Le naufrage politique, intellectuel et moral de nos « élites »

La crise ukrainienne est un nouveau chapitre dans le naufrage des « élites » occidentales en matière politique, intellectuelle et morale.

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Naufrage du Titanic (Crédits : Willy Stöwer, image libre de droits)

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Le naufrage politique, intellectuel et moral de nos « élites »

Publié le 28 février 2022
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Nous voguons de crise en crise, comme si un réalisateur hollywoodien voulait à tout prix nous vendre un film catastrophe au suspens et à l’action ininterrompus : après Contagion (dans lequel le monde bataille avec un méchant virus mais est heureusement sauvé par toute la clique gouvernementale travaillant pour notre bien à tous, évidemment), nous voilà dans La somme de toutes les peurs (où, comme d’habitude, les hommes de l’ombre vont sauver la mise à mort de l’Humanité juste avant le feu nucléaire). Si cette succession de violents soubresauts dans l’actualité ne nous laisse guère de répit, elle autorise cependant, avec les changements trop rapides de décor, à entrevoir les coulisses de la politique actuelle. Et ce n’est pas fameux…

La pandémie et sa gestion auront ainsi permis de révéler au grand jour les penchants particulièrement dictatoriaux de certains dirigeants occidentaux, tout en montrant l’ampleur de l’autocensure dans le milieu des médias. En quelques mois, la preuve fut faite que rien ne semblait plus fort que le désir de se conformer douillettement à la pensée dominante qui s’est faite étouffante (avec et sans masque) pour garantir que pas une tête ne devrait dépasser, pas un bras ne resterait sans picouse, pas un citoyen ne se dispenserait de son petit numéro de série républicain.

L’arrivée en fanfare de l’actualité ukrainienne a dégagé de façon stupéfiante toute référence à une pandémie dont on sentait depuis des semaines qu’elle ne répondait plus du tout aux critères nécessaires pour captiver (ou asservir) les foules, et de la même façon que la précédente crise avait dévoilé la noirceur de certaines âmes de plateau télé et de pupitre républicain, il n’a pas fallu attendre plus de quelques jours pour écrire un nouveau chapitre dans le naufrage politique, intellectuel et moral de nos élites.

Un naufrage politique

Ainsi, il est vraiment consternant de constater que nos politiciens ne semblent toujours pas capables de planifier au-delà de leur prochaine échéance électorale, et pire que tout, à quelques semaines de leurs échéances tout au plus.

Le domaine de l’énergie, qui devrait être le pilier des réflexions économiques d’ampleur de tout pays un tant soit peu bien dirigé, ne semble déclencher un intérêt qu’avec la crise ukrainienne et le risque que font peser les manœuvres de Poutine sur l’approvisionnement en gaz de l’Europe. Les réflexions atterrantes de certains leaders politiques (notamment écologistes mais pas seulement) découvrant la nécessité d’approvisionner en gaz leurs lubies intermittentes imbéciles donnent une excellente idée de leur niveau (ou de leur absence de niveau, disons).

Apparemment, on découvre que l’énergie est une question sérieuse et que des faux pas en la matière ont des conséquences graves pouvant aller jusqu’à se mettre dans des positions inextricables.

Il en va de même sur le constat pourtant historiquement évident, que l’accumulation de dettes et de l’inflation provoque systématiquement misère et guerres (civiles ou extérieures). La période actuelle, où l’on observe de l’inflation dans tout le monde occidental lui-même baigné de dettes colossales, devrait laisser plus que songeur sur notre avenir.

Mais rassurez-vous, nos « élites » semblent relativement imperméables à ces éléments.

Un naufrage intellectuel

On ne peut que se demander comment ceux qui, pendant deux ans, ont surjoué la carte de la peur devant un virus avec un taux de létalité tournant autour de 0,1 % peuvent à présent paraître crédibles lorsqu’ils se lancent dans des discours grandiloquents à base de sanctions, de muscle, de testostérone lourdement armée saupoudrée d’envois de troupes et de « vous allez voir ce que vous allez voir ». C’est grotesque.

On ne peut pas passer deux ans à imposer aux uns et aux autres de rester chez soi, de se laver les mains et de mettre un masque en tissu à peu près complètement inutile pour ensuite espérer être crédible lorsqu’il s’agira d’aller défendre la veuve et l’orphelin dans un pays étranger. Au mieux, on passe pour un clown qui brasse du vent, au pire pour un faible. C’est exactement ce qui s’est passé, du reste : l’Europe, déjà naturellement éparpillée et rarement capable de parler d’une voix forte et claire, a cette fois encore agité ses petits bras en l’air sans jamais frôler la moindre crédibilité. Et au niveau de ses États membres, le décalage entre les discours, les postures et la gravité de la situation n’a été que cruel.

Du reste, la tendance n’est pas nouvelle et le naufrage intellectuel pas neuf : le dévoiement des mots, le relativisme érigé en seul mode de pensée autorisé, le rejet de la culture traditionnelle, des traditions et coutumes séculaires jugées vieillottes voire barbares, la tendance maintenant affirmée de conspuer le beau, le classique pour lui préférer le subversif, l’anormal voire le laid, tout ceci participe de ce naufrage intellectuel de moins en moins lent qui caractérise maintenant et bien malheureusement les « élites » de l’Occident (ou, plus exactement, celles qui nous sont systématiquement proposées comme des références modernes).

Un naufrage moral

Et ces naufrages politiques et intellectuels s’accompagnent d’un naufrage moral qui s’est instillé dans toute notre société. Il ne se passe plus une semaine sans qu’on apprenne le dévoiement, la corruption de nos « élites » dans des affaires sordides qui s’accumulent sans, d’ailleurs, que cela semble freiner les dirigeants dans leur lancée.

Ceux qui nous dirigent, ceux qui nous disent quoi et comment penser, ceux même qui nous jugent sont régulièrement pincés, sans que s’émeuve vraiment la presse dont on comprend qu’elle est elle-même descendue aussi bas que ceux-là.

L’évidence de la vacance

Il faut se rendre à l’évidence : s’il existe encore, heureusement, des élites intellectuelles ou morales, elles se sont retirées du monde bruyant dans lequel nous vivons. Elles ont laissé la place à des dirigeants qui ne sont plus des cadors ou des intellectuels aguerris et mûrement affinés, mais des saltimbanques approximatifs, des acteurs pusillanimes et impressionnables, des branleurs ou des psychopathes qui seraient comiques si tant de monde ne devaient pas subir les conséquences de leurs actions hystériques.

Il n’y a plus de vraies élites mais que des clans de parasites sans valeurs et sans intelligence.

Ce pays est foutu.


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  • excellente explications à l’abstention aux élections

  • CPEF, CPEF CPEF (à chanter sur l’air des lampions !)

  • Les vraies élites…… Laminées, au fond du trou, les médiocres sont devenus l’élite, on les a choisi pour cela… Et ils font vraiment un bon boulot…

  • Et Zelinsky qui toc toc pour rentrer manu militari dans l’UE !! Je me pince !!! « Passe moi la laitue et je te donnerai le bâton » – citation approximative de Rostand, revu par Sarko revu par moi !

  • Cela fait des années que l’on dit sur CP que l’Europe marche sur la tête en matière de politique énergétique, en particulier sur le plan géopolitique.

    J’ai été étonné quand Macron a retourné sa veste il y a quelques mois à peine. Nous avons une indication de la réponse : les services secrets français ou US l’ont sûrement prévenu. Mais on ne change pas en 2 mois des années d’errance.

    En outre, nous sommes pris en otages entre les US et la Russie. Et les risques, tous les risques, des retombées économiques catastrophiques au risques nucléaires sont principalement pour nous.

    Continuons donc d’exciter l’ours avec un bâton pour satisfaire les US, comme le réclament les médias.

    11
  • Ce pays est foutu. Non, tout l’Occident est foutu.

    • En l’espace de deux ans, Trudeau, Macron, Ursula et toute la bande ont :
      – mis les citoyens sous surveillance constante,
      – détruit le secret médical et le droit à une vie privée,
      – les ont habitués à vivre quand et comment le gouvernement le dit.
      Et maintenant ils sont en train de nous couper des médias russes.
      Désormais, on doit se comporter exactement comme le pouvoir le décrète si on veut être un bon citoyen (et ne pas avoir de problème), et on doit se contenter des informations fournies par le pouvoir.
      Faudrait qu’on m’explique la différence entre l’Occident et les Russes ou les Chinois, parce que là, c’est du kif-kif, et j’ai un peu de mal à me croire dans le camp des gentils : j’ai juste l’impression d’appartenir à un régime totalitaire opposé à un régime totalitaire.
      CMEF ?

  • Cette crise met en évidence la vacuité de notre société et rend bien dérisoire la rhétorique guerrière appliquée au Covid depuis 2 ans.
    Nous passons notre temps à promouvoir l’agriculture bio, incapable de nourrir tout le monde, au détriment d’une agriculture conventionnelle efficace.
    Nous ne voulons que des énergies dites propres, incapables de faire tourner nos usines et de faire rouler nos voitures.
    Nous sommes pour la liberté des Ukrainiens mais contre celle des Français non vaccinés.
    Vous dites que les vrais intellectuels se taisent. Peut-être ont ils fait leur la formule d’Audiard « j’parle pas aux cons, ça les instruit »
    Notre classe politique est médiocre. J’ai peur la nation française le soit tout autant…

    14
    • @Jean-Paul
      Bonjour,
      « Nous sommes pour la liberté des Ukrainiens mais contre celle des Français non vaccinés. »
      Excellent résumé, clair et net.

  • eh il faut gérer le basculement .. ils bavaient d’envie devant les dictatures durant le covid..

    ce serait si facile sans le peuple de faire le bonheur du peuple..

  • Tristement excellent. Cette dérive n’est-elle pas la conséquence logique de nos pseudo démocraties socialistes dans lesquelles les pires parviennent au pouvoir pendant que la médiocrité est érigée en vertu ?

    • @Guy
      Bonjour,
      En socialie, peu importe où, il n’y a pas de démocratie.

      • @STF
        Tout à fait. Démocratie et socialisme sont incompatibles, car plus les hommes de l’État ont de pouvoir, plus il devient difficile de s’exprimer, les moyens pour ce faire étant accaparés et contrôlés par ceux-ci, moins il y a de pluralisme et plus il y a de moyens de rétorsion (réglementaires et fiscaux) contre les opposants. Comme la démocratie politique conduit lentement mais sûrement au socialisme, on doit en conclure que la démocratie politique est impossible. La seule vraie démocratie, pouvoir du peuple pour le peuple, c’est le marché libre.

    • Hayek émettait l’hypothèse que la spoliation légale amenait forcément au pouvoir des gens « amoraux », c’est à dire ayant moins de mal à sortir de la morale « naturelle », (les 10 commandements en gros). Dans les dictatures du 20° siècle, les pires ont été des vrais bouchers, mais dans le socialisme bisounours de chez nous, on peut fort bien imaginer que les pires sont les escrocs tout mous que l’on se coltine et que les bouchers n’y arriveront que graduellement.

  • Une démocratie autoritaire, c’est en effet, quand on empêche les gens de sortir, de se réunir, de circuler.
    Quand le gouvernement dispose d’outils pour tracer sa population, souhaite réglementer les publications sur internet, dispose de ses médias d’état et de sa propre agence de presse chargée d’estampiller les vérités dans l’actualité, quand les citoyens respectant loi peuvent être victime de sanctions arbitraires (et assumées publiquement comme telle) de la part du chef de l’état… Oh wait !

  • Une fois encore, les médias nous rapportent une « drôle de guerre ».

    Moi, j’ai encore le souvenir de la guerre d’Irak et ses « frappes chirurgicales » où le scalpel était le canon à 3900 obus minutes des A10 américains et le patient l’ensemble de l’armée de Sadam en fuite sur la route de Bagdad.

  • Le plus mignon c’est que du coup toutes nos restrictions de libertés sont maintenant définitivement acquises et oubliées par le troupeau, affolé par la menace de l’ogre russe.

  • Quand le pillage devient un moyen d’existence pour un groupe d’hommes qui vit au sein de la société, ce groupe finit par créer pour lui-même tout un système juridique qui autorise le pillage et un code moral qui le glorifie.
    Frédéric Bastiat

  • « Il n’y a plus de vraies élites mais que des clans de parasites sans valeurs et sans intelligence. » Cela porte un nom : la mafia.

  • Avec des modèles d’ordinateur comme ça, la vidéo du panda est presque aussi datée que celles des mouvements de troupes en Ukraine qui tournent en boucle à la télé.

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