Où sont les super-riches de 1987 ?

Les super-riches deviennent-ils encore plus riches avec le temps ?

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Où sont les super-riches de 1987 ?

Publié le 3 juin 2014
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Les super-riches ne deviennent pas automatiquement encore plus riches avec le temps. Contrairement à ce que Thomas Piketty prétend, il n’est pas facile de conserver son patrimoine dans une économie de marché. Démonstration.

Par Juan Ramón Rallo

Forbes milliardairesNombreux sont ceux qui ont une vision statique de la richesse et font l’erreur de croire que si une personne devient riche, elle et ses héritiers seront riches – et chaque fois plus riches – pour toujours. Sans aller plus loin, l’économiste à la mode, Thomas Piketty, essaie de démontrer dans son ouvrage délicieusement erroné, Le Capital au XXIe siècle, qu’il est très probable qu’existe une tendance au sein du capitalisme plaçant la rentabilité du capital au-dessus du taux de croissance de l’économie, de sorte que la classe capitaliste accumulerait chaque fois plus une portion croissante du revenu national, aggravant ainsi les inégalités sociales.

Pire : Piketty pense également probable que les plus riches au sein de la classe capitaliste ont de plus grandes facilités pour obtenir un taux de rendement supérieur que celui des capitalistes de moindre dimension, ce qui fait que la tendance naturelle du capitalisme serait que les super-riches (et leurs héritiers) s’emparent de portions croissantes de la richesse totale. Afin de démontrer ce point, Piketty passe en revue la liste des milliardaires élaborée annuellement par Forbes : si on agrège la richesse de la cent millionième partie de la population mondiale adulte en 1987 (les 30 personnes les plus riches du monde) et si on la compare à la richesse de la cent millionième partie de la population mondiale adulte en 2010 (les 45 personnes les plus riches du monde), on arrive à la conclusion que celle-ci a grandi à un taux moyen réel de 6,8% (en décomptant l’inflation) : le triple de la croissance annuelle moyenne de l’ensemble de l’économie mondiale (2,1%).

Les super-riches, donc, sont chaque fois plus super-riches selon Piketty, et non pas parce qu’ils le mériteraient grâce à leur bonne gestion en tant qu’entrepreneur, mais simplement pour avoir accumulé une énorme quantité de richesse capable de se reproduire en pilote automatique. Comme le dit Piketty : « Une des leçons les plus frappantes du classement de Forbes est que, dépassé un certain seuil de richesse, toutes les grandes fortunes, qu’elles aient eu leur origine dans l’héritage ou l’entreprise, croissent à des taux extrêmement élevés, indépendamment du fait que leur propriétaire travaille ou non. »

Cependant, Piketty fait un saut logique inadmissible : que la richesse de la strate la plus riche de la société ait augmenté à un taux de rendement annuel moyen de 6,8% entre 1987 et 2010 ne signifie pas que les personnes riches de 1987 soient les mêmes qu’en 2010. Par exemple, si l’individu A est en 1987 la personne la plus riche du monde avec 20 milliards de dollars, il pourrait arriver qu’en 2010 cette personne A soit complètement ruinée et qu’un autre individu B devienne, à ce moment, la personne la plus riche du monde avec 40 milliards. À partir de ce fait, conclurons-nous que la conservation et l’accroissement de la richesse est un processus simple et automatique qui ne requiert aucune adresse personnelle de la part du propriétaire ? Évidemment non.

Par chance, il n’est nul besoin de se lancer dans des hypothèses théoriques sur la croissance de la richesse des super-riches entre 1987 et aujourd’hui puisque nous pouvons, simplement, étudier ce qu’il est advenu des super-riches de 1987. Leur richesse a-t-elle augmenté depuis lors à un rythme de 6,8% annuel, comme l’affirme Piketty, est-elle restée stationnaire, ou a-t-elle diminué, ces super-riches étant remplacés par d’autres créateurs de richesse ?

Les dix hommes les plus riches du monde en 1987

En 1987, la revue Forbes commença a élaborer sa liste de milliardaires. Si on y jetait un coup d’œil trois décennies plus tard, on serait probablement surpris de ne connaître pratiquement personne. Et non, la raison principale n’est pas que nombre d’entre eux seraient morts, mais bien que pratiquement tous ont vu leur patrimoine s’épuiser d’une façon très considérable.

Commençons par l’homme le plus riche du monde en 1987 : le Japonais Yoshiaki Tsutsumi, avec une fortune estimée à 20 milliards de dollars. La dernière fois qu’il fit son apparition dans la liste de Forbes date de 2006 et sa richesse avait fondu à 1,2 milliard de dollars, ce qui, en comptant l’inflation, équivalait à 678 millions. Depuis lors sa fortune a continué sa chute et il ne figure même plus dans la liste de Forbes. Mais en prenant comme référence la dernière valeur connue (678 millions de pouvoir d’achat similaire à celui de 1987), nous nous trouvons devant le fait que sa richesse aurait fondu de 96% depuis 1987 : selon Piketty, elle aurait dû être multipliée par six.

Continuons avec un autre Japonais, Taikichiro Mori, le deuxième homme le plus riche du monde en 1987. À l’époque, il amassait une fortune de 15 milliards qui le rendit en 1991 l’homme le plus riche du monde, dépassant Tsutsumi. Taikichiro Mori décéda en 1993 et légua sa fortune à deux de ses fils : Minoru Mori et Akira Mori. Le patrimoine aujourd’hui combiné de ses deux fils est de 6,3 milliards de dollars, équivalents à 3,075 milliards de dollars de 1987 : un effondrement de 80% de leur richesse.

Je n’ai pas été en mesure de trouver les chiffres correspondant à la fortune actuelle des hommes (ou de leurs héritiers) des troisième et quatrième places de la liste, Shigeru Kobayashi et Haruhiko Yoshimoto, avec une fortune de 7,5 et 7 milliards de dollars respectivement. Mais le fait qu’ils aient pleinement investi dans le secteur immobilier japonais en 1987 et qu’il n’existe aucune trace d’eux (ou de leurs familles) sur Internet, laisse suggérer qu’ils n’ont pas connu un meilleur sort que Tsutsumi et Mori.

Le cinquième rang de la liste était occupé en 1987 par Salim Ahmed Bin Mahfouz, agent de change professionnel et créateur de la plus grande banque d’Arabie Saoudite (National Commercial Bank of Arabia Saudi). En ce temps, il jouissait d’une fortune de 6,2 milliards de dollars. En 2009 décéda son héritier, Khalid bin Mahfouz, avec une richesse de 3,2 milliards, équivalents à 1,7 milliards de 1987 ; c’est-à-dire un appauvrissement de 72,5%

Au sixième rang, nous trouvions les frères Hans et Gad Rausing, maîtres de la multinationale suédoise Tetra Pak : ensemble, ils pouvaient compter sur un patrimoine de 6 milliards de dollars. Actuellement, Hans Rausing, âgé de 92 ans, possède un patrimoine de 12 milliards de dollars (et occupe la place 92 parmi les plus riches du monde) ; Gad est mort en 2000, mais on estime que ses héritiers accumulent une fortune de 13 milliards de dollars. Au total donc, ils sont passés de 6 milliards de dollars à 25. Cependant, en éliminant l’inflation, il se trouve que l’enrichissement a été bien moindre : de 6 milliards à 12,2, ce qui équivaut à un taux de rendement annuel moyen de 2,7%, Très éloigné du 6,8% que suggère Piketty.

En septième place, il y avait un trio de frères : les frères Reichmann, propriétaires de Olympia and York, un des plus grands promoteurs immobiliers du monde. Leur richesse était elle aussi estimée à 6 milliards de dollars, mais cinq ans plus tard ils furent les protagonistes d’une des banqueroutes les plus fameuses de l’histoire, ce qui réduit leur patrimoine à 100 millions de dollars. Un des frères arriva à renaître de ses cendres et aujourd’hui la richesse de ses héritiers est estimée à quelques 2 milliards de dollars, équivalents à 975 millions de 1987 : c’est-à-dire une perte de 84%.

Le huitième rang était occupé par un Japonais, Yohachiro Iwasaki, avec une fortune de 5,6 milliards. Son héritier, Fukuzo Iwasaki, mourut en 2012 avec un patrimoine de 5,7 milliards, équivalents à 2,8 milliards de 1987 ; c’est-à-dire des pertes patrimoniales de 50%.

Un meilleur sort fut réservé au neuvième homme le plus riche du monde en 1987, le Canadien Kenneth Roy Thomson, propriétaire de Thomson Corporation (faisant partie aujourd’hui du groupe Thomson Reuters). En ce temps, il disposait d’un patrimoine de 5,4 milliards de dollars et, quand il mourut en 2006, il avait réussi à l’augmenter jusqu’à 17,9 milliards, équivalents à 9,3 milliards de 1987. Dans ce cas, son taux de rendement annuel moyen grimpa à 2,9% ; de nouveau, très éloigné des 6,8% garantis par Piketty.

En dernier, nous trouvons Keizo Saji, avec un patrimoine de 4 milliards de dollars. Saji mourut en 1999 avec une fortune de 6,7 milliards de dollars, ce qui en décomptant l’inflation de la période le laissait avec 4,6 milliards ; autrement dit, un rendement annuel moyen de 1,1%.

Conserver son capital est très difficile

Au contraire de ce que beaucoup imaginent et de ce que Thomas Piketty prétend démontrer, il n’est pas facile du tout de conserver son patrimoine dans une économie de marché ; il est toujours à la merci des préférences changeantes des consommateurs, de l’apparition de nouveaux concurrents qui peuvent finir par nous évincer ou de la possible surévaluation (et de l’effondrement ultérieur) du prix des actifs. Il est faux de dire qu’il existe un seuil à partir duquel l’accumulation du capital s’opère d’une manière presque automatique.

Au contraire, plus grand est le patrimoine personnel d’un individu plus il est compliqué de le rentabiliser ; les opportunités pour réinvestir tout son capital à de hauts taux de rendement sont très rares à moins de faire le saut vers d’autres marchés où normalement on n’a aucun avantage compétitif. Les mêmes raisons qui conduisent les États à être de piètres gestionnaires de capitaux servent à expliquer pourquoi les milliardaires restent sans idées et facultés pour gérer leur fortune… au point qu’ils puissent se trouver dans l’incapacité de se réinventer et finissent en voyant leurs propriétés décimées. Ce n’est pas pour rien que la sagesse populaire à ce sujet vaut plus que les élucubrations de nombre d’économistes myopes : from shirtsleeves to shirtsleeves in three generations. De fait, aujourd’hui, il ne faut même pas trois générations, il suffit de trois décennies pour perdre presque tout.

En 2013, les noms Tsutsumi, Mori, Reichmann, Iwasaki ou Saji sont presque sans importance. De même, en 1987, beaucoup des hommes les plus riches du monde actuel – Bill Gates, Amancio Ortega, Larry Ellison, Jeff Bezos, Larry Page, Sergey Brin ou Mark Zuckerberg – travaillaient dans un garage, ou étudiaient au lycée, ou jouaient dans un jardin d’enfants. Nous verrons combien d’entre eux resteront sur la liste dans trois décennies et quels autres créateurs de richesse géniaux y seront entrés.


Traduit de l’espagnol.

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  • TB article . Il souligne bien l’erreur grotesque et récurrente de nos « amis » socialistes , ils résonnent en macro , et passent donc à côté de la réalité.
    Autre exemple typique : x% d’élèves en difficulté au CP, et donc x% en échec scolaire en bout de scolarité . Raisonnement encore faux : ce ne sont pas nécessairement les mêmes !!!!

    • S’ils passent à côté de la réalité, c’est que cette dernière ne les intéresse pas. Ils ne cherchent pas à décrire le monde pour s’y adapter mais à imposer leurs préjugés idéologiques au monde. Leur objectif se résume à posséder tous les pouvoirs par le biais de la collectivisation de l’économie, de la société, de la vie.

      Ainsi, les socialistes luttent avec une haine acharnée contre tout ce qui pourrait former un contre-pouvoir à leur ascension vers le pouvoir totalitaire : économie de marché libre, structures sociales autonomes comme la famille, religions, sciences, culture, traditions… jusqu’à la nature humaine.

      Evidemment, ils échouent systématiquement dans les crises économiques, sociales ou guerrières, parce que jamais l’humanité n’acceptera de les laisser dominer le monde. Mais entre temps, quel temps de perdu, quel gâchis humain ! Et combien d’efforts pour corriger les dégâts qu’ils provoquent !

      Le socialisme produit à proprement parler du capital négatif.

      • Hum les exemples de « réussite » socialiste ne manquent pas, juste voir combien de mort et de destruction ils ont pu causer au 20eme siècle avec la passivité de la population.
        Ils feront la même chose avec les démocraties occidentale sauf si nous réveillons assez de gens.

    • Ce ne sera cependant pas valable pour un zozocialiste qui ne pense pas en individus, mais en classes…

  • Très intéressant.
    « il n’est pas facile du tout de conserver son patrimoine dans une économie de marché ; il est toujours à la merci des préférences changeantes des consommateurs, de l’apparition de nouveaux concurrents qui peuvent finir par nous évincer ou de la possible surévaluation (et de l’effondrement ultérieur) du prix des actifs. »
    En effet, mais heureusement, il y a l’Etat pour ça ! Contrats, brevets et autres régulations, les relations avec les politiciens peuvent être très avantageuses.

    • Les fortunes annoncées représente la valeur des actions qu’ils détiennent de leur entreprise. N’est-ce pas un peu trop volatile pour se baser uniquement dessus ?

      Je ne pense pas qu’effectuer ce genre de raccourci discrédite efficacement les thèses de Piketty.

      Sinon j’ai souvenir d’un très bon article sur la lutte des classes : http://www.contrepoints.org/2013/03/09/117629-mythomanie-de-la-lutte-des-classes

      • Dans la mesure où leur patrimoine est constitué à 99% des actions qu’ils possèdent, c’est la seule mesure possible pour évaluer leur richesse.
        Et la démonstration est effrayante de clarté et de simplicité.
        Quels critères proposez vous?
        Bien à vous.

  • Très bon article, il est clair que l’imposture intellectuelle qui consiste à ne prendre en compte que l’inflation du haut du tableau de Forbes sans préciser si les propriétaires desdites fortunes sont les mêmes ou non relève clairement de la malhonnêteté.

  • Prenez l’exemple de Kodak, qui aurait cru à la fin du siècle dernier que le roi incontesté de la photo ne devienne en l’espace d’une décennie l’ombre de lui-même.

  • Merveilleux article qui a le mérite d’éviter de tomber dans les discussions infernales sur la méthode, les échantillons utilisés, les taux d’actualisation, d’inflation…bref la technique qui permet de noyer ce pauvre poisson.
    Là, nous avons les faits, rien que les faits, dans toute leur simplicité.
    Et cela suffit pour renvoyer Piketty à son néant de fils de trotskos (Lutte Ouvrière), néant dont il ne serait jamais sorti si l’homme de droite (si,si..) Raffarin n’avait eu la bonne idée de créer cette Ecole d’économie de Paris que le monde entier nous envie.

  • C’est une mauvaise démonstration. On ne démontre pas que les riches ne sont pas de plus en plus riches juste en exhibant 4 ou 5 exemples pour qui ça n’a pas été le cas. Ce n’est rien comprendre à ce qu’est une analyse globale et statistique.

  • En examinant la liste des 400 Américains les plus riches des États-Unis publiée par la revue Forbes, on constate que 67% des milliardaires américains sont devenus riches de leur vivant. 90% des milliardaires américains ont des grands parents qui étaient pauvres ou ne figuraient pas déjà parmi les très riches. les riches sont avant tout des entrepreneurs et non pas des rentiers (il y a suffisamment d’article là dessus sur contrepoints notamment d’emploi 2017 et de Bernard Zimmern). Les millionnaires sont aussi millionnaires parce que ce sont des entrepreneurs. http://www.emploi-2017.org/les-riches-sont-d-abord-des-entrepreneurs.html
    À la grande surprise d’un membre du « gang des égalitaristes », Edward Wolff, le 1% des américains les plus fortunés s’avéraient pour 75% être à la tête de petites entreprises qui faisaient leur fortune.
    Ce 1% était très loin d’avoir la fortune des milliardaires, puisqu’en moyenne, son patrimoine était de l’ordre de 15 millions de dollars. Mais il jouait dans l’économie américaine un rôle déterminant car, par le nombre, il représente plus de la moitié de l’investissement industriel américain, bien plus que Wall Street Pour les milliardaires français de la liste de Forbes, la « new money », ceux qui sont devenus riches de leur vivant sont 57%, plus de la moitié. Et si l’on inclut la seconde génération, 71%

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