Impôts : le Canada doit s’inspirer des États-Unis

Le Canada doit réagir rapidement pour préserver sa compétitivité fiscale face aux États-Unis. Ottawa pourrait le faire en adoptant un seul taux, proportionnel, pour toutes les entreprises.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Impôts : le Canada doit s’inspirer des États-Unis

Publié le 14 décembre 2017
- A +

Par Mathieu Bédard.
Un article de l’Institut économique de Montréal

Même si les derniers détails de la réforme fiscale américaine restent toujours à être bouclés au cours des prochaines semaines, on connait déjà la conséquence pour l’économie canadienne : notre impôt sur les entreprises est désormais beaucoup moins concurrentiel, ce qui nous rend également beaucoup moins intéressants pour les entreprises qui voudraient investir.

En effet, le taux d’imposition maximal des entreprises aux États-Unis oscillera désormais entre 20% et 32%. Les grands États importants sur le plan économique, comme le Texas et l’Ohio, seront dans le bas de cette fourchette. C’est un changement majeur, puisque depuis plusieurs années notre taux combiné – fédéral et provincial – était plus avantageux que le taux américain (il oscille présentement entre 26 à 31%).

La baisse des impôts est nécessaire

Une baisse de l’impôt des entreprises profiterait aux travailleurs, puisque ce sont eux qui supporteront une grande partie de la différence entre les impôts des deux pays. Si rien n’est fait, la demande pour le travail au Canada diminuera, puisque les entreprises vont avoir tendance à investir davantage aux États-Unis qu’au Canada. Ceci ralentira la croissance des salaires. Ensuite, des niveaux d’investissements plus bas diminueront la croissance de la productivité, ce qui affectera, encore une fois, les salaires.

Quel nouveau taux adopter ? Récemment, je suggérais d’instaurer un taux d’impôt proportionnel pour toutes les entreprises, en se basant sur le taux pour les petites entreprises, afin qu’il ne subsiste qu’un seul taux fédéral pour toutes les entreprises canadiennes.

Cela aurait entre autres pour effet de régler notre problème de compétitivité. Présentement, le taux d’imposition fédéral des grandes entreprises est de 15%, et de 10,5% pour les petites. Depuis, le gouvernement a annoncé une baisse du taux des petites entreprises, qui sera de 9% au premier janvier 2019. Ce changement n’est cependant pas suffisant : ces entreprises sont peu susceptibles de se relocaliser au sud de notre frontière.

Ottawa doit jouer le jeu en matière d’impôts

L’adoption d’un seul taux, qui serait donc maintenant égal à 9%, réglerait aussi plusieurs problèmes liés à l’existence de plusieurs paliers d’impôt. Des taux multiples incitent les entreprises à scinder leurs activités afin de réduire leur fardeau fiscal. Le temps et l’énergie ainsi perdus dans la bureaucratie pourraient être consacrés à des tâches plus productives.

Bien entendu, les provinces doivent jouer le jeu et ne pas profiter de la baisse d’impôt d’Ottawa pour augmenter leurs propres impôts sur les entreprises. D’ailleurs, aux États-Unis, il est question d’inclure dans le texte final de la réforme une mesure visant à empêcher ce genre de manÅ“uvre de la part des États américains, en annulant certains crédits d’impôt.

Plus tôt cet automne, j’écrivais que le gouvernement canadien ne devait pas attendre la réforme américaine pour baisser ses propres impôts. Il faut maintenant réagir rapidement pour préserver notre compétitivité fiscale. Ottawa pourrait le faire en adoptant un seul taux, proportionnel, pour toutes les entreprises.

Sur le web

Voir les commentaires (0)

Laisser un commentaire

Créer un compte

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
Ukraine
2
Sauvegarder cet article

[embed]https://youtu.be/C6NKQFxMjDo[/embed]

Etats-Unis et Ukraine ont conclu un accord pour exploiter les ressources minérales de l'Ukraine. Derrière cet enjeu il y a la question de l'accès à des minéraux essentiels pour l'industrie mais aussi la volonté d'éviter l'hégémonie chinoise. ... Poursuivre la lecture

Clés de notre époque, les semi-conducteurs sont partout : portables, avions, armes, voitures, machines-outils etc. La « loi de Moore » impose de renouveler régulièrement ces produits ; très rapide, le progrès technique périme les usines en deux ans, ce qui impose d'investir près de dix milliards d'euros pour les remplacer ! Régulièrement relevé par l'industrie occidentale privée qui s'appuie sur les Etats-Unis, ce défi industriel et financier est convoité par la Chine de XI qui tente de contrer des sanctions occidentales qui se multiplient de... Poursuivre la lecture

La députée de Paris Sandrine Rousseau (NFP - EELV) possède à l'évidence un talent tout particulier pour combiner à l'infini ses éléments de langage favoris dans ses tweets, quel que soit l'événement soumis à sa verve politicienne. Nouvel exemple fascinant avec la victoire du républicain et ancien président Donald Trump face à la vice-présidente démocrate Kamala Harris dans la course à la Maison Blanche de ce 5 novembre 2024. À croire que tout ce qui fonde la "convergence des luttes" chère à la gauche s'est donné rendez-vous dans sa prose :Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles