Loi Alimentation : le retour de la vengeance du chèque-PQ ?

Votre gouvernement travaille activement à ce que les prix ne baissent pas (ou pas trop !), voire que l’inflation ne s’éteigne pas ; voilà exactement une aide qui s’apparente à des coups de bâtons au milieu d’une bastonnade.

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Loi Alimentation : le retour de la vengeance du chèque-PQ ?

Publié le 17 janvier 2023
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Oh, encore une nouvelle proposition de loi ! Et celle-ci ne porte ni sur l’emploi du féminin dans certaines professions, ni sur l’interdiction de la fessée et engendrera probablement un débat moins délicatement décalé que celui sur la tenue des députés en séance : elle touchera les produits de grande consommation ! Chic, les députés s’intéresseraient-ils aux problèmes concrets des Français, pour une fois ?

Rassurez-vous, il n’en sera rien.

Ou plutôt, disons que si ce projet de loi concerne bel et bien des problèmes concrets pour les Français alors que l’inflation commence à faire des dégâts, ce sera pour accroître les soucis et non les résoudre.

Comme d’habitude, tout part d’un constat erroné et d’un raisonnement boiteux porté par le député Frédéric Descrozaille, et monté en mayonnaise par le truchement habile du langage législatif habituel pour se transformer en caca mou que l’Assemblée nationale va s’empresser de pousser dans le ventilateur de ses débats. Ce qui va se passer ensuite va vous surprendre (ou pas).

En substance et comme un précédent billet l’évoquait en 2018, tout commence lorsque le législateur, nimbé de son omniscience habituelle, décide de restreindre de toutes les façons possibles les réductions et autres offres promotionnelles que les enseignes commerciales de distribution et autres producteurs ou fabricants seraient à même de proposer à leurs clients afin de lutter contre (en vrac) la concurrence déloyale, les éventuelles bousculades dans les rayons, la surexploitation des petits producteurs, la destruction des écosystèmes ou les prouts de licorne qui produisent un dioxyde de carbone trop agressif dans l’atmosphère (rayez les mentions inutiles).

Pour cela, la Loi alimentation EGalim est votée en fanfare.

Sans la moindre surprise, une fois mise en place, cette loi provoque presque autant d’effets secondaires aussi prévus et délétères que des injections expérimentales mal testées.

Eh oui : la loi EGalim a été un ratage intégral, comme très souvent en République du Bisounoursland lorsque le pays, piloté par une bande d’idéologues incompétents, refuse de se plier à leurs injonctions paradoxales mais s’en tient à la dure réalité, au crépi duquel les fesses des citoyens et de leurs politiciens ne cessent de se frotter.

Ainsi, grâce à cette loi débile, les prix de certaines denrées augmentèrent (de 1 à 10 %), les consommateurs en firent les frais et les producteurs (au premier rang desquels les agriculteurs dont la loi était censée améliorer le sort) ne virent pas la couleur de ces augmentations de prix. Des entreprises, dont le modèle d’affaires se basait quasi-intégralement sur des ventes promotionnelles dorénavant interdites, se retrouvèrent dans des difficultés suffisantes au point de devoir licencier. Si l’on ajoute les gains dodus engrangés par les distributeurs (comme prévu mais contre toute attente du législateur décidément bien stupide) et les conclusions sénatoriales qui montrèrent que cette loi ne satisfaisait absolument personne (sauf l’État), on aboutit à la conclusion d’un désastre aussi total que prévisible.

Heureusement pourrait-on croire, cette loi adoptée en 2018 dans la décontraction que permet une inflation quasi-nulle (voire une déflation dans certains cas), devait cesser d’être appliquée dans le courant du printemps 2023, et la plupart de ses encadrements et autres mesures idiotes devaient disparaître.

Mais toujours sans la moindre surprise et avec ce petit bruit lancinant dans le fond qui rappelle celui du broyeur industriel dans lequel on devrait placer prestement une partie de la politicaillerie pour résoudre nos entêtants problèmes, on apprend donc que le député Descrozaille veut prolonger cette loi perverse. Mieux encore, le législateur semble vouloir introduire par voie d’amendements de nouvelles façons de gérer les promotions sur les articles d’hygiène, qui pourraient être traités comme des produits alimentaires. Ainsi, les promotions seraient limitées à 34 %, contre 45 % aujourd’hui.

Oui, vous l’avez bien compris : alors que le pays est au bord d’une faillite complète et retentissante dans la plupart de ses domaines les plus essentiels (énergie, école, santé, armée), la députaillerie s’occupe de réguler les prix des tampons et du papier toilette en s’assurant, comble de la crasse bêtise, qu’ils ne seront pas trop faibles et ce alors que l’inflation réelle tripote le 12 % par le mauvais côté de l’arrondi et que tous les professionnels concernés alertent pourtant du caractère inflationniste (voire explosif) d’une telle mesure manifestement prise par des individus totalement déconnectés du réel (ou bassement manipulés).

En somme, votre gouvernement travaille activement à ce que les prix ne baissent pas (ou pas trop !), voire que l’inflation ne s’éteigne pas ; voilà exactement une aide qui s’apparente à des coups de bâtons au milieu d’une bastonnade.

Coups dont les Français auraient sans aucun doute pu se passer avec soulagement mais la députaillerie veille : grâce à un lobbying intense de différents syndicats, couplé à une méconnaissance presque olympique du fonctionnement du marché en général et de la grande distribution en particulier, et un dogmatisme qui n’a rien à envier à celui d’ayatollah iraniens, le Français sera une fois de plus à l’abri de toute amélioration de sa situation. Si amélioration il y a, ce sera malgré les actions gouvernementales (vous reprendrez bien un petit chèque-PQ pour compenser son prix exorbitant, non ?) et en dépit du sabotage obstiné du législateur, ce qui la rendra forcément lente et obtenue de haute lutte.

Cependant, il ne faut pas perdre de vue qu’au-delà de l’incompétence ou de la bêtise du législateur, il reste indubitable qu’une inflation galopante est probablement la seule chose qui peut encore sauver le pays : pour noyer sa dette devenue colossale par les bons offices de Macron, à part la confiscation de l’épargne — ce qui revient à faire sortir tout le monde dans la rue (y compris ses électeurs) — il n’y a guère d’autres solutions que celle-là, la ruine de l’épargnant.

Et comme les salaires ont peu de chance de suivre au même rythme, les prochains mois promettent d’être un peu tendus.

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  • « La vengeance du chèque-PQ », ça n’était pas aux éditions du Clown ?

  • Une remarque néanmoins… la majorité des électeurs prétend croire des absurdités;.

    Je veux dire ces zozos ne tombent pas du ciel.. c’est pas l’Allemagne, les usa, les médias;. ou les profs..
    sinon on fait pareil ..on prétend qu’on est pas libres de penser ou choisir vous savez, le on nous « force » à aller dans les supermarchés..
    non non notre dictature c’est celle de la majorité.. sans doute celle qui se tait …

  • Ah bon, ça existe les pompiers pyromanes ? ce n’est pas possible….

  • Vive l’inflation, elle permet avec la TVA et les taxes proportionnelles de racketter encore plus les Français !
    L’inflation, la meilleure amie de l’état français !

  • oui avec l’inflation l’Etat encaisse plus ce taxes . Mais s’il doit indemniser des chômeurs qui aurons perdus leur emploi ??? Encore plus de produits viendront de centrales d’achats situées à l’étranger pour y améliorer le prix sans passer par a case bénéfice en France. Le député Descrozaille devrait regarder toute la chaine des prix avant de faire une texte pour faire connaître son existence.
    En tous cas avec la tarif unique de l’énergie avec l’UE les français constate la compétence de cette caste
    ans En plus travailler jusqu’à 67 ans est un objectif à atteindre pour faire des économies . 43 ans d’années cotisées pour beaucoup sera difficile à atteindre avec les périodes de chômage que beaucoup d’ouvriers et employés subissent et subiront

    • Le terme « subies » est malvenu. S’il n’y avait que les périodes de chômage subies, et non celles soigneusement recherchées, il n’y aurait en ce moment qu’un minimum de chômage. Lequel devrait être indemnisé par des assurances chômage qui s’équilibrent sans autre intervention de l’Etat qu’une obligation d’en souscrire une et une garantie des emprunts nécessaires à en payer les primes en début de carrière.

      • C’est une concordance remarquable entre Saint-Paul et Lénine : celui qui ne VEUT pas travailler, qu’il ne mange pas non plus !

        • @MichelO
          Bonjour,
          Nous sommes dans une ère où ceux qui ne travaillent pas prennent ceux qui triment pour des crétins. Ceux qui bossent doivent se lever, se coltiner le trafic routier ou celui des transports en commun aller et retour, se voir allégés de 50% des revenus, payés des impôts et taxes de toutes sortes sur ce les 50% qu’ils leur restent, s’épuiser jusqu’au burn out, n’avoir aucun droit social et le seul devoir de payer ; ils entendent que ceux qui ne bossent pas devraient se voir allouée une indemnité afin de pouvoir vivre « dans la dignité ».
          Nous sommes dans une ère où le travail n’est pas honorable ni honoré.

      • le problème est qu’il arrive que le chomage soit la solution rationnelle.. ce n’ets pas une question de vice des gens en effet mais du système.. et ça détruit certaines personnes..

  • Les commentaires sont fermés.

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