraîne des obligations mais aussi des avantages indiscutables. L’inscription c’est la reconnaissance de la valeur du site et la certitude d’avoir des aides aux travaux. »

Si tout se terminait ainsi il faudrait donc bien jeter au feu nos cours d’éducation civique sur la finalité de l’Etat. Sera-t-il donc dit que la contribution publique a pour objet non l’intérêt général, mais le financement des intérêts privés des amis ?

Il appartient donc à l’ensemble des contribuables de se mobiliser pour dire au ministre ce que nous en pensons et pour cela n’hésitez pas à vous manifester auprès des contribuables berrichons pour les soutenir dans leur campagne de protestation.

Association des Contribuables Berrichons

L’Association des Contribuables Berrichons (ACB) est basée à Aubigny-sur-Nère dans le Cher (18). Son but : veiller à la bonne gestion des fonds publics, vérifier son bon usage et dénoncer toute mauvaise utilisation des deniers du contribuable.


Sur le web

Voir les commentaires (7)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (7)
  • Cette « cathédrale » n’est qu’une pale imitation d’une œuvre de l’artiste autrichien Hundertwasser.
    Faut il être en France pour voir ce genre de collusion entre les medias, les politocards et les pseudo artistes…

  • On a l’impression d’être dans le roman d’Ayn Rand, « Source Vive » mais la réalité dépasse la fiction…

  • pourquoi tant de « fiel »???
    Un artiste simple ,vrai.

    • Ce n’est pas contre l’artiste que cet article se dresse. C’est contre l’utilisation de thunes publiques (donc les votre et les miennes) pour soutenir des interets « privés ».
      C’était surement un artiste « simple » et « vrai », donc libre à vous de créer une fondation ou de faire un don pour préserver son héritage.

      Sinon, berrichon d’origine, je ne connaissait pas cette oeuvre, mais connaissant l’état de l’économie de mon département de coeur, je trouve que cette demande de subvention est indigne. Je m’en vais de ce pas alerter d’autre berrichons, qui seront ravis de voir de l’argent si bien dépensé.

  • Demandez donc au vatican de payer !!! Ils ont les moyens les cathos MDR

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Il y a des sujets comme l’immigration pour lesquels le politique prend le peuple à témoin en le sondant, en se justifiant, d’autres sur lesquels on décide en catimini. 

Ainsi il en va de la taxe streaming ajoutée discrètement au projet de loi de finances 2024 par un amendement unanime des groupes politiques au Sénat. Une taxe de 1,75 % sur le chiffre d’affaires des plateformes de streaming qui promettent qu’elle ne sera pas répercutée. Prix ou service, le consommateur sera bien perdant quelque part, et Spotify annonçait fin décembre qu... Poursuivre la lecture

La question devient de plus en plus fondamentale, face aux assauts de violence vécus ces derniers mois, ces dernières années, dans notre pays et ailleurs. Des conflits géopolitiques aux émeutes des banlieues, les incompréhensions semblent aller croissant. Le sentiment domine que tous ne parlons plus le même langage, ne partageons plus les mêmes valeurs, n’avons plus les mêmes aptitudes au dialogue. Constat d’autant plus inquiétant que, comme le remarque Philippe Nemo, de plus en plus de pays non-occidentaux (Russie, Chine, Turquie, parmi d’a... Poursuivre la lecture

Mario Vargas Llosa, dont nous avions récemment présenté l’un des derniers ouvrages, et qui a fait régulièrement l’objet de nombreuses chroniques sur Contrepoints depuis quelques années, est aussi le prix Nobel de littérature de 2010.

Les éditions Gallimard ont édité la conférence qu’il a donnée à cette occasion, véritable éloge de la lecture et de tout ce qu’elle recèle à la fois comme trésors, comme potentiel de résistance au conformisme et comme moyen de défendre les libertés.

 

« Ce qui m’est arrivé de plus important... Poursuivre la lecture
Voir plus d'articles