Par Alain Goetzmann.
Il y a quelque temps, Daniel Goleman, grand psychologue américain, célèbre pour son concept d’intelligence émotionnelle, publiait un article dont je me propose de souligner ici les points marquants.
« Oui, mais ce n’était pas ma faute… »
« Oui, mais je ne savais pas… »
« Oui, mais ils ont dit que… »
Voilà ce que le chef de la jeune ingénieure en logiciel entendait chaque fois qu’il lui donnait un feedback. À ses suggestions d’amélioration de son efficacité, la réponse était toujours « oui, mais… » assortie d’une excuse quelconque. Bien que les compétences techniques de la jeune femme fussent acceptables, il devenait de moins en moins probable qu’elle puisse s’améliorer, compte tenu de sa résistance aux critiques, mêmes positives.
Aussi, lorsqu’un jour, le PDG du groupe demanda à ses équipes de réduire les effectifs, Il n’hésita pas une seconde et la licencia immédiatement. La jeune ingénieure en fut offusquée au point de tweeter à ses amis :
« Je viens de me faire virer. Dans cette boîte, ils attendent trop des gens. C’est profondément injuste ! »
Le manque de conscience de soi empêche de s’améliorer
Elle ne s’était pas rendue compte de la vraie raison de son licenciement. Avait-elle même compris que ses compétences d’ingénieure n’étaient pas en cause ? Qu’il ne s’agissait que de son attitude négative ?
Les routines émotionnelles fonctionnent d’elles-mêmes. Imaginez la photo que vous prenez avec votre smartphone. Vous appuyez sur le déclencheur et l’appareil fait tout le reste grâce aux informations stockées. Il en est de même des habitudes. Un déclencheur émotionnel se produit et vous répondez naturellement aux sollicitations en utilisant une routine bien ancrée dans votre cerveau.
Pour changer le mode opératoire de votre téléphone, il suffit de savoir ce qui se passe, une fois activé le déclencheur. C’est seulement ensuite que vous pourrez éventuellement corriger le logiciel qu’il met en œuvre. Il en est de même de nos habitudes. Avant d’être en mesure de modifier une réponse émotionnelle automatique, il faut prendre conscience de son existence. C’est la conscience de soi, l’une des quatre composantes clés de l’intelligence émotionnelle, qui sous-tend, d’ailleurs, les trois autres : le contrôle de nos émotions, la conscience sociale et l’interaction.
Avoir la volonté de prendre conscience soi
Pour développer une vraie conscience de soi, il faut donc, au premier chef, avoir la volonté d’être conscient de ses émotions.
L’une des meilleures façons de faire est, tout simplement, de demander aux autres comment ils nous perçoivent. C’est toute la valeur des outils de feedback à 360 degrés. Vous complétez un questionnaire sur votre comportement et demandez à des personnes en qui vous avez toute confiance de compléter le même questionnaire. Un bon coach pourra ensuite vous aider à examiner les différences entre votre perception et celle des autres.
Pour progresser, il faut donc, d’abord, prendre conscience de soi et travailler ensuite sur soi-même pour parvenir à la réalisation de ses objectifs personnels.
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Attitude très intéressante et très positive. Mais il est souvent plus confortable de rendre les autres responsables de nos propres défaillances!