Une brève de l’aleps
C’est une double page bien présentée qu’a proposé Le Monde le 18 novembre pour illustrer les divergences en matière d’impôts, de taxes et de cotisations. À l’heure où il n’est question que de convergence entre France et Allemagne, certains chiffres permettent de mesurer tout le chemin à parcourir par les Français pour s’aligner sur leurs voisins, car l’inverse est hors de question. Il est bon d’en rappeler quelques-uns :
- les dépenses publiques : 47,9 % du PIB contre 56,6 % ;
- la dette publique (« au sens de Maastricht ») : 80,1 contre 87,6 % ;
- la sécurité sociale : 30 % du total des prélèvements contre 52 % ;
- impôt sur le capital 18 % contre 23 % du total des prélèvements.
Cependant, ces chiffres ne nous disent pas l’essentiel. Ils sont en effet le sous-produit de divergences institutionnelles plus profondes, et ils ne concernent que les finances publiques. Les causes ultimes de la (moins mauvaise) santé allemande sont les suivantes :
– il n’y a pas de sécurité sociale centralisée, mais de multiples caisses ; les assurances privées sont présentes sur le marché (Le Monde déplore ce système à double vitesse) ;
– il n’y a pas d’impôt sur la fortune, ni de taxe d’habitation, et le bouclier fiscal est constitutionnalisé ;
– la flexibilité du marché du travail a été restaurée par les lois Hartz voulues par le chancelier socialiste Gerhard Schroëder ;
– un grand nombre de « services publics » ont été privatisés : poste, rail, culture, énergie, etc. ;
– les syndicats sont participatifs et non pas politisés ;
– le contrôle du Parlement sur l’exécutif est réel.
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