Le gâteau aux brouzoufs

Comment corriger la répartition profondément inégale du gâteau ? Le Maître du Monde vous répond

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Le gâteau aux brouzoufs

Publié le 13 août 2011
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L’humour du samedi est une nouvelle rubrique de Contrepoints. Vous y trouverez des articles amusants, décapants même parfois, mais aussi, nous l’espérons, propices à la réflexion. Parmi nos meilleurs bretteurs délirants, voici le Maître du Monde, un as de la satire et de l’humour décalé.

 

À Brouzoufland, on nous le dit, on nous le répète, on nous le chante sur tous les tons : 10% de la population possède 90% des richesses

Et une petite variante sur le même thème est : 2 milliards de Brouzouflandiens vivent avec moins de 2 brouzoufs par jour, alors que les 10 Brouzouflandiens les plus riches cumulent une fortune personnelle de plusieurs centaines de milliards de brouzoufs.

(tout ça est une fiction et se déroule bien entendu dans le monde imaginaire de Brouzoufland. Je précise ceci afin d’éviter d’éventuelles polémiques inutiles).

Cette problématique se nomme « la répartition profondément inégale du gâteau ».

 

Cette problématique ne laisse personne indifférent à Brouzoufland. Citons même deux de ces révoltés du gâteau : Agir ici à Brouzoufland et ATTAC%BROUZOUF (qu’il n’est plus nécessaire de présenter).

L’emblême du mal, l’ennemi public numéro 1 du partage du gâteau, s’appelle Bill Barrière. Sa fortune personnelle est évaluée à 50 milliards de brouzoufs par le magasine Fourbes. Pour sûr, Bill Barrière veut tout le gâteau pour lui tout seul, et le dévore sans aucune retenue. J’en veux pour preuve la terrible photo ci-dessous :

Si on redistribuait ces 50 milliards, on pourrait alimenter X millions de pauvres pendant 1 an.

De plus, cette inégalité de répartition du gâteau est très orientée nord-sud, nous sommes donc face à un néo-colonialisme évident, car les fameux deux milliards de personnes qui vivent avec moins de deux brouzoufs par jour se trouvent principalement localisés dans d’anciennes colonies (de vacances, merci maman, merci pap… oups… excusez moi).

Et voilà me direz-vous. Le procès est sans appel.

Passons à présent à notre feuilleton de l’été : LOST.

 


« Lost »

Cinq personnes s’échouent sur une île déserte. Les quatres premières personnes ne foutent pas grand chose, elles vivotent, chassent un peu, cueillent des fruits, se construisent une petite cabane. Ca leur suffit.

La cinquième personne, elle, n’arrête pas de travailler (un stakanoviste). Elle se construit une grande cabane. Elle trouve des cailloux remplis de minerai de fer, elle les chauffe, en extrait le fer. Elle construit un enclos pour capturer des chèvres sauvages. etc…

Après 4 mois ils sont secourus par un bateau qui passait par là. Le capitaine, posant le pied sur l’île, et voyant le tableau, s’écrie : « Mais, mais un seul des 5 naufragés possède presque toutes les richesses!!! »

What a bad person!


Bill Kill

C’est incroyable chers auditeurs, mais j’ai Bill Barrière en personne au bout du fil en direct de ZétaZuni (la capitale de Brouzoufland), et il veut s’exprimer à l’antenne.

Allo? Bill?

Yeah, c’est moi.

Vas-y, tous les auditeurs de radio-brouzouf t’écoutent, Bill!

Je voulais juste dire que premièrement si un impôt ou une taxe quelconque était capable de résoudre la misère dans le monde, ça se saurait, depuis le temps que les impôts existent.

Très bien vu Bill!

Deuxièmement, j’ai payé l’impôt. Ma société « MacroHard » est enregistrée à ZétaZuni. Mes 50 milliards de brouzoufs de fortune personnelle sont donc un résultat après impôt. L’État s’est déjà grassement servi. Et si il redistribue mal, attaquez-vous à lui, pas à moi.

Quelle réthorique, Bill!

Troisièmement, même si on me prenait de force mes 50 milliards pour les redistribuer aux 2 milliards de pauvres, ça ne ferait jamais que 25 brouzoufs par pauvre, en faisant l’hypothèse (absurde) que le coût de redistribution soit nul.

Méga exact, Bill! Si il fallait effectivement redistribuer ces 50 milliards a des pauvres éparpillés sur des milliers de kilomètres, et n’ayant pas de compte en banque, une grande partie de la somme serait absorbée en frais.

Quatrièmement, si on me prenait mes 50 milliards pour les redistribuer, dites moi qui, après un tel acte, oserait encore entreprendre quelque chose? Quel entrepreneur se risquerait à investir son argent pour monter une société, créer des emplois et de la richesse, sachant que tout lui sera confisqué? Cette redistribution ne serait qu’un « one shot » sans lendemain.

Finement observé, Bill!

Cinquièmement, il n’y a pas de gâteau pré-existant à redistribuer! Le gâteau il faut le créer, et ce gâteau appartient légitimement à son créateur. J’ai créé mes logiciels, je ne les ai volé à personne, je n’ai lésé personne dans ma démarche.

La vérité sort de ta bouche, Bill!

Sixièmement, si j’ai accumulé 50 milliards de fortune personnelle, c’est uniquement parce que j’ai vendu mes logiciels à des centaines de millions de gens.

Tu m’enlèves les mots de la bouche, Bill!

Septièmement, c’est quoi cette histoire de néo-colonialisme? Je n’ai certainement pas pillé les richesses d’Afrique ni d’Inde en produisant quelque chose de complètement immatériel : des logiciels.

C’est du Mozart, Bill!

Huitièmement, si tu veux tout savoir, ma fortune personnelle je vais la redistribuer aux pauvres. Mais tu crois que les gauchistes vont arrêter de me critiquer suite à cela? Que nenni! Il n’y a qu’à lire cet article trouvé sur le site CADTM, (Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers-Monde). Si je garde mon pognon, je suis une merde, et si je le donne, je suis une merde.

Oui Bill, tu n’es qu’une merd… heu, non Bill, tu es génial Bill. Merci Bill.

Voilà, c’était Bill.

 


Conclusions:

10% de la polulation s’accapare 90% de la connerie humaine. Cette répartition est injuste et inéquitable.

Camarades crétins, réveillez-vous, les gauchistes vous spolient.

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  • Bill oublie de préciser que si toute sa richesse est équitablement redistribuée à tous les pauvres, tous les pauvres entre eux ne seraient comparativement pas moins pauvre (et encore faudrait-il déterminer ce qu’est un pauvre). Cela ne ferait pas moins de pauvres, mais un riche en moins…

  • Les commentaires sont fermés.

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