Les taux des prêts du secteur concurrentiel se sont établis en moyenne à 2,68% pour l’accession dans le neuf et à 2,66% pour une acquisition dans l’ancien.
Par Thibault Doidy de Kerguelen.
Les taux des prêts du secteur concurrentiel se sont établis en moyenne à 2,68% pour l’accession dans le neuf et à 2,66% pour une acquisition dans l’ancien.
L’observatoire Crédit Logement / CSA vient de rendre son étude correspondant au 3ème trimestre 2014…
Depuis le début de l’année, les taux ont perdu 0,49 point. La baisse s’est accélérée en septembre, avec un taux moyen à 2,59%, avant de repartir à la hausse après la pause estivale. « Jamais depuis la fin des années 1940 les taux des crédits immobiliers n’étaient descendus aussi bas », poursuit l’étude. « La baisse est d’ampleur considérable sur tous les marchés : sur le marché de l’ancien avec 2,58% en septembre (contre 3,08% en décembre 2013), sur celui des travaux avec 2,60% en septembre (contre 3,12% en décembre 2013), et sur celui du neuf avec 2,61% en septembre (contre 3,08% en décembre 2013) ».
Ce sont plus de 98% des crédits qui sont accordés à un taux inférieur à 3,5%
En septembre, la quasi totalité des crédits accordés (98,1%) affichaient un taux inférieur à 3,5%. Leur proportion atteignait 85,2% sur l’ensemble de l’année 2013. Par contre, le nombre de prêts bancaires a reculé de 6,3% fin septembre, sur un an. Signe des temps, la situation économique des Français se dégrade et les banques ne modifient pas leurs critères d’attribution.
Évidemment, pas fous les Français, la part des prêts à taux variable recule encore à 2,6% en septembre, contre 6,4% en 2013. L’observatoire souligne que la baisse des taux constatée depuis janvier rend cette formule « nettement moins intéressante » pour les emprunteurs. La durée moyenne des crédits a atteint 209 mois (17,4 ans) au troisième trimestre, contre 17,3 ans au deuxième trimestre. Emprunter sur une durée plus longue à taux fixe est effectivement la meilleure solution. L’inflation faible que nous connaissons actuellement ne durera pas aussi longtemps que l’emprunt et, comme en ont profité ceux qui ont emprunté dans les années 60 et au tout début des années 70, le coût de remboursement se dévalorisera d’année en année.
Cette situation profite-t-elle aux primo accédants ?
D’après l’étude, ce seraient les jeunes ménages qui bénéficieraient le plus de ces taux bas « le mouvement de dégradation des flux de la primo-accession des ménages jeunes ou modestes qui s’observait depuis l’automne 2011 paraît enrayé ». La particularité des primo accédants est de s’endetter sur une durée plus longue 235 mois pour un achat dans le neuf et 222 mois pour un logement ancien) et… de disposer de moins en moins d’apport personnel. Cela n’étonnera personne !
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Certains pensent qu’au contraire, l’inflation faible voire la baisse des prix peut durer aussi longtemps que l’emprunt. Mais à mon avis, le risque principal est de voir une spoliation brutale, soit par une chute des prix de l’immobilier, soit par un effondrement des ressources des ménages, avant que ne vienne l’inflation et que cette dernière n’ait pas le pouvoir de sauver les ruinés.
« L’inflation faible que nous connaissons actuellement ne durera pas aussi longtemps que l’emprunt »
Votre boule de cristal vous a-t-elle dit quand les taux remonteront ? Parce qu’alors les prix de l’immobilier s’effondreront, ainsi que les prix en général (ceux là même qui refusent de monter avec des taux au plancher et un New Deal par moi).
Il y a un an, vous nous conseilliez d’acheter sur Rennes qui depuis a perdu 1,7%, une explication ?
Avec un taux de crédit immobilier inférieur au taux sans risque on est en train de gonfler une bulle gigantesque. Comme si 2008 n’avait pas suffit (en fait, c’est mécanique et lié à des politiques de relance keynesiennes… paquets de pognon virtuel, pas de débouchés viables, on prête à ce qui veut bien emprunter et à des taux très faibles : immobilier, dettes souveraines, renouvelable sur-subventionné, particuliers à la limite de la faillite personnelle, voire à la BDF à taux négatifs… l’immobilier à tout faire est dans les moins pires).
Bref, les prix ne montent pas et pourtant on gonfle la bulle à tour de bras. Ca va faire très très mal quand ça va claquer. Idem d’ailleurs pour les marchés financiers. Les banques après avoir prêté à qui le veut (pas grand monde, donc taux super bas) ne peut plus mettre ces paquets de pognon virtuel ailleurs que sur les marchés. Là aussi, effet Cantillon, inflation (connue aussi comme « bulle » -d’aucuns ajoutent « spéculative » pour faire encore plus peur)… Et krach à venir très probable.
C’est vrai ici, c’est vrai dans presque toute l’UE, c’est vrai aux US.
A la fin on sera tous morts, grâce aux politiques inspirées de Lord K.
« un taux de crédit immobilier inférieur au taux sans risque »
–> A combien estimez vous le taux sans risque, seriously… ?
Taux crédit immo 17Y @ 2.60%
vs
Bund 17Y @ 1.42%
FRTR 18Y @ 1.92%
Swap 17Y @ 1.63%
Sérieusement, d’après vous le taux sans risque est supérieur à 2.60% ? Et donc supérieur à l’Allemagne / France / etc.. ? J’attends votre placement miracle…
seriously ?
Entre 3 et 4% (au moins) hors création monétaire incontrôlée et manipulation des taux de refinancement. Basé sur la décomposition classique entre inflation anticipée et taux marginal de substitution inter-temporelle.
Mais on a bidouille monétaire. Personne ne parle ici de « placement miracle ».
Personne ne parle ici de « placement miracle ».
–>
Vous êtes quand même en train de nous expliquer que l’Allemagne et la France sur 17Y sont moins risqués qu’un placement sans risque. C’est magnifique quand on y pense. Je vais aller féliciter de ce pas mon assureur vie d’avoir placé 80% de mon argent sur un émetteur moins risquée qu’un placement sans risque !
vous comprenez la différence entre la valeur et le prix ? Donc la différence entre le taux et le risque est assez similaire.
Le « taux sans risque » qui est ce qu’un prêteur dans une condition donnée accepte normalement pour accepter de décaler sa consommation certaine d’une certaine durée. C’est subjectif et individuel, et normalement conduit à un prix de marché qui équilibre la perception de ce taux par les agents économiques.
L’agence France Trésor fourgue des emprunts à des taux qui ne dépendent que de façon très distante de ce taux sans risque et du risque réel que représente la dette souveraine de la France. Un peu comme les loyers dans une zone sous contrôle à la Duflot n’a que peu à voir avec la valeur en moyenne estimée pour la location de ce bien…
C’est d’ailleurs bien le problème de ces dettes souveraines. Elles sont souscrites (par la force des réglementations) à des taux qui ne correspondent pas à un prix d’équilibre sur un marché libre (qui serait taux sans risque plus une prime, assez modeste ici, de risque… sans doute au voisinage de 4% pour des taux courts).
Ceci dit, même en acceptant cette confusion ce n’est pas votre assureur qu’il faut féliciter mais bien les divers législateurs. Croyez bien que sans eux, les taux seraient bien plus élevés et donc le risque aussi (enfin à vous entendre ) !
Bonjour,
Excusez moi d’être expéditif, j’ai peu de temps pour vous répondre, mais
1)
100 000 empruntés à 2.6% sur 20 ans génèrent un remboursement de 129 500 et des brouettes
100 000 placés à 1.5% sur 20 ans génèrent un capital de 134 600 et des brouettes
2) dans les 20 ans qui viennent, oui, je peux l’affirmer, les taux de rémunération de votre placement garanti augmenteront quand le taux de votre prêt ne bougera pas
Quand on raisonne sur 20 ans, il faut tenir compte des 20 ans. S’arrêter au moment de souscription est une erreur qui conduit systématiquement à perdre de l’argent,
Cordialement,
Thibault
Je suis peut être ignorant mais je ne comprends pas ceci :
Pourquoi si on place a 1.5% le capital récupéré est plus grand que
le capital remboursé si on emprunte à 2.6% ?
« A la fin on sera tous morts, grâce aux politiques inspirées de Lord K. »
Keynes n’a jamais dit que l’État devait dépenser 57% du PIB et contrôler la moitié du reste.
Nos économistes actuels sont infiniment pires que lui.
Ils se gargarisent de grands agrégats, une seule constante dans leurs délires: La pertinence des investissements n’a strictement aucune importance.
Qu’on creuse de trous avant de les reboucher, ou qu’on crée de la valeur, leurs agrégats sont les mêmes.
Au début.
Nous avons rompu avec le capitalisme, mais présumé que nous aurions néanmoins une prospérité de pays capitaliste.
Le capitalisme est le seul moyen d’obtenir que les ressources de l’épargne existent vraiment et soient utilisées pour créer de la valeur.
Comme le coyote qui court après avoir franchi la falaise, nous allons bientôt subir une désillusion cruelle.
Nous allons réaliser à quel point nous nous sommes ruinés.
On est bien d’accord que les politiques pronnées par les néo-keynesiens (Krugman en tête) seraient hérétiques même aux yeux de Keynes. Il n’en reste pas moins que c’est sur la base de sa théorie générale (et donc généralement fausse) que leurs idées se sont développées. Et que c’est sur la base de leurs idées que sont construites les politiques économiques et monétaires en vigueur actuellement dans la quasi totalité de « l’Occident ».
Mais nous sommes bien d’accord, nous avons quitté le mode d’organisation « capitaliste » pour passer à un truc bâtard et fumeux qui ne fait que masquer la banqueroute… pour le moment. Le réveil sera dur pour beaucoup.
On oublie toujours qu’un appartement ou maison est gardé en moyenne 8 ans. Tout le monde part avec l’hypothèse que l’emprunt va jusqu’à son terme….
Bonjour,
Oui, parce que si vous êtes bien conseillé, vous ne prenez pas d’hypothèque mais souscrivez une garantie de cautionnement mutuel.
1) Ca vous coûte moins cher
2) Vous récupérez une partie de vos cotisations à la fin
3) SI vous vendez votre bien immobilier avant la fin de l’emprunt, vous n’êtes pas obligé de rembourser (dès lors que l’objet du nouveau bien est le même ex: résidence principale si résidence principale) et vous conservez vos conditions avantageuses (pour un emprunt souscrit aujourd’hui) jusqu’au terme sur le montant souscrit…
Cordialement,
Thibault
Exactement.
C’est étonnant de constater combien de foyers ne savent pas bien faire les calculs.
Vous pouvez garder votre prêt….en théorie.
En pratique : vous avez signé une offre de prêt qui stipule que le prêt est remboursable en cas de vente du bien, cette clause figure dans la quasi totalité des prêts immobiliers.