Ron Swanson : le libertarien le plus cool du petit écran

Le personnage de série qui vous fera aimer le libéralisme !

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Ron Swanson : le libertarien le plus cool du petit écran

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 25 avril 2015
- A +

Alors que l’hilarante série américaine Parks and Recreation s’est récemment achevée après sept superbes saisons sur NBC, revenons sur l’iconique Ron Swanson, son personnage le plus marquant.

Par Victoria Melville.

Parks & Recreation est une série américaine de Greg Daniels et Michael Schur, les auteurs de la déjantée série The Office, diffusée en sept saisons et 125 épisodes de 21 minutes sur la chaîne NBC du 9 avril 2009 au 24 février 2015. Elle met en scène la vie quotidienne du service des Parcs et Loisirs de la ville fictive de Pawnee, dans l’Indiana. Malgré le succès considérable de la série aux États-Unis, elle n’a malheureusement jamais été diffusée en France.

Sept saisons hilarantes

parksLa série est essentiellement centrée sur le duo constitué de Ron Swanson (Nick Offerman), le responsable de la direction des Parcs et loisirs et son adjointe, Leslie Knope (Amy Poehler) que tout semble opposer.

Leslie Knope est une fonctionnaire dévouée, pour qui le service public est plus qu’un mode de vie et qui se voit déjà maire de la ville, alors que Ron Swanson est un libertarien convaincu dont l’ambition suprême est la destruction de la direction pour laquelle il travaille et qui œuvre à chaque instant pour en réduire l’efficacité, ne serait-ce que par sa propre paresse revendiquée.

Après une première saison de mise au point, au cours de laquelle les personnages sont assez caricaturaux, la série s’embarque pour les six saisons suivantes qui abordent sur un ton humoristique à peu près toutes les situations susceptibles de présenter à un gouvernement, local ou non. Avec un format de 21 minutes le rythme est enlevé et les bons mots fusent pour faire avancer les thématiques et la vie personnelle des héros.

La série s’ouvre autour de la question d’une fosse, laissée béante après l’échec d’un projet immobilier, située à proximité du domicile d’un personnage qui deviendra central, celui de Ann Perkins (Rashida Jones), et dans lequel son compagnon Andy (Chris Pratt) tombe et se casse les deux jambes. Leslie fait sienne la mission de faire de ce fossé le parc municipal de ses rêves. On découvre ainsi une galerie de personnages aussi amusants qu’attachants : la chaleureuse et professionnelle infirmière Ann, l’immature Andy mais aussi la stagiaire paresseuse et totalement décalée April (Aubrey Plaza), l’entrepreneur en devenir Tom (irrésistible Aziz Anzari) ainsi que les deux comptables Chris Traeger (Rob Lowe) et Ben Wyatt (Adam Scott).

L’intérêt de la série réside dans la grande variété des situations rencontrées et leur réalisme malgré l’aspect comique de la mise en scène.

On voit ainsi Ron Swanson devoir expliquer à une petite écolière à quoi sert l’État. On vous laisse imaginer le résultat. En fait, comment imaginer qu’il finit par lui offrir une mine antipersonnel pour protéger sa maison ?

On s’amuse de voir les services municipaux fermés, à la fin de la deuxième saison, du fait de problèmes budgétaires, à l’image de ce qu’ont connu les États-Unis au niveau fédéral, pour le plus grand bonheur de Ron Swanson.

On se passionne lorsque la série prend une tournure internationale par le biais du jumelage de Pawnee avec une ville du Venezuela, ce qui induit des scènes assez surréalistes qui nous font adorer la démocratie.

On a même un aperçu des méthodes d’intimidation du fisc américain lorsque l’ex-femme de Ron s’attaque sournoisement à ses finances mais aussi de ce que la politique peut avoir de plus bas, démagogique et malhonnête pendant la campagne de Leslie et lorsqu’elle est ensuite élue au Conseil municipal.

Un des moments les plus amusants est peut-être cet extraordinaire épisode de la saison 5, intitulé Bail-out, dans lequel le vidéo-club de Pawnee est menacé de fermeture du fait de sa faible fréquentation. Leslie fera tout son possible pour le sauver, y compris en le classant au titre des monuments historiques, alors que Ron défend naturellement la position selon laquelle le gouvernement n’a pas à entrer dans ce type de débat.

Bien évidemment, toute l’intervention de Leslie est une catastrophe et, à sa grande honte, une fois doté de fonds bien garnis, le gérant de la boutique décide de s’adapter aux désirs de son public en se limitant à une offre de cinéma porno !

Et Ron Swanson devint un héros

Dès la deuxième saison, le personnage de Ron Swanson devient central. Le duo Leslie/Ron est vraiment le moteur central de la série, avec à la fois une opposition permanente sur tout ce qui a plus ou moins trait à la politique et finalement, une philosophie de vie assez proche se traduisant par un respect, voire même une admiration réciproque, ce qui rend les échanges réellement savoureux. La performance remarquable de Nick Offerman en fait un personnage riche, plein d’humour, décalé mais avec la tête sur les épaules, profondément moral avec des convictions inébranlables.

Comment le personnage est-il devenu aussi iconique ?

Ron est en fait extraordinairement… ordinaire. Il est finalement un monsieur Tout-le-monde grincheux, avec des idées politiques que d’aucuns peuvent considérer comme extravagantes et fabuleusement vieux jeu. Il travaille, il a un bon poste mais il n’est pas non plus le maître du monde, il s’entend bien avec ses collègues, vit une vie ordinaire faite de bonne nourriture, de relations sentimentales chaotiques, il ne se drogue pas, ne se saoule pas non plus de manière régulière. Cela arrive tout de même quelques fois et c’est très drôle. Il passe aussi son temps à contredire son adjointe Leslie et à freiner le travail de la mairie, il a une phobie pour tout ce qui touche à l’administration et ne jure que par l’autonomie, la vie privée, le bacon et le travail du bois. Il verrait très bien l’hôtel de ville transformé en station-service ou en T.J. Maxx (chaîne de magasins discount très populaire aux États-Unis).

La force du personnage de Ron Swanson réside dans son extrême drôlerie mais il n’est jamais ridicule. Ses positions sont arrêtées mais jamais farfelues et elles se vérifient généralement. Sous des atours de caricature d’un autre temps, c’est la référence morale de la série. Ses déclarations, sources d’infinies reprises sur le net, sont bien plus des rappels de sagesse de bon père de famille que des provocations politiques machistes, dans la plupart des cas. C’est un personnage profondément bienveillant qui, à son corps défendant, s’épanouit dans le rôle de mentor, auprès d’April tout d’abord, à qui il inculque des valeurs d’autonomie et de persévérance, mais aussi auprès de Tom, qu’il encourage tout au long de la série à quitter l’administration pour réaliser son rêve entrepreneurial.

ron-swanson-eliminateAinsi, même si l’on rit de Ron pendant toute la série, on rit surtout avec lui, on se moque des travers de l’administration et on aimerait tous être un peu comme lui, c’est-à-dire forts, créatifs (il est quand même menuisier et jazzman amateur, en plus d’être un libertarien accompli, ce n’est pas rien !), intransigeants, cultivés…

Sa moustache incroyable, son appétit démesuré, ses positions tranchées et la réussite indéniable d’écriture des scénaristes en ont fait une véritable icône de la télévision et des réseaux sociaux que l’on va regretter mais on s’abstiendra de pleurer sa fin parce que « pleurer n’est acceptable qu’aux enterrements et au grand Canyon ».

Espérons simplement que la série sera bientôt diffusée à la télévision française et qu’elle trouvera aussi bien son public en France qu’aux États-Unis. Quel dommage que les téléspectateurs français soient privés d’un tel phénomène dont il n’existe aucun équivalent sur les ondes nationales alors que les sources d’inspiration ne manquent pas vraiment, vous en conviendrez.

Rendons hommage au grand Ron Swanson avec quelques perles pour finir :

« Je me donne beaucoup de mal pour m’assurer que ma direction soit aussi insignifiante et inefficace que possible » (I work hard to make sure my department is as small and as ineffective as possible).

« L’Amérique, le seul pays important. Si vous voulez découvrir d’autres cultures, utilisez un Atlas » (America: the only contry that matters. If you want to experience other « cultures », use an atlas).

« Le capitalisme est la seule solution, Leslie. C’est ce qui rend l’Amérique formidable. L’Angleterre acceptable et la France épouvantable » (Capitalism is the only way Leslie. It’s what makes America great. And England ok and France terrible).

« Je crois dans la suppression des projets publics inutiles. Je crois aussi dans la suppression des projets publics utiles. » (I believe in cutting useless government projects. I also believe in cutting useful government projects.)

« Les lois sur le travail des enfants sont en train de ruiner ce pays. » (Child labour laws are ruining this country.)

« Je m’en vais pour un pré-déjeuner de mi-matinée avec mon amie mais je serai de retour à temps pour le déjeuner » (I’m off for a mid-morning pre-lunch with my lady friend, but I will be back in time for lunch.)

« Voilà ce que je préfère dans le fait d’avoir un nouveau directeur général des services. Ils essayent toujours de changer les choses et leurs idées sont nulles, ce qui bloque toute la mairie. Je me contente de choper quelques donuts, m’asseoir au fond et profiter du spectacle. » (This is my favorite part about having a new city manager. They always try to shake things up and their ideas are terrible and it brings city hall to a grinding halt. I just grab a few donuts, sit back, and enjoy the show.)

« Lorsque les gens deviennent trop amicaux avec moi, j’aime me tromper sur leur nom pour leur faire bien comprendre que je ne m’intéresse pas vraiment à eux. » (When people get too chummy with me I like to call them by the wrong name to let them know I don’t really care about them).

« L’honneur : si vous avez besoin de le définir, c’est que vous n’en avez pas. » (Honor: if you need it defined, you don’t have it.)

« J’aime Tom. Il ne travaille pas beaucoup. » (I like Tom. He doesn’t do a lot of work around here.)

« J’ai trouvé le moyen de réduire les dépenses publiques de 85 %. Ma suggestion : supprimer les directions. » (I found a way to reduce government spending by 85 %. Here is a hint. No more departments.)

N’hésitez pas à partager vos citations préférées dans les commentaires !

Voir les commentaires (10)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (10)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don