Pourquoi interdire TikTok serait une erreur

Interdire TikTok irait à l’encontre de l’objectif de sécurité nationale.

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Pourquoi interdire TikTok serait une erreur

Publié le 3 juillet 2022
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Un article de la Foundation for Economic Education (FEE).

Pour des millions de personnes aux États-Unis et dans le monde, TikTok est devenu la dernière folie. Créer ses propres vidéos et les partager avec d’autres n’a jamais été aussi facile. Des créateurs de contenu qui étaient totalement inconnus il y a quelques mois sont devenus des superstars, et leurs fans et eux-mêmes en apprécient chaque minute.

Mais tout le monde n’est pas content.

Dans une lettre adressée le 24 juin aux PDG de Google et d’Apple, Brendan Carr, commissaire de la FCC, a exprimé de sérieuses inquiétudes concernant la plateforme et a exhorté les entreprises à retirer l’application de leurs boutiques en ligne.

« TikTok n’est pas ce qu’il semble être à première vue. Ce n’est pas seulement une application pour partager des vidéos drôles ou des mèmes. C’est le loup déguisé en agneau. Au fond, TikTok fonctionne comme un outil de surveillance sophistiqué qui récolte de grandes quantités de données personnelles et sensibles. »

Le propos est sévère, mais Carr pense avoir des preuves à l’appui. Il cite un « nouveau rapport alarmant » qui affirme que les données sensibles collectées par TikTok sont consultées par la société mère de TikTok, ByteDance, qui est basée à Pékin.

« Tout est vu en Chine », a déclaré un responsable de TikTok dans un enregistrement qui a fuité.

« Il est clair que TikTok pose un risque inacceptable pour la sécurité nationale en raison de sa collecte de données étendue, combinée à l’accès apparemment non contrôlé de Pékin à ces données sensibles », poursuit M. Carr.

Il conclut en demandant une réponse écrite des deux entreprises expliquant comment elles peuvent justifier le maintien de TikTok dans leur boutique d’applications alors que, selon lui, la plateforme a clairement violé les politiques des boutiques de Google et d’Apple en matière de confidentialité des données.

 

Le pot aux roses

Dans une partie de la lettre, Carr fait une déclaration remarquable concernant l’objectif probable de la collecte de données.

TikTok collecte tout, depuis les historiques de recherche et de navigation jusqu’aux schémas de frappe et aux identifiants biométriques, y compris les empreintes faciales… La liste des données personnelles et sensibles qu’il collecte est encore plus longue. Il n’y a là rien de surprenant. À l’intérieur de ses propres frontières, la Chine a développé certaines des capacités de surveillance les plus invasives et omniprésentes au monde pour maintenir un contrôle autoritaire.

Les inquiétudes de Carr concernant les capacités de surveillance de la Chine sont louables, mais l’idée que le gouvernement américain se soucie réellement de la confidentialité des données est un peu forte. Bien sûr, les États-Unis ne sont probablement pas aussi mauvais que la Chine sur ce point, mais cela ressemble un peu à l’hôpital qui se moque de la charité. Vous vous souvenez de Snowden ? Vous pensez vraiment que le gouvernement américain a cessé de collecter illégalement des données après qu’il a révélé ses pratiques de surveillance en 2013 ?

Oui, moi non plus.

 

Mon téléphone, mon choix

Naturellement, la lettre de Carr a relancé le débat sur l’opportunité pour le gouvernement américain d’interdire TikTok. En 2020 le président Donald Trump a tenté d’interdire la plateforme par deux décrets, mais un groupe de créateurs de contenu TikTok a obtenu une injonction plus tard dans l’année pour empêcher l’interdiction de prendre effet.

L’interdiction de Trump a ensuite été révoquée par l’administration Biden en juin 2021, et depuis lors le gouvernement a procédé à un examen de la sécurité nationale de l’application.

Certes, l’idée que le Parti communiste chinois (PCC) puisse accéder à des données sans autorisation est profondément troublante, et nous devons la prendre au sérieux. Mais la question n’est pas de savoir si le PCC agit moralement (ce n’est pas le cas) ou s’il représente une menace (c’est le cas). La question est de savoir si les Américains ont le droit d’utiliser l’application malgré les risques pour leur vie privée.

La réponse devrait être un Oui retentissant.

Une interdiction de TikTok serait une violation flagrante des libertés civiles. L’État n’a pas à dire aux gens quelles applications ils peuvent avoir sur leur téléphone. Si les individus veulent prendre le risque d’exposer leurs données au PCC, cela devrait être leur choix.

Le problème avec l’argument de la sécurité nationale est qu’il est incroyablement difficile de quantifier les menaces de manière objective. Qu’est-ce qui est exactement en jeu ici ? Qu’est-ce qui sera mis en péril si le PCC obtient l’accès à ces données ? Nous ne le savons tout simplement pas. Ce que nous savons, c’est que l’excuse de la sécurité nationale est souvent invoquée et qu’il s’agit d’un moyen commode d’apaiser les masses qui pourraient autrement protester contre la violation toujours plus grande de leurs libertés.

Ceci dit, il y a une raison plus fondamentale pour laquelle faire appel à la sécurité nationale pour justifier l’interdiction de TikTok n’a aucun sens.

La sécurité nationale n’est pas une fin en soi. C’est un moyen d’assurer la sécurité personnelle. Le but de défense de la nation est de défendre les individus au sein de la nation. Plus précisément, il s’agit de défendre les droits et libertés des individus au sein de la nation contre les étrangers qui violeraient ces droits.

Le problème est que, dans leur quête de la soi-disant sécurité nationale, nos maîtres paternalistes semblent parfaitement disposés à compromettre la liberté personnelle de millions d’Américains, c’est-à-dire leur droit d’accéder aux plateformes de leur choix sans interférence coercitive.

 

Voyez-vous le problème ?

Le but de la sécurité nationale est de défendre les gens contre les violations de leur liberté. Cela n’a donc aucun sens de violer la liberté au nom de sa protection. Pourtant, c’est exactement ce que l’interdiction de TikTok prétend faire.

En bref, en interdisant TikTok, nos gouvernants incarneraient l’autoritarisme même dont ils prétendent nous défendre.

Et c’est plus qu’un peu ironique.

Sur le webTraduction Contrepoints.

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