Vers la fin du Made in China?

La fin du Made in China est pour demain. Dans 3 ans il coûtera autant de produire en Chine qu’aux États-Unis selon le Boston Consulting Group (BCG).

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Made in China (Crédits Martin Abegglen, image libre de droits)

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Vers la fin du Made in China?

Publié le 17 mai 2011
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Par Alexis Vintray.

Vers la fin du Made in China?
Vers la fin du Made in China? (Crédits Martin Abegglen, image libre de droits)

Aujourd’hui Made in China, en 2015 Made in USA ou Made in France? C’est ce que prévoit le Boston Consulting Group (BCG), un des principaux cabinets de conseil américains. En effet, les arguments économiques en faveur des délocalisations tendent à s’estomper avec l’évolution du contexte international.

La fin du Made in China a déjà commencé

La situation semble déjà bien plus rose qu’il y a peu. Que ce soit des prouesses allemandes à la forte croissance de l’emploi manufacturier américain. Comme le souligne un blogueur de Time, American Manufacturing is Back, avec une hausse de l’emploi à la clé. En mai, General Motors a par exemple annoncé un investissement de 2 milliards de dollars aux États-Unis dans ses usines et la création de 4 000 jobs. Mais tout cela pourrait encore s’améliorer sur le long terme selon le BCG.

Pourquoi la fin du Made in China ?

D’une part, les salaires dans les pays en développement évoluent fortement. En Chine, c’est une hausse de 17% chaque année qui vient directement impacter la rentabilité globale de l’opération. Aux États-Unis, la hausse est bien plus modeste. Rien qu’entre 2005 et 2010, le salaire des ouvriers en Chine a cru de 69%. Sur la base d’une légère appréciation du yuan et d’une poursuite des tendances en termes de hausse de salaire ou de productivité, le cabinet de conseil estime qu’en 2015, il coûtera la même chose de produire aux États-Unis qu’en Chine. Mais, à part pour les antimondialistes primaires, il est bien connu que d’autres facteurs que le coût du travail rentrent en compte.

D’autre part, la chaîne d’approvisionnement (Supply chain) des entreprises qui délocalisent devient de plus en plus difficile à contrôler. Il suffit de voir les difficultés rencontrées après la catastrophe naturelle et l’accident nucléaire japonais pour se rendre compte des risques associés pour les entreprises dépendantes d’usines lointaines. En outre, l’évolution à la hausse du prix de l’essence renchérit le coût du transport, avec une variabilité permanente. Sans oublier que les entreprises doivent aussi financer le coût de l’inventaire, qui peut représenter 100 jours de stocks.

Face à ces évolutions, le calcul économique joue de moins en moins en faveur des délocalisations. L’impact des délocalisations a de toute façon été probablement très surestimé (Voir les travaux de Suzanne Berger).

Certes ces arguments peuvent être nuancés, comme le rappelle The Economist. On devrait davantage observer un arrêt de la baisse qu’une hausse de l’emploi manufacturier ; entre autres facteurs, la baisse des subventions incluses dans les plans de relance risque d’avoir un impact négatif contrebalançant la relocalisation. Mais une fois de plus, le simplisme « noir ou blanc » pour appréhender une situation économique complexe.

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  • « l’accident nucléaire japonais  »

    Je pense que vous faites une très très grosse erreur.

    Le Japon a été frappé par un Tremblement de Terre de magnitude 9.1 suivi d’un Tsunami de près de 10 m (en moyenne).
    Voila ce qui a déstabilisé l’industrie japonaise.
    Il n’ y a pas et il n’y aura pas d’accident nucléaire au Japon. La centrale de Fukushima c’était très bien arrêtée, et les incidents qui ont suivis le Tsunami n’ont en rien modifiés l’économie Japonaise.
    En effet toutes les autres centrales sont en parfait état de marche.
    Mais nombre de ligne électriques, de voies de communications (route, ferrées…) ont été abimées par le tremblement de terre. Et pas du tout par l’incident de Fukushima.

    Vous participez à répandre une fausse information et une « fausse vérité ».
    Comme celle du nuage de Tchernobyl qui se serait « arrêté » à notre frontière, alors que le Pr Pellerin avait transmit toutes les informations à la presse quotidienne à l’époque. Et que cette minable rumeur avait été lancé par Mr Noel Mamère en personne (alors journaliste sur antenne 2).
    Lesquels ont été condamnés pour diffamation trois fois de suite…

  • La formulation était en effet mauvaise (corrigée depuis), mais de là à dire que « les incidents qui ont suivis le Tsunami n’ont en rien modifiés l’économie Japonaise », il y a une exagération bien plus grande.

  • La phrase exact est :
    « La centrale de Fukushima c’était très bien arrêtée, et les incidents qui ont suivis le Tsunami n’ont en rien modifiés l’économie Japonaise. »
    Les incidents sur la centrale de Fukushima n’ont en rien modifié l’économie japonaise.

    Il faut bien lire la phrase, et la subordonnée.

  • Pas d’accident nucléaire au Japon ?
    Mais oui bien sûr, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

    • meilleur des mondes POSSIBLES. Vous avez juste oublié l’adjectif essentiel… Celui qui fait la différence entre un réformisme modeste mais réalisable, et une utopie ambitieuse (et catastrophique). Bref.

      Vous avez le droit de ne pas être d’accord, mais il a parfaitement le droit de dire que Fukushima n’est pas un accident « nucléaire », mais une catastrophe naturelle. Le tremblement de terre et le Tsunami ont certainement répandu et emporté une quantité énorme de toxiques de toutes sortes, naturels ou artificiels (pesticides, produits chimiques, « métaux lourds », … etc.), il a aussi provoqué quantité de morts dans des bâtiments ou des voitures : est-ce que pour autant ça vous viendrait à l’idée de parler d’une catastrophe industrielle, d’un drame de la construction ou de la route ? Moi pas. Pas plus qu’un accident de la route impliquant un camion transportant du vin n’est un drame de l’alcool, tout ce qui répand une quantité sensible de radioactivité n’est pas un accident « nucléaire » (exemple :
      http://energie.lexpansion.com/climat/-le-nuage-du-volcan-eyjafjoll-plus-radioactif-que-tchernobyl_a-35-4448.html )
      Même si ils auraient du prendre encore plus de précautions, évidemment…

      • « consensus démocratique », c’est un bel oxymore. bien trouvé.
        On parle déjà d’accident nucléaire, et c’est compréhensible ; il est même probable que c’est l’expression qui subsistera. Elle n’en demeure pas moins contestable et ce n’est pas, ni ne sera jamais une énormité, quoiqu’en pense Trogo, de considérer que ce n’est pas un accident nucléaire.
        Mais c’est de la querelle sémantique sans importance…

  • Le seul avantage en coût du travail ne dure pas éternellement. Cependant, la Chine est vaste. Les salaires sont plus faibles à l’intérieur des terres. L’industrie chinoise peut encore trouver de faibles salaires.
    Le but de la Chine n’est pas non plus d’être éternellement l’usine du monde, mais d’évoluer vers plus de valeur ajoutée.
    Ce pays a également ses problèmes: l’inflation aujourd’hui, suite au soutien de l’économie par le crédit lors de la crise financière, un vieillissement accéléré de la population, et les éventuelles aspirations de cette population à plus de démocratie, susceptibles de se réveiller au moindre ralentissement de la croissance.
    Nous sommes dans une époque compliquée. Raison de plus pour assainir notre économie, et évoluer vers plus de libéralisme.

  • Je ne suis pas d’accord avec cet article
    Les gains de productivité n’ont jamais été distribués en Chine précédemment et l’écart de salaires reste très conséquents avec un rapport de 1 à 20 parfois avec l’Europe
    D’autre part, la Chine triche sur son déficit extérieur en le divisant par 2 (ils enlevent Hong kong et des exportations de joint venture américain et européen)
    Pour des informations sur le libre échange, nous avons des rubriques entières sur http://www.forumdemocratique.fr

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