L’euro a fêté ses 10 ans en pleine crise

Vouée dès le début à l’échec, la monnaie européenne a fait longtemps illusion

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
imgscan contrepoints 575

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

L’euro a fêté ses 10 ans en pleine crise

Publié le 13 janvier 2012
- A +

Vouée dès le début à l’échec, la monnaie européenne a fait longtemps illusion.

Un article de l’aleps

L’anniversaire n’a pas été joyeux. Contre le dollar, une monnaie pourtant bien mal gérée, l’euro a atteint sa cote la plus basse depuis plusieurs mois. Contre le franc suisse l’euro a perdu en trois ans quelque 40 %. En dépit des mesures de sauvetage, de plus en plus risquées, l’euro ne résiste pas à la crise des dettes souveraines.

Lors de sa création, la plupart des économistes libéraux avaient marqué leur scepticisme. La zone euro manquait visiblement d’homogénéité avec des pays économiquement solides et des finances publiques saines, et d’autres tout à l’opposé. L’idée même d’une monnaie unique impliquait celle d’un gouvernement économique de l’Europe qui n’intéressait en fait que les hommes politiques, trop désireux de retrouver au niveau européen le pouvoir et les moyens que la mondialisation leur avait fait perdre dans leurs propres pays. Les pères de l’euro se sont pourtant autorisés à aller de l’avant, en pensant que la sagesse et le consensus allaient s’instaurer, et en mettant en place des garde-fous avec les critères de Maastricht et les pactes de stabilité d’Amsterdam et de Lisbonne. Personne ne les a respectés, et surtout pas les Français.

Pendant plusieurs années, l’euro a été considéré comme une « monnaie forte » au point que l’on a reproché à Jean Claude Trichet de n’être pas aussi laxiste qu’Alan Greenspan puis Ben Bernanke, et de pénaliser les exportations européennes (le succès de l’Allemagne prouvant le contraire). Les choses se sont gâtées avec l’affaire des dettes souveraines, bien antérieure à la crise financière de 2008, mais aggravée par les stupides politiques de relance budgétaire qui n’ont conduit qu’au chômage massif. Aujourd’hui l’avenir est très compromis pour l’euro, qui doit sa survie au calendrier électoral : pas d’accident avant les élections françaises, au risque de compromettre les chances de Nicolas Sarkozy, chantre de l’euro et de la gouvernance européenne. Grâce à quoi l’euro va vivre son dernier printemps. Joyeux anniversaire !

—-
Sur le web

 

 

Voir les commentaires (2)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (2)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
Après un contentieux de sept ans avec Bruxelles, la Pologne prend les commandes du Conseil de l’UE sous de bons auspices

 La Pologne est aujourd’hui un pays phare de l’Europe. Trente-cinq ans après la chute du communisme, elle semble prendre sa revanche. Ni Berlin, ni Bruxelles, ni même Moscou ne lui font peur. Elle est parvenue à retrouver une voix libre et autonome. N’était son rôle majeur aux frontières du vieux continent depuis le début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, sa bonne santé économique s’ajoute en effet à ses atouts aux... Poursuivre la lecture

L’élection de Prabowo Subianto en Indonésie survient à un moment crucial pour l’Union européenne (UE). Alors que les tensions géopolitiques s’intensifient et que le protectionnisme gagne du terrain dans les grandes économies comme la Chine et les États-Unis, l’UE est en quête de nouvelles alliances. Dans ce contexte, renforcer les liens avec le Sud global, et en particulier avec les pays d’Asie du Sud-Est, devient une nécessité stratégique. Certains pays européens l'ont bien compris, adaptant leurs politiques économiques pour promouvoir une s... Poursuivre la lecture

L’Union européenne, c’est vraiment une réussite : non seulement elle nous permet de faire l’expérience sur le sol européen d’une guerre essentiellement paisible, mais en plus, elle nous garantit une économie en croissance maîtrisée, bien à l’abri des tonitruantes innovations qui menacent régulièrement les citoyens européens de leurs bienfaits un peu trop positifs.

Ouf ! Sans les subtils efforts du commissaire Breton et de toute la Commission européenne derrière lui, les citoyens européens auraient été confrontés à l’arrivée de l’iPhone... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles