Les gouvernements et la gestion de données ne font pas bon ménage

Avez-vous déjà entendu parler d’une grande entreprise incapable de régler ses bogues informatiques ou qui ne parvient pas à corriger son système de paie ?

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Les gouvernements et la gestion de données ne font pas bon ménage

Publié le 28 mars 2019
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Par Germain Belzile, depuis le Canada.
Un article de l’Institut économique de Montréal

Dix ans pour régler un problème informatique ! Oui, vous avez bien lu, une décennie. L’Agence du revenu du Canada (ARC) va enfin pouvoir commencer à collecter des sommes perçues en trop auprès des bénéficiaires du Régime de pension du Canada.

En effet, 66 millions de dollars auraient dû être récupérés depuis 2009, mais en raison d’un bogue informatique à la suite de la mise en œuvre d’une nouvelle plateforme, Ottawa n’a jamais pu déterminer les montants dus.

Cela s’ajoute au fiasco du célèbre système de paie Phénix, qui a débuté en 2016 et qui continue à ne pas verser les bons salaires aux fonctionnaires, souvent en omettant carrément de les payer. On apprenait il y a quelques mois que ce dernier désastre allait occasionner des milliards de dollars de dépenses de plus que prévu et n’allait pas être réglé avant 2023.

Que penser de tous ces problèmes ?

Pourquoi cela arrive-t-il toujours au gouvernement ? Avez-vous déjà entendu parler d’une grande entreprise incapable de régler ses bogues informatiques ou qui ne parvient pas à corriger son système de paie ? Le gouvernement fédéral et celui des provinces sont de très grosses bureaucraties. Tellement qu’on commence à croire qu’elles croulent sous leur propre poids. Et cela devrait nous amener à remettre en question certaines façons de faire.

Un exemple parmi plusieurs : il y a quelques mois on discutait de la possibilité que le ministère du Revenu du Québec préremplisse la déclaration de revenu des contribuables. Imaginez les erreurs qui surviendraient avec un tel système très complexe. Un Phénix à l’échelle québécoise qui toucherait potentiellement un très grand nombre de contribuables.

Les coûts et les probabilités d’erreurs d’un tel système, où le ministère doit colliger toute l’information pertinente sur tous les contribuables et calculer le bon montant d’impôt dû, seraient très élevés. Des expériences internationales dans les pays où le gouvernement calcule le montant de l’impôt peuvent servir d’avertissement.

En France en 2006, le quart des déclarations comportaient au moins une erreur ; en 2018, le nombre était encore d’un demi-million. Au Royaume-Uni, en raison d’une erreur du gouvernement, près de six millions de contribuables ont vu leurs impôts incorrectement calculés, sur un total de quelque 40 millions.

Gardons les choses simples. Laissons place à l’initiative privée et à la concurrence afin d’éviter les avalanches d’erreurs et les coûts supplémentaires.

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  • parce qu’ils sont toujours dans l’illusion que l’informatique (dont ils n’ont pas compris la nature) réglera leurs problèmes.
    définir l’organisation avant voire la simplifier et informatiser ensuite.
    La France comme le Canada en sont toujours à l’étape Une.

    • la France a toujours eu 20 ans de retard , normal qu’elle soit à la traîne ; si en plus ceux qui s’occupent de la gestion des données sont des glands , autant dire que l’on n’est pas sorti du sable ;

  • Je ne sais pas dans les autres pays, mais en France, un fonctionnaire dans les services informatiques gagne une misère par rapport à ce qu’il peut prétendre dans le privé, le marché étant soumis à une forte demande et les fonctionnaires bloqués par les barêmes.
    Du coup, les « bons éléments » vont exprimer leur potentiel dans le privé, et les moins bons vont dans le public où ils sont pépère et bénéficient de l’emploi à vie!

    • d un autre cote, en France, le gros des emplois c est des SSII, appele dans le milieu « marchand de viande ».

      Vous etes mieux paye que dans l administration mais considere comme une merde (ou plus exactement vous avez la meme consideration qu a un maquereau pour ses putes).

      • Vous avez tout à fait raison sur le marché des SSII, un vrai scandale là aussi la manière dont sont traités les salariés.
        Il existe quelquefois quelques exceptions heureusement… Mais il est vrai qu’elles sont rares.

    • J’ai connu un bon informaticien qui avait fabriquer un programme extra pour une administration , le « grand chef » l’a prié de l’oublier :ça gêné .
      Il a démissionné et est rentré chez apple, bien payé , avec des projets « top ».

    • sauf que ceux-là, ce n’est pas vous qui les payez…

      Tout à fait d’accord avec le premier commentaire : pour qu’un projet IT fonctionne au mieux il faut d’abord simplifier les process. Vouloir adapter telle quelle toute la complexité d’un process administratif, c’est courir à la catastrophe.

    • je pense que cela se résout plus vite, ou alors l’entreprise disparaît… alors que le fisc…

    • Echec Lidl :
      « Jusqu’à ce qu’on s’aperçoive que la chaîne de supermarchés basait son système d’approvisionnement sur les prix d’achat, alors que le logiciel de SAP est basé sur les prix retail. »

      Ce qui est suave en informatique c’est les « post mortem ».

  • L’informatique n’est pas une science mais un art ,y a des bons et des mauvais artistes !

  • Les commentaires sont fermés.

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