Par Simone Wapler.
Dans l’article précédent, je vous parlais de l’instauration de la société sans cash, rêvée par la Parasitocratie politique et financière.
La Parasitocratie est une caste qui vit d’une rente, un bénéfice récurrent qui tient à un privilège acquis en faussant la concurrence. Elle met en place des systèmes à dessein compliqués qui la favorisent et qu’elle maîtrise. Si un gouvernement est censé être au service de ses administrés, la Parasitocratie, elle, ne l’est pas. Elle est au service d’elle-même. Ce n’est pas un groupe de conspirateurs, c’est simplement un groupe de privilégiés qui partagent la même éducation, sont allés dans les mêmes écoles et universités, croient aux mêmes choses et ont une même vision globale de ce qui est bien pour les autres.
Plus de la moitié de ce que nous produisons nous échappe
Rappelons que la part de notre économie qui est gérée par l’État dépasse 57%.
Dit autrement, le contrôle de plus de la moitié de ce que nous produisons nous échappe mais n’échappe pas aux parasitocrates.
Pour imposer ses échanges gagnants-perdants, la Parasitocratie utilise la contrainte : réglementation, directives, normes, loi, etc. La complication est une de ses armes favorites.
Cependant, l’idéal, pour faire approuver ses règles, la pesanteur et la complexité, est d’obtenir le consentement des victimes. C’est la condition de la « paix sociale ».
Prenons un exemple récent. La loi ALUR oblige depuis le 1er janvier 2017 les copropriétaires à bloquer tous les ans 5% du budget de leur copropriété dans un compte pour gros travaux. Le législateur a estimé que les copropriétaires étaient inaptes à planifier et prétend les protéger contre leur propre impéritie. Le lobby bancaire y gagne une source de dépôts captifs et vous perdez le contrôle de la somme d’argent que vous déversez sur ce compte.
Cette disposition légale figure à l’ordre du jour de votre assemblée générale et on vous demande de voter pour la constitution du dit compte. Votre consentement individuel à une loi inepte est ainsi dûment enregistré.
Pour quelques sujets importants, obtenir ce consentement nécessite un travail préalable de modelage de l’opinion publique.
Réguler un système monétaire intrinsèquement frauduleux
Le système monétaire actuel est très complexe. Il est contrôlé par le FMI, la Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne. Avec ce système, des banques commerciales ont le monopole de la création monétaire, sous forme de création de crédit.
Le grand public est très peu conscient du fait que les prétentions de régulation bancaires ne sont en fait qu’un empilage de normes visant à rendre acceptable ce système intrinsèquement frauduleux.
En effet, lorsque vous déposez de l’argent dans une banque, la banque l’utilise pour réaliser des prêts. Ainsi, l’argent est enregistré comptablement à deux endroits en même temps : sur votre compte et sur celui de l’emprunteur.
Vous pourriez en théorie tous les deux – vous déposant, et l’autre emprunteur – dépenser cet argent en même temps… sauf si vous essayez de le faire réellement. Si deux personnes réclament en même temps le même argent, cela ne peut que mal se terminer.
Ce système financier complexe permet à la Parasitocratie de se nourrir grâce à des rouages complexes de taxations, allocations, subventions et redistributions. Des banquiers protégés de la faillite prêtent à des gouvernements incompétents et des contribuables dociles sont les garants en dernier ressort (et non pas une banque centrale comme on l’entend souvent dire).
Cette machine est bien rodée mais il faut quand même que certains créent de la véritable richesse avant que celle-ci ne soit captée et que pas un sou n’échappe au circuit…
D’où la société sans cash…
Plus aucune échappatoire possible.
Oui, les moyens de paiements modernes sont bien commodes mais vous avez encore le choix de les utiliser ou pas. Si votre banque vous semble en danger vous pouvez encore vider votre compte et, en commandant votre argent d’avance, stocker du cash.
Évidemment des limites drastiques sont déjà en place : limites de paiement, limites de retraits, contrôle des dépôts en cash. Des logiciels sophistiqués mis en place par votre banque communiquent à Tracfin1 et donc Bercy toute « anomalie », mouvement suspect. Les limites de paiement en espèces sont régulièrement rabaissées dans l’indifférence générale puisque les paiements par carte sont si pratiques.
Mais cette liberté très encadrée est encore trop grande, semble-t-il. Depuis 2008, le niveau de dette et d’argent bidon a considérablement augmenté. A la prochaine crise financière, le public risque de devenir méfiant et risque de vouloir son argent.
Donc pour vous imposer la société sans cash, les grandes manoeuvres sont en cours.
Phase 1 : préparation mentale de l’opinion publique. Le cash est pour les criminels, les terroristes, les fraudeurs rétifs à l’impôt, les inciviques et non solidaires.
Phase 2 : enquête sondage, confirmant que le message de la phase 1 est bien reçu. Retour à la phase 1 et au façonnage en cas de « mauvaise opinion », sinon…
Phase 3 : réglementation, législation
Pour terminer, je citerai des extraits de l’essai de Jacques Bourdieu : L’opinion publique n’existe pas :
Toute enquête d’opinion suppose que tout le monde peut avoir une opinion ; ou, autrement dit, que la production d’une opinion est à la portée de tous.
L’homme politique est celui qui dit : « Dieu est avec nous ». L’équivalent de « Dieu est avec nous », c’est aujourd’hui « l’opinion publique est avec nous ».
Un des effets les plus pernicieux de l’enquête d’opinion consiste précisément à mettre les gens en demeure de répondre à des questions qu’ils ne se sont pas posées.
Merci donc de signer notre pétition Non à la société sans cash si vous estimez que la conservation du petit espace de liberté financière qui nous reste le mérite.
Attendons de pied ferme les résultats de l’enquête de la BCE et les commentaires qu’en feront les grands medias.
Non seulement les gouvernements mènent la guerre contre le cash mais aussi la guerre contre toute forme de monnaie concurrentielle comme l’or, l’argent ou le bitcoin.
—
Pour plus d’informations de ce genre, c’est ici.cash
- Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins, organisme du ministère de l’Économie et des Finances, chargé de la lutte contre le blanchiment d’argent. ↩
Madame Wapler est-elle au courant que le premier sinistre ne s’appelle plus Valls ? Même plus Cazeneuve ?
Ou bien sa pétition sert-elle avant tout à regonfler son carnet d’adresses Agora ?
Ses analyses sont souvent intéressantes, mais le style qu’elle utilise pour vendre ses produits l’est beaucoup moins
Parasitocrate est un néologisme bien trouvé? Merci.
J’étais justement en train de me dire que j’allais laisser un commentaire incitant Mme Wapler à revoir la forme de ses articles, car ils nuisent selon moi au fond qui pourtant est intéressant.
Personnellement, je trouve que le ton polémique/sensationnaliste employé fait perdre la crédibilité au texte. Encore une fois, c’est dommage car beaucoup de choses qui sont dites sont assez vraies.
« Rappelons que la part de notre économie qui est gérée par l’État dépasse 57%.
Dit autrement, le contrôle de plus de la moitié de ce que nous produisons nous échappe mais n’échappe pas aux parasitocrates »
Ou encore que sur les 2118 milliards d’euros de 2016 (63 milliards de moins qu’en 2015), hors la part Etat, le PIB est de 910 milliards, soit moins que La Grenade 180ème en 2015 avec 954 milliards pour 110614 habitants.
Ou alors que sur 100 euros de richesses créées, l’Etat prend 54 euros, et en dépense 57.
Edit :
2118 – 910 = 1208
1208 milliards, c’est le budget de l’Etat, à quelques milliards près.