Ouf, la traque des vrais criminels bat son plein !

Les actions de police et de gendarmerie n’obéissent pas toujours à la règle d’efficacité…

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Ouf, la traque des vrais criminels bat son plein !

Publié le 29 mai 2011
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Ouf, la traque des vrais criminels bat son plein !

Il est de tradition, en France et le dimanche matin, au moment de grignoter un croissant ou deux, de lire la presse nationale. Ce n’est pas bien. Outre le niveau abyssal de cette dernière, se livrer à cet exercice coupable (généralement devant tout le monde, sans se cacher) pollue l’esprit et empêche la plupart du temps de voir au-delà de l’écume des jours. Et c’est très mauvais pour le cœur !

Rien qu’en regardant les gros titres puis les faits divers, on en conclut que cette société part en sucette grave, que les barbares sont à nos portes, qu’on se larde de coups de couteau pour un oui ou pour un non, que certains se font justice eux-mêmes, bref, que les déchaînements de violence se font de plus en plus nombreux, alors que les forces de l’ordre se font tous les jours plus passives, et que les criminelsprésumés innocents sont relâchés, avec un petit bisou républicain pour faire bonne mesure.

Eh bien, si on s’en tenait à une lecture superficielle de cette presse, on en conclurait bêtement que ce pays est foutu. Et là, je dis stop.

Tout d’abord, ce n’est pas le genre de la maison de faire du mauvais esprit, de déverser du fiel sur les nobles institutions républicaines, démocratiques, festives et savamment dosées que nos élites, probes et la tête haute, s’emploient à faire perdurer contre vents et marées dans cette magnifique contrée du Bisou Qui Cogne.

D’autre part, il semble acquis que la presse, par nature même, mettra bien en exergue les faits les plus saillants, les ratages les plus navrants et les scoops les plus crados, mais ne reportera pas les cas les plus triviaux où les méchants sont appréhendés, les gentils sont sauvés et la justice fait son travail de façon parfaite.

Soit.

Il n’en reste pas moins qu’en omettant de mentionner les cas où la police et la gendarmerie, le bras armé de la Justice, agissent de façon appropriée, dosée, calculée et réfléchie, on en vient à croire que nos braves représentants de l’ordre n’agissent plus guère dans le cadre des missions difficiles et ne servent que de décor sur les aires d’autoroutes.

Par exemple, comment continuer à croire que rien ne sera tenté, qu’aucune police ne sera envoyée dans une cité où le trafic de drogue, les viols en tournantes, les vols et le rackets sont monnaie courante alors que nous tous, citoyens, pouvons être assurés de leur présence pour le moindre harcèlement moral ?

Après tout, pour un tel harcèlement (bien plus grave que des viols, du trafic de drogue ou du racket, comme on s’en rappellera judicieusement), on n’hésite pas à mobiliser 45 policiers de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) pour aller choper quelques papiers et perquisitionner les locaux de France 24.

Et c’est normal, après tout : les autochtones de ces locaux — dont certains sont de dangereux journalistes — sont, on le sait, loin d’être faciles et calmes et bien souvent, la police se retrouve dans de véritables guet-apens dont on devra les extraire à coup de GIGN.

Mais cette nouvelle a ceci de rassurant pour vous, citoyen, que, la prochaine fois que vous vous sentez vaguement harcelé au travail (un rapport à rendre un peu trop tôt, quelques éléments qui montrent qu’on vous bloque dans votre promotion, que sais-je), vous pourrez compter sur un bataillon de gendarmes pour venir tirer ça au clair. Et là, le harceleur aura intérêt à bien se tenir.

Et si l’on fait intervenir la police ou la gendarmerie pour mater les harceleurs, pas de raison de s’arrêter en si bon chemin : chopons un triplet d’informaticiens qui ont le vice abominable de mettre à disposition des internautes les liens sur des lieux de téléchargement d’applications ou de matériel multimédia, et — toute honte bue — d’en profiter avec de la publicité fort rémunératrice…

Là encore, se focaliser sur les petites frappes des quartiers chauds, sur les dealers, sur les multirécidivistes du racket, du vol à l’arrachée, ou sur les trafiquants de drogue ou de voitures volées, c’est oublier que notre pays pullule bien avant tout ça de dangereux contrefacteurs de logiciels, de films, de musiques et de livres électroniques ! Combien de familles déchirées, combien de jeunes fauchés par ces criminels sans scrupules ? Combien de milliards l’économie française perd-elle par ces dealers de produits numériques frelatés ?

Oui, la police a bien raison de s’occuper d’abord de ces vils techniciens de la copie illégale !
Mamies Dangereuses

Et surtout, si on chope les harceleurs moraux et les contrefacteurs numériques sans lésiner sur les moyens, n’oublions pas les gangs de grands-mères et autres groupes de vieux prêts à toutes les bassesses pour passer un après-midi loin de Derrick !

Il semble en effet inconcevable de n’envoyer qu’un ou deux inspecteurs pour relever une infraction ou un crime en plein milieu de la faune sans pitié d’une maison de retraite ou d’une association de loto dominical ; là encore, on a trop souvent vu l’affaire tourner à un carnage : les vieux, rappelons-le, n’ont absolument rien à perdre et n’hésitent généralement pas à faire immédiatement parler la poudre. Il n’est pas rare de lire les pires tortures que ces derniers feront subir aux prisonniers des forces de l’ordre qui n’auraient pas eu la présence d’esprit de venir en nombre suffisant et auraient dû se retirer lors d’un bingo dramatiquement agité.

Comme on peut le voir, à la réflexion, le crime est bel et bien poursuivi en France.

Il ne faut pas s’arrêter aux gros titres, il faut comprendre que, chaque jour, la juste dose de police et de gendarmerie sont employés pour choper le malfrat, que les parasites, les cancrelats, les vrais criminels sont pourchassés sans arrêt, traqués sans relâche et tomberont, tous, les uns après les autres, avec ou sans déambulateur.

Soyons donc rassurés ! Ouf ! La traque des vrais criminels bat son plein !

—-
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  • j’adore vraiment la photo des grands-mères. Enorme article. Mais bon quand même il y a pire comme force de sécurité…je pense.

  • Hallucinant. On arrête des gens qui ont commis le crime abjecte de jouer de l’argent sans passer par le monopole national, ou celui de partager des liens vers des fichiers, ou encore parce qu’ils se droguent.

    Uniquement des crimes sans victimes. Apparemment c’est + facile de s’attaquer à des vieux ou des geeks que des bandes de racailles qui font la loi au bas des tours.

  • Oui. Ça me rappelle cet évènement atroce qui s’est produit il y a quelques années à New York. La police avait descendu un pauvre type qui sortait d’une boite de nuit, le prenant pour un malfrat. La police s’était trompée de gars dont le corps s’était retrouvé criblé par une cinquantaine de balles tirées par les policiers …

  • Un jeune fille seule et désarmée interrompt seule une attaque de criminels après que la police, dans sa voiture à 25 ètres de là, alertée, aie refusé d’intervenir. Non ? Si.

    http://eureferendum.blogspot.com/2011/05/stop-cheques.html

  • Que veut dire « niveau abyssal » ? La presse française serait donc « profonde », au sens des poètes ou des philosophes ? Moi je la trouve plutôt plate, de niveau ZERO !

  • @H16 – Sur vos derniers billets

    Ce n’est certainement pas évident de pondre un article par jour mais le libéralisme ce n’est certainement pas justifier ou excuser le vol au motif que des entrepreneurs ce reposent sur un modèle dépassé ou vendent des silex: le contrat est clair si on ne paye pas on n’utilise pas. Le libéralisme n’a rien non plus à voir avec mad max ou la loi du plus gros sur la route, personne ne peut nier la nécessité de règles ou de vitesses homogènes entre utilisateurs de tonnes d’acier motorisées, la aussi le contrat est clair; si on respectes les règles on ne paie strictement rien à cause des radars ce qui met à mal la théorie du « racket », quand à la « traque » c’est du propos de comptoir sur la base de « ah les cons ils feraient mieux d’arrêter les [x] [y]…[autres] plutôt que [moi/nous/innocents voleurs] ».

    A ce stade on ce dit que vous piratez et vous choppez des prunes comme beaucoup, ce n’est pas le problème, mais que n’importe quel système, y compris libéral, qui vous empêcherait de faire tout ce que vous voulez quand et comme vous le voulez aurait droit à vos critiques.

    Le tout plaira certainement aux adolescents indignés (que sont une bonne partie des français d’ailleurs) mais fera ce demander aux autres si les libéraux français ne sont finalement pas aussi irresponsables que leurs homologues socialiste (de droite et de gauche). On trouve strictement la même prose confuse à base de « pour moi/pas moi » sur les sites de gauche sauf qu’eux proposent en plus que les riches [autres] paient les factures ce qui est relativement plus vendeur.

    • le libéralisme ce n’est certainement pas justifier ou excuser le vol

      a/ Justement, le libéralisme est en plein débat pour savoir si le copyright existerait vraiment en dehors du monopole d’état, ou pas. Clore la question par un péremptoire « c’est du vol » est … un vol de débat.

      b/ Renseignez vous un minimum sur l’affaire évoquée dans le billet : il s’agit d’un site qui recensait des liens HTML sur différentes ressources, pas un site hébergeant les ressources. Autrement dit, c’est comme si je vous donnais la liste des adresses de bordels dans un pays où la prostitution est officiellement interdite. En quoi suis-je coupable de proxénétisme si je ne touche rien de ce que les filles gagnent ?

      c/ Quand bien même on écarte ces deux précédents points, est-il pertinent de mobiliser des forces de police pour lutter contre ça lorsque des gens se font larder de coups de couteau dans la rue, lorsque la criminalité se fait tous les jours plus dangereuse et violente, lorsque le trafic de drogue, d’armes et de contrebandes diverses s’installe ? Là encore, le libéralisme a plein de choses à dire en terme d’attribution de priorité.

      Bref : vous tapez totalement à côté de la plaque.

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