Ce membre du 1% opposé au vol intergénérationnel…

Ce que cet homme d’affaires richissime a à dire ne concerne pas que les Américains.

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Ce membre du 1% opposé au vol intergénérationnel…

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 12 avril 2015
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Ce que cet homme d’affaires richissime a à dire ne concerne pas que les Américains : les inégalités résultent de l’égoïsme d’une génération assise sur une fortune.

Par Daniel Girard, depuis Boston, États-Unis

druckenmiller
Stanley Druckenmiller – Capture d’écran Bloomberg TV

 

Ils constituent 1% de la population américaine. Ils ont les poches pleines. Ils ont été la cible du mouvement mondial Occupy lancé à Wall Street en 2011 au nom des autres 99%. Ces 1% s’adressent rarement au reste du monde. Mais il y a des exceptions. Le gestionnaire de fonds Stanley Druckenmiller en est une. L’homme de 61 ans a fait une tournée des universités américaines pour dénoncer le vol intergénérationnel.

Qui est cet homme ? Stanley Druckenmiller a amassé une fortune de 2,9 milliards de dollars dans la gestion de portefeuilles. En 2009, il était le philanthrope le plus généreux aux États-Unis. Ses dons pour l’éducation, la recherche médicale et la lutte anti-pauvreté ont totalisé 700 000 000$.

Républicain ? Démocrate ? Ni un ni l’autre. Indépendant.

Est-il partisan d’un capitalisme pur et dur ? Pas du tout. Ses positions tranchent avec celles de Wall Street. Il n’aurait pas été fâché que l’Amérique déclare un défaut de paiement… Si cela avait mené à un accord de réduction de la dette.

La nouvelle génération finance les baby-boomers

Pour lui, c’est ça le véritable combat. Stanley Druckenmiller aura 62 ans en juin.  Dans trois ans, à l’âge de la retraite, il commencera à recevoir un chèque de 3 500$ par mois du gouvernement. Cela le révolte. « Avec tous les actifs que j’ai et la dette nationale qui dépasse les 16.000 milliards, comment peut-on justifier cela ? » C’est cet esprit de révolte qui l’anime dans ses présentations aux étudiants.

Sa première conférence, il l’a faite à Bowdoin, dans le Maine, là où il a étudié. Graphiques à l’appui, il démontre que les programmes sociaux d’assurance-santé pour les personnes âgées, Medicare, et les pensions de vieillesse sont financés au détriment des  générations X, Y et Z.

Que s’est-il passé ? Les politiciens n’ont jamais cessé de hausser les prestations des aînés. Une personne qui a eu 65 ans va recevoir, jusqu’à sa mort, des prestations totalisant 327 400$. Les nouveaux-nés, eux, subiront des pertes nettes de 420 600$. Ce trou, ils l’auront creusé en payant les dettes des générations passées.

L’ironie c’est que Barack Obama aurait difficilement remporté les élections présidentielles sans l’appui des jeunes. Pourtant les jeunes sont les laissés-pour comptes de cette administration. C’est à eux que la génération des baby-boomers refile la facture de leurs programmes boursouflés. Les nouveaux diplômés amorcent leur carrière avec une lourde dette étudiante dans un marché du travail précaire affligé par le chômage.

Stanley Druckenmiller estime qu’il faut lier le versement des prestations de Medicare et des pensions de vieillesse à un examen des ressources financières. « Les gens de 60 ans ont des actifs cinq fois plus élevés que les gens de 30 ans, s’indigne-t-il, ce tranfert intergénérational doit cesser. »

Stanley Druckenmiller a fait sa présentation dans des universités très progressistes comme Berkeley, Brown et Stanford. Il a été chaudement accueilli par les étudiants. Ils lui ont demandé comment amorcer un mouvement de révolte. Il a répondu : « la mobilisation contre la guerre au Vietnam s’est faite avant les réseaux sociaux. Vous avez tous les outils dont vous avez besoin. »

Car le véritable combat contre les inégalités n’est pas lié à la nature du capitalisme. Il est plutôt relatif à l’égoïsme d’une génération qui est déjà assise sur une fortune. Une génération qui veut continuer de piger dans les poches de ceux qui l’ont fait prospérer.

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  • il est bien ce monsieur ; il devrait se présenter aux élections aux usa ; il suffirait de quelques personnalités de cet accabit à la tête d’autres pays , peut être vérrait on une éclaircie dans ce monde d’injustice ;

  • La sociale démocratie, installée ar Petain en France, a retabli l esclavage et le travail des enfants.

    • Enfin, il me semble normal que les personnes d’âge mûr aient accumulé plus de sous que les petits jeunes, et comme elles paient déjà beaucoup plus que leur simple part pour la santé ou le chômage de ces mêmes jeunes, je ne vois pas vraiment où est le problème de les laisser gâter leurs petits-enfants plutôt que ceux des autres avec le reste.

    • Théo ,

      Vous en savez des choses sur le rétablissement de l’esclavage et le travail des enfants …pouriez vous être plus factuel ?

      • Pour le travail des enfants je sais pas mais le STO est clairement une forme d’esclavage.

        • La retraite par répartition, fondée sur le travail obligatoire de ses propres enfants, lesquels hériteront d’une montagne gigantesque de dettes.

  • Encore un milliardaire qui essaie de se faire passer pour philanthrope. Ce monsieur fait partie de ce 1% qui capte la richesse mondiale, il lui appartient de faire cette révolution, parmi les siens, en commençant par se défaire de sa fortune. Car son discours, quand il commence à être appliqué, pénalise, non pas des profiteurs mais une majorité de gens qui n’ont fait qu’amasser un petit pécule au bout d’une vie de travail pendant laquelle ils on dû batailler entre un patron pingre et un Etat prédateur. Il se trompe de cible, qu’il commence par mettre sur la table ce qu’il a dans les poches.

    • Faux raisonnement: si on le vole et qu’on distribue son capital de 2G$ aux 200M d’américains, chacun reçoit 10$.

      Comme l’article le dit, une génération s’est arrogée des « droits » que plus personne ne retrouvera. C’est aux jeunes de se révolter. Et mon petit doigt me dit cela va arriver assez vite.

      • Oui et c’est très simple il suffit de cotiser pour son compte retraite personnel…
        Quant a Michel O vous devez faire partie de cette génération de voleurs, et jouisseurs hypocrites et égoïstes, pour tenir des propos aussi faux
        Les baby boomers pompent entre 4 et 10 fois leurs cotisations en retraite, qui paie la différence a votre avis ? La dette et le chômage…
        Pour l’instant ils restent bien protégés par des politiciens dont ils sont le réservoir de voix, mais ça ne va plus durer très longtemps fort heureusement…

    • Il ne se fait pas passer pour un philanthrope, c’est l’un des plus grands philanthropes. un homme vraiment généreux dont les idées sont respectées par la gauche progressiste étudiante, celle qui va payer la dette des autres.

      • Là, vous vous avancez imprudemment. Jusqu’ici, une génération a toujours soit fait défaut sur sa dette, soit reporté la dette à la suivante. Pourquoi la prochaine ferait-elle exception à la règle ?

        • Tout ce que je dis c’est que ce philanthrope s’adresse à des auditoires sympathiques à ses idées. Si la tendance se maintient, la génération actuelle aura moins de revenus disponible que la précéddente. C’est ce qui se produit en France, n’est-ce pas ? Avec un taux de chômage chez les jeunes de 25%…

        • Ce que vous êtes en train de dire …
          Les dettes n’ont jamais atteint un tel niveau, le comportement précédent ne peut être comparé avec l’accumulation de dette actuel, et ce, quel que soit le pays.

          Ce que vous êtes en train de dire en filigrane, c’est que la dette, c’est du vent ? qu’on ne les remboursera pas ? le systeme economique et bancaire, c’est de la poudre aux yeux ? et la dette grecque, une « expérience » ?

    • Vous savez lire ?
      Il donne déjà… Même en proportion certainement beaucoup plus que vous. Comme d’ailleurs une grande partie de ce 1%.
      Je commence à en avoir raz le bol de ces petit pingres gagnes petit aigris et jaloux qui réclament que les autres soient généreux et qui eux ne donnent jamais rien. On en a partout en France, pourris de jalousie envers ceux qui gagnent ou ont plus qu’eux, obsédés par le pognon mais incapable de se bouger les fesses pour en gagner eux même, et pour couronner ce portrait de l’antithèse de l’éthique et de la morale, ils se posent en donneurs de leçon.

      Vous avez lutté contre 1 patron pingre (ça n’existe presque pas… Quand on est bon, ils sont généreux) ce patron a lutté contre des dizaines, des centaines, des milliers ou plus d’employés plus pingres encore, de clients cherchant le profit plus encore que lui, de politiciens qui jouent sur le lucre et l’envie matérialiste de tous ces gagne petit pour s’en mettre plein les poches.

      Il doit surement un peu de sa fortune à de la capture réglementaire/législative… Mais nous le faisons tous. Sans être milliardaires pour autant. Ce qui en dit beaucoup sur le niveau.

    • Et vous, que faites vous pour aider vos semblables ? Probablement voter pour qu’on pique le pognon de votre voisin.

  • « Car le véritable combat contre les inégalités n’est pas lié à la nature du capitalisme. » Quel enfumage…

    • Je suis impressionné par la facture cartésienne de votre propos

    • Moi je me demande pourquoi il faut se battre contre les inégalités. Ca ne me gène pas qu’il y ait des plus riches que moi…

      • Moi nous plus. Mais une récente expérience en covoiturage m’a montré que certaines personnes trouvent ça inadmissibles tout en se défendant de faire partie des gagne petits : « n’avez-vous pas honte de gagner 200 milles euros par an et d’hériter une fortune de votre famille quand des enfants n’ont pas à manger dans le monde? » Qu’est ce qu’on peut répondre à ça? Rien. C’est juste du sentiment et rien d’autre. C’est désarmant.

        • Que répondre ? Tout simplement que l’argent d’autrui ne regarde pas le jaloux envieux qui profère ces âneries. Que le bon samaritain autoproclamé s’occupe de ses affaires. Qu’il utilise son propre argent pour sauver le monde si ça le chante, mais qu’il ne compte pas sur l’argent des autres. Bref, répondez « N’avez-vous pas honte de faire preuve d’autant de jalousie maladive ? N’avez-vous pas honte de vous dissimuler sous les oripeaux d’une générosité factice alors que vous n’êtes qu’un voleur doublé d’un parasite ? »

          • A ce genre de personne, j’aime dire « quand j’étais dans la merde, je ne me souviens pas que tu m’aies aidé ».

  • Grosse confusion, plutôt habituelle, entre revenus et actifs possédés. C’en est même à se demander si le milliardaire n’est pas en service commandé, histoire de provoquer artificiellement l’affrontement entre groupes de population pour que l’Obèse de son pays puisse mieux assujettir tout le monde. Le fameux 1%, c’est l’Obèse. Il est hautement absurde (sinon suspect) de proposer plus d’Etat quand la situation est entièrement due aux agissements de l’Etat.

    Il est parfaitement normal que les vieux possèdent l’essentiel du patrimoine disponible quand les newbies qui débarquent fraîchement des jupes de maman n’en possèdent presque rien. C’est la vie, c’est comme ça, tout simplement parce que les vieux ont eu le temps d’accumuler le capital. Si ce n’était pas le cas, ce serait une grave anomalie économique. Que les plus jeunes ne s’impatientent pas : non seulement ils vont hériter des vieux, mais leur espérance de vie supérieure leur permettra d’accumuler encore plus de capital que leurs aînés. En effet, les jeunes pourront travailler beaucoup plus longtemps, donc accumuler plus longtemps, probablement un peu plus de 80 ans au cours de leur vie, pour se limiter à un horizon prévisible.

    Inversement, il est hautement scandaleux que les revenus immédiats (prélèvements obligatoires) et futurs (dettes publiques) des jeunes soit pillés par les vieux et/ou par l’Obèse, essentiellement à cause des politiques discrétionnaires de redistribution sociale (collectivisation socialo-étatiste) ou de redistribution monétaire (QE des BC). Pour rétablir la justice, les principales mesures sont déjà connues. il ne reste qu’à les appliquer sans barguigner :
    – supprimer la retraite par répartition, à remplacer par la capitalisation
    – soumettre la SS à la concurrence (assurances privées)
    – abroger les autres politiques publiques de collectivisation en espèces représentées par la redistribution au sens large (emplois de faux fonctionnaires, allocations sociales, subventions économiques)
    – abroger les politiques publiques de collectivisation en nature représentées par les monopoles, les entreprises publiques et les normes qui conduisent à l’anarchie légale et à l’injustice économique
    – réduire l’Etat à sa forme régalienne minimale
    – sanctionner les dettes publiques par leur pénalisation
    – placer la monnaie sous régime de concurrence
    – appliquer enfin la Constitution, notamment la DDHC, ni plus ni moins

    Bref, c’est en interdisant définitivement le socialisme (ou l’ étatisme, peu importe l’étiquette qu’on donne au processus néfaste de collectivisation), qu’on rendra justice à tous, jeunes comme vieux.

    • Je ne suis pas assez capitaliste, et trop libéral pour penser de la sorte. J’ai un faible pour la méritocratie.

      La génération précédente a eu les moyens d’investir que la nouvelle génération n’aura jamais. par exemple, l’immobilier à fait un *3 en moyenne en vingt ans (et encore, c’est parce que c’est plombé par certains endroits qui se vident).
      Bref, par rapport à un même rendement effort de travail / salaire, en vingt ans, la nouvelle génération pourra investir trois fois moins. Dans ces conditions, la retraite par capitalisation est largement biaisée, puisque les anciens seront la aussi mieux servis, puis qu’avec un point de départ plus avantageux.

  • Je n’ai pas demandé à l’état de s’occuper de ma santé ni de ma retraite. C’est lui qui me l’impose et qui prélève 70% des fruits de mon travail pour ce faire. Si en plus, parce que j’ai mis un peu de coté, je n’ai pas droit aux prestations qui m’ont été promise, j’arrête de travailler immédiatement.

  • Papy boomers voleurs. États voleurs.

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