Comment Greta Thunberg veut stopper le changement climatique

Il s’agit d’abolir le capitalisme et de le remplacer par une économie écoplanifiée qui permettrait à l’État de déterminer chaque aspect de la vie et de décider ce que les individus peuvent ou ne peuvent pas faire.

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Greta Thunberg at the Parliament by European Parliament (CC BY 2.0)

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Comment Greta Thunberg veut stopper le changement climatique

Publié le 17 mars 2023
- A +

Greta Thunberg est devenue célèbre en nous exhortant à « paniquer » face au changement climatique. Malheureusement, elle n’a pas donné beaucoup de conseils spécifiques sur la manière de résoudre le problème.

Le grand livre sur le climat est une compilation de plus d’une centaine d’auteurs différents, dont 18 contributions de Greta Thunberg elle-même.

 

L’industrialisation et le capitalisme au cœur du problème

Selon Greta Thunberg, les problèmes sous-jacents sont l’industrialisation et le capitalisme :

« La révolution industrielle, alimentée par l’esclavage et la colonisation, a apporté une richesse inimaginable au Nord, et en particulier à un petit groupe de personnes. Cette injustice extrême est la base sur laquelle nos sociétés modernes sont construites… »

Mais le nombre d’humains a été multiplié par huit, passant de un à huit milliards depuis le début de l’industrialisation.

Sans l’industrialisation, des milliards de personnes n’auraient eu aucune chance de survie. Il est également faux de dire que le capitalisme n’a amélioré la vie que d’une petite minorité. En 1820, la proportion de personnes vivant dans l’extrême pauvreté dans le monde était de 90 % ; aujourd’hui, elle est de 9 %.

Le livre est émaillé de critiques sévères à l’encontre du capitalisme.

Sur près de 500 pages, seulement deux phrases évoquent d’autres systèmes également destructeurs de l’environnement :

« Laisser le consumérisme capitaliste et l’économie de marché comme gestionnaires majoritaires de la seule civilisation connue de l’univers semblera très probablement et avec le recul avoir été une terrible idée. Mais gardons à l’esprit qu’en matière de durabilité, tous les systèmes précédents ont également échoué. Tout comme les idéologies politiques actuelles – socialisme, libéralisme, communisme, conservatisme, centrisme, etc. Elles ont toutes échoué. Mais, en toute impartialité, certaines ont certainement échoué plus que d’autres ».

Elle ne révèle pas quels systèmes ont échoué plus que d’autres – elle limite ses dénonciations au capitalisme. Pourtant, dans les pays socialistes la destruction de l’environnement était incomparablement pire que dans les pays capitalistes ; par exemple, en Allemagne de l’Est les émissions de CO2 (par rapport au PIB) étaient trois fois plus élevées qu’en Allemagne de l’Ouest (pour en savoir plus, voir le film).

Thunberg voit une grande conspiration capitaliste contre le climat. Elle blâme les décideurs politiques qui sont « toujours sous l’emprise des grandes sociétés pétrolières et financières ». Les médias ont échoué, même si elle admet que « le journalisme commence à faire ses premiers pas pour couvrir cette crise ». Elle ne serait satisfaite que si les médias ne couvraient que le changement climatique : « Cela devrait bien sûr dominer chaque heure de notre fil d’actualité, chaque discussion politique, chaque réunion d’affaires et chaque parcelle de notre vie quotidienne. Mais ce n’est pas le cas. »

Avec lassitude, elle note que de nombreux journalistes n’ont malheureusement pas choisi le journalisme pour « déraciner un système auquel ils croient ». Le fait que la population d’un pays soit constamment bombardée de certaines nouvelles est plus fréquemment associé aux États totalitaires. Certains auteurs critiquent également les médias pour avoir fourni une plateforme aux scientifiques ayant des points de vue et des opinions scientifiques différents.

 

L’hommes cis a échoué, c’est à la femme indigène de sauver le climat

Thunberg regrette qu’il n’y ait « aucune loi ou restriction en place qui obligerait quiconque à prendre les mesures nécessaires pour sauvegarder nos futures conditions de vie sur la planète Terre ». Le monde est dirigé par des « hommes cis blancs privilégiés, d’âge moyen et hétérosexuels », et ceux-ci sont « terriblement mal adaptés » pour faire face à la crise.

Au lieu de cela, suggère la coauteure Sonja Guajajara, nous avons besoin de « femmes indigènes au cœur de la lutte pour garantir un avenir à l’humanité.  En effet, dans de nombreuses communautés d’origine, c’est à nous, femmes indigènes, qu’il incombe de gérer et de préserver nos écosystèmes et de conserver nos connaissances par le biais de la mémoire et des coutumes ».

Thunberg consacre un quart de page (sur 464 pages) à l’énergie nucléaire, qu’elle rejette sommairement comme solution. Les technologies permettant d’extraire le CO2 de l’air sont qualifiées de « plaisanterie », tandis que la géoingénierie solaire est rejetée parce qu’elle se heurte à la « résistance farouche des peuples indigènes ». Selon le livre, les véhicules électriques ne sont pas une solution viable car ils « pourraient bien n’être une option que pour les puissants et les riches ».

 

Économie écoplanifiée

Selon Kevin Andersen, l’État devrait déterminer pour chacun « la superficie et le nombre de nos maisons, la fréquence de nos vols et la classe dans laquelle ils s’effectuent, la dimension et le nombre de nos voitures et la distance à parcourir avec elles. Même au travail, la superficie de nos bureaux, le nombre de réunions à l’étranger et de conférences internationales auxquelles nous assistons et la fréquence de nos sorties sur le terrain ».

Kate Raworth estime que l’État devrait supprimer progressivement « les jets privés, les mega-yachts, les voitures à carburant fossile, les vols courts et les primes pour grands voyageurs ».

Seth Klein appelle à une « nouvelle génération d’entreprises publiques » pour produire les bonnes choses à l’échelle requise.

Il déplore en outre :

« Où est la publicité gouvernementale visant à accroître le niveau de connaissance du public en matière de climat ? L’anticapitaliste canadienne Naomi Klein veut augmenter les impôts des riches et réduire les dépenses de police et de prisons pour financer la lutte contre le changement climatique. Le critique français du capitalisme Thomas Piketty appelle à l’introduction de droits individuels sur le carbone. Dans un souci de justice sociale, il estime que les autorités devraient envisager de fixer des quotas individuels égaux de carbone ».

En fin de compte, il s’agit d’abolir le capitalisme et de le remplacer par une économie écoplanifiée qui permettrait à l’État de déterminer chaque aspect de la vie et de décider ce que les individus peuvent ou ne peuvent pas faire.

Rainer Zitelmann est l’auteur du livre In Defence of Capitalism. Un chapitre du livre réfute le mythe selon lequel le capitalisme est responsable de la dégradation de l’environnement et du changement climatique.

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  • « Pourtant, dans les pays socialistes la destruction de l’environnement était incomparablement pire que dans les pays capitalistes ; par exemple, en Allemagne de l’Est les émissions de CO2 (par rapport au PIB) étaient trois fois plus élevées qu’en Allemagne de l’Ouest ».
    Parler de destruction de l’environnement en faisant référence aux émissions de CO2, le gaz vert par excellence, celui sans lequel il n’y aurait pas de végétaux, il faut le faire !!
    J’ai arrêté là la lecture.

    • Pour les « écologistes » façon Greta, le CO2 est le mal absolu. Ou presque, on va dire qu’il est juste derrière l’énergie nucléaire comme personnalisation du mal absolu. En conséquence, il est parfaitement pertinent, dans le cadre de cet article, d’insister sur l’incohérence de ces personnes qui réclament la sortie du capitalisme et la mise en place immédiate d’une économie planifiée, en soulignant la différence de performances environnementales entre les économies planifiées et les économies capitalistes dans l’Histoire.
      À ce titre, il est plus pertinent de parler par exemple de la différence entre l’ex-RDA et l’ex-RFA que de parler de la différence entre l’ex-URSS et les États-Unis. Dans le premier cas, on est dans la même aire culturelle : on ne peut pas dire que les allemands de l’Est étaient culturellement différents de leurs homologues de l’Ouest. Dans le second cas, on pourrait toujours trouver des mauvais esprits pour expliquer qu’on compare 2 sociétés très différentes.

    • C’est le problème de la plupart de ceux qui combattent Thunberg et consorts, ils commencent par une petite génuflexion devant le réchauffisme anthropique, alors que ce postulat -base de tous les délires- est loin d’être démontré.

    • Moi j’ai poursuivi ma lecture jusque là fin de façon à connaître toute la rhétorique fallacieuse dont ce ramassis d’imbéciles incultes prétentieux sous la coupe d’une gourou (?) sous influence. J’ai choisi cette attitude de façon à réellement savoir à quoi m’en tenir et ne pas mourir idiot…. à chacun son choix!

  • Bonjour, à mon humble avis, cette personne devrait retourner à l’école, arrêter de se faire manipuler et surtout de dire n’importe quoi…à son âge, on apprend, on écoute, on respecte les sachants, et éventuellement on propose des choses intelligentes pour réformer cette société dont elle fait partie.
    Bref, quelqu’un, juste quelqu’un sans beaucoup d’intérêt à qui justement les médias en donnent beaucoup trop.

    • Elle devrait surtout se taire, se faire toute petite, car s’il n’y avait eu que les écolos anticapitalistes, sans capitalisme, elle ne serait sans doute pas allée à la COP « machin truc » sur un voilier en carbone avec un équipage acheminé par avion à réaction par-dessus l’océan atlantique!
      Qu’elle balaie déjà devant sa porte et retire la poutre qu’elle a dans l’œil avant de voir la paille dans l’œil du voisin! Le monde n’a que faire de ses avis, et elle peut retourner dans sa grotte quand elle le voudra. Personne ne s’en plaindra!

  • Ce qui est bien avec les wokes, c’est que généralement, les solutions qu’ils rejettent sont justement les solutions à creuser pour résoudre les problèmes remontés 🙂

    • @maniaco bien observé , il y a des gens comme ça , qui sont d’excellentes boussoles qui indiquent le sud .

  • A côté des écologistes, Staline et Mao étaient des enfants de chœur.

    René Descartes : « Je pense donc je suis ».
    Greta Thumberg : « Je crois donc je sais ».

    • « Je crois donc je sais » c’est une forme de performativité . Une mécanique implacable s’est mise en marche : l’origine anthropique du réchauffement acceptée comme une vérité scientifique, comme dogme, les décideurs politiques sommés de prendre dans l’urgence des mesures drastiques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, une opinion manipulée, résignée à la catastrophe inéluctable. Il serait temps d’ouvrir les yeux et de redevenir pragmatique.
      « La rigueur scientifique des analyses diffusée par le GIEC, a été sacrifiée et il va inévitablement en découler des décisions politiques inadaptées. Il y a une part imprévisible dans le climat que la science ne pourra jamais appréhender. » Dixit Roger Pielke senior, en 2005 une des référence en climatologie.

    • Greta c’est plutôt : je crois donc tu suis et moi c’est : tu sais donc je fuis

      -1
  • Certaines notions me laissent perplexes, par exemple, qu’est ce qu’une « femme indigène » ?
    Sinon, ils sont anticapitalisme mais pour les autres, pas pour eux; 32€ le livre, ça fait cher surtout qu’on peut avoir des livres avec plus de pages, bien plus intéressants et moins chers…

  • Quelqu’un pour lui tirer les couettes ?

    -1
  • C’est curieux chez les gens de gauche cette appétence pour la dictature .

  • Quand j’entends Greta, je sors ma sentence :
    – Ce n’est pas ce que nous ignorons qui nous attire des ennuis, c’est ce que nous savons mais qui est faux.

  • Avatar
    jacques lemiere
    17 mars 2023 at 18 h 25 min

    et une fois quelle sera au pouvoir??un autre greta. émergera.. qui demandera plus;.

    n’oublie pas la police politique la repression et les goulags greta

  • Comment une telle “personne “ sortie de nulle part peut-elle avoir voix au chapitre… pauvre monde

  • On a eu Jeanne d’Arc, puis Bernadette Soubirou et maintenant Greta Thunberg, décidément Marie la mère deJésus n’arrête pas de nous envoyer des illuminées

    • Amalgame indéfendable :
      * Jeanne D’Arc
      Ce n’est pas parce que la droite « dure  » essaie de récupérer le personnage de Jeanne D’Arc qu’il faut en faire une illuminée : si on s’informe sérieusement (d’excellents historiens continuent de s’intéresser à Jeanne D’Arc), on constate que, pacifique mais non pacifiste, ses actes furent généralement marqués par une grande intelligence politique et un courage personnel hors du commun et le rôle souvent méconnu de Yolande d’Aragon ne suffit pas à tout expliquer ; mais bon, une incarnation du patriotisme, cela continue à révulser les gauchards haïssant leur pays et les apatrides volontaires toujours prêts à se ranger dans le parti de l’étranger et à faire allégeance à l’empire du jour…
      * Bernadette Soubirous
      Bien que n’étant pas croyant, je me garde bien de mettre dans le même panier toutes les personnes habitées par une vision religieuse : pour simplifier, cela va du néfaste charlatanisme notamment incarné par certaines sectes à des élans spirituels les plus sublimes et pleins d’enseignements, y compris par des personnes ne partageant pas les mêmes croyances.
      * Greta la Gourette ou Philipulette [Cf. L’étoile mystérieuse]
      Là, on est dans l’imposture délirante et persistante. Le principal changement est que s’efface de plus en plus l’excuse de la jeunesse : en devenant – biologiquement et chronologiquement à défaut de faire enfin preuve de maturité et de progrès intellectuel – cette prophétesse de pacotille, tête de gondole de l’escrologie est de plus en plus responsable de ses propos absurdes et potentiellement liberticides et de leurs conséquences néfastes.

  • On a eu Hitler, Staline Mao Pol Pot etc…. On connais leurs méthodes et leur réusltats environ 200.000.000 de morts et des conditions de vie infernales pour des centaiens de millions d’uatres, ces dictatures devait sauver le monde et créer un monde meilleur on en voit les résultats. Les écologistes si on les écoute bien et si l’on gratte un peu derrières leurs écrits et leur verbiage ne proposent pas autre chose et bien sur arriveront aux mêmes résultats que leurs prédéscéseur. Il serait peut être temps de les empécher de nuire. Quoique cela ne concerne guère que la vielle Europe qui s’écroule de toute part et ne pése plus grand chose dans ce nouveau monde. Alors cela arrange tous ls autres gran pays industriels et tant pis pour nous si on laisse de tels gens prendre le pouvoir.

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Ce point d'accord, c'est l'idée que le capitalisme, la mondialisation et le libre-marché ont échoué.

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