2012, la fin des tabous?

Les évènements qui choquent dans l’actualité belge ont cela de commun de nous amener à réfléchi à la question monétaire.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
imgscan contrepoints 589

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

2012, la fin des tabous?

Publié le 14 janvier 2012
- A +

Les événements qui choquent dans l’actualité belge ont cela de commun de nous amener à réfléchir à la question monétaire.

Par Ludovic Delory

D’abord, des chiffres. Ce sont ceux de ce début d’année, ils nous arrivent bruts et nous interpellent. Dexia octroie des primes allant jusqu’à 45.000 euros à ses cadres méritants. Et là, tout de suite, les journaux et les médias sociaux relaient le cri du cœur de l’homme de la rue et de l’homme politique, unanimement floués : “Mais qu’est-ce que c’est que ces banquiers sans scrupules qui se font sauver de la faillite par les contribuables et puis qui narguent leur monde en poursuivant leur course aux bonus ?”. Scandale ? Certes. Mais la naïveté des sauveurs de l’économie a ceci de touchant qu’elle se répète à une régularité stupéfiante. Souvenez-vous de Fortis…

Le deuxième chiffre de l’année nous est fourni par le CRIOC : trois consommateurs sur dix envisagent de faire appel à un crédit à la consommation pour profiter des soldes d’hiver. Et là, étonnement de l’homme de la rue : “Mais qu’est ce que c’est que ces gens qui, en pleine crise, s’endettent pour acheter le dernier écran plat ?”. Scandale ? “Non, monsieur, je fais ce que je veux avec mon argent”. Sauf que l’argent à crédit n’est pas encore tout à fait le vôtre.

Si ces deux exemples peuvent paraître différents, je vois une réponse qui me paraît assez cohérente pour expliquer pourquoi ces phénomènes peuvent, à titre divers, susciter l’indignation : la création monétaire et l’inflation qui en résulte nous ont fait perdre toute relation à l’avenir. Que disent les économistes ? “L’inflation ne confère (…) aucun bénéfice social général ; plutôt, elle redistribue la richesse en faveur des premiers arrivants et aux dépens des derniers de la course. (…) L’inflation pénalise l’épargne et encourage l’endettement, puisqu’une somme d’argent empruntée sera repayée en euros d’un pouvoir d’achat inférieur à celui reçu au départ. L’incitation est alors à emprunter et payer plus tard plutôt qu’à épargner et prêter.

Qui se trouve au début de la “course” ? Les banquiers. Qui préfère le crédit à l’épargne ? Les acheteurs compulsifs qui empruntent pour des écrans plats ou des vacances au ski. Voilà expliquée la situation ci-dessous. Comprenons-nous : ce ne sont pas des comportements anormaux. L’argent étant moins cher aujourd’hui que demain, tout le monde veut en profiter au plus vite.

À quoi sert encore la monnaie si elle est dévoyée, détournée de son principe premier qui consiste à déterminer la valeur d’échange d’une marchandise ? À l’origine, le dollar ou la livre sterling étaient calculés sur base de fractions d’or. Aujourd’hui, les rotatives tournent, les taux d’intérêt touchent le plancher, les banques centrales ne parviennent plus à juguler le flux de monnaie injecté.

Ce qui paraissait encore lointain il y a quelques mois commence à prendre forme. Les banquiers, d’ordinaire si prudents dans leur communication, ne se cachent plus de se protéger contre une explosion de l’euro. La banque italienne UniCredit a inséré cette nouvelle clause de risque dans son prospectus. Certains tour-opérateurs, de leur côté, se prémunissent auprès des hôteliers grecs d’un retour possible de la drachme. Les clients savent désormais à quoi s’en tenir. 2012 fera sans doute tomber quelques tabous autour de la monnaie.

Sur le web

Voir les commentaires (0)

Laisser un commentaire

Créer un compte

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Les chiffres récemment publiés par Eurostat révèlent que la dette publique des 20 États membres de la zone euro a atteint le niveau record de 88,7 % du PIB, contre 88,2 % au trimestre précédent. Les spéculations selon lesquelles la Banque centrale européenne pourrait bien recommencer à réduire les taux d'intérêt, précisément pour tenter de limiter ces niveaux de dette publique, dans la pire tradition des républiques bananières, sont étroitement liées à ces chiffres. En fin de compte, ce sont les épargnants qui finissent par payer pour la poli... Poursuivre la lecture

Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont signé en septembre 2023 la Charte créant l’Alliance des États du Sahel (AES). Ces trois pays ont annoncé leur retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) le 28 janvier 2024.

Un article de Marc Raffinot, Économie du développement, Université Paris Dauphine – PSL et François Giovalucchi, Conseil Scientifique, Faculté des Sciences Sociales, Université Catholique de Madagascar (UCM).

Le général Tiani, chef de la junte nigérienne, a fait part le 11 février 20... Poursuivre la lecture

2
Sauvegarder cet article

Certaines banques centrales multiplient leurs devises. D’autres remplissent leurs coffres d’or. Ceci justifie probablement la hausse actuelle des cours de l’or. Seule incertitude : les particuliers qui ont de l’or pourront-ils le négocier librement lorsque la crise monétaire qui couve éclatera ?

Article original paru dans Investir Service.

 

Que mettent les banquiers centraux dans leurs coffres ? Pas de liasses de billets, d’argent, de cuivre, de platine, de diamants, de pétrole, de céréales, etc. De l’or. Uniquement... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles