Generación Y

Chronique désespérée de la vie quotidienne dans l’île du docteur Castro et critique de la dictature socialiste.

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Yoani Sanchez (Crédits : Yoani Sanchez, tous droits réservés)

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Generación Y

Publié le 5 avril 2010
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Yoani Maria Sánchez Cordero, née le 4 septembre 1975 à La Havane, est une philologue et blogueuse cubaine. En 2007, elle fut l’une des premières à ouvrir un blog contestataire : Generación Y, chronique désespérée de la vie quotidienne dans l’île du docteur Castro et critique de la dictature socialiste.

Rapidement, son site a été bloqué par le régime. Mais elle arrive néanmoins à se faire entendre à l’étranger et bientôt les médias internationaux récompensent son audace et sa ténacité courageuse : elle est récompensée le 4 avril 2008 par le prix Ortega y Gasset, décerné annuellement par le quotidien espagnol El País, dans la catégorie « journalisme électronique », qui récompense la défense de la liberté d’expression, ainsi que par le prix du meilleur blog de la Deutsche Welle et duTime Magazine. En 2008, elle est cataloguée comme une des 100 personnes les plus influentes au monde selon le Time. Le 12 mars 2010, à l’occasion de la journée mondiale contre la censure Internet, elle a été nominée pour le prix du Net-citoyen par Reporters sans frontières et Google.

Le site de Yoani Sánchez, hébergé actuellement en Allemagne, bat des records d’audience : 14 millions de pages vues par mois et des milliers de commentaires. Elle alimente son blog depuis La Havane et celui-ci est publié sur Internet par un réseau d’entraide disséminé à travers le monde pour contourner le blocage de la dictature castriste. Le blog est également devenu multilingue, grâce aux traductions assurées par les membres de ce même réseau. À Cuba même, le blog se fait connaître via des clés USB, des CD-ROM ou encore des disquettes.

À son arrivée au pouvoir, Raúl Castro avait autorisé l’accès aux hôtels touristiques aux citoyens cubains, rares lieux où Internet est accessible. Cependant, il n’est toujours pas possible pour eux de se connecter. Plusieurs hôtels du pays exigeraient d’apporter la preuve que l’on habite loin de l’archipel cubain pour avoir l’autorisation de naviguer sur la toile. Raúl Castro a également fait savoir le 3 mai 2008 qu’il n’était plus considéré comme illégal de posséder un ordinateur personnel. Cependant, leur prix prohibitif laisse les blogueurs sans ordinateur. Par ailleurs, à Cuba, un internaute risque jusqu’à 20 ans de prison s’il publie un article « contre-révolutionnaire » (article 91) sur des sites Internet et cinq ans s’il se connecte illégalement à Internet. Le régime n’a pas les moyens de mettre en place un système de filtrage systématique à la chinoise, mais il compte sur plusieurs facteurs afin de limiter l’accès à Internet : le coût exorbitant des connexions – environ 1,5 dollar de l’heure depuis les points d’accès à l’intranet contrôlés par l’État, 7 dollars de l’heure dans un hôtel pour un accès au réseau international, alors que le salaire moyen mensuel est de 20 dollars ; et les problèmes d’infrastructure, notamment la lenteur des connexions. Ces obstacles permettent de restreindre le nombre d’internautes capables de surfer, ainsi que le temps passé en ligne. La plupart des internautes se contentent de lire leurs emails et d’y répondre.

Le régime castriste, pris par surprise par cette nouvelle forme de dissidence sur Internet, a donc d’abord laissé faire. Mais depuis quelques mois, face à l’audience internationale grandissante, la répression s’est accentuée. Surveillée, interdite de sortie du territoire, Yoani Sánchez a été victime d’une séquestration express en novembre dernier. Hier, simple observatrice des désillusions et des difficultés matérielles de sa génération, Yoani Sánchez n’hésite plus maintenant à s’immiscer dans les affaires publiques.

En février, quand l’opposant Orlando Zapata Tamayo meurt en prison après un grève de la faim de 80 jours, elle lance un appel sur Twitter. Aujourd’hui, un autre détenu, Guillermo Farinas, se laisse à son tour mourir de faim et elle diffuse une pétition pour la libération de tous les prisonniers politiques. Enfin, consciente des potentialités libératrices d’Internet, en compagnie d’autres pionniers de la blogosphère cubaine, Yoani Sánchez a lancé une académie clandestine du blog alternatif, pour amplifier le mouvement.

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