Dette publique à 104,5% : la Belgique en danger

Tout est prêt, il ne manque plus qu’une crise et la Belgique deviendra la nouvelle Chypre.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Elio Di Rupo : "À chaque problème, une solution". Illustration de Def.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Dette publique à 104,5% : la Belgique en danger

Publié le 24 juillet 2013
- A +

Tout est prêt, il ne manque plus qu’une crise et la Belgique deviendra la nouvelle Chypre.

Par Patrick Smets, depuis la Belgique.

Elio Di Rupo : « À chaque problème, une solution ». Illustration de Def.

Au premier trimestre, le taux d’endettement de la Belgique est monté à 104,5 % et la dette dépassera les 400 milliards avant la fin de l’année. Un signe de plus de l’étranglement financier de notre pays, malgré l’avalanche d’impôts et de taxes subie depuis 3 ans.

Les nuages s’accumulent. Le dépassement du taux d’endettement de 100% est souvent considéré comme le seuil au dessus duquel la dette devient incontrôlable. Avec les élections de 2014 qui approchent, nous pouvons nous attendre à une dégradation supplémentaire durant l’année qui vient. Pour ne rien arranger, les taux d’intérêts sont repartis à la hausse un peu partout dans le monde menaçant de relancer l’effet boule-de-neige.

L’orage approche. La Belgique fait désormais partie des rares pays dont le taux d’endettement est supérieur à la moyenne de l’Eurozone. Elle s’y trouve en compagnie de la Grèce, de l’Italie, du Portugal et de l’Irlande, tous pays désormais sous tutelle. Au moindre regain de tension sur les marchés européens, la Belgique sombrera à son tour.

Pour le gouvernement, comme pour les autorités européennes, cette crise inévitable sera prétexte à confisquer les comptes d’épargne des citoyens belges. En mars, l’affaire chypriote a permis de tester les mécanismes de blocage des comptes bancaires. Le président de l’Eurogroupe, J. Dijsselbloem a depuis confirmé qu’il s’agissait d’un modèle pour tous les autres pays. En mai, l’économiste français J. Delpla proposait une taxe exceptionnelle de 17% du patrimoine des ménages. En juin, W. Schaüble a fixé le taux de confiscation des avoirs bancaires à 8%. Tout est prêt, il ne manque plus qu’une crise et la Belgique deviendra la nouvelle Chypre.

Le Parti Libertarien refuse d’accepter ce scénario. De tout temps, la propriété privée et les libertés individuelles ont été indissolublement liées. La confiscation de l’épargne est le premier pas vers un régime autoritaire. Avant qu’il ne soit trop tard, nous demandons l’ouverture d’un débat national sur la dette publique afin d’organiser proprement son annulation.

À lire aussi :

Voir les commentaires (11)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (11)
  • La dette est un stock, le PIB un flux. Comparer les deux, c’est juste prouver que l’on ne comprend pas grand chose à l’économie. Ce qui compte, c’est le cout du service de la dette, et son impact sur la fiscalité qui elle peut étrangler l’économie.

    • oui et non. le rapport de la dette au PIB n’est pas un %, c’est un temps : le temps qu’il faudrait, en ne faisant que ça, pour rembourser. 100 % = 1 an

      • Oui c’est une idée du temps qu’il faudrait pour rembourser la dette si on s’y consacrait uniquement…et dans l’hypothèse bien entendue très théorique où l’état déciderait pendant cette durée de ne plus payer le moindre de ses frais de fonctionnements 😉

        Mais est-ce que l’ensemble du PIB transite réellement par les caisses de l’état, je n’en suis pas sûr ?
        Du coup le calcul serait faussé parce que ne pourrait servir au remboursement que la part du PIB qui transite réellement par les caisses de l’état.

        Quelqu’un peut-il m’éclairer la-dessus ?

  • « un débat national sur la dette publique afin d’organiser proprement son annulation » : m’enfin, c’tinoui ! Annuler la dette est une spoliation tout aussi immorale que le prélèvement Schaüble ! Cette proposition est aussi illibérale que ponctionner indifféremment l’épargne de tous.

    Il n’y a qu’une solution honnête et morale, c’est de procéder à une vive et profonde réduction de l’Etat obèse et demander le remboursement des dettes publiques aux rentiers qui ont perçu les dépenses publiques : fonctionnaires, retraités par répartition, aidés sociaux et entreprises subventionnées. Ce n’est d’ailleurs pas compliqué car les comptables publics gardent précieusement trace de tous les versements qu’ils effectuent. Ceux pour qui on a créé la dette doivent la rembourser et eux seuls : il n’y a pas de repas gratuit et il est temps que les diverses cigales l’apprennent à leurs dépens.

    Comme on n’est pas des bêtes, des facilités de remboursement pourront être envisagées au cas par cas, par exemple avec un étalement des remboursements sur une dizaine d’années, agrémenté de pénalités de retard évidemment.

    • Ca ne tient pas debout. On ne peut pas mettre le remboursement de la dette simplement sur le dos de ceux qui en ont « bénéficié ».

      D’ailleurs, tout le monde est dans ce cas, bien qu’il s’agisse d’un bénéfice douteux. Vous avez pris le train une fois dans votre vie ? Eh bien, vous avez « bénéficié » de la dette publique, puisque la SNCF est subventionnée. Vous avez marché sur le trottoir en bas de chez vous, eh bien, vous êtes un salopard de profiteur de la dette, car le trottoir est payé par l’Etat. Etc.

      Quand il faut changer de système, c’est évidemment toute la nation qui doit s’adapter et y consentir. Tenter de mettre le fardeau sur le dos des seuls « profiteurs » (que vous seriez évidemment chargé de désigner) serait la recette la plus sûre pour ne jamais y parvenir.

    • Merci Cavaignac,

      Je vous reconnais bien là et dans le fond vous avez raison… Mais comme l’a si justement fait remarquer Robert Marchénoir c’est impossible.

      De la même manière se pose la question de savoir si jamais on arrivait à instaurer un « régime strictement libéral » dans un pays qui a été corrompu par le capitalisme de copinage, comment déterminer, par souci de justice, quels individus et quelles entreprises ont « injustement » profité du système précédent pour s’enrichir indûment ou former des « monopoles de fait »*/**.

      Déposséder les anciens politiciens, les chefs d’entreprise nommée par l’état, ceux qui ont fait du business avec l’état , la région ou la commune, priver les (hauts-)fonctionnaires de retraite ?

      Soit, mais :
      – parmi ceux qui ont fait du business avec l’état certains l’ont probablement fait de « bonne foi » pour sauver leur entreprise (et ont eu la chance de connaître ou de bien savoir approcher les décideurs de l’époque), sont-ils coupables ?
      – parmi les fonctionnaires, certains ont choisi cette fonction pour réellement servir l’intérêt de leurs concitoyens, doit-on les punir pour cela ?
      – Il n’y a que les politiciens pour lesquels je n’aurais pas de pitié, mais là encore ils ont fait ce qu’il ont pu pour optimiser « leur propre » situation au regard des lois et modes de gouvernement de l’époque. Si nous avions pu faire de même nous l’aurions fait… devons nous les condamner parce que nous sommes jaloux de leur capacité à avoir su profiter des lois ?

      Si on répond « oui » aux questions précédentes, alors on décide arbitrairement qu’il faut punir des coupables et on assistera probablement rapidement aux mêmes simulacres de tribunaux que ceux qui ont entachés notre propre première « révolution nationale », et on voit où ça nous a mené (certainement pas à un état libéral).

      Si on répond « non », alors on doit ravaler sa fierté, sa soif de vengeance et accepter que le monde libéral que l’on aura créé aura été fondé sur des injustices, parce qu’on est persuadé que notre nouveau système permettra « à terme » de faire plus de bien pour l’ensemble des habitants et qu’il permettra de favoriser le travailleur à l’oisif, le créateur au copieur*** et le bien-être de tous.

      *: je sais qu’en théorie il n’existe que des monopoles d’état et qu’un monopole ne perdure pas dans un système libéral, mais qu’un tel monopole puisse subsister pendant plus de 20ans avant d’exploser me semble relativement injuste (et surtout bride l’économie)

      **: prenez aussi l’exemple de Singapour, où une famille contrôle tout et où elle pourrait tout en restant dans la « légalité libérale » venir contrecarrer les plans de tout nouvel entrant dans le marché par un dumping ciblé…

      ***: c’est certainement faux, mais je trouvais la phrase jolie…

    • @Robert et peacefulJoe

      Certes, tout le monde bénéficie à divers titres des libéralités publiques. Toutefois, il n’est pas si compliqué qu’il y paraît de demander un effort spécifique à ceux qui en tirent la majeure partie

      Ainsi, une différence d’investissement personnel est aisée à trouver entre fonctionnaires régaliens qui agissent au service de leurs concitoyens en mettant leur vie en danger (les vrais fonctionnaires) et fonctionnaires non régaliens des ministères de la culture ou de l’écologie (exemples au hasard) qui profitent grassement du système. De même, la distinction entre investissement utile (moins de 100 milliards par an en France, trottoirs et trains compris) et consommation abusive (en gros, les 4/5 des 1000 milliards restants) ne devrait pas nous plonger dans des abîmes de perplexité. Est-il réellement impossible de recenser ces fonctionnaires logés dans les HLM de luxe parisiens pour des loyers dérisoires alors qu’ils gagnent plus de 5000 euros par mois et de leur demander une restitution partielle de cette erreur manifeste ?

      Vous envisagez le problème du recouvrement sous un angle agressif, judiciaire, comme s’il fallait à tout prix inventer des coupables et faire justice dans le sang, à coups de guillotine. C’est une manière inutilement excessive de le résoudre. Ici, il n’est point question de fabriquer arbitrairement des condamnés. Inutile de désigner quiconque à la vindicte quand le processus démocratique et les lois existantes suffisent ! Il ne s’agit pas de faire justice mais simplement de recouvrer les versements socialistes indus par une banale démarche comptable.

      Aujourd’hui, lorsque vous percevez par erreur une dotation ou une aide sociale, on vous demande de la rembourser, sans pour autant vous juger coupable de quoi que ce soit. Vous remboursez, avec des facilités si nécessaire, et l’affaire est terminée. Je propose d’appliquer exactement la même logique. Pour rembourser une bonne partie de la dette, il convient de reprendre sans barguigner les trop-perçus versés, par erreur socialiste, sur les logements sociaux, les subventions, les salaires, les retraites, etc. Les procédures de recouvrement existent déjà et fonctionnent parfaitement, sans mettre le pays à feu et à sang. Appliquons-les aux décisions socialistes !

      Comme vous le voyez, il ne s’agit pas de réinventer la Terreur ou je ne sais quel arbitraire tyrannique. Au contraire, il s’agit d’éviter, par une méthode pacifique et civilisée, juste et morale, une potentielle guerre civile car annuler la dette ou taxer indifféremment tout le monde est non seulement une provocation et une injustice, mais est surtout un choix aventureux qui provoquera des conflits dont on n’a pas idée, le même genre d’aventures qu’entraînerait une sortie inconsidérée de l’euro.

      Vouloir le scénario argentin en pire pour la France (ou la Belgique) en annulant la dette est franchement irresponsable. En outre, ce serait contreproductif car cela conduirait très certainement à un renforcement de l’Etat socialiste obèse qui, ne pouvant plus recourir à la dette, serait conduit à augmenter son oeuvre de pillage en accroissant la violence publique et la répression fiscale.

      Pour sortir par le haut de la dramatique situation dans laquelle se trouvent nos pays, il n’y a pas d’autre choix que de rembourser la dette et de faire d’inviter ceux qui en ont profité à la rembourser. D’autres alternatives existent comme celle proposée dans ce billet, mais toutes nous conduisent au conflit, à la violence.

  • Dans quel état le système de retraite belge se trouve-t-il ?
    le drame français c’est une dette implicite d’au moins 200 % du PIB qui se rajoute à la dette officielle.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
Le meurtre de Thomas à Crépol a fait apparaître comme jamais le profond clivage entre l’opinion publique majoritaire et les dirigeants politiques. L’alignement des médias dominants, en particulier ceux du service public, sur le déni politicien, traduit leur incompréhension de la situation ou leur asservissement au pouvoir.

Pour tous ceux qui vivent dans la « France profonde », la perception du fossé, devenu gouffre béant, séparant gouvernants et gouvernés, est ancienne mais devient aujourd’hui alarmante.

 

La bien-pensance... Poursuivre la lecture

Un article de l'IREF.

En janvier dernier, dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, annonçait la fin du « quoi qu’il en coûte ».

L’examen parlementaire en cours des projets de loi de finances de fin de gestion pour 2023, et de loi de finances pour 2024 montrent à l’inverse que, loin d’être fini, le « quoi qu’il en coûte » se poursuit. Et ce en dépit d’un goulet d’étranglement appelé à se resserrer du fait de l’aggravation de la charge de la dette dans les prochai... Poursuivre la lecture

Un article de l'IREF.

En 2022, pour alimenter un fonds pour le climat et la transformation énergétique  – KTF – de 212 milliards d’euros, le gouvernement allemand avait puisé à due concurrence dans les réserves non utilisées d’un autre compte, constitué en 2021 pour contribuer à l’amortissement de l’impact du coronavirus. Mais celui-ci avait bénéficié d’une suspension des règles du « frein à l’endettement », en raison de la pandémie. Ce qui ne pouvait plus être le cas du fonds KTF.

La CDU/CSU, les conservateurs dans l’opposition... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles