Les mathématiques socialistes

Exploration succincte dans les maths socialistes…

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
De l'importance des maths

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Les mathématiques socialistes

Publié le 11 octobre 2010
- A +

C’est lundi, on est frais et dispos pour une nouvelle semaine, et nous la commencerons donc par une petite séance de mathématiques. J’entends déjà les râles de certains dans le fond, mais je persiste ; en plus, il s’agit de mathématiques relativement souples, puisque ce sont des Mathématiques Socialistes Polémigènes que nous allons aborder aujourd’hui…

Le principe essentiel, pour faire des mathématiques socialistes, consiste à renverser le sens des mots et à transformer des nombres négatifs en nombres positifs, ou l’opposé. Dit comme ça, ça fait mousser les neurones, mais en réalité, c’est très simple.

Nous en avions eu un aperçu il y a quelques temps alors que le ministère du budget (qui cherche des collaborateurs, tiens, en passant) présentait sa nouvelle performance artistique : art de mise en scène et de mouvements amples brassant un air toujours plus léger, inscrit dans la lignée des grandes tendances au n’importe quoi déficitaire qui ont marqué les trente dernières années, le ministre du budget, François Baroin nous a littéralement ouvert l’esprit sur un autre mode d’expression lié au corps, au geste et à l’inaction, loin des cimaises, proche du théâtre, de la danse, de la musique, du cirque et du mime, il nous offre un décloisonnement des genres qui va expérimenter de nouvelles voies, engendrer d’autres démarches, assoupir la pensée de l’homme de la rue, bassement terre à terre. Vous me suivez ?

En gros, on – enfin, François – nous expliquait doctement que c’était une cabriole, pardon un budget Historique puisqu’il diminuait dans des proportions monumentales : au lieu d’un déficit de 150 milliards, nous avions droit à un déficit de 96 milliards, et ça, c’est une per!for!man!ce! les enfants. Les mathématiques socialistes avaient frappé une nouvelle fois.

Ici, il s’agissait de mathématiques socialistes de droite, dont l’axiome fondateur est :

Un trou moins gros que prévu, c’est le début d’une belle montagne.

De la même façon, lorsqu’on écoute les politiciens de gauche, on découvre l’autre versant des mathématiques socialistes. Par exemple, les niches fiscales coûtent 73 milliard d’euros. Notez qu’ici, au contraire des autres mathématiques qui permettent d’envoyer des hommes sur la lune ou de créer des ordinateurs, les nombres, dans ces mathématiques là, sont sans importance : on peut avoir exactement le même résultat avec des niches qui ne coûtent que 50 milliards ou même 2. L’essentiel est dans le reste : une niche coûte, puisque sans, on touche X euros, et avec, on touche Y euros, avec Y < X. La niche représente donc un coût de X-Y. Fastoche, non ? Et tellement plus crédible avec des lettres et des variables.

L’axiome de base des mathématiques socialistes de gauche devient donc :

Baisser les recettes, c’est augmenter les dépenses.

Évidemment, dans le monde réel, recettes et dépenses sont deux colonnes séparées, et c’est cette séparation qui permet de tenir des comptes corrects, voire, dans le plus improbable des cas lorsque tout le staff est sous amphétamine et carbure à la coke quasi pure, obtenir des budgets équilibrés (je ne dis pas bénéficiaires, on n’est pas à Disneyland, merde).

Societe-Geniale

Eh bien aujourd’hui, nous avons un nouvel exemple de mathématiques socialistes, avec ce petit calcul simple sur les impôts de la Société Générale.

La SG, vous savez, cette banque qui lâche des traders à moitié formés dans un système de trading avec des trous de sécurité partout permettant aux plus malhonnêtes d’entre eux de jouer des sommes dépassant largement les actifs de la banque sans que personne ne s’en aperçoive pendant des mois et des mois. Vous situez ?

Bien. Dans notre histoire, et pour des mathématiques normales, nous aurions :
a/ bénéfice estimé avant affaire Kerviel : 6 milliards (plus ou moins des brouettes, ne chipotons pas, on fait dans le Gigaeuro, ici)
b/ impôt théorique calculé sur ce bénéfice : 2 milliards
c/ perte enregistrée : 5 milliards
d/ impôt réel payé : 0.3 milliards

En version mathématiques socialistes, nous avons le raisonnement suivant :
a/ la SG fait 6 milliards
b/ elle doit payer 2 milliards
c/ elle ne paye que 0.3, c’est donc que l’état lui donne 1.7.

En conclusion de quoi, François H – au passage, c’est inquiétant, ce nombre de François qui font des mathématiques alternatives – notre saltimbanque spécialiste de la mathématique socialiste de haute voltige, nous explique calmement que c’est donc « le contribuable qui paye » la différence.

Inquiétant.

Ce sont en effet ces fins mathématiciens qui prétendent tous gouverner le pays ou présider, d’une façon ou d’une autre, à son avenir. Ce sont ces mêmes cascadeurs de l’opération arithmétique louche qui se proposent pour tenir un budget, redresser nos finances, et nous propulser dans le XXIème siècle avec brio.

On comprend pourquoi certains préfèrent encore boire en conduisant.

Voir le commentaire (1)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (1)
  • "On comprend pourquoi certains préfèrent encore boire en conduisant" : peut-être certains boivent-ils en calculant, ceci expliquant cela…

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

L’économisme de gauche le plus archaïque est bien parti pour revenir peu ou prou aux affaires et, avec lui, le magistère d’économistes théoriciens non-pratiquants, comme Élie Cohen, réputé faire consensus. L’objectivité et l’omniscience prêtées à ceux-ci par ce dernier reposent depuis longtemps sur un dosage subtil et pourtant largement déséquilibré entre libéralisme et interventionnisme d’État agrémenté d’antinucléarisme « raisonnable ». 

 

Dans cette caste séculairement omniprésente sur les plateaux télé, on trouve le dis... Poursuivre la lecture

Le très court délai d’organisation des scrutins des 30 juin et 7 juillet prochains favorise indéniablement le Rassemblement national (RN) en forte dynamique aujourd’hui à la droite de l’échiquier politique face à une gauche minée par ses querelles intestines, malgré une unité de façade purement électorale, des Républicains en plein divorce et une majorité présidentielle victime entre autres du rejet de la réforme des retraites, et de l’inflation.

Toutes les études d’opinion soulignent que le vote RN est un vote de colère et de méconten... Poursuivre la lecture

L’Institut économique Molinari publie une étude chiffrant les déficits des retraites françaises en tenant compte des déséquilibres des retraites du secteur public occultés par le Conseil d’orientation des retraites (COR) depuis 2002 (943 milliards de déficits représentant en moyenne 2 % du PIB par an). Construite à partir de données officielles, cette étude quantifie les déséquilibres des retraites des fonctionnaires, qui sont un facteur explicatif du caractère systématique des déficits publics depuis le contre choc du baby-boom.

Nicol... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles