La révolution Weibo à Pékin

Grâce à Weibo, les Chinois ont pris la parole. Ils ne la rendront pas au Parti

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
imgscan contrepoints 462

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La révolution Weibo à Pékin

Publié le 12 décembre 2011
- A +

Grâce à Weibo, les Chinois ont pris la parole. Ils ne la rendront pas au Parti.

Par Guy Sorman

Sina Weibo est un site de microblogging très populaire en Chine.

À Pékin, cette fois-ci, tout m’étonne: plus rien n’arrête la liberté de parole depuis que 300 millions de micro bloggers s’expriment sur leur téléphone portable. Le Parti communiste s’acharne à bloquer internet mais weibo, micro blog de 140 caractères, a supplanté internet: techniquement impossible de censurer weibo sauf à mettre en panne tous les smartphones de Chine.

Comme mon avion n’a pu atterrir à Pékin mais s’est posé en Mongolie intérieure, le commandant de bord d’Air China incrimine le brouillard. Émeute chez les passagers, tous chinois, qui dénoncent le mensonge: par weibo, ils avaient appris que la pollution industrielle et pas le brouillard avait rendu Pékin inaccessible.

À l’Université du Peuple à Pékin, je prononce une conférence prudente sur Benjamin Constant et le libéralisme français: il m’est arrivé naguère en ces lieux que l’on me coupe le micro. Là ce fut l’inverse: les étudiants me trouvent trop timide et me demandent comment passer à la démocratie libérale, sans attendre? À l’Institut français, salle comble, j’ évoque la crise de l’occident : mon interlocuteur, le philosophe Liu Junnin s’en moque , il veut l’occidentalisation de la Chine maintenant c’est à dire la démocratie.

Les Chinois ont pris la parole: ils ne la rendront pas au Parti. Après la révolution de jasmin dans le monde arabe, la révolution des pivoines?

Des facteurs économiques objectifs: une inflation réelle de 20% (source Mao Yushi), la baisse des prix de l’immobilier pour la troisième année consécutive alors que les classes moyennes y ont investi toute leur épargne, une croissance de 8% au lieu de 10, ce qui ne permet plus d’absorber l’exode rural. À quoi s’ajoutent des facteurs permanents: la corruption des officiels, les mensonges du gouvernement (en particulier sur les accidents des trains rapides et les effondrements des mines de charbon), les violences policières, les comportements ostentatoires des enfants des dirigeants du Parti. Ces dirigeants prudents installent leur famille aux États-Unis: on ne sait jamais! Car dorénavant, tous ces faits sont maintenant précisés sur weibo.

—-
Une version extensive de ce texte sera publiée dans L’Hebdo du 22 décembre.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Au vu de son contenu, cette déclaration cojointe entre les États-Unis et l’Europe suscite des réactions, malheureusement pas de la part des centaines de millions d’Européens que madame von der Leyen est supposée « représenter », mais au moins au sein même de l’U.E.

D’abord, il est notable que cette déclaration n’est disponible qu’en anglais, pas en allemand ni en français, ni en aucune des autres langues officielles de l’Union européenne. Ceci est un signe évident de l’ascendant des États-Unis sur l’Europe.

Mais plus grave que l... Poursuivre la lecture

Xi Jinping
1
Sauvegarder cet article

Le défi de la Chine

La célèbre phrase de Deng Xiaoping (1904-1997) symbolise à elle seule le virage socioéconomique opéré par les dirigeants de l’Empire du Milieu au tournant des années 1978-1980 :

Peu importe que le chat soit noir ou blanc, pourvu qu’il attrape les souris.

Autrement dit, sur le plan de l’organisation productive génératrice d’aménités pour la population, ce qui importe c’est l’efficacité, pas les arcanes idéologiques.

La croissance économique connue par la Chine depuis reste un mystère pour les « économistes »… occidentaux. ... Poursuivre la lecture

Par Emmanuel Véron.

 

Il y a dix ans, le 14 mars 2013, Xi Jinping accédait à la présidence de la République populaire de Chine, en étant élu par les quelque 3000 membres de l’Assemblée nationale populaire. Il y a cinq ans, le 17 mars 2018, il était reconduit à ce poste, peu après avoir fait adopter un amendement supprimant toute limitation à son nombre de mandats. Il a en obtenu un troisième lors des « deux Assemblées » (Assemblée nationale populaire et Conférence consultative du peuple chinois) qui viennent de s’ouvrir ce ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles