Le Journal de Montréal, p. 27, 5 mai 2011
Avec l’élection d’un gouvernement conservateur majoritaire [au Canada], le milieu culturel appréhende, plus que jamais, des coupes dans les programmes de soutien aux artistes.
Certains crient au scandale, d’autres traitent d’inculte quiconque ne partage pas leur indignation. Ils font appel à l’émotion, mais qu’en est-il de la raison ?
Que certains soient incapables de vivre de leur art est incontestable. Toutefois, cela justifie-t-il l’aide gouvernementale ? L’État doit-il jouer le rôle de mécène ?
On dit que la culture n’est pas une production comme les autres. Pourtant, que l’on soit écrivain ou mécanicien, l’équation est simple : on est pauvre quand on n’arrive pas à vendre ce que l’on produit. Je serai franche, au risque d’être politiquement incorrecte. Il n’existe que deux raisons pour lesquelles un artiste vit dans la misère. La première est que son talent n’est peut-être pas en demande. La deuxième est qu’il est peut-être tout simplement dépourvu de talent. Dans un cas comme dans l’autre, le public n’est pas disposé à consacrer son argent à l’achat du produit culturel proposé. Ainsi, pourquoi y mettre l’argent du contribuable ? Pourquoi l’État achèterait-il, au nom de la collectivité, ce que nous refusons d’acheter individuellement ?
Quand l’art ne permet pas de mettre du beurre sur les épinards, ce n’est pas signe que l’État devrait intervenir. C’est plutôt une indication que la personne concernée devrait reléguer son art au rang de passe-temps et se trouver une occupation lucrative. Les artistes ne devraient pas être une classe à part. À l’instar du reste de la population, ils ont la responsabilité de choisir une carrière qui leur permette de subvenir à leurs besoins. Cela dit, il existe néanmoins une manière d’encourager la culture. Il suffit de réduire, voire d’abolir, les taxes sur les produits culturels. N’est-il pas préférable de rendre l’art plus accessible plutôt que de laisser des fonctionnaires choisir, à notre place, quels artistes auront notre argent?
Au fait, le crédit d’impôt de $500 pour les activités artistiques des enfants, crédit proposé par les conservateurs, ne s’inscrit-il pas dans cette logique ? Il faut croire que ce parti ne méprise pas la culture autant qu’on veut le laisser croire !
Excellent.
Entièrement d’accord avec l’auteur de l’article.
Si un artiste ne vit pas de son art c’est simplement qu’il ne vend pas.
Chez nous, En France une grande (pour ne pas dire la quasi totalité = 99%) des « artistes » vivent aux crochets de l’état et donc de nos impôts.
Ainsi le cinéma est-il hyper subventionné : près de 700 films tournés chaque année (combien arrivent en salle, et combien deviennent rentables).
L’état a même imposé à des entreprises privées (TF1, Canal+) d’avoir des sociétés de production afin d’investir dans le cinéma.
Et que dire la loi « stupide » du 1% culturel sur les travaux d’aménagements territoriaux. 1% du montant du contrat devra servir à « promouvoir l’art ».
Et voila comment on se retrouve avec des horreurs sur les rond-points, à l’entrée des espaces et bâtiments publics!!!
Autre exemple: Le régime de l’assurance chômage des « intermittents du spectacle ». Un régime qui permet de travailler 4 mois par an (pendant les festivals d’été) et toucher le chômage à taux plein (100% du salaire net) pendant les 8 autres mois. Et non seulement cela, mais ces « intermiteux » travaillent souvent au noir pendant les 8 mois. Et en outre, nombre de spectacle et festivals sont en fait subventionner par l’argent public….
L’état n’a pas à subventionner, à entretenir, une pseudo-intelligentsia avec l’argent public.
Tolstoi disait :
« L’état n’est pas là pour faire de la terre un paradis, mais empêcher qu’elle devienne un enfer »!!!!
Obtenir des données sur le sujet relève du parcours du combattant. Selon le dernier bilan annuel qui porte sur 2009, que se sont procuré « Les Echos », 105.826 allocataires ont été indemnisés au cours de l’année. L’Unedic leur a versé 1,276 milliard d’euros. Pour 223 millions de cotisations versées. Soit un déficit de 1,054 milliard d’euros.
http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/0201106049683-le-regime-des-intermittents-plombe-les-comptes-de-l-unedic.htm
Des prestations 6 fois supérieures aux cotisations, belle rentabilité.
La démagogie et le manque d’intelligence de ce texte m’horrifient. Et cette femme enseigne l’économie? Svp, ne la laissé jamais atteindre un palier gouvernemental.
Si l’on suit votre logique tordue et mesquine, tout genre de mécénat devrait cesser. Dans ce cas, ok, allons-y. Vous avez raison. Cessons les subventions accordées aux grandes entreprises déjà bien engraissées; aux compagnies pharmaceutiques; aux chaires de recherches qui plus souvent qu’autrement ne mènent à aucun résultat, comme l’art; fini les bourses aux étudiants; fini l’aide financière aux compagnies qui n’ont pas réussi à bien gérer leur compagnie, après tout, s’ils ne vendent pas leur stock, c’est parce que c’est soit mauvais soit pas en demande! Et enfin! Nous serons débarrassé de tous ces festivals qui polluent l’espace social avec leur musique, humour, danse et autre arts non lucratifs comme le festival de Québec, de Jazz de Mtl, les Franco le Grand rire bleu, Juste pour rire. Vous me répondrez probablement que ces festivals emmènent du monde sur place qui dépensent et qui font rouler l’économie. Et je vous répondrai que l’économie n’est pas le visage d’un peuple.
Vous avez fait vos études au HEC grâce à quel argent? J’espère bien que ce sont vos parents bien nantis qui les ont payées, sinon votre mauvaise foi et votre manque de logique fait de vous la Judas des Éditions Logiques.
Les oeuvres d’art sont représentatives d’un peuple plus que ne peuvent l’être ses finances ou sa politique. La liberté d’expression, la création, la recherche au-delà des frontières connues, bref la culture, sont tous des facettes qui font partie intégrante de l’identité d’un peuple.
Mais bien entendu, vous ne comprenez probablement pas ce que je vous dis. Peut-être votre radio poubelle (subventionnée) joue-t-elle trop fort dans votre laide et conventionnelle cuisine construite par un entrepreneur (subventionné) un bon hit de Céline Dion, subventionnée à ses débuts, mais ô combien lucrative maintenant. Ne sommes nous pas tous content de la voir se pavaner dans son palais en se prétextant femme du peuple? Un peu comme vous, économiste de grand talent qui lutte ardemment pour rétablir l’économie du pays avec des idées de génie.
Sur ce, je vais aller perdre mon temps à faire de la musique non rentable pour plaire aux gens que j’aime et aux curieux, et vais aller porter mon cv chez Canadien Tire, question d’être utile à la société.
Jean-sébastien roux
Musicien/compositeur/bon à rien
* baille *
Je ne suis pas allé plus loin.
Votre signature est parfaite.
Shakespeare a fait partie de la troupe royale. Et qui paie le roi je le demande?
Bach a travaillé pour l’Église et dans les école. Et qui paie l’Église et les écoles je le demande?
Je connais bien peu de chose de Beethoven, de Molière ou de Haendel, mais un petit tour sur Wikipédia nous montre rapidement qu’ils ont reçu de l’argent de princes ou d’Églises.
De manière générale, il est notoire que les artistes étaient payés par les nobles ou par l’Église, ce qui revient en d’autres termes à être payés par l’État. Plusieurs de vos propres exemples se retournent contre vous-mêmes!
Si une société, si un peuple se réduisait à l’économie, ce serait bien triste. Le seul art viable serait l’art commercial, et ce n’est pas nécessairement le meilleur. À l’époque de la Grèce antique classique, deux cités se démarquaient par leur puissance: Sparte et Athènes. Sparte se concentrait sur l’essentiel: la guerre et l’économie. Athènes a su dépenser pour les arts et la culture. Cela donné de grands artistes: Sophocle, Platon, Phidias, et Athènes demeure encore un phare culturel admiré.
La question demeure la même: l’investissement sera-t-il bénéfique? Alors qu’un esprit d’économiste aliéné ne comptera que des sous dans la colonne des profits, certaines gens qui se disent qu’un être humain, ce n’est pas que de l’argent, se diront qu’il y a autre chose à considérer
Je respecte sincèrement l’intelligence de vos propos, mais je ne peux m’empêcher d’être indifférent face à votre rhétorique méprisante et «caricaturiste». Comme si nous subventionnions le moindre hurluberlu qui s’auto-proclame «génie artistique». Comme si les soviétiques n’avaient rien produit de bon. Comme si, enfin, l’art n’était aujourd’hui qu’un produit subventionné de telle sorte qu’il est maintenant impossible aux forces économiques de faire ressortir les génies du 21e siècle.
Mais là n’est vraiment pas l’essentiel. Pour nous ramener à la base, il me semble tout simplement arbitraire de distinguer catégoriquement les artistes subventionnés par les nobles et les artistes d’aujourd’hui subventionnés par l’État. En bout de ligne, c’est la société qui «paie» le roi qui paie l’artiste. Que le roi paie l’artiste pour son propre goût à lui, cela ne rend la chose qu’encore plus mesquine.
Mais encore plus à la base, s’appuyer sur les génies pour justifier un principe est méthodologiquement douteux. Bien sûr, les génies réussiront partout. Mais les génies ne sont pas, ou rarement, des êtres qui s’auto-produisent. Le génie a besoin de conditions de possibilité: un père artiste peu connu, une situation de base normalement aisée, etc. Et parmi les conditions de possibilité, il y a une pratique culturelle déjà implantée dans le milieu social de l’artiste qui deviendra un génie.
C’est cela que doit maintenir l’État dans une certaine mesure, et ce afin de favoriser une certaine culture de la culture. Car les génies ne sont jamais les seuls artistes de leurs sociétés. Mme. Elgrably avoue du bout des lèvres que cela serait une bonne chose en proposant une possible abolition des taxes sur les produits culturels. Ce faisant, elle se contredit elle-même en considérant la culture comme une production qui n’est pas comme les autres.
alors n’a pas à entretenir non plus toutes entreprises pharmaceutiques ouu toutes autre pme et compagnies de voiture qui n’arrivent pas à gerer leurs entreprises à bien.
avant d’ouvrir votre bouchem ouvrez vos livres et votre bon sens.
et tolstoi était un crétin.
Tolstoï, un crétin ?
???
LOL !
Vous croyez qu’on va pouvoir prendre au sérieux Jean-Sébastien Roux, tout « Musicien/compositeur » qu’il soit, après un tel jugement sur un Tolstoï ?
Allons, il est aussi honnête et lucide puisqu’il signe « bon à rien ».
« alors n’a pas à entretenir non plus toutes entreprises pharmaceutiques ouu toutes autre pme et compagnies de voiture qui n’arrivent pas à gerer leurs entreprises à bien »
Tout à fait d’accord avec vous. Zéro subvention publique. Au fait, vous avez (peut-être par mégarde) oublié les mécènes privés pour soutenir les artistes. Mais pour vous ça ne doit pas compter beaucoup.
Et si Céline Dion vous gène, je suis contre les subventions qu’elle a pu recevoir au début.
Koris, une crapule de libéro-consommator (mais qui veut bien donner des sous aux artistes qui lui plaisent).
Quels sont les problèmes du mécénat public :
Cela aboutit à une situation où des diplômés d’écoles d’art s’estimant être le nouveau Picasso, Coltrane, Horowitz,… mais qui pensent qu’il leur faudra du temps pour que l’on reconnaisse son art et que leur tour viendra comme ça ; continue son art en vivant de ces subventions alors qu’il devrait se remettre en question. Cela il ne le peut pas, car son égo est tel qu’il s’estime faire partie de l’élite culturelle de sa nation et participant donc à sa grandeur.
On ne peut pas non plus leur en vouloir, ils sont juste ignorants.
Cela aboutit aussi à des abus du genre le fils à papa qui a un gros compte en banque et n’est même pas artiste, qui réussit par des magouilles à obtenir les statuts pour avoir les subventions.
Et puis, il suffit de voir la merde en boite qu’on sort pour se rendre compte que ça ne fonctionne pas.
Et les artistes subventionnés deviennent les portes paroles du système qui les fait vivre.
Les ministères de la culture ne remplissent-ils pas la même mission que le miniver ?
Quand j’entends le mot culture, je sors mon pot de confiture. 😀
« et tolstoi était un crétin. »
La jalousie est un vilain défaut.
tolstoi était un crétin
ha ha ha, dans la même veine humoristique, un de mes sketches préférés, c’est exactement le thème du débat, à croire que l’auteur du texte s’en est inspiré :
sinon, il y a ça ; une ville de moins de 30000 hbts, 70 M € de budget, 75 M de dettes, et une cité de l’océan à 69 M, ornée d’une 5ième statue à 500 000 € :
http://www.sudouest.fr/2011/01/11/ce-n-est-pas-l-appat-du-gain-qui-nous-guide-286668-631.php
c’est vraiment l’exemple-type du comportement d’élus qui devraient être fouettés en place publique !
C’est marrant tous ces zartistes qui viennent chialer que l’art n’est pas une marchandise et qui demandent en permanence du pognon de l’Etat alors qu’ils devraient être bénévoles pour mettre leurs actes en accord avec leurs idées.