Mathématiques : de l’excellence française au désamour scolaire

Tandis que la Médaille Fields est décernée au Franco-Brésilien Artur Avila, une crise profonde traverse l’enseignement des mathématiques en France.

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Artur Avilla

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Mathématiques : de l’excellence française au désamour scolaire

Publié le 18 août 2014
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Tandis que l’École mathématique française est une nouvelle fois mise à l’honneur avec la Médaille Fields décernée au Franco-Brésilien Artur Avila, une crise profonde traverse l’enseignement des mathématiques en France.

Par Thierry Berthier

Artur Avilla

Une École mathématique française première au classement mondial

Âgé de 35 ans, le Franco-Brésilien Artur Avila vient d’obtenir la Médaille Fields pour ses remarquables résultats dans le champ des systèmes dynamiques. Il a reçu sa récompense le 3 août à Séoul aux côtés de trois autres chercheurs parmi lesquels figure Maryam Mirzakhani, la première femme médaillée (pour 55 hommes récompensés).

Depuis 1936, la France totalise 13 Médailles Fields contre 14 pour les États-Unis, 9 pour la Russie, 6 pour le Royaume-Uni, 3 pour le Japon, et 2 pour la Belgique. L’École Mathématique Française confirme donc son excellence au niveau mondial et sa première place partagée avec les États-Unis. Artur Avila, Directeur de recherche au CNRS, chercheur à l’Institut de mathématiques de Jussieu, rejoint Ngo Bao Chau et Cédric Villani, lauréats de la Médaille Fields en 2010 et anciens élèves de l’ENS Ulm.

Cette première place mondiale démontre l’attractivité mathématique de la France et confirme son rôle de leader dans ce domaine. Une telle performance est suffisamment rare pour que l’on ne se prive pas d’en souligner l’aspect stratégique. Les mathématiques fondamentales interviennent partout (sciences de l’ingénieur, physique, chimie, biologie, génétique, informatique, téléphonie, électronique, linguistique, économie, finance, marketing…).

Elles soutiennent et ouvrent la voie à de nombreuses découvertes dans l’ensemble du corpus scientifique. La place des mathématiques dans l’ascension technologique humaine croît fortement à mesure des nouvelles découvertes. Elles agissent sans esbroufe sur le progrès mais de façon intense. L’algorithmisation des sociétés technologiques se déploie grâce et par les mathématiques. La production exponentielle de données numériques dans le monde ne peut être exploitée efficacement que par un outillage mathématique pertinent.

Le big data, la virtualisation, le stockage massif de l’information et son traitement automatisé prennent corps via les mathématiques. L’Intelligence Artificielle et d’une façon plus générale la robotique progressent par les mathématiques. Le séquençage du génome humain s’appuie sur les mathématiques.

Une nation technologique ne peut prétendre aujourd’hui à l’innovation sans développer une recherche consistante en mathématiques. Je ne précise d’ailleurs pas « fondamentales » ou « appliquées » car il me semble que cette partition n’a plus de sens : un théorème très abstrait peut rapidement trouver une application très concrète. Les mathématiques constituent ainsi l’ingrédient fondamental du progrès.

Encore faut-il qu’elle soient identifiées en tant que telles par l’ensemble des citoyens. Après l’obtention de sa Médaille Fields, Cédric Villani a eu la volonté et le courage de parcourir le chemin des médias grand public pour apporter la bonne parole sur le juste rôle des mathématiques dans la société. Cette démarche à la fois nécessaire et  citoyenne relevait parfois de l’abnégation lorsqu’il se trouvait confronté à un plateau de télévision (comment dire pour rester poli ?) peu réceptif à la chose mathématique. À chaque fois, je ressentais le même malaise lorsque Cédric Villani devait batailler pour conserver la parole plus de deux minutes, constamment interrompu par les élucubrations télévisuelles d’un présentateur faiblement cortexé. Parler de mathématiques durant 120 secondes sur certaines chaînes de TV relève plus de la zen attitude et de l’introspection que de la performance intellectuelle… Mais, il fallait le faire et Cédric Villani l’a fait ! (la promotion de son livre était à mon avis très secondaire et difficilement réalisable sur un plateau de télévision). En tant que Médaille Fields, il était le meilleur ambassadeur pour communiquer sur son engagement dans la recherche et pour faire briller l’étoile des mathématiques auprès du grand public.

 

Les élèves français et les mathématiques : un désamour préoccupant

René Le Honzec mathématiques socialistesSi l’École mathématique française occupe la première place mondiale, nous ne devons pas oublier la crise profonde que traverse l’enseignement des mathématiques en France.

La majorité des élèves, collégiens et lycéens n’aime pas les maths. Ce désamour ne date pas d’hier mais il s’est considérablement accentué depuis une dizaine d’années. Le dernier classement PISA a souligné le recul mathématique chez les élèves français âgés de 15 ans. Dans une classe d’âge, une petite élite parvient toujours à se maintenir dans la performance mais les disparités de niveaux se creusent fortement et l’analphabétisme mathématique se réifie… Les raisons du déclin sont multiples et complexes comme toujours dans ce type de phénomènes. On peut facilement les associer aux inégalités culturelles, sociologiques, générationnelles ou psychologiques.

Mais peu importent finalement les raisons de l’échec. À l’heure du constat et de l’alarme, il nous faut en prendre acte et réagir au plus vite si l’on souhaite atténuer les effets du désamour mathématique sur notre société technologique.

Commençons par constater sobrement :

  • les élèves ne souhaitent plus apprendre les mathématiques car elles leur semblent trop abstraites et nécessitent à leurs yeux un investissement trop important pour devenir performant.
  • les étudiants (entrant en premier cycle à l’Université, IUT, BTS, Classes Préparatoires) n’ont pour la plupart aucune idée sur l’utilité ou la place des mathématiques dans la société et ne voient en elles qu’un sordide outil de sélection (de torture pour certains). Ils n’établissent pas de liaison entre les mathématiques et les progrès technologiques qu’ils apprécient et maîtrisent pourtant par ailleurs.
  • les élèves (quel que soit leur bac d’origine) sont souvent très surpris lorsque l’on énumère l’ensemble des avancées technologiques obtenues grâce aux mathématiques.
    • ils regrettent alors que l’enseignement des mathématiques au collège et au lycée ne consacre pas un espace suffisant au nécessaire questionnement « pourquoi ferais-je l’effort d’apprendre les mathématiques ? ». Arrivés en premier cycle universitaire avec parfois des lacunes accumulées depuis la classe de sixième, ces étudiants éprouvent toutes les difficultés du monde à surmonter l’échec passé : le mal est fait depuis longtemps… Les protocoles de soutien mis en place dans les premiers cycles sont souvent inefficaces face à l’ampleur des lacunes. Au mieux, ils viennent confirmer l’échec d’acquisition initial, parfois, ils amplifient le rejet allergique de la pratique mathématique.

Les filles rejettent les mathématiques

Plus grave encore : les filles désertent les filières mathématiques de l’enseignement supérieur ainsi que les filières d’excellence sélectives (Écoles Normales Supérieures d’Ulm, Cachan, Lyon et Rennes). Si les filles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons au niveau du baccalauréat dans les sections S, ES et L, elles ne sont plus que 30 % dans les classes préparatoires scientifiques. Elles disparaissent presque complètement des filières mathématiques d’excellence :

  • sur le concours MPI (Mathématiques, Physique, Informatique) de l’École Normale Supérieure de Paris (Ulm), elles ne sont que trois admises sur 40 places en 2013 et 2014… Inutile de chercher la parité dans ces chiffres, le déséquilibre s’accentue chaque année.
  • à l’École Polytechnique, les filles ne représentent que 14 % de la promotion X2013.

Évacuons rapidement l’inévitable « Les femmes ont un cerveau peu disponible pour les mathématiques » car les études de neurobiologie et des sciences cognitives réfutent toute différence homme-femme sur le sujet. Les femmes possèdent les mêmes capacités de déduction et de manipulation du formalisme mathématique que les hommes. Il faut donc chercher les causes de ce déséquilibre du coté des stéréotypes sociaux et de la programmation-orientation de la jeune fille vers des études littéraires ou faiblement scientifiques et celle du garçon vers les sciences dures.

L’imprégnation sociale, culturelle, familiale agit efficacement et sournoisement pour éloigner les filles des filières scientifiques en général et mathématiques en particulier. Le poids de l’imagerie sociale et celui de l’enseignement de zéro à 20 ans agissent de concert sur l’inconscient des jeunes filles et les dissuadent de choisir le sentier des mathématiques.

Cette masculinisation des filières d’excellence en mathématiques doit nous interroger et nous alerter. Une société technologique ne peut se construire sur un tel déséquilibre. Les défis à venir liés à la convergence NBIC (Nanotechnologies, Biotechnologies, Informatique, sciences Cognitives) vont mobiliser toutes les compétences mathématiques de la nation. L’adaptation aux rapides mutations technologiques doit d’abord s’appuyer sur un niveau minimal de connaissances mathématiques, un seuil stratégique en dessous duquel le citoyen n’est plus en mesure de s’approprier un concept nouveau. L’analphabétisme mathématique ne peut qu’isoler et discriminer. La démarche de création innovante (qui est la clé du succès d’une nation technologique) ne peut s’affranchir d’une culture mathématique minimale. Elle doit être accessible aux femmes comme aux hommes sans le biais d’une orientation initiale qui serait fonction du genre et de l’imprégnation familiale.

Valoriser les mathématiques

Il est urgent d’agir pour réhabiliter les mathématiques auprès des collégiens français. Pour cela, les enseignants doivent accepter de sacrifier la part d’académisme qui effarouche souvent l’élève et l’éloigne irrémédiablement de la matière. Le pragmatisme pédagogique doit investir les programmes officiels. Il faut commencer par montrer l’utilité des mathématiques dans le quotidien en adaptant à chaque fois le niveau de complexité de la démonstration. « Je fais des mathématiques car je sais qu’elles sont omniprésentes dans mon environnement et qu’elles me serviront pour comprendre le monde de demain. »

Enfin, il faut communiquer auprès des jeunes filles pour casser les biais cognitifs qui les éloignent des mathématiques et favoriser ainsi la mixité des filières d’excellence. Ce rééquilibrage apparaît aujourd’hui indispensable pour affronter les turbulences technologiques à venir.

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  •  » Cette masculinisation des filières d’excellence en mathématique  »

    Les mathématiques c’est bien, mais s on peut s’en passer et les laisser aux autres, c’est mieux!…

    Car c’est tout de même un sacerdoce

    • Les maths, c’est au contraire comme l’entraînement foncier pour un sportif : quelque chose qui va multiplier les réussites et le plaisir dans son sport, et qui sécrète ses propres endorphines. Pendant longtemps, les étudiants français ont été demandés à l’étranger pour leurs capacités d’abstraction. Si aujourd’hui ils devaient laisser l’abstraction aux autres, ils deviendraient leurs sous-traitants et leurs petites mains.

  • Excellent papier.
    Je partage entièrement les vues de l’auteur, pour les avoir verifiées au cours de ma scolarité (prepa + « grande école » actuellement).

  • D’après mon expérience scolaire (qui s’est terminée il y a quand même une quinzaine d’années) avant le bac on ne fait pas de mathématiques, on fait du calcul et on applique des recettes de cuisine pour recracher les résultats attendus au bac (même en filière « S spécialité Maths »). Les « vraies » mathématiques commencent après, quand on repart des bases et de quelques définitions pour tout reconstruire.
    Dans la partie « pré-bac » il manque un élément fondamental qui est l’applicabilité de ce qui est vu. On voit des études de fonctions, on joue avec quelques objets géométriques, mais jamais on ne voit comment ces concepts s’appliquent dans le monde réel. Les profs de maths laissent aux profs de physique le soin d’expliquer que la vitesse est la dérivée de la fonction décrivant la position, pour le prof de maths la dérivée, l’intégrale, l’exponentielle et le logarithme sont des objets en tant que tel, mais pas assez des outils au service de la représentation du monde…

    • Aujourd’hui beaucoup d’élèves obtiennent le bac sans comprendre le lien entre la dérivée et la pente de la tangente de la courbe représentant la fonction.

      Les élèves sont des robots qui calculent mécaniquement des dérivées et des intégrales.

      • Oh, pour moi en tout cas, ce fut vrai pour à peu près toutes les matières où la logique est importante. Un enseignement par coeur, des exercices ressassés… Heureusement que j’avais la bibliothèque pour assurer mon éducation.

  • Étant étudiant en mathématiques, je peux constater auprès de mes camarades ou mes professeurs que ce qui les a poussés à s’y intéresser, ce n’est pas les nombreuses applications que celles ci ont mais surtout leur « beauté », ou encore le plaisir intellectuel de résoudre des problèmes mathématiques.
    En conséquence, bien que je sois entièrement d’accord qu’il est important que le « grand public » soit au courant de l’utilité des mathématiques, je ne suis pas sûr que cela permettra de résoudre la crise des vocations. Au contraire, j’ai plutôt l’impression que la tendance dans l’enseignement secondaire, depuis l’abandon de la réforme des mathématiques modernes, est à une abstraction moindre et à une plus grande attention portée aux applications, sans que cela augmente le nombre d’étudiants dans les filières mathématiques dans le supérieur.

    • Je suis d’accord avec vous. C’est la beauté des maths qui donne le goût et l’enthousiasme pour les mathématiques. Et malheureusement, la beauté des maths n’est plus montrée aux élèves avant les études supérieures.
      L’enseignement des mathématiques est très axé aujourd’hui sur l’utilité. Pas du tout sur la beauté. Et le problème est bien là.

      En fait on demande toujours la solution à ceux qui sont mauvais en math. Jamais à ceux qui sont bons.

    • Je rejoins votre analyse. Je pense également qu’il y a actuellement dans les programmes la manie de présenter les Maths comme une simple boîte à outils, et que cette manie dégoûte les élèves. Une boîte à outils, et même pas bien foutue puisque souvent les professeurs oublient de présenter les règles qui permettent de comprendre les bons réflexes à avoir – l’enseignement des équations au collège est une catastrophe, par exemple : on fait bidouiller, factoriser, triturer l’équation (ce qui n’a rien de marrant), mais on n’explique pas ce que c’est que le degré d’une équation ou ce que c’est qu’une racine double.
      Le tout fait passer les Maths pour une matière où l’on apprend à bidouiller des calculs illisibles qui ont des applications qu’on pourra mettre dans des ordinateurs de toute façon, sans apprendre que la matière a une beauté intrinsèque et une structure très exigeante… qui d’ailleurs devra être maîtrisée pour « tout mettre dans un ordinateur ». Coder, ça n’est pas appuyer sur un bouton de la calculatrice comme vu dans les applications au lycée.

      • Moi en fac on m’a fait écrire des dérivées partielles AVANT de m’expliquer ce que ça signifiait et comment ça se manipule.

        Une fois j’ai rendu une copie FAUSSE et le prof n’a RIEN pu me dire parce que rien de qu’il nous avait expliqué ne pouvait expliquer en quoi la manipulation n’était pas mathématiquement correcte. Il a bredouillé et s’est excusé de me dire que la réponse n’était pas juste. Il savait qu’il était en tort en tant qu’enseignant!

      • « ce que c’est qu’une racine double »

        La plupart des élèves en L1 pensent que c’est une solution de l’équation PLUSIEURS FOIS.

        Enfin, « penser », c’est peut être excessif.

  • Vous êtes allés en MPSI voir en action la passion des maths ? Sans même parler des grandes écoles : ENSAE, les départements de maths des ENS…
    Les maths passionnent encore et toujours en France d’où l’excellence française.

    Franchement, qu’est ce qu’on en a à cirer de la peur des maths de quelques collégiens et lycéens ? Ils feront autre chose ; ce qui compte c’est que la crème des maths en France soit toujours aussi forte. Et il suffit d’aller là où on fait des maths pour trouver énormément d’éléments brillants qui rêvent en maths. On n’a pas besoin d’un pays de matheux, on a besoin d’un pays à la pointe. En maths c’est le cas

  • Je mettrai un bémol à cet article : non, il n’y a pas une psychose collective qui pousserait les filles contre leur gré à abandonner les Mathématiques. Et non, ça n’est pas un constat « inquiétant » de les voir délaisser une matière pour laquelle elles ont des facilités. C’est un constat, point.
    D’autres ont également des facilités, eux choisiront peut-être les Maths, qu’est-ce que le fait d’avoir un penis enlève ou rajoute à l’apport de quelqu’un au futur des Mathématiques?

    J’avais des facilités pour les langues, le latin, la littérature, et je ne suis pas trop mauvaise en cuisine, j’ai préféré devenir ingénieur plutôt que cuisinière ou prof de latin : est-ce un constat inquiétant? Le futur du latin en France va-t-il pâtir du fait qu’un homme ait choisi d’y participer et pas moi?

    • Quand seuls les hommes participent au latin, il y a problème…
      C’est ce qui se passe en maths : nous risquons de ne plus avoir une seule femme PR d’université en mathématiques d’ici à 15 ans…

      • Sans vouloir être grossier… Qu’est ce qu’on n’en a à foutre ?
        Les maths de haut niveau sont faites uniquement par des gens qui 1° en ont les capacités intellectuelles (ça réduit déjà beaucoup le vivier) et 2° la passion (deuxième écrémage, assez violent lui aussi). Qu’il y ait x% de femmes ou de noirs ou de juifs ou… ne change rien à la réalité ultime : la production mathématique.

        Pas de professeurs femmes… C’est presque le cas maintenant, sauf exceptions, et c’était encore pire dans le temps. Mais les quelques femmes qui y sont sont des passionnées et de haut niveau.

        Ensuite, baratin sur les égales capacités, tatata, tatati… Ben non, il y a des différences (légères) dans la distribution des capacités cognitives entres hommes et femmes. Notamment une variance plus élevée chez les hommes. Donc plus d’hommes « con-cons » (et plus de garçons en échec scolaire) et plus d’hommes à très très haut niveau. En estimant les paramètres et en supposant une distribution normale de ces capacités en maths, on arrive à une prédiction rigolote : il devrait y avoir une femme médaillée sur 56 médaillés Fields. Ho, tiens, ça colle pile poil ! (l’échantillon est tellement petit que c’est très limité comme conclusion).

        • Avez-vous les références d’une étude démontrant les différences (applicables à la pratique mathématique) des capacités cognitives hommes/femmes ??
          Je suis preneur de tout article sérieux sur le sujet.
          Concernant la première partie de votre commentaire, lorsque la nation se prive des contributions potentielles d’une moitié de sa population, sa productivité s’en trouve fragilisée. C’est d’abord une question quantitative. Il existe ensuite un certain nombre d’arguments qui montrent que lorsqu’une équipe de R&D est mixte, l’efficacité globale s’en trouve renforcée. C’est le cas en particulier en informatique.
          Le phénomène a fait l’objet de plusieurs études allant toutes dans ce sens…

          • J’ai mis plus bas un lien youtube d’une conf à Harvard où Pinker cite un certain nombre de résultats sur ce sujet.

    • @mis. Liberty
      Vous avez raison, les filles ne fuient pas les maths contre leur gré.
      Je crois que le problème se trouve là: pourquoi des élèves brillantes, que personne n’empêche de poursuivre en scientifique, ne le font elles pas malgré le bénéfice matériel, en terme de salaire, et symbolique, en terme de statut social, que ce genre de professions apporte?
      Pourquoi la france continue-t-elle à se priver de ces ressources là ?
      Il y a beaucoup à perdre à se contenter de constater le désamour des filles pour les carrières scientifiques (je pense la même chose vis à vis des garçons qui désertent certaines filières qui se féminisent de plus en plus, telles l’enseignement, la justice, etc)

      • Je vous réponds ici pour ce commentaire et le suivant :
        – le problème est de comprendre le désamour pour la matière de gens qui auraient pu devenir de bons mathématiciens et qui l’ont envisagé avant d’en être dégoûtés, ou qui l’auraient envisagé si la matière leur avait été mieux enseignée. Hommes ET femmes. Ceux qui sont bons mais n’ont pas d’affinités pour les sciences ou préfèrent se consacrer à autre chose, grand bien leur fasse
        – je n’ai pas choisi les sciences parce qu’on m’a présenté de grandes scientifiques femmes mais parce qu’on m’a présenté de grands scientifiques tout court, avec de grandes inventions à la clé. De la même façon que mes collègues masculins ne les ont pas choisi parce que c’était un domaine de mecs. J’en ai plus que marre de ceux qui s’ imaginent que les femmes ne s’intéressent qu’aux domaines que l’on saupoudre bien visiblement de petites paillettes roses. Ça vaut aussi pour les hommes et la justice. Ça n’est pas parce que c’est un domaine de bonnes femmes qu’ils ne viennent pas, mais parce que le métier n’est pas suffisamment valorisé tout court.
        – à la rigueur si vous êtes absolument convaincu que ce qui pousse naturellement les femmes à faire d’autres types d’études ne correspond pas au caractère d’une fille en particulier, et que vous voyez qu’elle se laisse prendre au piège, vous pouvez lui rendre le service de lui fournir les arguments pour qu’elle embrasse une carrière scientifique. Mais pourquoi voulez-vous expliquer à l’ensemble des filles que ces a priori sont faux et ne leur correspondent pas, alors qu’il y a de fortes chances qu’en fait si pour la plupart d’entre elles? Les a priori ne viennent pas de nulle part! Laissez les choisir leurs filières préférées en paix voyons.

        • @miss liberty
          Tout à fait d’accord, il faut les laisser choisir en fonction de leurs affinités et capacités.
          C’est précisément ce qui ne se passe pas dans notre système scolaire.
          Je sais de quoi je parle en tant que femme, d’une part, en tant qu’enseignante qui s’efforce de ne pas perpétuer les idées fausses auprès de mes élèves, d’autre part.

          Le système scolaire français ne fonctionne pas selon des critères libéraux, loin s’en faut. Ce n’est pas juste une question d’offre et de demande et aucune main invisible ne vient réguler l’accès aux différentes filières.
          C’est un gâchis énorme de potentiel.
          C’est un crime contre la jeunesse de ce pays.

          Je vous garantis, et je le déplore plus que tout, que le destin scolaire d’un enfant est réglé dès le collège. Et que le fait d’être une fille ou un garçon n’est pas du tout neutre.
          Il y a très peu de contre exemples, même si les choses évoluent.
          Je suis sûre qu’il y a parmi les lecteurs de ce blog de nombreuses personnes qui prendront leur cas personnel pour me faire remarquer l’inverse. Je les invite dans ma classe avec plaisir, sans arrière pensée, afin qu’ils constatent par eux-mêmes. Grâce à la discipline que j’enseigne, je connais tous les élèves de mon établissement sur les quatre années du collège. J’enseigne depuis 10 ans, ça fait un paquet d’élèves. Je n’ai pas encore croisé d’exception. Cela viendra peut-être.

          Quant à leur donner les arguments pour ne pas se laisser enfermer dans un profil qui ne leur va pas, vous avez raison également, je me dois de le faire, et je le fais, à chaque fois que je le peux (cependant il ne vous a pas échappé que l’avis de la prof d’arts plastiques n’est curieusement pas celui que l’on écoute en priorité, ni du côté des parents, ni de celui des enseignants et personnels de direction).

          • Nous sommes d’accord sur plusieurs points :
            – le collège joue un rôle important dans le choix de carrière d’un élève. Alors même que la plupart n’ont pas vraiment idée de ce qu’ils veulent faire avant la terminale, et que leurs choix sont alors déjà bien restreints
            – c’est du gâchis de fermer des portes aux élèves par a priori. Pour moi cela vaut aussi pour les carrières estampillées techniques, où on manque de vocations, souvent pour de mauvaises raisons car les bons élèves sont découragés de suivre leur coeur en la matière
            – vous avez raison de dire qu’il faut encourager les élèves dans leurs choix même s’ils sont atypiques, et les encourager à bien se renseigner pour ne pas se lancer dans des études sans débouchés ou être déçus. Mais ça vaut pour tous les élèves, ça!

            Pour ma part, je suis effectivement un contre-exemple : fille de deux littéraires, de bon niveau dans toutes les matières y compris littéraires, j’ai choisi les sciences. Que voulez-vous, j’étais fascinée par les avions. Mais je dois avouer que j’ai toujours été imperméable au blabla des profs et autres conseillers qui voulaient me pousser en filière littéraire, et soutenue par ma famille qui était prête à m’aider quelque soit mon choix – à condition qu’il soit un minimum réalisable.
            Au final, des filles passionnées par les mêmes choses que moi, des profs (femmes) excellentes, des scientifiques en pointe dans mon domaine, j’en vois tous les jours. Donc je ne m’inquiète pas.
            Mais je ne suis pas mathématicienne.

            • @miss liberty
              Vous mentionnez une chose primordiale: le soutien des familles dans les choix des enfants. Votre expérience n’est, là non plus, pas la majorité des cas.

              Pour le reste, je suis d’accord, même si ma réalité professionnelle me démontre chaque jour que ce système est de plus en plus violent, de plus en plus tôt, pour des résultats de moins en moins intéressants au niveau individuel et collectif.

              On a l’impression de vider la mer à la petite cuillère.

  • Je suis enseignante au collège depuis dix ans (pas en maths) et je constate pour de nombreux élèves que ce n’est pas qu’ils n’aiment pas les maths, ils en ont peur. Ils les perçoivent à juste titre comme la matière discriminante par excellence.
    Les choix d’orientation en fin de collège sont basés sur l’idée que se fait le conseil de classe de la capacité de tel ou tel élève à poursuivre sa scolarité dans un lycée dit général ou pas. On se base prioritairement sur les résultats en maths, français, histoire-géo.
    Les élèves subissent cette pression dès le début du collège. Un élève qui aime bien les maths mais qui ne rencontre pas tout de suite les standards attendus se démotive d’autant plus qu’il sait que son niveau en maths est une sorte d’indice utilisé de manière informelle, et bien souvent sans en avoir conscience, pour évaluer sa capacité à être bon élève (bien écouter, bien apprendre, bien réciter, pas trop bouger).
    De manière tout à fait schématique, les élèves qui suivent bien sont envoyés à la fin de la Seconde en filière S, puis ES, puis L. C’était déjà comme ça il y a trente ans.

    Les élèves qui suivent la filière dite scientifique le font par goût pour les sciences, certes, et parce que cette filière attire tous les « bons » élèves, elle ouvre davantage de possibilités de choix de filières post bac. C’est bien souvent un choix stratégique de la part des familles, indépendamment du goût personnel de l’enfant pour les maths en tant que telles.
    Cette façon de voir est partagée majoritairement par les parents des enfants, pas seulement par le corps enseignant. Elle est très difficile à changer car les arguments butent sur un grand nombre d’idées reçues quant à ce que l’on nomme intelligence et réussite.

    Le manque d’affection des filières scientifiques de la part des filles s’explique par tout un tas de raisons dont
    -Le fort esprit de compétition qui règne dans ces filières. Non pas que les filles n’aient pas le sens de la compétition, mais elles sont culturellement davantage poussées à ne pas se mettre en avant vis à vis du groupe.
    -Le manque d’exemples de femmes ayant réussi dans ces champs disciplinaires. Non pas qu’il n’y ait pas de femmes brillantes en sciences, mais celles-ci sont sous représentées, notamment dans les manuels d’histoire et d’histoire des sciences. À part Marie Curie, la population générale n’a jamais trop entendu parler de femmes scientifiques, cela a un impact sur les représentations que se font les filles quant à leur avenir.

    Tant que les maths serviront de monnaie d’échange pour accéder aux filières recherchées, elles ne seront pas choisies que par des jeunes qui s’intéressent aux sciences ou à la recherche fondamentale. Une fois le bac S en poche, certains choisissent de poursuivre leurs études dans des domaines non spécifiquement liés aux sciences dites dures.

    Cedric Vilani a effectivement eu beaucoup de courage lors de sa promotion tv en utilisant sa notoriété pour alerter les gens à ce sujet. Il a également eu l’intelligence de souligner dans son livre l’importance de la collaboration d’une de ses élèves à son projet de recherche, donnant un exemple concret de la place que peuvent tenir les filles dans ces domaines hyper pointus.
    La renommée de l’ecole française de mathématiques n’est plus à faire et attire de nombreux étudiants étrangers. Il semblerait que ce sont les étudiants français qui font défaut peu à peu.

    Il y a effectivement un problème avec l’enseignement des mathématiques dans les petites classes. Je me garderai bien de commenter ici le travail de mes collègues. Je constate à mon niveau qu’il m’arrive d’avoir besoin d’utiliser des notions simples de mathématiques avec mes élèves et que certains réalisent à cette occasion à quoi leur a servi le cours sur Thales ou sur les fractions, par exemple. Pour certains, c’est même l’occasion d’enfin comprendre le cours sur Thales ou sur les fractions, car ces notions étant délocalisées du cours de maths vers le mien (arts plastiques), ils se désinhibent et ne voient plus les calculs comme d’abstraites inutilités sans lesquelles on peut vivre toute une vie.

  • Quel est le meilleur moyen de publier des réflexions concernant l’analyse mathématique, lorsqu’on n’est affilié à aucune université (ancien diplômé des Ponts et Chaussées Paris) ?

  • Une autre raison de ce désamour est le fait que les maths sont peu utilisées au quotidien, alors que le français, même non littéraire, nous l’utilisons tous les jours pour nous exprimer, comme sur ce site. Donc c’est concret. Les maths sont peu utilisés, hormis certaines professions. J’ai fréquenté dans ma carrière, même dans de prestigieuses entreprises, des techniciens sup et des ingénieurs, qui n’avaient pas l’utilité de leur savoir pour exercer leur métier. En quelques années ils devenaient plus des rédacteurs de textes que des mathématiciens. Pourquoi, je n’en sais rien.

    • Allons, il y a le même désamour pour l’orthographe. On a l’impression que le principe directeur chez les élèves est devenu : « si on peut s’en passer, alors on s’en passe ». On ne leur dit pas assez, on ne leur montre pas assez que si on peut vivre en s’en passant, c’est moins bien. Ca n’est pas un manque de concret des maths, ni leur rigueur excessive, c’est un manque de conscience de l’apport de la maîtrise de l’abstraction et du refus de l’à-peu-près dans la vie.

  • D’accord avec vous globalement parlant, à une exception près. Vous dites : « La majorité des élèves, collégiens et lycéens « n’aiment pas les maths » ».
    Ma modeste expérience personnelle -30 ans d’enseignement en lycée- me fait penser qu’au contraire, la plupart des élèves aiment plutôt les maths, mais beaucoup regrettent d’avoir des compétences insuffisantes dans cette matière, et se découragent année après année.
    Il n’y a qu’à voir certain(e)s élèves de seconde, faibles mais conscient(e)s qu’ils vivent leur dernière année de maths s’ils sont orientés en 1°L, s’accrocher et participer, en donnant parfois de bonnes réponses avant les « cadors », tout en ayant des notes catastrophiques au devoir qui suit…
    Voyez aussi le nombre de participants au concours Kangourou parmi les élèves faibles en maths, heureux de retrouver les maths de leur enfance, proches du jeu, alors que les cadors, souvent bons élèves plus que matheux, hésitent à s’inscrire à un concours qui demande de l’astuce et de la réflexion, qualités qu’ils n’ont pas forcément, tout en ayant d’excellents résultats en maths « scolaires ».
    Ces mêmes cadors de seconde ont parfois des résultats insuffisants en 1°S et surtout en Tale S, car on leur demande de faire peu de maths, là où il suffisait de refaire une n-ième fois l’exercice type en seconde.
    Tout cela pose le problème de l’enseignement des maths du primaire à la Terminale… Vaste débat.

    • Lapsus significatif : j’écris « car on leur demande de faire peu de maths » alors que je voulais écrire « car on leur demande de faire UN peu de maths »…

    • Ces mêmes cadors de seconde ont parfois des résultats insuffisants en 1°S et surtout en Tale S, car on leur demande de faire un peu de maths, là où il suffisait de refaire une n-ième fois l’exercice type en seconde.

      M’enfin… on ne commence à « faire des maths » qu’une fois en école. Et encore. Nul besoin d’un talent particulier pour les maths de terminale, même S. Il faut juste refaire, refaire et refaire encore sans rien comprendre. (Ça vaut mieux parce que si par hasard on fait au lieu de refaire ce que le prof, le bouquin, avaient présenté, même si c’est juste et plus rapide, on récolte un zéro, le niveau des profs n’étant pas tellement bon non plus avant le supérieur… et comment le serait il ?)

      • le niveau des profs n’étant pas tellement bon non plus avant le supérieur… et comment le serait il ? Vous charriez un peu, non ? Les profs d’un certain âge ont été « nourris aux alphas et epsilons » dès leur adolescence, non ?

        • Un prof de maths en collège ou lycée a une maitrise en discipline scientifique, le plus souvent. Et ce n’est en général pas parmi les meilleurs étudiants de maitrise qu’on le trouve. C’était déjà le cas avant, mais le niveau général de la maitrise était plutôt meilleur, donc les « vieux » sauvent les meubles.
          Mais même autrefois (quand j’étais au lycée, il y a bien plus de vingt ans) ils maitrisaient le programme mais guère plus et le nombre de fois où je me suis tapé des zéro pour avoir utilisé une preuve « fausse » qui n’était en fait que « pas au programme » illustre bien ce problème.

          • @franz
            C’est symptomatique du système scolaire en général, il y a ce que l’on appelle la réponse attendue, et on s’attend à l’obtenir de la part des élèves.
            On ne cherche pas nécessairement à développer la créativité de l’élève face au problème posé mais à évaluer sa capacité à reproduire une procédure selon les critères attendus.
            C’est le principe du bachotage et il peut être assez contradictoire avec la façon plus globale qu’ont certains élèves de traiter les problèmes (les élèves dits surdoués, notamment, vous en êtes peut-être un ancien).
            Ce problème peut se rencontrer en fac ou grande école, en fonction du profil de l’enseignant.
            Mais vous avez raison, il est plus fréquent dans les petites classes et il s’aggravera nécessairement du fait des problèmes de recrutement des enseignants en mathématiques que l’on observe depuis quelques années (des candidats qui n’auraient même pas passé l’écrit se retrouvent reçus faute de concurrence, cela se produit dans les autres disciplines, mais le cas des mathématiques est édifiant)

          • Pour avoir fait des choses pas au programme, et pour avoir embarrassé votre prof, vous auriez bien mérité une note négative.

            Na.

  • Il faut commencer par « montrer » l’utilité des mathématiques dans le quotidien en adaptant à chaque fois le niveau de complexité de la démonstration.

    Entièrement d’accord avec cela.

  • La plupart des gens talentueux dans un domaine le son devenu par gout pour celui-ci.

    Pourquoi les gens n’aiment pas les mathématiques et particulièrement les femmes ?

    La réponse est loin d’être évidente, contrairement à ce que laisse entendre cet article.

    Les grands mathématiciens parlent plus souvent de l’aspect vérité fondamentale inhérent aux mathématiques que de leur utilité, ce qui une fois encore ne va pas dans le sens de l’article.
    Ils sont d’ailleurs rarement dans les canon de la beauté, de la coolitude ou même de bons orateurs : peu ragoutant pour les hommes comme pour les femmes. Qui sait si ce n’est pas un domaine de proto-autistes ou de gens à tendance skizoïde ?! Après tout nous sommes tous doué de logique mais il suffit de lire ce genre de papier pour se rendre compte que nous ne sommes pas tous capables de faire preuve de la rigueur nécessaire au raisonnement mathématiques (ce qui est probablement très bien, les bon mathématiciens ne font pas nécessairement de bon cuisiniers/parents/danseurs ou que sais-je).

    Si ce n’était pas tout à fait inconséquent, je me plaindrait plutôt du manque d’intérêt en général dont sont victimes les mathématiques. Si cela devait changer uniquement du côté des hommes, des blancs ou des nains unijambistes, je dois dire que ça ne me poserait aucune espèce de problème, du moment que les INDIVIDUS choisissent librement leurs occupations.

    • Très vrai.
      Tellement vrai d’ailleurs (sur le coté autiste en particulier) qu’une étude de Simon Baron-Cohen, de Cambridge, un des meilleurs spécialistes de cette différence neurologique, à trouvé que l’endroit où la concentration d’autistes était la plus élevée était le corps professoral du MIT.
      Personne n’est « obligé » à faire de la recherche en maths. Et ceux qui le font ne cherchent pas la fortune, la reconnaissance, ou le bien être collectif. Juste à se donner à eux même une réponse à des questions qui pour eux sont essentielles… Pas de stéréotypes de genre, pas de modèle éducatif, juste une envie de savoir, et de savoir des choses qui ne sont pas relatives, fluctuantes, et contestables, mais vraies en elles mêmes et tranchantes comme un rasoir.

    • oui…
      ceci dit, pour le choix de l’occupation, il me semble qu’il faut souvent être deux pour ça, disons qu’on puisse essayer librement…

  • Un bon billet, mais j’ai deux bémols.

    D’abord, je n’ai jamais compris pourquoi on prétendait que la recherche fondamentale en mathématiques était un atout économique national. Certes, la recherche fondamentale est porteuse de productivité, en des périodes particulières elle est aussi source de puissance (je pense par exemple à la cryptographie), mais ce dont on parle ici est de recherche publiée et donc accessible gratuitement à l’ensemble de la planète (et tant mieux). Je ne vois donc pas en quoi cela serait significativement profitable à la France en particulier.
    Ce qui est peut-être indirectement lié est d’avoir une communauté étendue de mathématiciens compétents. Personnellement, je travaille en finance avec des modèles mathématiques que je ne comprends parfois qu’en surface. Quand je trouve sur le plateau de Saclay un mathématicien pour me donner une petite explication, ma productivité est démultipliée. Mais à mon avis, cela n’a que peu de rapport avec le fait d’avoir une poignée de génies qui se battent à la frontière du savoir, dans l’intérêt de la communauté mondiale toute entière.

    Je pense que c’est se tromper sur le fonctionnement et l’essence de la science fondamentale que d’en faire un instrument de compétitivité économique.

    Deuxième bémol, c’est sur le niveau de mathématiques des étudiants. Certes il est nul. J’ai longtemps cru, et je crois toujours, qu’un grand nombre de personnes sont incapables du niveau d’abstraction nécessaire à un cours d’analyse ou d’algèbre linéaire. Mais le problème de l’école est beaucoup plus profond. Les étudiants que j’ai pu avoir à l’Université, et même dans des filières sélectives, ne sont pas spécifiquement « mathématiquement illettrés ». Beaucoup sont simplement illettrés. Incapable d’écrire un texte cohérent. Et pour avoir enseigné dans des filières quantitatives (stats), pas mal d’étudiants sont illettrés alors même qu’ils sont numériquement compétents. Donc mon sentiment est que le diagnostic d’un problème spécifique aux maths est erroné. Peut-être ressort-il plus en apparence parce que le barème d’un contrôle de maths est plus tranchant que celui d’une copie de philosophie.

    • Assez d’accord avec vous. Mais à ce que je comprends nous avons des objets de recherche et des publics relativement similaires, donc ce n’est guère étonnant 😉

    • Et pour compléter, j’ai quitté mon poste à la fac (maitre de conférences en statistiques) quand je me suis surpris à mettre une bonne note à un devoir d’économétrie totalement faux, mais qui au moins était rédigé de façon propre et où les quelques mots de français étaient sans fautes et arrangés selon les normes grammaticales en vigueur.
      Pendant un temps l’écart en grande école m’a un peu aveuglé et j’ai cru trouver la terre promise… mais non. Ils ne sont qu’un peu moins illettrés (français et maths) mais le niveau chute largement aussi vite.

      • Ce n’est pas l’impression que j’ai à HEC, mais il est possible que l’augmentation du niveau vienne d’une hausse de l’attractivité des études « commerciales » relativement aux écoles d’ingénieurs. Il est aussi possible que quelque soit la filière, le haut de la distribution présente une tendance non représentative des 90% restants.

        Une indication forte de l’écart de niveau vient aussi du nombre croissant d’étudiants d’HEC qui dominent les étudiants de l’Université sur leurs terres en suivant des formations parallèles pour satisfaire leur curiosité.

        Je suis aussi étonné par certains de mes élèves particuliers qui malgré de très gros niveaux ne réussissent pas bien les concours.

        • le rappel est salutaire sur le lien entre croissance et recherche…si on ajoute qu’on parle d’argent public et qu’en conséquence le service rendu doit l’être pour tous…ça n’a rien d’évident…
          Assez curieusement, le coté non libéral de l’article ne semble pas choquer beaucoup ici…

          Mais si la recherche est FONDAMENTALE alors hein bon…pas de débat…ça va de soi…

          • Le lien entre croissance et recherche est fondamental. Il suffit de se pencher sur la cas d’Israël qui sait parfaitement exploiter cette liaison pour devenir la première Start Up Nation de l’histoire.
            La promotion des mathématiques chez les jeunes filles israéliennes est efficace puisqu’elles sont nombreuses en s’engager vers des études doctorales dans cette matière.
            Israël a une vision systémique de la recherche et de l’innovation : Elle est absolument efficace !

            • Hé oui… Israël et les femmes… trop performante, trop forte. La « start up nation » !
              Mille fois mieux, grace à cette féminisation forcée que la Californie, ou le Texas qui sont des trous sans start ups.
              Alors que Singapour et son machisme asiatique typique, comme Hong Kong et la Corée, sont en retard de… Oh, wait, c’est l’inverse, Israël partait de plus haut et malgré tout est maintenant trèss trèssss loin derrière. Et fait la guerre.

              Comme quoi favoriser la féminisation ça ne favorise pas plus que ça la croissance ni la paix.

              Et puis toutes les nouvelles grosses start ups qui ont explosé ces dernières années, toutes dirigées par des femmes… Ah, oui, Facebook, c’est vrai !

              Et si on laissait les gens faire ce qu’ils veulent, sans constructivisme, sans dirigisme, sans vouloir transformer les filles en mecs et les mecs en filles, parce que c’est………… hum……….. mieux, c’est ça, forcément mieux…. Hein. Si les hommes s’occupaient plus de leurs enfants et faisaient des études littéraires et que les femmes s’en occupaient moins et faisaient des études scientifiques, ça serait top, non ? Comme en URSS à la grande époque, dont tous les médaillés Fields étaient des femmes ? Heu, non… des hommes quand même.

              • Le pole d’innovation israélien (Technion, siliconwadi, …) est classé en seconde position juste derrière la S.V. californienne. 30% du code mondial utilisé quotidiennement est « made in Israël ».
                La pression géopolitique et la conflictualité ont même tendance à renforcer cette course à l’innovation, c’est une question d’antifragilité. Singapour se porte bien en se situant derrière la siliconwadi…

                Vous citez ensuite Facebook et les autres acteurs majeurs du numérique us ; effectivement il y a peu de femmes aux commandes aujourd’hui mais les choses changent rapidement (reportez-vous aux études menées par la Singularity University et le FHI d’Oxford.

                Il ne s’agit pas de constructivisme ou de dirigisme mais seulement d’effacer des biais culturels persistants qui provoquent le déséquilibre. Ce n’est pas politique mais systémique.

                • Il ne s’agit pas de constructivisme ou de dirigisme mais seulement d’effacer des biais culturels persistants qui provoquent le déséquilibre. Ce n’est pas politique mais systémique.

                  Ce qui est exactement la définition du constructivisme.

                  Pour le reste de votre commentaire, vous montrez bien que ce n’est pas tant la recherche fondamentale de haut niveau (qui est publiée et accessible à tous pour un prix modeste ou gratuitement) qui fait la richesse, et que décider qui doit être chercheur (pas un pourcentage très élevé à l’X) ou pas, surtout en fonction du sexe ou autre, n’a aucun intérêt réel.

                  Les Suisses, les Hong-Kongais, les Sinagpouriens, pas de médailles Fields mais de la richesse. La France, la Russie, l’inverse. Israël est pas mal dans le deuxième camp.

                  • C’est effectivement la vitesse de transfert et de projection des résultats issus de R. fondamentale vers l’application et l’innovation qui créée la richesse et le dynamisme. Je crois beaucoup à l’efficacité des hubs technologiques de nouvelle génération, transversaux, fusionnant les intérêts militaires et civils qui savent parfaitement décloisonner les équipes. (DARPA + SU aux États-Unis, Unité 8200 + technion, équivalents chinois et russes). De la même façon, Google est en train de modifier la morphologie des structures de recherche aux usa. Pour s’en convaincre, Il suffit de s’intéresser à l’Université de la Singularité qui fédère rapidement des labos et équipes et qui diffuse la parole Singulariste-Transhumaniste sur toutes les strates économiques américaines. Ces changements structurels passent totalement inaperçus en France (Cécité complète de la sphère politique). Laurent Alexandre l’a parfaitement analysé dans son dernier ouvrage en parlant de révolution biotechnologique et de l’autisme français en la matière. Nous sommes loin du constructivisme…

            • L’exemple israélien n’est pas sérieux. D’abord un exemple ne montre rien. Mais surtout, le cas « juif » est un outlier à la fois sur les deux variables d’intérêt, mais aussi sur toutes les variables de contrôle : QI très très élevés, finance, immigration totalement particulière, recherche appliquée sûrement aussi développée que la recherche fondamentale…

              Si on devait étudier le rapport entre croissance et recherche fondamentale, Israël serait l’observation à retirer de l’échantillon.

              • @Acrithène
                Pas sérieux l’exemple israélien ? il me semble au contraire très sérieux, y-compris pour les palestiniens qui souhaitent s’engager pleinement dans le numérique (la richesse créée par le numérique en Palestine vient de dépasser celle issue de l’agriculture locale !). Microsoft, Google, Cisco, Facebook, développent des centres de recherche (recherche fondamentale en IA pour Google) et appliquée du coté de TelAviv.
                Les outils de cyberdéfense et cybersécurité israéliens constituent un standard mondial, bref, les exemples d’innovations issues de R fondamentale et de R appliquées sont multiples.

                Un de mes billets publiés sur Alliance Géostratégique et repris sur Siliconwadi :
                http://alliancegeostrategique.org/2014/01/30/nations-technologiques-part-1-le-cas-israelien/

                • Vous répondez à côté de l’objection. Israël n’est pas un cas représentatif susceptible de fournir un contre-factuel fiable à la situation d’un pays plus « normal ».

                  • OK, oublions Israël, regardez alors le Royaume-Uni qui a mis en place des structures spécifiques pour exploiter efficacement le lien croissance-recherche fondamentale-R&D :
                    l’article date un peu, mais les faits sont assez éloquents :

                    http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/72053.htm

                    je pourrais citer des hubs technologiques en Corée du Sud, qui ne distinguent plus le fondamental de l’appliqué. Pour la Chine, le paramètre militaire est omniprésent et fausse donc un peu le constat mais l’approche est la même.

                    Concernant les préoccupations de mixité en maths et en sciences, elles sont « mondiales » comme le souligne ce rapport :

                    http://www.un.org/News/fr-press/docs/2014/FEM1985.doc.htm

  • La recherche en maths comme dans d’autres domaines est une chose qui ne concerne qu’un petit (très petit) nombre de gens. Et sa qualité n’a que peu à voir avec l’enseignement classique de la matière, ni avec le niveau moyen. Simplement une « école » qui provient de la transmission directe directeur de thèse/thésard dans des lieux attractifs (mais l’attractivité, surtout en maths, c’est essentiellement le directeur de thèse potentiel, parce que bon, les moyens sont dérisoires).

    L’enseignement de base n’est guère un problème, il doit juste permettre qu’un nombre, somme toute assez faible de gens aura le niveau suffisant pour la recherche ou l’application (ingénierie, programmation, etc.). Il est largement suffisant en France, je pense.

    Le problème, le vrai problème c’est justement ce deuxième échelon. Ce que l’on fait des « bons » qui « aiment un peu ça ». Les très très bons, finalement ils se débrouillent seuls, et bien. Les pas bons, pas intéressés, ils s’en passent. Mais le milieu, ceux qui vont en prépa mais ne visent pas la recherche ou même les trois quatre meilleurs écoles, ceux qui sont à la fac ou dans les IUT. Ceux-là sont ceux qui sont à la rue en France. Leur niveau s’effondre et pourtant ce niveau est important, utile, prioritaire.

    Ce sont ces gens dans le deuxième paquet, ni l’élite ni le tout venant, qui permettent que les réussites des chercheurs se transforment en choses utiles et pratiques pour ceux qui n’y comprennent rien. Et eux, malheureusement, sont de moins en moins nombreux, de plus en plus mauvais et de plus en plus persuadés d’être bons. Le niveau dans les grandes écoles, tant d’ingénieur (informatique et maths appliquées) que de commerce, dans lesquelles je sévis est de plus en plus préoccupant. Pourtant si ces écoles ne sont pas dans les deux trois meilleures, elles n’en sont pas très loin. Mes étudiants sont le haut du second panier, et le panier est percé.

    Finalement on s’en moque totalement du nombre de filles, du nombre de médaillés Fields, du nombre de Nobel, pour la vie de tous les jours. Ce qui fera la force d’un pays, ce sera ce « second panier ». Celui qu’on perd à force de sociologie débile, de lutte contre la reproduction des élites, de baratin « anti-stéréotype de genre dans les maths » (comme si ça comptait pour des gens qui ont le niveau d’entreprendre une thèse ou de rentrer dans une grande école…). Et là, H16 a totalement raison. Ce pays est foutu.

  • Aussi, il est gentil mais exagéré d’affirmer que la recherche affirme qu’il n’existe aucune différence homme/femme dans la capacité à faire des mathématiques de haut niveau. La seule vérité sur ce domaine de la recherche est qu’il n’y a aucun consensus et d’excellents arguments allant dans les deux sens.

    Un excellent débat sur ce sujet à Harvard entre deux psychologues stars : https://www.youtube.com/watch?v=9bTKRkmwtGY

  • Les filles me donnent l’impression d’avoir tendance à chercher davantage à « socialiser » qu’à s’instruire ou à raisonner.
    Je doute que les familles ou la tradition y soient pour quoi que ce soit.
    D’autant plus que les maths semblent être plutôt conciliables avec les contraintes propres au sexe féminin.

    Quoi qu’il en soit c’est l’école publique qu’il faut accuser ici.
    Il est évident qu’un marché scolaire serait non seulement bien moins coûteux et bien plus efficace, il serait créatif, divers, et très pragmatique.
    S’il existe un moyen de surmonter les réticences à filles envers les maths, ne comptons pas sur les syndicats marxistes pour les trouver et encore moins les mettre en oeuvre.
    Attendons-nous plutôt aux méthodes les plus stupides et les plus destructives: Discrimination, endoctrinement etc.

    • @fucius
      1) Quel rapport entre les syndicats et le contenu des programmes ou les méthodes d’enseignement appliquées en classe?
      2) peut on aimer socialiser ET s’instruire ET raisonner ou les uns s’excluent ils les autres ?
      3) Quelles sont d’après vous les contraintes propres au sexe féminin avec lesquelles les maths seraient conciliables ?

      • ou les trois s’excluent ils les uns les autres *

        • 1°) les syndicats dictent le fonctionnement de l’ensemble du mammouth. Même si, nominalement, ils ne fixent pas les programmes, ils en sont largement responsables. Et ce sont eux, en tête, qui ont créé le monolithisme qui pourrit notre enseignement primaire et secondaire.

          2°) Effectivement, au moins à haut niveau, il semble bien qu’il ce soit mutuellement exclusif. Il y a peu de chercheurs de haut vol qui soient très « sociables » et même ceux là font passer le « coup avec le copines », la papote au téléphone, etc. bien après le plaisir solitaire de disséquer la preuve de tel ou tel théorème, de comprendre comment on pourrait généraliser tel ou tel exercice, etc.
          Idem, celui qui chercher juste à s’instruire ne met que rarement en place les outils d’une pensée originale, et réciproquement, celui qui s’intéresse au raisonnement pur tend à mon « apprendre » et donc n’est pas au top pour « l’instruction ».

          3°) Justement, aucune. Ce n’est pas une activité qui demande du muscle, du courage, ou autre qualité « masculine ». Il n’y a aucun préjugé qui dit que ce n’est pas pour les filles, et aucune volonté des matheux de ne pas avoir de filles avec eux (au contraire, j’aurais tendance à dire qu’on est prêts à prendre des collègues moins pointus mais de sexe féminin, simplement pour l’esthétisme, la fraicheur, « l’exotisme » etc.). En plus la filière est présentée comme « au top » et les enseignants, largement féminins au lycée (et biaisées en faveur des filles, semble-t-il) poussent les meilleurs à y aller. Je n’ai jamais vu ou entendu dire « ah, non, toi t’est une fille, ne vas pas en sup’, c’est pas pour toi »…
          Donc s’il y a moins de filles que de garçons (et pas qu’un peu) c’est à chercher du coté des filles… Leurs goûts, leurs aptitudes spécifiques, etc. les orientent semble-t-il vers autre chose. Est-ce forcément mal ? Doit-on forcer Sophie à faire des maths si elle préfèrent l’histoire (Et Cédric à faire du français quand il se passionne pour les espaces de Banach) ? Pourquoi ? Pour faire plaisir à quelques féministes de combat ? Si elles veulent plus de filles en maths, qu’elles en fassent, elles, au lieu de demander l’intervention du Dieu Etat, personne ne les repoussera, pourvu qu’elles aient le niveau.

          • @franz
            Je ne crois pas que qui que ce soit demande que l’État intervienne au sujet du nombre de filles en filière maths/sciences
            Quand bien même le ferait-on, les pistonnées à base de discrimination positive et qui n’auraient pas le niveau se casseraient les dents aux premiers partiels, non ? Cela n’aurait aucun effet sur le nombre de femmes réussissant dans ces filières.

            • Si, si, beaucoup de gens demandent des « bourses incitatives » réservées aux femmes, des quotas, etc.
              Effectivement ça n’aura pas de résultats tangibles, sinon sur la pression que ça mettra (déjà qu’il y en a pas mal) sur la notation et les jurys de diplôme.
              « Elle a 9.1/20…  »
              « Oui, mais c’est une fille…  »
              « OK, on lui donne sa maitrise »
              « Et lui, même note »
              « C’est un garçon, il y a déjà beaucoup qui passent, donc non »
              « Hé, attend, t’as vu son nom ? Il doit être maghrébin d’origine… »
              « Bon, OK, lui aussi il passe… Mais faut faire gaffe, on va nous dire qu’on a trop de mecs… le prochain on le plante, même à 9.97…  »

              C’est déjà un peu le cas… parfois même inconsciemment… Il y a peu de filles, donc on les « chouchoute », on surnote les copies à « écriture féminine », etc. Mais effectivement, ça ne change finalement pas grand chose. Ma première conférence, j’ai au début trouvé qu’il y avait un truc bizarre. Après quelques secondes j’ai réalisé, à part à un colloque de maths, on ne trouve pas souvent une assemblée blanche à 99%, avec 90% d’hommes entre 25 et 45 ans, chauves à plus de 50%, et portant lunette à plus de 70%. (Je rajouterai également volontiers « habillés un peu n’importe comment à pratiquement 100% » mais j’ai peur qu’on se fasse de moi une image pire encore que la réalité ;-))

              • Franz, je crois que vous forcez un peu le trait sur le déroulement des jurys universitaires ?
                Trouvez-vous normal qu’une promotion de l’X ‘(par exemple X2013) ne comporte que 14% de filles intégrées à partir du concours PC (et pas MP) ?
                Le pourcentage baisse encore lorsque l’on observe la répartition dans les corps de l’état.
                Celle-ci explique ensuite le nombre de CEO femmes des entreprises du CAC40.
                Bref, la parité se cultive à la source mais pas selon les marchandages que vous évoquez dans votre commentaire 😉

                • Pour juger de la normalité du score des filles intégrées, il faut connaître la proportion de filles qui se présentent. Sauf erreur, il y avait 14.0% de candidates à l’X en 2013, et 14.1% d’entrantes. Où est le problème ?

                  • Je crois le concours n’est pas le problème. Mais c’es ce qu’il y a avant et après qui pose problème. Pour le cas des écoles un esprit de corps tribale totalement moyenâgeux. Je vous invite à vous rendre aux réunions secrètes d’introduction ou trads(dialecte local) de l’ENSAM. Pour l’université, le bordel institutionnalisé. N’oublions pas les classes prépa qui, opium incroyable faisant rêver à tout bachelier de l’X avec risque échéance de décente brutale. Dans ces conditions apocalyptique je vois mal comment les femmes à qui ont a tout simplement dénié le droit de s’éduquer durant des années en France, pourraient convenablement s’instruire.

                    L’illusion consiste à croire que le mérite à un liens avec la carrière alors qu’il est évident que la raison numéro 1 de la réussite c’est l’ARGENT. Vouloir lutter contre ça est inutile, puisque quelque soit le niveau du concours les plus riches se paieront toujours les meilleurs profs.
                    Les relations sont le second facteur déterminant, parce que quoi qu’on en dise il existe de multiple façon de suivre des cours à l’X sans être X. (Désolé pour ceux qui viennent de l’apprendre)
                    Bref sans argent et sans piston les femmes n’ont aucune chance.

                    • Heum.
                      L’ENSAM c’est quand même très spécial (et d’après mes collègues gadzart, ça a déjà bien changé).

                      Ensuite le reste est vrai (bordel à la fac, sélectivité brutale et exigences très élevés, d’un coup, en prépa, chances après l’école largement accrue par les contacts). Mais ça s’applique autant aux garçons qu’aux filles. Et c’est le résultat du socialisme académique (merci 68) et du capitalisme de copinage (merci l’État socialiste). Et ça ne compte pas du tout pour ceux qui choisissent une carrière académique (très mal payée dans notre pays « chérissant l’enseignement supérieur »).

                      On pourrait conclure que « sans argent et sans piston les femmes, comme les hommes, n’ont aucune chance. » Ce qui n’est tout de même pas 100% vrai, mais l’est de plus en plus grâce à la « lutte contre les inégalités » à la « chasse aux riches » à la multiplication des lois et règlements…

                    • et, by the way, il y a nettement mieux que les cours de l’X pour les non X, accessibles à tous etc. Les cours du Collège de France, déjà, et des MOOC de grandes facs US…

                    • Ca a bien changé mais je vous assure ils ont beaucoup de chemin à parcourir. Pour moi l’X n’est surement pas la meilleurs école notamment en terme de profs. Mais elle a la crème en matière d’étudiants.
                      Un des problèmes que pose les écoles c’est le noyautage des « grands corps de l’état ». Il y a des entreprises entières télécom Paris, ou bien mines. Doublons à ça le fait que la proximité avec les milieux politiques. On obtient qu’il est par exemple impossible de connaitre le coût de production du nucléaire et de faire un choix éclairé à ce sujet. L’ENA qui est la caricature des grandes écoles très influentes n’est que l’arbre qui cache la foret.

                      Ma conclusion est sans doute exagéré mais souvenez vous notre Jean Sarkozy président de l’EPAD à 22 ans…. Il se trouve qu’il a redoublé sa terminal à Henry IV ce qui totalement impossible pour le commun des mortels. C’est tous ces petits coups de pouces en plus là que les hommes ont et que les femmes n’ont pas.

                      J’ai suivis des MOOC c’est année c’était très intéressant, je pense que les femmes en bénéficiront .

                • Je trouve ça tout ce qu’il y a de plus normal, moi. C’est un concours. Donc le pourcentage de roux, de noirs, de femmes, de fils d’ouvriers et de maigrichons à lunettes n’est déterminé que par une seule chose : le niveau des candidats sus-cités.
                  Je n’ai pas intégré l’X pour ma part. J’ai en revanche passé les concours, en faisant du mieux que je pouvais. Dans ma classe, 21 personnes ont intégré cette année-là. Je n’ai déduit de mon échec qu’une seule chose : j’étais moins forte qu’eux (et encore, je le savais déjà, le reste de l’année m’avait bien fait comprendre qu’ils étaient bien meilleurs). Ça n’avait aucun rapport avec mon appartenance à la gent féminine.
                  Il n’y a pas autant d’excellentes élèves intéressées pour intégrer l’X que d’excellents élèves intéressés? Et alors? On ne se prive de personne, puisqu’on sélectionne les meilleurs. Dans le pool de candidats. On ne peut pas inventer des candidats excellents qui correspondraient mieux à nos rêves.

                  La seule fois dans mes études où j’ai eu l’impression de ne pas être jugée par mon niveau, c’est le jour où un collègue stagiaire m’a conseil de postuler chez XXX parce qu’ils « cherchaient des femmes ». Je ne cherchais pas un emploi en tant que femme, mais en tant qu’ingénieur avec mes compétences propres. Je me suis sentie insultée, humiliée – non seulement je n’ai pas postulé (XXX ne m’intéressait pas pour ma carrière), mais je l’ai engueulé vertement.

                  • Réponse à Miss_Liberty et à MichelO :
                    On devrait mesurer une répartition en 50-50 filles/garçons à l’X ou à Ulm. Pour X2013, on a un déficit de 36% ce qui est considérable. Je l’attribue à une autocensure persistante des filles sur ces concours en particulier. (cela fait 20 ans que je suis colleur en MP et que je constate la chose à mon niveau).
                    Je ne peux pas entendre l’argument de « niveau » pour l’X : Tout est question ici de préparation; une élève sérieuse et motivée bien préparée intègre l’X sans problème (modulo son aptitude physique). le déficit des 36% se construit de 0 à 20 ans, souvent inconsciemment. Des jeunes filles qui pourraient briller par la suite en maths se détournent de cette orientation très tôt dans leur scolarité; le potentiel est perdu dès le lycée. L’incidence des 36% est mesurable (pour l’X) sur la répartition de managers de haut niveau.
                    Interrogez-vous sur le pourcentage des femmes membres de CA de grands groupes, vous retrouverez ce déficit amplifié.

                    • Absolument pas, pourquoi voulez vous qu’il y ait 50/50 ?
                      Il faudrait pour cela 1° que les femmes et hommes aient des capacités identiquement distribuées, ce qui est pour le moins débattu, malgré les volontés égalitaristes qu’on trouve un peu partout, et 2° que les hommes et les femmes aient la même distribution des gouts, envies.

                      Ensuite, les X ne devraient pas être dans les CA de grands groupes, ce n’est pas leur vocation. Et le fait qu’il y ait moins de filles à l’X ou Ulm (en maths ou physique) vous défrise, mais le fait qu’il y ait moins de garçons que de filles en histoire, lettres anciennes ou modernes, ça vous gêne aussi ? Ou vous considérez que seules les études « scientifiques » valent quelque chose ?

                      Finalement tout dans la société, à votre image, conjure à pousser les filles, parce que… parce que… bon, heu… enfin c’est important quoi… J’ai vue quelque part que c’était plus mieux… et tout ça… Et ça fait au moins 40 ans que c’est comme ça. Pour quel résultat ? Pas franchement plus de femmes. Et on a un meilleur gouvernement maintenant qu’il y a 50% de femmes ?

                    • tout à fait d’accord avec franz….en gros votre postulat de départ est au mieux de penser que compte tenu que la vérité révélée vous indique que hommes et femmes sont intrinsèquement égaux, toute imparité signe des blocages inacceptables, et après quelques hypothèses hardies sur la natures de ces blocages…vous décidez de forcer la parité….pfffff….

                      Sauf que c’est aussi valable pour la boucherie…et pour les couleurs des cheveux, l’origine géographique des gens, leur religion , leurs préférences sexuelles….
                      en gros vous en arrivez à penser que il faudra que la profession des bouchers reflètent fidèlement la structure socioculturelle française….sauf que la boucherie ça ne vous intéresse pas…ce n’est pas parlant ou signifiant….ou les mécanismes qui font qu’un fils de boucher devient plus souvent boucher qu’un fils de diplomate ne vous choquent pas….

                      J’appelle ça discrimination positive …plus exactement j’appelle ça discrimination et les gens essayent de me la vendre comme positive.

                • Non, je ne force en rien.
                  Le concours est anonyme, contrairement à d’autres choses et il n’y a nulle discrimination. S’il y a moins de filles à l’X qu’ailleurs c’est soit que moins de filles postulent (personne ne le leur interdit pourtant, au contraire) soit qu’elles ont objectivement un niveau plus faible sur le concours que leurs congénère masculins (et en fait, un mélange des deux).

                  Nous sommes bien d’accord, la parité forcée mène à des catastrophes, puisqu’on en vient à prendre une femme parce que femme, et pas un homme parce que homme… Ce qui est 1° insultant pour les femmes (on leur dit qu’elle n peuvent pas y arriver elles mêmes) et 2° nuisible puisque ce ne sont pas les meilleurs qui arrivent au meilleurs places. Ca vaut à l’X comme dans les administrations, les ministres et les chefs d’entreprise.

                  A la source il n’y a pas grand chose à faire, sinon laisser les filles choisir ce qu’elles veulent. Et c’est déjà le cas depuis longtemps, donc si moins de filles veulent faire Ulm en maths qu’en lettres modernes, c’est la vie et vouloir changer cet état de fait c’est du constructivisme au mieux ou du fascisme (variante du premier) au pire.

                  • Je suis d’accord avec vous. En tant que femme ingénieur ( moi non plus Miss liberty, je n’ai pas fait l’X, je n’avais pas le niveau 🙂 ), je trouve assez insultant le discours de TB qui tend à faire penser que nous autres, pauvres femmes débiles et victimes, ne sommes pas capables de choisir nos études et notre avenir tant nous sommes aveuglées par les déterminismes sociétaux ou je ne sais quoi.

                    J’ai envie de répondre à TB que premièrement, l’X n’est pas accessible à toute fille bien préparée pour la bonne et simple raison qu’il n’y a que 350 places. Et surtout qu’il arrête son petit ton paternaliste ! Merci donc à TB de considérer enfin que nous sommes assez grandes pour choisir nos études en fonction de nos goûts et nous n’avons que faire d’être considérées comme des victimes. Vous rendez-vous compte du machisme de vos propos TB ? Nous serions donc trop connes pour choisir nos vies ? Vous rendez-vous compte à quel point vous êtes insultant en nous traitant comme des attardées, des inférieures que l’on doit aider à s’élever, au besoin malgré nous ?

                    • .http://www.slate.fr/story/90153/hommes-viol

                      pas sur le contenu de l’article mais le besoin d’auteur de preciser son féminisme…

                      Nul ne doute que votre choix de devenir ingénieur, mais aussi votre intégrité ont été « décidés par votre environnement socio, culturel, et familial vous avez sans doute subi une vague pression socio culturelle disant les femmes sont ceci ou cela et pas ceci ou cela…. dans quelle mesure…?? aucune idée…
                      le résultat est là…

                      Il ne me semble pas difficile de comprendre que ce qui est d’abord inacceptable c’est le choix « genré » d’une personne…remplacer le pas de femme par 50% de femmes est strictement équivalent sur le plan des atteintes aux libertés individuelles.

                • C’est assez drôle de lire de tels propos, alors que le système scolaire secondaire convient largement plus aux filles qu’aux garçons, les résultats en témoignent :

                  http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/pages/130307fillesetgarconssysteducfr.aspx

                  Les référents sont majoritairement féminin ( féminisation du corps enseignant, y compris en math, promotion de valeurs « féminines »…). Les filles ont une approche beaucoup plus stratégique et mature dans l’ensemble. Regardez les concours médecine trustés par les filles : vous voulez imposer des quotas de garçons ?

                  http://www.amq.ca/fra/PDF/feminisation_final.pdf

                  Non elle ne vont pas en maths avec les taupins acnéïques. Pour faire quoi ? des concours de calculatrices ? Elles font médecine, avocate, magistrate, école de commerce…

                  Quant aux premières places, elles vont les prendre, ce n’est qu’une question de temps.

                  • Merci d’apporter ces liens qui soutiennent ce que je disais.
                    On fait tout pour pousser les filles, le système leur est favorable, est plein de femmes, mais c’est encore la « faute au machisme et aux déterminismes sociaux » si elles ne font pas autant de maths ou de physique… ou de politique.

              • Vous êtes sûrs que ce n’étaient pas des informaticiens ? 🙂
                J’ajoute: Les rares femmes ressemblaient à des hommes.

    • ce sont des questions quasi impossibles à trancher, il faudrait mener une expérience active en se débrouillant pour gommer les genre dès le plus bas age..et voir…sinon , l’influence culturelle, sociale, les autres sollicitations…faussent tout…
      Je suis d’avis que se poser la question de savoir pourquoi moins de femmes. est une presque une ineptie…l’étude des math leur est elle interdite? non ( et pour moi la messe est dite) ; on sait qu’on ne connait m^me pas les raisons, biologiques, génétiques, culturelles, familiales qui l’expliquent …mais pourtant…on va essayer de faire en sorte qu’il y ait plus de femmes….et alors …ben ce sera mieux quoi…ben si forcement… car actuellement il y a moins de femmes qui…et on a un problème…

      ceci etant dit ce problème a tendance à s’aggraver avec le réchauffement climatique.

      • Vous sous-estimez l’effet quantitatif : ne pas ré équilibrer, c’est accepter de se passer de la moitié de la population qui potentiellement pourrait contribuer.
        Un autre argument repose sur les résultats de plusieurs études qui ont montré qu’une équipe de R&D mixte était sensiblement plus efficace lorsque celle-ci est mixte. C’est le cas en particulier pour des équipes de R&D travaillant sur de gros projets informatiques.

        • Voulez-vous aussi « rééquilibrer » l’Ecole de la Magistrature ? Et les concours de pétanque ? Votre histoire de la R&D pourrait se régler facilement : donnez la liberté aux équipes de R&D de se co-opter, au lieu de les faire constituer autoritairement par un petit chef qui a pour priorité d’avoir de bonnes excuses si ça ne marche pas plutôt que d’optimiser le résultat dans l’absolu. Maintenant, ma constatation à moi est qu’une équipe de R&D qui réussit comprend toujours des « cas asociaux », autistes, geeks, etc. Allez-vous mettre une voie spéciale d’entrée à l’X réservée aux autistes, avec un quota ?
          Ceci dit, d’après mon expérience et si ça n’a pas changé, ce seraient plutôt les « normaux » qui auraient à se plaindre de ne pas avoir leur quota à l’entrée… 🙂

          • Pourquoi pas ? si cela apporte de l’efficacité et de la pertinence…
            Une team de traders mixte présente une efficacité supérieure de 15% à une équipe masculine.
            Les exemple de ce type sont multiples.
            Pour l’X, les quotas existent déjà : le concours de recrutement universitaire donne un accès à l’X à des étudiants de L3 de bon niveau (mais infiniment moins bons que ceux du concours MP-PC).
            et ce n’est pas une mauvaise chose même si c’est injuste par rapport au premier non admis à l’X qui est de fait bien meilleur que ces étudiants qui intègrent sans la difficulté du concours.
            En France, Il est grand temps de chercher à optimiser les forces vives car de nombreuses autres nations le font de façon très efficace et parfois autoritaire.

            Pour une idée plus précise sur le déséquilibre homme-femme des concours du groupe A+ :
            http://www.scei-concours.fr/statistiques/sommaire.php?session=2013

            • mais…on va où?
              quels sont les critères de décisions?
              où sont les interdictions?

              Cet article me navre, en premier lieu on peut se demander à qui s’adresse l’auteur, on peut clairement remarquer qu’il est de parti pris…Il s’adresse à des lecteurs ici qui ont un biais pro math, en pensant que les matheux sont forcement nécessaires et ..intelligents..

              En gros…derrière ça on a qu paye pour la recherche fondamentale et qui en profite?

              On remarque aussi que la france championne des maths est aussi une perdante économique…si on sollicite des fonds publics, les contribuables pourraient de poser des questions…

              Je ne suis m^me âs libéral, mais il me semble que cet article est antilibéral et etatique…

              SI les matheux sont utiles ils seront bien payés par les gens à qui ils rendent service..et on peut penser que ça incitera les gens à faire des maths davantage que le regard autant plein de respect que de mépris que les gens adressent aux cranes d’œuf . Il me semble que c’est le point libéral…Et si les maths vous plaisent faites en…en général ça demande peu d’investissement matériel…

              A titre personnel, j’ai fait partie aussi des gens à qui on a dit tu es très doué…et forcement cette valorisation m’a incité à étudier…mais le problème est que je me suis même cru « intelligent »… et une remarque dérisoire supplémentaire être moche m’a aussi aidé à ne pas me disperser….eh oui à quoi les choix que l’on faits sont dus….en plus du milieu social, du genre etc…parfois un encouragement ou un mot de travers un histoire d’amour vont décider de votre vie davantage que toutes vos qualités « intellectuelles »…

              Non d’abord et avant tout bon doué hyper doué en math , vous n’êtes pas utiles ou intelligents, vous êtes seulement doués pour l’abstraction et la logique…

              Pour que l’économie tourne bien, « valoriser les maths » par qui ?pour qui ? ne suffit clairement pas…

              hem un maître de conf en math…qui pleure …. hem hem hem….

              Si vous voulez inciter les gens à faire des math ( et on peut se demander pourquoi sauf à penser que c’est pour le bien commun )montrez un laideron matheux en haut de l’échelle sociale…le respect et la considération de la société ça eut payé…ça ne marche plus trop…et surtout …ceux qui aiment des maths feront toujours des maths..

            • @ TB

              Votre histoire d’équipes de traders, je n’y crois pas, au sens que ce sont probablement les meilleures équipes qui s’adjoignent des femmes, et non les équipes qui deviennent meilleures si on y inclut des femmes. Si vous aviez raison, pourquoi dans un milieu aussi compétitif resterait-il des équipes masculines, s’il suffisait d’y mettre des femmes pour les améliorer ?

              Pour l’X, en quoi est-ce une bonne chose de priver d’intégration les premiers exclus du concours au profit d’étudiants de L3 ? Vous parlez d’optimisation, l’optimisation pour moi c’est donner le meilleur enseignement à ceux qui ont les aptitudes à en tirer le meilleur parti, ceux que sélectionne exactement le concours. C’est au contraire un gâchis sans nom que de refuser certains parmi les meilleurs au profit de moins bons pour assurer la mixité sociale ou flatter les filières secondaires. Feriez-vous ça pour l’équipe de France dans une discipline sportive ? Feriez-vous ça pour votre entreprise, celle que vous aurez créée de vos mains ? Feriez-vous ça pour choisir votre compagne ou votre compagnon ? Feriez-vous ça à l’étal du marchand de légumes ? … On admettra que certains X au moins acceptent de se voir comparer à des légumes 😉

              Le concours est aveugle au genre, OK. Se présentent au concours ceux et celles qui le souhaitent, et le résultat est que plus de garçons que de filles le souhaitent. Vous voudriez changer cette proportion, faire souhaiter à des filles ce qu’elles ne souhaitent pas et faire renoncer des garçons à ce qu’ils souhaitent, pour une soi-disant optimisation du fonctionnement de la société. Permettez-moi, en tant que libéral, de diverger. La société optimale, pour moi, c’est celle où chacun est libre de tenter ce qu’il souhaite, et où personne ne décide à sa place de ses aspirations.

              • Concernant le recrutement universitaire de l’X, il existe depuis plusieurs années et donne de bons résultats puisque le major sortant il y a trois ans est un élève issus de cette filière…
                La mesure était un effet collatéral des préconisations de Richard Descoings. Une forme de discrimination positive favorisant les étudiants issus de l’université.
                Encore une fois, il n’est pas question de décider à la place de quiconque mais de briser des carcans.

  • Montrer que les mathématiques servent a quelque chose ne me parait pas trop utile: tout le monde sait a quoi s’en tenir sur ce sujet. En revanche montrer qu’on peut prendre du plaisir a faire des mathématiques serait a mon avis efficace. Je dis ça en fonction de mon expérience personnelle: j’ai été longtemps un cancre en mathématique, jusqu’au jour ou j’ai commencé a y prendre du plaisir et ça ne m’a plus laché jusqu’a mon diplome d’ingénieur.

    • Même combat avec les lettres 🙂

    • sauf que… l’affirmation les maths sont utiles DOIT être démontrée et quantifiée pour que tout l’argumentaire sur le financement tienne debout…

      oui les maths peuvent donner du plaisir….ce qui ne justifie pas le financement, c’est l’utilité économique qui doit être établie…et surtout chiffrée!!!!

      • Voici quelques exemples pris parmi 1000 :

        Web sémantique, détection automatisée des cybermenaces, Firewall intelligents, détection des menaces à partir de vidéo surveillance, analyse des sentiments dans le Big Data, …. bref, des maths présentes partout dans ces systèmes, parfois très abstraites dans l’analyse des similarités entre deux objets.
        Les enjeux économiques et stratégiques se chiffrent en centaines de millions de dollars.
        et je ne parle même pas des biotechnologies et du séquençage ADN…
        Je peux vous conseiller quelques bonnes lectures sur le sujet ?

        • et donc..pourquoi le gars ne demande pas de sous à des investisseurs privés?
          il est très paradoxal de dire à l’état je rapporte plein de sous donc financez moi …plus exactement l’auteur s’y prend très mal et ne s’adresse pas nécessairement aux bons financeurs…

          En outre si vous évqouez des progrès c’est que le système marche…et que donc..pourquoi changer?

          hem…les géologues..et les ressources minières….vous les entendez?
          les informaticiens? e
          ce qui transpire selon moi d’abord de l’article c’est la on adaptation des universitaire au monde économique et un sentiment diffus de supériorité de la part des matheux académiques. .

          j’ai des souvenirs hallucinants de propos de docteurs en physiques en sortie de thèse restant sur le carreau…en gros…l’état devrait nous employer si on ne trouve pas de boulot dans le privé …car eh ben…car on le vaut bien….

  • J’ai commencé à étudier l’économie à Polytechnique avec les cours de Thierry de Montbrial. C’était comme des cours de maths avec un vocabulaire un peu différent, par exemple les dérivée partielles s’appelaient « utilités marginales ».
    Je peux dire que je n’ai alors rien compris à l’économie. J’avais quand même de bonnes notes car je savais bien poser et résoudre mes équations.

    Bien plus tard j’ai découvert l’école autrichienne, et des auteurs comme Salin, Lepage, Simonnot, et j’ai commencé à comprendre quelque chose à cette discipline.

    Tout ça pour dire que si on peut déplorer un manque de culture économique, il faut aussi dénoncer un excès de mathématisation en particulier dans les sciences humaines qui fait perdre de vue les concepts et les raisonnements.

    Et je pense aussi à la finance et aux modèles mathématiques gaussiens, que seuls les quants peuvent comprendre, et qui ont conduit à surévaluer les « subprimes ».

    • Le problème de l’économie n’est pas l’excès de mathématiques, mais l’absence de sens donné aux équations dans les mauvais cours.

      Un cours de physique juste à base d’équations serait tout aussi absurde. La plupart des publications de recherche en économie sont très littéraires, et à vrai dire les économistes qui les lisent ne passent pas beaucoup de temps sur les équations qui les accompagnent. Lors des séminaires de recherche les discussions portent sur les raisonnements économiques et que très rarement sur leur sous-jacent mathématique (à part dans quelques domaines comme l’économétrie théorique ou l’asset pricing).

      Pour autant ces équations et ce formalisme mathématique sont indispensables au bon fonctionnement du débat « littéraire » car ils garantissent la cohérence interne des raisonnements.

      Les professeurs « moyens » se limitent en général soit à un cours de maths s’ils sont bons en maths et qu’ils s’en moquent, soit à un cours de pipologie car ils sont nuls en maths ou qu’ils ont conscience que ce qu’ils racontent est inconsistant. Le pire est la seconde catégorie, car un cours de maths est toujours bon à prendre même s’il n’apprend rien sur l’économie.

      • @Acrithène
        C’est tout à fait cela, et ça n’est pas spécifique à l’économie. Les grands statisticiens que je connais ne discutent pas des équations, mais de la manière dont la réalité et les modèles mathématiques s’articulent. A l’X, on n’apprend que ces sortes de figures imposées que sont les mathématiques, et il faut qu’à un moment donné le déclic se fasse hors enseignement pour concevoir un programme libre sur les bases de cette habileté technique.

    • Assez d’accord avec vous…

      Sauf sur la finance/crise. Le problème n’était pas tellement sur les modèles, ni sur les quants… Mais sur des croyances, parfaitement fausses et encouragées par les autorités régulatrices (les prêts immobiliers sont considérés par les différent « Bâle » comme à peine plus risqués que les dettes souveraines qui elles sont considérées sans risque).
      Les subprimes et autre mortgage backed securities, CDOs etc. sont des instruments finalement très simples.

    • Sinon, plus légèrement, sur l’abus de formalisation mathématique en économétrie, le célèbre mais toujours drôle « first lesson in econometrics »
      http://www.uibk.ac.at/econometrics/lit/siegfried_jpe_70.pdf

      Une erreur (et deux caractères oubliés) s’est glissée dans cette démonstration pourtant limpide des techniques de simplification en usage.
      une correction est proposée, ici. Elle est sans doute trop simple (euh… compliquée… ) et mériterait un peu de travail de formalisation.
      http://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=2253103

    • D’accord avec vous pour les modèles gaussiens. Je suppose que vous avez lu NN Taleb, le pourfendeur du modèle gaussien ! C’est étonnant, mon fils qui est élève à l’X me raconte la même chose sur les cours d’économies de 1A de l’X…

      • J’apprécie beaucoup Taleb, mais son alternative au modèle gaussien est une sorte de renoncement à modéliser que j’ai du mal à comprendre. Nous savons que nos modèles ne seront jamais que de mauvaises approximations de la réalité, que pour les extrêmes le gaussien est l’un des pires, mais les modèles peuvent néanmoins nous apprendre des choses. Mandelbrot est sur ce point plus raisonnable, bien que sa focalisation sur les lois en puissance soit exagérée, à mon avis.

      • Rigolo, ça, mettre Taleb en avant.
        Sa directrice de thèse (en France, à Dauphine) est une…. femme. Une des chef de file de l’école de finance mathématique française (qui compte plein de femmes… comme quoi, personne ne les empêche d’être là, si elles le veulent). D’ailleurs, nommons les, ces femmes matheuses de la finance: Hélyette Géman, Nicole El Karoui, Monique Jeanblanc.
        Et d’ailleurs si Taleb (et Mandelbrot, et moi, et des tonnes d’autres) s’en prend au « modèle Gaussien » c’est que la distribution normale est trop pauvre en information (au sens de Shannon) et donc très faible sur les évènements extrêmes pour représenter les phénomènes financiers/économiques.

        N’oublions pas non plus la critique de Ludwig von Mieses, qui disait en gros que modéliser l’économie avec des mathématiques permet surtout d’oublier que l’avenir n’est pas écrit, et qu’il est le fruit des interactions entre des hommes (et des femmes) libres et responsables qui n’ont pas encore décidé ce qu’ils voulaient. C’est un trop souvent décider pour les autres, donc. Et se planter.

        • N’oublions pas non plus la critique de Ludwig von Mieses, qui disait en gros que modéliser l’économie avec des mathématiques permet surtout d’oublier que l’avenir n’est pas écrit, et qu’il est le fruit des interactions entre des hommes (et des femmes) libres et responsables qui n’ont pas encore décidé ce qu’ils voulaient. C’est un trop souvent décider pour les autres, donc. Et se planter.

          Oh que oui, c’est tellement vrai !

    • « il faut aussi dénoncer un excès de mathématisation en particulier dans les sciences humaines qui fait perdre de vue les concepts et les raisonnements. »

      Votre intervention ne fais que confirmer les doutes que j’ai envers le système élitiste(et publique) français.

       » le livre de la nature est écrit en langage mathématique » Galillé.

      • Et trop étudier la façon dont le livre est écrit, le langage, fait qu’aujourd’hui beaucoup ne comprennent plus rien au sens du texte.

        La causalité c’est que les pays riches ont une recherche fondamentale, particulièrement en maths, riche, alors que les pays qui ont une recherche fondamentale riche ne sont pas riches. Pensez URSS, pensez Cuba, pensez même Israël… Ou à l’inverse les USA, avec un système éducatif « nul » ils arrivent quand même à être riches et donc à avoir de bonnes, excellentes universités avec de la recherche de très haut vol.

        • « avec un système éducatif « nul » ils arrivent quand même »

          à importer la matière première.

        • Ce que vous dite n’a pas grand sens. En quoi le système éducatif cubain est il performant?
          Personnellement je suis désespéré de voir que les français payent des X pour qu’ensuite ceux ci viennent expliquer qu’il y a trop de math dans l’économie. Si l’économie à quelque chose de scientifique soyez sur que cela finira pas s’écrire mathématiquement. Il n’existe aucun exemple inverse à ma connaissance.

          Pour tout ceux qui l’ignore et qui pensent que les mathématique ne peuvent pas saisir l’aléa je rappel qu’il existe les PROBA. J’admet que ce n’est pas simple mais arrêtez de dire que cela n’existe pas. Et oui c’est sur que d’avoir un prof qui ne sait pas de quoi il parle quand il aborde des équations c’est un problème, mais cela concerne les économistes.

          • Chouette, un génie qui vient résoudre tous les problèmes !
            Pour commencer, Cuba a un des taux d’alphabétisation les plus élevés au monde. Bien mieux qu’en France. Les mathématiciens cubains sont loin d’être des clowns et ils ont une excellente recherche médicale, avec un système plus performant qu’en France par unité dépensée, de très loin.

            Ensuite merci pour l’apport des probas, mais quand on parle de mathématisation de l’économie ou de la finance, ce SONT des probas. Vous croyez que c’est quoi la formule de Black-Scholes (-Merton), tant décriée ? La solution d’une équation aux dérivées partielles stochastique ! Vous savez comment s’appelait le DEA de Jussieu d’où proviennent le gros des bataillons des « mathématiciens de l’économie et de la finance » ? « Probabilités et Applications », sous les auspices de feu Marc Yor, probabiliste s’il en est… Et à Strasbourg (oui, la grande et réputé « école de Strasbourg » avec feu P.A. Mayer autre géant des proba), les économistes et probabilistes se mêlent joyeusement… etc. etc.
            Le problème est plus subtil que ça, il tient en grande part dans deux petits problèmes, le plus simple (en fait déjà très complexe à traiter) est la distinction entre risque et incertitude (au sens de Knight). Par nature cette dernière n’est pas mathématisable directement (sinon elle revient dans le giron du risque). Le deuxième problème est le manque de stabilité des paramètres des modèles stochastiques. En gros, les paramètres sont au mieux chaotiques, et l’hypothèse de base de pratiquement tout ce qu’on sait en proba (processus plus ou moins iid) tombe à l’eau.

            • Vous aurez beaucoup de mal à me convaincre avec cuba. Sans être des Clown ils se distingue par leurs absence.

              Pour ce qui est des m Je lis souvent que « l’économie est plus subtil la physique » ou bien que les mathématique… Je vois pas trop en quoi. CE sont les même théorèmes que tout le monde utilise. Les économiste pensent sans doute que Black-Scholes, c’est le pinacle des math. Mais désolé il n’en n’est rien. Le problème vient des économiste eux même qui sont très politisés et n’arrive à se mettre d’accords sur rien. Et comme ils ne sont jamais d’accord entre eux il voudrait faire croire au monde entier que la nature de leur domaine est tel qu’il pourrai il y avoir deux vérités contradictoire….
              Un domaine ou on ignore bien des choses comme la biologie est bien plus mathématisé que l’économie ou les chiffres sont rois. La différence entre le biologiste et l’économiste? Quand Darwin élabore sa théorie il publie son livre des années après ses découvertes dans la crainte que l’on politise son travail(voir Darwinisme social). L’économiste lui dès qu’il semble avoir la preuve de ses convictions personnel il écrit un livre(exemple type Pikety). Résultat tout est faux mathématiquement et méthodologiquement!

              Je veux pas rentrez dans les détails techniques qui bouleversent les économistes parce que ce n’est pas vraiment le lieu, même si j’aurai beaucoup à dire. Les problèmes sont bien réels mais ils ont une solution et celle ci sera automatisable, ce qui ne veut pas dire calculable par ordinateur.

              • euh , en toutes sciences utilisant les mathématiques, les erreurs ne viennent pas des math mais des hypothèses de départ. Et quand il s’agit de quantifier des probabilités, incertitudes ou risques, l’habit mathématique mis sur des hypothèses foireuses pour peu qu’il soit brillant et neuf est souvent un enfumage et un outil de tétanisation pour les pauvres gens qui comprennent bien que les hypothèses sont sans doutes fausses mais qui ne bitent rien au math.

                • je réagis simplement à « les maths qui serait fausses »…non….quant à la science, normalement la science c’est la connaissance ou ce qu’on sait dans un domaine donné, et si on ne la qualifie pas davantage ( occulte , empirique) on parle de la connaissance qui a été simplement testée et mise à l’épreuve des faits…

                  L’utilisation du mot science ne me semble pas anodine, cela va du pire, science occulte, ou bon sciences exactes, au parfait mathématiques…

                  beaucoup de science des systèmes complexes devaient peut être se contenter d’interpréter et d’expliquer et non de prédire ou sinon de le faire avec d’infinies précautions….la majeure partie du tempsdans le monde réel la relation causale est indéfinissable ou difficile à réduire à un sous ensemble d’éléments finis  » maîtrisables », en gros si j’ai tombé par terre, c’est pas à cause que le caillou , de mes godasses, du vent, de l’anticyclone des Açores qu’est pu aux açores, du réchauffement climatique et donc du CO2, et donc en partie de ta faute…

                  que « sait  » la biologie et que sait l’économie

                  • et si en plus vous pourriez arrêter de parler de crème ou d’élite…ce qui caractérise les élèves des meilleures écoles est d’abord leur capacité de travail et leur implication car pour l’essentiel nous parlons d’un processus d’apprentissage…
                    l’idée d’élite suggère une forme de cooptation et l’idée d’être d’un système capable de coopter une élite fait froid dans le dos…

                    les génies ceux qui font avancer la science …

                    Cet article est fou….au fait , simple question c’est quoi un bon matheux? comment l’évaluer..de façon objective?
                    l’auteur de l’article est il un bon matheux?
                    qu’est ce qui me le prouve? où sont les faits objectifs?
                    qu’est ce qui rend sont discours crédible ?

                    On ne sait pas ça..pas plus en math qu’en science exacte..et ça n’a pas que de petites conséquences d’égo, l’incapacité à évaluer le travail normal du chercheur payé…et tout le problème du peer review et du gaspillage de ressources….
                    Objectivez….sinon vous finirez par discerner la palme d’or des mathématiques, tandis que le public s’en fichera royalement.

                    • je crois que vous sur-interprétez fortement l’ambition initiale du billet posté sur Contrepoints !
                      La qualité et la reconnaissance de la production scientifique de l’auteur me semble strictement hors sujet dans votre commentaire. Comme de nombreux MCF, l’auteur publie sur des revues scientifiques à comité et n’attend rien de particulier des billet qu’il met en ligne sur son blog ou sur certains webzine.
                      Ici, il ne fait que constater un déséquilibre qui préoccupe l’ensemble (mondial) des instances de recherche :
                      http://www.un.org/News/fr-press/docs/2014/FEM1985.doc.htm

                      Sur la crédibilité des arguments avancés dans le billet ? C’est un constat pas plus, pas moins…
                      on pourrait d’ailleurs rédiger quelquechose de proche en informatique : pas assez de filles sachant programmer, pas assez de filles dans l’ingénierie informatique sachant que 80 % des métiers en 2020 mobiliseront des compétences de programmation.
                      Bref, restons calme !

                    • Heum. Le fait que les nations unies soient « préoccupées » par le manque de femmes en maths n’est pas du tout représentatif de la réalité.
                      Les gens qui font de la recherche en maths (et dans tous les domaines scientifiques, en fait) sont préoccupés par le fait que de moins en moins de gens s’orientent vers des études scientifiques, mais que ces gens soient des garçons ou des filles, tout le monde s’en moque. Sauf chez les « chefs » et seulement quand ils parlent aux média… ça peut apporter quelques crédits supplémentaires… hâter une promotion…

                    • ok pour la sur interprétation et le hors sujet, mais pas tant que cela…
                      Il y a trois sujets distincts les maths en tant que discipline scientifique, les math en tant qu’outil utile, et enfin et de façon transversale le financement éventuelle de la recherche fondamentale…
                      Ma remarque essentielle est que cet article est curieux dans le cadre d’un site libéral….
                      deuxièmement remplacez donc math dans le sujet par une autre discipline et pourquoi pas enseignement culturel…. vous verrez la nature des commentaires de beaucoup changer du tout au tout car j’ai tendance à penser que sur contrepoint on a beaucoup sinon d’amoureux des math mais au moins de gens qui ont reçu un certain bagage mathématique ( eh on voit même des échanges du genre et j’en ai une plus grosse que toi alors la preuve…) et c’est ennuyeux chez des gens censés aimer la rigueur et la logique.

                      Je constate aussi l’absence d’éléments véritablement objectifs dans l’article qui est une suite d’opinion couronnée par un avis qu’il faudrait plus de filles en math….
                      Beaucoup de choses agacent et sont très signifiantes…

                      j’ai aussi un problème personnel avec les maîtres des conf le dernier que j’ai vu nommé certes ,en physique nucléaire, on lui a dit devant moi » tu peux nous remercier de t’avoir pris car tu n’es pas le meilleur »….j’ai donc tendance à penser que si déliquescence sil y a son origine est systémique , le système est putrescible par nature et les fruits pourris ne sont pas rejetés…

                      si on s’en tient au math pures alors paroles au matheux et seules la discipline est abordées, dès lors que on parle du statut, de métier, de reconnaissance , de salaire ou plus généralement d’évaluation sociale et économique, tout le monde a le droit à la parole.

              • Cédric,
                Les cubains ne sont pas des clowns… mais vous…

                Les gens qui font de l’économie ou de la finance mathématique/quantitative sont en grande partie issue des meilleures écoles, ont des doctorats en mathématiques ou en physique ET en économie ou sciences de gestion, ont parfois des HDR dans les deux disciplines.
                Amusez nous, un peu, rentrez dans les détails techniques qui bouleverseront les économistes !!! Surtout ceux comme H. Géman, qui est normalienne (Ulm) avec un DEA de physique théorique, une thèse en proba, MCF puis PR en maths, avant de se tourner vers la finance (après avoir fait une nouvelle thèse).
                Des gens comme Marc Yor (beaucoup), Pierre-Louis Lions (un peu moins souvent) etc. ont travaillé sur l’économie et la finance… allez leur faire peur avec vos maths ! Allez leur apprendre des choses.

                Le problème c’est que vous n’avez aucune idée de ce qu’est la recherche, tant en mathématiques qu’en économie ou finance mathématiques/quantitative. Vous n’avez aucune idée de ce qui se fait et de ce qui pose problème, mais vous avez de la morgue à revendre.

  • L’enseignement des maths en France?

    Tout simplement nul. Nullissime. Nul de chez nul.

    Aucune perspective, aucune indication du but de ce qu’on fait, aucune intention. Définition, lemme, théorème, définition, lemme, lemme, théorème, et on recommence sans rien expliquer.

    Et la plupart des élèves trouvent ça normal parce qu’ils n’envisagent pas que ces outils puissent avoir été créés dans un but et qu’on puisse expliquer ce qu’on veut faire quand on le fait.

    • En soi, ne pas expliquer ce qu’on fait ni à quoi ça sert ne serait pas si grave si au moins ces théorèmes et lemmes et corollaires étaient démontrés (rigoureusement, pas avec des commencement d’intuition de preuve, ça c’est suffisant uniquement pour le mathématicien professionnel, que ne sont ni les élèves ni leurs enseignants, et encore).
      Le vrai problème vient de là. Les maths en France au niveau bac étaient bonnes, fondement de cette école Française, qui marche pas mal du tout… Un sommet atteint au début des années 90 et depuis une décroissance de plus en plus rapide. Parce qu’il ne faudrait surtout pas que ça soit « élitiste », que les parents puissent aider leurs enfants, que ça soit « ennuyeux », qu’il y en ait « trop »… les programmes ont fondu comme neige au soleil, les démonstrations sont passé par la fenêtre, la logique des contenus itou. Tout ça remplacé par des termes qui claquent, des mentions de grands mathématiciens et de théorèmes que quasiment aucun élève n’a les moyens de comprendre.
      Une catastrophe.
      Mais plutôt que de s’occuper de ça, on va forcer plus de filles à faire des maths, parce qu’il faut qu’il y ait 50/50 en maths. Parce que c’est mieux. Parce que… heu… ben… c’est évident, non ?

      • @Franz : pas seulement les nations unies , l’UE avait initié une OP cendrillon numérique destinée à attirer les jeunes filles européennes vers les études mathématiques et informatiques.
        Un institut comme le FHI Oxford se préoccupe également du déséquilibre
        Idem pour l’Université de la Singularité et ses soutiens (Google, Cisco, DARPA, La Nasa,…) .
        Ce déséquilibre (parmi d’autres) créé un cloisonnement de genre qui n’est pas sain à l’heure d’une demande croissante en aptitudes mathématiques (notamment en statistiques appliquées au big data, avec un déficit annoncé en compétences data centrées).
        Je suis totalement d’accord avec ce que vous écrivez sur l’enseignement (son absence d’enseignement) des maths au lycée. D’autres déséquilibres existent et pourraient faire l’objet de billets (polémiques) en particulier, les forts déséquilibres d’accès aux écoles du groupe A+ lorsque deux lycées parisiens fournissent plus de 50% des effectifs de l’X et de l’ENS Ulm,…

        • Bah, faire comme certains, inciter les filles à aller vers les sciences, très bien. Leur rappeler qu’elles peuvent aussi s’amuser en faisant de la physique ou des maths, et pas seulement de l’histoire ou autre, pourquoi pas (sauf que c’est pas forcément vrai, donc ça peut créer des frustrations).
          Le problème c’est de dire arbitrairement « il en faut plus », il faut 50%, « le déséquilibre est inquiétant ».
          Bien sûr une partie des filles qui ne font pas de sciences auraient pu en faire, et donc logiquement les organismes scientifiques essaye de les récupérer. D’un autre coté, si elles font des sciences, elles ne font pas autre chose où elles auraient pu s’épanouir aussi (peut-être mieux) et bénéficier à la société (peut-être plus).

          Au jour le jour, dans un département de math où on travaille assez rarement en groupe (ça arrive mais c’est pas la norme), le fait que le collègue du bureau d’à coté soit un mec, une fille, un alien, fasse de la classification des groupes finis, de la géométrie algébrique ou des probas ne change pas grand chose… Peut-être pour discuter à la machine à café, la diversité c’est bien, ça peut inspirer. Mais la similarité de fonctionnement et de problématiques c’est intéressant aussi…

          Je ne suis pas convaincu du tout qu’avoir une fille qui fait des maths, même à bon niveau, sans vraiment avoir la passion soit mieux que d’avoir la même fille gérer les RH d’une entreprise, être médecin ou juge… Mais bon, j’ai tendance à faire confiance à chaque individu pour trouver ce qui lui va le mieux et à me méfier comme la peste des gens qui viennent « aider ». Vous savez, comme Friedman disait, les 10 mots les plus effrayants de la langue anglaise c’est « I am from the government, I come to help you ».

          Donc promouvons les carrières scientifiques pour les filles (avec l’argent de ceux que ça intéresse, pas celui de tout le monde, donc pas de fonds publiques) et laissons les intéressées choisir et les recruteurs choisir qui est au niveau ou pas. Je vous assure que tout le monde est ravi de voir une fille y arriver et tend à les favoriser de ce fait.

        • non l’absence de fille en math n’est pas un problème tout le monde s’en fout sur le fond ça n’a aucune espèce d’importance;c’est peut être mais, c’est pas certain, censé être le symptôme d’un problème grosso modo de blocages socio culturel ( pas d’interdiction légale ou réglementaire choquante) parfois subi parfois .non ou inconsciemment……
          donc donc sur-incitons les filles à faire des maths ( discriminons)….et nous aurons résolus un non problème, en ajoutant au moins de façon transitoire une discrimination… à des blocages socio culturel….

          collectivement..aucun bénéfice clair …individuellement des frustrations et même des injustices…et de l’argent sans doute public dépensés pour résoudre un non problème…

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