Guerre commerciale : à la fin, c’est toujours vous qui payez !

La prétendue « guerre commerciale » est en réalité une guerre de la stupidité et ses dommages collatéraux sont supportés par chacun de nous.

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Guerre commerciale : à la fin, c’est toujours vous qui payez !

Publié le 29 juillet 2019
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Par Simone Wapler.

Il y a quelque temps je parlais du Mittlestand allemand. Des entreprises allemandes de taille moyenne non cotées arrivent à exporter partout dans le monde. Ma belle-famille, d’origine allemande, a coutume d’organiser un Wapler Tag tous les deux ans. Il y a quelques années, j’ai fait une surprenante découverte : un des spécialistes mondiaux des cuisines et équipements inox pour les restaurants de poissons et fruits de mer était un « cousin Wapler ».

Ses usines, situées sur une petite colline boisée non loin de Munich, exportent jusqu’en Australie et au Japon. Il m’a expliqué qu’il avait conçu une nuance d’acier et des procédés de fabrication spécialement adaptés à ce marché, où l’environnement de travail est plus salé que dans des restaurants classiques du fait de la présence d’eau de mer et les normes plus exigeantes. Il parle un bon anglais d’Allemand. Il ne paraît ni plus ni moins génial qu’un entrepreneur français, n’a reçu aucune subvention ou soutien particulier mais il exporte, gagne bien sa vie, paye bien ses employés allemands, ses clients sont satisfaits.

Des âneries économiques

Les âneries des économistes à propos de la guerre commerciale deviennent lassantes. À les lire et les entendre :

L’Allemagne exporte trop. La France (ou les États-Unis, ou tous les pays qui importent plus qu’ils n’exportent) consomme trop. Le Japon « vit de ses rentes à l’étranger » et travaille trop. La Chine fait du dumping et vend à perte…

Un pays n’exporte pas. Un pays ne consomme pas. Un pays n’a pas de rentes. Un pays ne vend pas. Ce sont des gens qui font tout ça.

Des gens achètent à des Allemands des produits allemands car ils estiment s’y retrouver en rapport qualité prix. « Il y a moins de Chevrolet à Berlin que de Mercedes à New York » parce que les Américains préfèrent les Mercedes (et en plus Berlin a moins d’habitants que New-York). Des Français préfèrent consommer des produits étrangers. Certains boivent même du vin italien ! Des Japonais vieillissants ont fait des investissements à l’étranger en vue de leur retraite. Et je ne pense pas qu’un patron chinois survive longtemps en vendant en dessous de ses prix de production.

La Chine subventionne ses exportations d’acier, et alors ? Cela signifie que de malheureux Chinois payent des impôts pour que leur acier soit moins cher à l’étranger. Ceux qui, à l’étranger, utiliseront cet acier chinois baisseront leurs coûts de production et en feront profiter leurs heureux clients. Pourquoi vouloir protéger les producteurs nationaux d’acier, et seulement ceux-là au détriment du reste des gens ?

Le seul système juste et équitable est le libre-échange. C’est le seul qui ne ponctionne pas une majorité pour protéger les intérêts d’une minorité. Quant à la préférence nationale, chacun est libre de l’appliquer. Pourquoi l’imposer de force ?

La guerre commerciale est un prétexte

La « guerre commerciale » n’est qu’un prétexte de plus pour nos grands planificateurs et ne sert que le capitalisme de copinage. « Si les États-Unis veulent instaurer des barrières, nous serons aussi stupides qu’eux », a averti Jean-Claude Juncker parlant de taxer plus, en représailles, jeans, bourbon et Harley Davidson ? Relisez cette phrase : un responsable européen déclare fièrement qu’il veut être aussi bête que son adversaire. On se croirait dans une cour de récréation du primaire…

Les bourses mondiales ont accusé le coup. Effectivement, une guerre de la stupidité, cela a de quoi faire peur et certains sont très bien armés.

Article initialement publié en mars 2018.

Pour plus d’informations, c’est ici.

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  • Excellent article. Merci. Pour tous ceux qui sont curieux d’en savoir un peu plus sur l’origine de toutes ces erreurs, conséquences d’une vision fétichiste de l’argent, lire ce magnifique pamphlet de Frédéric Bastiat “Maudit Argent”, disponible ici : http://bastiat.org/fr/maudit_argent.html. Écrit en 1849, il n’a rien perdu de son actualité.

  • “L’Allemagne exporte trop. La France (ou les États-Unis, ou tous les pays qui importent plus qu’ils n’exportent) consomme trop. Le Japon « vit de ses rentes à l’étranger » et travaille trop. La Chine fait du dumping et vend à perte …”

    Avec cette logique, on peut conclure que si des gens ne travaillent pas, c’est parce que d’autres travaillent trop, cautionnant par là le principe des 35h…

    • @ ph11
      Non! Je crois que vous confondez “travailler” et “produire”: un “fonctionnaire” est censé “travailler” mais aussi, par son travail, apporter une plus-value au secteur productif, sinon, c’est inutile.

      Mais travailler 35 heures quand, ailleurs, on en fait 40, c’est, à priori et en théorie, produire 12,5 % de moins et donc gagner 12,5 % de moins!

      À chacun ses choix!

    • @ph11
      Ces affirmations débiles sont relayées par l’auteur en tant qu’exemples de l’absurde façon de penser dont elles sont issues. C’est de l’ironie.

  • Celui qui touche le RSA parce que l’usine est partie en Chine, c’est quand meme le français qui paye !

    • Parce que ils sont moins taxes que nous, cela s’appelle du dumping social, pas du libre échange.

      • Oui, quand un champion de tennis s’entraine 8 heures par jour au lieu de 4 heures pour un moins bon joueur, il fait du dumping sportif.
        Le libre échange c’est le libre échange, chacun sa méthode pour être efficace.

        • Quand en chine, uniquement celui qui travaille et cotise est a la sécurité sociale (femme et enfants ne sont pas couverts), par rapport au français c’est du dumping sociale.
          Moi j’y suis en Chine, alors, je m’en fou compare au 99,99% de la population française, et meme des libéraux qui sont en faite des ultra communiste.

    • C’est une super-excuse, ça, mais gageons que si l’usine était en France, le type aurait trouvé un autre moyen de ne pas y travailler et de toucher le RSA, ou une autre aide financée par certains Français (minoritaires).

  • brillant!
    Excellent article ou on voit que là ou lest états mettent leurs gros doigts , çà fini par freiner les initiatives et pénaliser les contribuables et consommateurs..

    A croire que ceux qui payent les campagnes ont des objectifs bien precis

  • Ce ne sont ni les Etats, ni les sociétes commerciales qui font le bien, mais les hommes vertueux.
    Penser que tout ira mieux quand les Etats ne seront plus rien (ce qui est l’objectif des mondialistes, et depuis fort longtemps) est un leurre.

  • Le contraire d’une guerre commerciale est l’entente commerciale….des fois on y gagne a faire la guerre !
    Exemple le ceta…youpy air france achete de l’airbus..canadien..mais fournira des saucisses de toulouse a chaque repas…

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