Pourquoi le libéralisme est-il aussi impopulaire ?

Il faut remonter très loin dans le temps pour trouver une telle hostilité au libéralisme.

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Pourquoi le libéralisme est-il aussi impopulaire ?

Publié le 28 novembre 2011
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La lecture et l’écoute du moindre média, la capture d’une quelconque conversation, les commentaires du G20 de Cannes, tout ici et maintenant nous permet de constater qu’il faut remonter très loin sans doute pour trouver une telle hostilité au libéralisme.

Par Serge Schweitzer

Hommes politiques de tous bords, intellectuels, acteurs, chanteurs, ecclésiastiques, tous et chacun se croient obligés d’imputer au libéralisme tous les maux de la terre. La seule chose qui réunit en un même ensemble Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, les altermondialistes et les partisans du statu quo, les partisans de l’État, les conservateurs et les progressistes est d’attribuer au libéralisme la crise, son cortège de misères, mais aussi encore la percée de la drogue, le supposé dérèglement des mœurs, le tout résumé par l’interjection : « Tout fout le camp ».

Les réflexions qui suivent s’attacheront à résoudre ce puissant paradoxe : comment se fait-il que le système qui nous a affranchi sur le plan politique des interdits multiples empêchant d’exprimer une pensée libre puisse être vilipendé avec autant de constance ? Mais le libéralisme politique est relativement bien traité par rapport au libéralisme économique dont l’acceptation des propositions principales a provoqué la révolution industrielle qui a permis, pour la première fois, de lutter victorieusement contre la rareté. Ce sont dans les seuls pays qui ont adopté les institutions du capitalisme que pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, les richesses ont crû beaucoup plus rapidement que la population, permettant ainsi de nourrir de mieux en mieux un nombre croissant d’individus.

Faut-il rappeler que le progrès technique a été une conséquence et non une cause de la révolution industrielle dont l’origine se trouve tout entière dans la percée de la liberté ? Nous sommes alors confrontés à ce puissant paradoxe évoqué à l’instant : ce sont les deux faces d’une même doctrine, le libéralisme, qui ont affranchi et libéré l’homme d’une part de carcans idéologiques et, d’autre part, de l’idée d’une fatalité de la pauvreté. Or, cette doctrine de la liberté et de la méfiance envers tous les pouvoirs, et en particulier l’État, est non point attaquée, ce qui serait un débat bien admissible, mais déformée et diffamée. Il nous apparaît quatre raisons qui font de cette doctrine l’éternelle mal-aimée du marché des idées.

D’abord, elle heurte la morale commune médiane de la plupart des individus. En effet, le stimulant du libéralisme économique est la poursuite de l’intérêt personnel, de la réalisation de ses desseins, de l’esprit de lucre. C’est parce que chacun recherche à maximiser ses propres intérêts que tous s’en trouvent enrichis. Or, en économie de marché, pour optimiser son gain, la seule solution consiste à servir le mieux possible les autres qui sont autant de clients potentiels, des dons et des efforts déployés.

On le comprend aisément pour le boulanger et le boucher, mais n’oublions pas aussi le client de son propre travail, c’est-à-dire le patron qui achète vos qualités sur le marché du travail. Un système adossé sur l’épanouissement de l’intérêt personnel n’aura jamais les faveurs de ceux qui imaginent un monde rêvé dans la fraternité où nous travaillons pour le bonheur et la gloire de quelque entité abstraite.

La deuxième raison de l’impopularité du libéralisme est qu’il est difficile à un esprit qui s’arrête à la surface des choses d’accepter l’idée selon laquelle l’ordre spontané est supérieur à un ordre idéal imaginé par quelques esprits soit disant supérieurs. Cela heurte d’imaginer que l’harmonie puisse régner grâce à la coordination des institutions, dont le marché, sans qu’aucune autorité centrale n’intervienne.

La troisième raison est que les effets à court terme de certaines des préconisations du libéralisme peuvent être dommageables pour certains alors qu’à long terme, elles seront bénéfiques pour tous.

Par exemple : plus le progrès technique s’accélère et plus il supprime des emplois dans le mode ancien de consommer. Avant que le téléphone cellulaire ne crée des emplois, des emplois dans le téléphone filaire furent supprimés. Avant que des emplois n’apparaissent dans le pétrole, ceux dans le charbon ont disparu. Un autre exemple : des exportateurs de Chine vont nous offrir des sous-vêtements pour bien moins cher que les producteurs locaux. En retour, au bout de quelques années, ces pays enrichis sont des eldorados pour nos constructeurs d’avions et de téléphones portables. Mais ceux qui avaient leur emploi dans le textile dans le Nord ou les Vosges ne voient pas les choses de la même façon.

Et puis enfin et peut-être surtout, le libéralisme est détesté par la totalité de la classe politique et la presque totalité des intellectuels. La chose est aisée à comprendre. Le libéralisme préconise un État réduit à sa taille minimale. Voilà qui ne comble guère tous ceux qui, pour obtenir des voix, promettent des extensions et interventions accrues de l’État. Quant aux intellectuels, croyez-vous qu’ils sont en sympathie avec des préconisations selon lesquelles le prince ayant peu à faire, n’aurait besoin ni d’experts ni de conseillers ? Dire aux intellectuels : « Votre métier est dans les bibliothèques », c’est dire adieu aux missions, prébendes, médiatisations, gloire et pouvoir. Que préfère-t-on si l’on est B.H.L. ? Enseigner dans un lycée de province, – ce qui serait normal puisqu’il est agrégé de philosophie -, ou parader à côté du chef de l’État ?

La coalition des moralisateurs, des ignorants, des victimes à court terme et de ceux qui ne seraient rien si le libéralisme était appliqué, explique évidemment les raisons pour lesquelles hier, aujourd’hui et demain le libéralisme ne sera jamais accepté, dans le meilleur des cas que par la raison et dans bien peu de cas par l’enthousiasme du cœur.

 

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  • Belle analyse de ce qui pousse à l’anti-libéralisme!

  • Un enfant de 5 ans comprendrait votre analyse, basée sur des faits, mais après avoir été formaté dans l’EN et par les médias, l’adulte qu’il devient ne peut que suivre la meute socialiste, de l’extrême gauche à l’extrême droite…pour profiter ou essayer de profiter de la bienveillance politicienne.
    Voir un article de contrepoints ces jours ci, les discussions économiques actuelles en France ont lieu entre les keynésiens et les marxistes. Exit les libéraux. F. Hayek disait dans un de ces derniers entretiens, que la France deviendra libérale quand tous les pays du monde le seront devenus !!!
    Quelle souffrance les français sont-ils près à supporter ! F. Bastiat disait que seul le temps permet au gens de comprendre… j’espère que ce temps arrivera le plus vite possible, n’est-ce-pas !

  • Bref, si les gens sont contre le libéralisme c’est parce qu’ils sont idiots.

    • ou ignorants (comme tous ceux qui ont le cerveau lavé par l’EdNat), ou totalitaires (comme les socialistes), ou butés (comme la gauche révolutionnaire), ou obscurantistes (comme les écologistes), ou imbus de leur personnes (comme les bureaucrates), ou manipulateurs (comme les politiciens) ou une combinaison de chaque.

      Mais effectivement, la plupart des ceux qui sont contre le libéralisme sont des idiots (comme Hueb).

    • Je pense aussi qu’il est tout simplement plus facile d’être contre le libéralisme parce que de prime abord et pris sous un certain (mauvais) angle, il parait individualiste.
      Et le discours: « il faut aider les plus faibles », « il faut que les plus pauvres aient de quoi vivre » est un discours populiste et démagogique dont les français raffolent et qui appelle (selon la majorité) à plus d’intervention étatique.

      Certes, on constate la tragédie à laquelle cela conduit, mais intellectuellement c’est tellement plus simple blâmer le grand méchant capital et de prôner « l’amour, les bisous et plein de calins pour tous » , qu’il ne faut pas chercher bien loin pourquoi le libéralisme n’est pas aimé en France.

      Ah, et aussi et surtout parce que les français ne savent absolument pas ce qu’est le libéralisme. Ils savent seulement ce que les média veulent bien leur en dire (c’est à dire n’importe quoi)

  • Il me semble qu’en France nous avons une autre malédiction : l’héritage du gaullisme et du marxisme. Les marxistes sont classés progressistes et à gauche, et les gaullistes réacs et à droite.
    Or les deux tendances sont pareillement étatistes.
    Donc il n’y a eu jamais d’alternance véritable. Et du fait qu’on a classé le gaullisme (et ses avatars UMP) à droite, on a classé le libéralisme à l’extrême-droite. Juste avant le FN.
    D’où les hurlements à l’« ultralibéralisme » dès qu’on touche aux monopoles et privilèges d’Etat.

  • L’héritage du gaullisme et du jacobinisme : l’Etat centralisateur.

    Les Girondins n’auraient pas été massacrés, peut-être eut-il une autre destinée..

    • L’Histoire de France étant enseignée par des ignares jacobins, il est vrai qu’on peut se pencher avec nostalgie sur la pantalonnade de Pacy-sur-Eure du 13 juillet 1793 qui vit la déroute des Girondins dont la devise « vaincre ou mourir » fut prononcée « vaincre ou courir ».Ceci dit,les dits Girondins n’étaient fédéralistes que pour contredire l’extrême gauche sans-culotte qui se basait sur les sections parisiennes pour asseoir un pouvoir qui ne visait que le Pouvoir et ses prébendes. Quant au Général, rappel historique:il fut viré en 1969 à l’occasion d’un référendum qui proposait de régionaliser la France

  • Le beau mot de libéralisme sert à cacher de belles combines : les 11 000 à 60 000 milliards des paradis fiscaux qui échappent à toutes règles, les monopoles de faits qui n’ont pas de concurrence parce qu’ils organisent leur monopole: la Fed (qui appartient à 4 banques privées, privilège monétaire invraisemblable, , Microsoft, Monsanto, sociétés pétrolières qui s’entendent depuis leurs débuts.
    Autre aspect non libéral de nos économies : les ententes sur l’obsolescence programmée des produits ,dont le premier cas remonte aux ampoules électriques en 1924 .Sans règles strictes et un fort contre pouvoir des consommateurs on met n’importe quoi sur le marché, certains ne veulent pas qu’on mette la composition exacte des produits sur les emballages (OGM ou huile palme ,deux saloperies qu’ils veulent cacher) Désolé, rien ne fonctionne à l’aveugle tout est rapport de force tout et beaucoup plus compliqué que vos théories simplistes qui datent du début du 20ème siècle: un marché oui, libre économie oui mais sans tricheurs ,sans black pool, sans shadow banking , monopole ,entente, paradis fiscaux, etc convenez que ça fait beaucoup de parasites sur la ligne du libéralisme. Il faut vite un Sherman act et un Glass Steagall act
    http://minuit-1.blogspot.com/2011/02/videos-olivier-delamarche-sur-bfm.html

  • Oui il y a des pillards, ils mettent leur argent dans les paradis fiscaux ! ce n’est pas de l’économie , c’est du piratage pur ! si vous défendez les paradis dites le haut et fort ! soyez en fiers . ça n’a rien à voir avec une quelconque idée libérale . Mais leurs jours sont comptés ,un consensus grandit (sans vous) pour mettre fin à ces aberrations économiques : Merkel a proposé en 2008 de supprimer les licences des banques trafiquantes ,et vos lobbyistes l’ont suppliée à genoux la nuit même de ne rien faire, de laisser faire contre des promesses de bonne conduite .A la prochaine alerte ça sera la fin des paradis et on verra au grand jour leurs grandes cachoteries .L’ère des rentiers fainéants sans risques touche à sa fin .Vive les créateurs de produits, les innovateurs ,non aux purs rentiers qui veulent la précarité pour les autres et pas pour eux..

    • Un rentier fainéant sans risque, ça porte un autre nom : retraité de la fonction publique. Serais-tu un libéral qui s’ignore ? 😀

    • Oui, vive l’enfer fiscal et les prisonniers fiscaux !!
      C’est connu, personne n’a envie de vivre au paradis et les gens s’évadent même s’ils sont libres…
      Un rentier fainéant, c’est un chômeur ?

      « Oui il y a des pillards, ils mettent leur argent dans les paradis fiscaux !  »
      Vous auriez dit, ils mettent NOTRE argent… mais le leur… ils n’ont donc pas le droit d’en faire ce qu’ils veulent ?

      Faites du fric, l’ami, et après faites-en ce que vous voulez…
      Et si le fric ne vous intéresse pas, qu’est-ce que ça peut vous foutre que d’autres en fasse et qu’ils veulent le garder pour eux ?

      • Bravo bien envoyé !!
        amicalement,
        un fan de l’ile Maurice, qui aurait bien besoin d’une centaine de millier de gens comme vous…

    • J’aime le programme de Glass Steagall Act… Vraiment ! En dehors du fait que je défend les paradis, qu’ils soient d’une forme ou d’une autre, même les paradis marxistes. Tant qu’on ne me les impose pas…

      Mais si on supprime tous les « purs rentiers qui veulent la précarité pour les autres et pas pour eux », on va devoir sérieusement renouveller le personnel politique et une bonne partie de la fonction publique…

    • Oui je défend les paradis fiscaux contre les enfers fiscaux dans lesquels nous vivons. le simple fait que la grande masse des gens ne réagisse pas à cette spoliation permanente est révélateur de la décrépitude intellectuelle dans laquelle ils sont tombés.

    • Quand on en est à fustiger ceux qui fuient l’enfer à l’instar des russes dans les années 70 c’est que ça sent le sapin.

      JAMAIS on ne pourra empêcher les gens d’êtres libre, l’URSS n’a pas pu politiquement, la France qui n’a pas réussi en 25 ans à signer un seul budget positif n’y réussira pas non plus économiquement.

      Vous avez jeté la liberté, vous avez de fait perdu l’égalité et la fraternité meurt dans les derniers brasiers de l’autodafé des poèmes de Paul Éluard.

      Il n’y a plus que des injures sur les murs ou étaient écrit le mot liberté.

  • Le libéral est au XXI° ce que le Juif a été au XIX° : le bouc émissaire des socialistes de tous acabits.

  • « Et oui. l’EdNat socialo marxiste engendre chaque année une belle fournée de pillards.  »
    —————–
    Pour une fois, il faut reconnaître que l’Edulcoration Nationale n’est pas 100% responsable dans la création d’idiots utiles comme « Glass Steagall act ». Quand on voit les stupidité qu’il répète comme un perroquet, sur l’obsolescence programmée, sur les OGM, sur l’huile de palme… on détecte sans peine la patte d’un autre fossoyeur de la raison, de la logique et de la décence : nos merdias.

  • je pense aussi que beaucoup de gens ont simplement peur d’être libre, on dit bien « livré à soit même » comme quoi c’est déjà péjoratif…
    la plupart des gens sont juste des grands tanguy !!

    ensuite vous dîtes que en ce moment tout le monde accuse le libéralisme de la crise, moi je dirais plutôt qu’ils accusent le système actuel comme responsable mais le système actuel est encore loin de ressembler au vrai libéralisme !!
    et le système actuel est aussi selon moi responsable de la crise, ce copinage entre grand entreprises, états, etc…
    ce système hybride est peut être même pire que tout car ils nous baigne dans une illusion de liberté et de démocratie qui n’existe pas…

  • avant de classer le libéralisme comme impopulaire, il faudrait peut être que les gens sachent ce qu’est réellement le libéralisme non???

    • Pour reprendre un aphorisme bien connu : le libéralisme, c’est nul, tellement nul que je ne veux même pas savoir ce que c’est !

  • Dénonçons le paradis fiscal le plus scandaleux qui soit : la France !
    paradis fiscal des fonctionnaires et surtout des hauts fonctionnaires qui peuvent allègrement cumuler des retraites d’élus, de fonctionnaires avec réversion totale, calculée sur les 6 derniers mois, etc …
    Voilà le véritable paradis fiscal

  • parce que c’est de la merde ! le Darwinisme, la loi de la jungle, la loi de celui qui tape le plus fort, ah non pas la, la le libéral est content de trouver des flics pour protéger ses forfaits légaux votre libéralisme n’existe que dans vos rêves !

    • Il est triste de constaté, que des gens de vôtre talent, ne voyage pas dans leurs « petit paradis du prolétaire » voire comment les petits pères des peuples régissent leurs miséreux citoyens… tss..tsss..tsss

    • Que de sottises…
      Un des principes de base du libéralisme est ce qu’il est convenu d’appeler le « principe de non-agression ». En gros, pour qu’il soit possible d’avoir une société libre (et donc efficace, ça se démontre), je peux faire ce que je veux tant que ça n’agresse personne. Je peux décider ce que je veux (et les autres tout autant) tant que cela se fait sans coercition.
      Aujourd’hui dans votre truc qui est « le dernier rempart contre la loi de la jungle », celui qui a plus de votes, plus d’écho médiatique peut imposer ses vues à tous. Au nom du bien commun, bien sûr… Mais tout de même, ça ressemble beaucoup plus à la loi du plus fort que le libéralisme, non ?
      D’autant que les libéraux « non extrémistes » reconnaissent une utilité à l’Etat, et le restreignent juste aux tâches qui sont de son ressort seul: Police (empêcher justement la spoliation par le plus fort), Justice (régler les différents entre parties prenantes de contrats en tout genre), Défense (empêcher le pays voisin, non libéral pour l’instant, de vouloir s’emparer de la richesse que nous aurions crée par la libre entreprise). Les plus « étatistes » rajouteront Gestion de la Monnaie. Mais d’aucun suivant Hayek diront que c’est trop de pouvoir et de toutes façons moins efficace que du « free banking ».

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