Allons-nous disparaître ?

Et si notre civilisation était en situation de péril proche ? Présentation d’un ouvrage probablement majeur, à méditer d’urgence. Une leçon antique pour notre temps.

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Allons-nous disparaître ?

Publié le 31 août 2014
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Par Johan Rivalland

couv Rome 2014.qxp (Page 1)Les théories relatives à la chute de Rome sont nombreuses mais, selon Philippe Fabry, ont pour constante de partir de la question de Gibbon, au XVIIIe siècle, portant sur les causes de l’effondrement lui-même, sans chercher à déterminer celles de l’apparition de cet Empire.

Or, Montesquieu s’était quant à lui intéressé au problème romain dans son ensemble, posant une thèse originale et unifiée qui semble ensuite avoir été oubliée.

C’est avec le même esprit, et en prenant le parti de remonter à la question du grec Polybe au IIe siècle avant Jésus-Christ, portant quant à elle sur la grande énigme historique de l’origine de l’Empire romain, que Philippe Fabry élabore sa théorie, reprenant l’explication ultime de Montesquieu sur la liberté perdue.

En s’appuyant, trois siècles plus tard, sur l’analogie qu’il voit avec certains événements du XXe siècle, à savoir le triomphe du modèle américain de capitalisme libéral et d’État de droit, et l’échec du modèle soviétique de socialisme et d’État policier, qui ne sont ni un hasard pour le premier ni un accident pour le second.

Un parallèle osé qui va guider cet ambitieux essai, tout en veillant, pour l’auteur, à éviter tout anachronisme, insistant sur le caractère empirique de ces événements plutôt que le constructiviste ou mu par l’idéologie. Et en adoptant une double démarche à la fois d’historien et de juriste, s’intéressant aux invariants, à ce qu’Aristote nommait des « universaux », en l’occurrence ici le continuum libéralisme / socialisme conçu dans une perspective hayekienne.

 

Les débuts de la République

C’est pour mettre fin au règne de l’arbitraire et éviter la tyrannie que l’État de droit a été instauré après 509 avant Jésus-Christ et la chute du dernier roi étrusque.

La loi des Douze Tables, datant de 450-449, était garante des libertés et apprise par cœur par les enfants à l’école.

Ces droits fondamentaux (de fonder une famille, de propriété, de commercer, d’intenter une action en justice) s’apparentent aux droits naturels définis vingt siècles plus tard par John Locke.

Philippe Fabry remet ainsi en cause la distinction de Benjamin Constant entre liberté des Anciens et liberté des Modernes. Selon lui, cette distinction correspond en réalité à « une différence entre conception individualiste de la liberté, qui aboutit à l’état de droit, et la conception collectiviste, qui aboutit à la démocratie ». On trouve l’une et l’autre aussi bien dans l’Antiquité qu’aujourd’hui.

Or, c’est la seconde, selon lui, « qui aboutit finalement à la dictature impériale au nom des masses ; et donc sans abandonner l’idée de liberté, mais en en changeant le sens ».

Économiquement, les débuts de la République s’apparentaient à un régime minarchiste ; l’assujettissement à quelque impôt que ce fût (à l’exception du tributum ex census, pour financer les dépenses de guerre) était considéré comme une servitude.

Sur le plan de la justice, chacune des parties pouvait tenter de convaincre le juge de son bon droit ou négocier un accord sans aller jusqu’au jugement, à l’inverse du système inquisitoire, « portant en lui une vision de la supériorité de l’État, censé représenter la société toute entière ».

Il s’agissait donc indéniablement, nous dit Philippe Fabry, d’un régime politique, social et économique libéral, même s’il n’était pas encore démocratique et que subsistaient des esclaves.

Il succédait à une organisation tribale et « l’inexistence juridique propre de la plupart des individus ».

Selon Philippe Fabry :

Les Romains des débuts de la République n’avaient guère à se soucier de démocratie dès lors qu’ils avaient conquis l’état de droit : l’exigence de la démocratie n’est un enjeu réel que lorsque l’État est puissant, qu’il est le pivot de la société en organisant redistribution des revenus et privilèges. Dans un régime comme la République romaine du Ve-IVe siècle où la sphère de l’État se limite à permettre à chacun de faire valoir ses droits de manière égale, alors s’emparer du pouvoir n’est guère une source de profit, et par conséquent celui-ci n’est guère désiré. C’est sans doute la raison pour laquelle Rome n’est jamais devenue une démocratie comme Athènes, parce qu’elle avait su bien mieux que son aînée grecque restreindre la sphère d’intervention de l’État…

D’où, selon l’auteur, le dynamisme et la cohésion de la société romaine de l’époque liés à la liberté qui favorisa le travail et l’échange, et sa capacité à survivre aux pires coups du sort, les individus étant prêts à se battre pour acquérir puis défendre cette liberté.

 

La mutation socialiste

Elle commence, selon l’auteur, au IIIe siècle avant J.- C, à partir de la fin de la deuxième guerre punique.

L’importance et la fréquence des guerres qui se succèdent causent des déséquilibres et bouleversent le modèle socio-économique romain en provoquant un afflux de richesses considérable, qui n’a pas pour source le travail et le commerce (ce qui n’est pas sans rappeler, je trouve, l’époque mercantiliste que nous avons connue du XVIe au XVIIIe siècles, avec tous les effets pervers entraînés, de la même manière, par les mêmes causes).

Un enrichissement rapide, « par la prédation », qui va déboucher sur « la corruption du modèle libéral romain ».

L’esclavage se développe considérablement, et ce système de conquêtes et d’annexions profite avant tout aux élites.

L’État de droit antérieur se dégrade, cédant la place à « un capitalisme de connivence, ou capitalisme d’État », le terme de capitalisme appliqué au monde romain étant justifié par l’auteur, qui relève d’ailleurs que le capitalisme de connivence ne peut être qu’un faux capitalisme. La classe riche des grands propriétaires acquérait aussi un capital (terres et esclaves) à très bas prix avec l’aide de l’État, ce qui créait une nette distorsion avec les nombreux citoyens romains petits producteurs, déjà ruinés par les guerres (quand ils n’y ont pas trouvé la mort), incapables de pouvoir faire face à la concurrence de ces grandes exploitations soutenues par l’État.

Un exemple de gouvernement à des fins coercitives, de type socialiste, mais « par le haut », la redistribution ou transfert des richesses se faisant vers les classes supérieures.

Le contraire du capitalisme libéral, qui prône l’égalité devant la loi, la libre entreprise et le respect du droit associé à la responsabilité et l’acceptation du risque et des pertes liées à un éventuel « malinvestissement », qui ne peut être issu que de ses propres apports.

L’affaiblissement de la classe moyenne au profit de cette oligarchie fragilisa finalement progressivement celle-ci, la classe moyenne s’étant nettement prolétarisée jusqu’au désœuvrement et au désir de révolte.

C’est ainsi que sous l’influence politique des grands tribuns à l’image des frères Gracques, et face aux revendications sociales populaires, on aboutit progressivement à « un socialisme par le bas », précipitant la fin de la République.

Selon un processus similaire à ce que l’on connait aujourd’hui, la surenchère en matière de redistribution se développe à mesure de la nécessité d’entretenir une clientèle électorale, selon un processus toutefois conflictuel et parfois sanglant, chaque classe cherchant à s’opposer aux avantages acquis par l’autre. D’où la « lutte des socialismes » que décrit l’auteur à travers les guerres civiles romaines qui se succèdent de Marius à Octave, aboutissant à l’élimination physique des derniers libéraux romains par Octave, devenu premier Auguste, qui mit fin à la République et bâtit un « socialisme impérial, sorte de fascisme romain », régime dictatorial que Philippe Fabry rapproche du Léviathan de Hobbes (« un État fort chargé de mettre fin à la guerre de tous contre tous », alors même, souligne l’auteur, que « le paradoxe étant que c’est précisément la croissance du poids de l’État qui était à l’origine de la déchirure du contrat social »).

C’est ainsi que le principat, « dictature socialiste » selon Philippe Fabry, est né d’une « révolution et d’un coup d’État, qui aurait pu naître dès Marius ou dès César, mais n’a réussi qu’à la troisième reprise grâce à une politique d’éradication des opposants par le meurtre et la terreur ».

De manière générale, lorsqu’on dit qu’un empereur était très apprécié du peuple, il faut comprendre qu’il ouvrit les robinets de la dépense publique. Et de manière générale, taxes et dépenses ne devaient cesser d’augmenter dans la Rome impériale, à quoi s’ajouterait aussi l’inflation monétaire.

Les principes du dirigisme d’État ne furent cependant pas appliqués dans tout l’Empire. Ils l’étaient surtout à Rome.

Une importante liberté économique demeurait encore longtemps la règle dans les provinces et permettait leur prospérité, prospérité qui devait d’ailleurs financer les mesures interventionnistes sur le territoire italien.

C’est pourquoi le déclin de l’Empire romain est souvent daté du IIIe siècle, « car il s’agit en fait du moment d’extension du socialisme impérial […] à l’ensemble du monde romain ».

C’est aussi de là que date la rupture de l’égalité judiciaire et la nationalisation de certaines fonctions obtenues par brevet d’État. La classe des riches, des notables (homestiores) est traitée différemment des pauvres (humiliores) qui, eux, peuvent être condamnés par exemple à la torture.

L’art officiel est institué, sous forme d’une véritable propagande d’État, digne selon l’auteur, de l’Union soviétique. Quant aux finances publiques, elles ne suffirent à assurer les dépenses de l’État qu’à mesure des pillages organisés par les guerres de prédation, jusqu’à ce que celles-ci ne permettent plus de les couvrir, rendant nécessaire une nouvelle accentuation de la pression fiscale, étouffant plus encore l’économie de Rome et de l’Empire.

Le culte impérial s’imposa, engendrant les premières persécutions à l’encontre des juifs et des chrétiens, suspectés de vouloir menacer la paix sociale.

 

Le dominat, la « soviétisation » de l’Empire

Après l’intermède du règne des Sévères et de l’anarchie militaire, où le pouvoir du Sénat continua à reculer fortement, ce fut le dominat qui, « en recherchant comme solution aux problèmes engendrés par le dirigisme étatique un excès supplémentaire de dirigisme étatique, sombra dans un quasi-totalitarisme qui stérilisa définitivement la société et le monde romain et conduisit le bloc impérial à son délitement ».

Auparavant, Philippe Fabry nous présente une thèse originale au sujet des invasions barbares, dont l’un des facteurs explicatifs essentiels pourrait être la diminution des échanges économiques avec les Germains, suite aux difficultés romaines, qui auraient affaibli à leur tour les peuples du Nord et les aurait conduits à se fournir eux-mêmes ce qu’ils ne pouvaient plus obtenir par le commerce.

Devant l’incapacité du pouvoir central à assurer la défense de l’Empire, celui-ci continua à se déliter. Et c’est dans ce contexte que Dioclétien établit le dominat et le culte de l’Empereur, à travers lui l’État. Une sorte de monarchie de droit divin, qui réalisa l’achèvement de l’intégration de l’Empire, faisant fi des particularismes historiques et culturels locaux pour privilégier une optique constructiviste et dirigiste, uniquement centrée sur l’État.

Nombreux sont les points communs avec l’esprit soviétique, ainsi que le montre l’auteur dans ses développements, tant sur le plan économique que de la justice (quasi-inquisitoire), jusqu’aux purges dans l’armée. Ce qui le conduit, après force démonstration, à affirmer que le dominat est un authentique totalitarisme.

Et c’est ce qui, en définitive, ainsi qu’il le montre dans un dernier chapitre, a conduit à la chute de l’Empire romain d’Occident, considérablement désorganisé et affaibli, ne devant sa survie du IVe siècle qu’à une pause dans les invasions barbares (il ne survécut pas à la première d’entre elles, pourtant pas d’une ampleur exceptionnelle, tant l’Empire était sclérosé).

Cet anéantissement eut pour conséquence une plongée dans le féodalisme (les anciens grands fonctionnaires impériaux, les homestiores, la nomenklatura de l’Empire, devenant les grands propriétaires, cette nouvelle noblesse partageant, en France par exemple, son ascendance avec les guerriers Francs ; un parallèle de plus avec la situation de l’effondrement de l’URSS et le « féodalisme moderne » dans lequel est alors tombée la Russie).

Quant à la survivance de l’Empire romain d’Occident, elle ne relève, selon Pierre Fabry, que du mythe.

Sa survie réelle ne dépassa pas 200 ans et ne fut liée, selon lui, qu’à la richesse très ancienne des civilisations dont elle était issue, ainsi qu’à sa géographie particulièrement favorable aux échanges commerciaux, et surtout au fait qu’il fut largement épargné par les invasions barbares.

Pas plus que l’Empire d’Occident elle ne résista aux invasions perse et musulmane du VIe siècle.

En 642 ne demeuraient, finalement, que les vieux territoires de la civilisation grecque.

 

En conclusion

Philippe Fabry nous amène à en tirer une « leçon antique pour notre temps », montrant, à la suite de Montesquieu, que la chute de l’Empire romain n’avait rien d’imprévisible et a pour cause fondamentale la perversion de l’État de droit qui avait été forgé par la République libérale et la prédation fiscale qui s’en suivit, favorisé par le développement du « capitalisme de connivence ».

C’est donc de la perversion politique, qui amollit le « nerf de la liberté » qu’il convient de se méfier comme de la peste. Elle a pour symptômes le dirigisme étatique, la corruption qu’elle favorise, la multiplication des réglementations et du nombre de fonctionnaires, les redistributions et manipulations monétaires, la fiscalité écrasante qui décourage la libre-entreprise et l’initiative individuelle. Autant de facteurs qui entraînent les difficultés économiques, l’asservissement des citoyens et l’affaiblissement de la vertu civique, le tout débouchant sur la dépopulation et la réduction du peuple à l’esclavage par le pouvoir.

On voit le parallèle inquiétant, sur de nombreux points, avec notre Société actuelle.

De quoi s’interroger, au-delà du cas romain, sur la pérennité des grandes puissances libérales.

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  • Coquille vers la fin c’est Empire Romain d’Orient qui dure encore mille ans jusqu’aux invasions ottomanes.

  • Article très intéressant sur un livre qui ne l’est pas moins… Remarquons au passage que les liveraux semblent interdits de grande maison d’édition…
    Une coquille à « Quant à la survivance de l’Empire romain d’Occident », il semble qu’il faille remplacer par Orient dans cette phrase.

    • Oui j’ai eu du mal à comprendre. Je crois qu’il faut y lire « orient » à la place d’occident.

      J’ai globalement un peu de mal avec les articles qui veulent faire dire à l’histoire ce que l’on veut y trouver.

      La fin de l’empire d’orient en 642 ? Moui… pas si sur.

      • + 1

        J’aime bien les article de mr Rivalland mais alors là… ‘certains événements du XXème siècle, à savoir le triomphe du modèle américain de capitalisme libéral et d’État de droit et l’échec du modèle soviétique de socialisme et d’État policier… » je tique, état de droit vs état policier, de « droit » les bombardements au Vietnam, de « droit » la tuerie en Irak, de « droit » le soutien actuel aux puschistes de Kiev ??? Drole de droit, non ?

        Enfin bref ne peignez pas de « droit » l’interventionnisme américain qui est le colonialisme « new age » – on sous traite ses intérets d’Etat… La CIA n’est pas une entreprise privée que diable. Elle ne protège pas le Libéralisme comme Napoléon protégeait la Révolution. Elle est Rome qui va armée en Egypte pour le blé, qui pulvérise Carthage pour sa sécurité, Empire toujours sur la brèche pour sa mainmise et qui s’y épuise…

        Comparer Rome avec quoi que ce soit, est ce utile au fond ? L’après Rome n’a jamais été « la suite » de Rome de toutes façons… Sa chute non plus. Et Rome a survécu comme l’écrit Pascal T plus bas, tapi dans les méandres, à défaut de mieux… Vouloir expliquer la fin des dodos par la fin des diplos, well…

        Et puis prenons la thèse à l’envers : donc le capitalisme ne peut devenir qu’un césarisme (voir ce que deviennent les US) quand la force de son capital productif décline mais que son désir d’être le plus fort demeure. Non ?

        • Pour ce qui se passe dernièrement, l’Irak et l’Ukraine, on peut discuter l’état de droit. En revanche pour le Vietnam il s’agissait tout de même de lutter contre l’impérialisme communiste. On ne peut tout de même pas nier qu’au XXe siècle, l’Amérique et l’URSS n’ont pas représenté la même chose.

          • Cher mr Fabry,

            Je ne vous critiquais pas, vous avez bien le droit d’écrire, c’est même une des Libertés que je chéris le plus – et qu’un Roi numéro 18 a rétablie – un parfum de Valençay flotte encore… C’est cet utilisation du mot « droit » que mr Rivalland dès son introduction avance pour partager le monde en deux qui me gêne… Il y a beaucoup de gris dans l’Histoire…

            De Gaulle avait prévenu (cité par Peyrefitte) les ricains de ne pas y aller… Leur venue a-t-elle emballé la machine ? Quitte à ce qu’ils se trompent il faut laisser les peuples décider, même Napoléon (pas ma tasse de thé…) convenait qu’on ne peut débarquer chez autrui pour le forcer à faire comme « il se doit ». Toute la tragédie messiannique US est contenue dans cette croyance…

            Votre livre maintenant, bin je vais le lire, Rome me fascine, le « Sylla » de Simiot je l’ai dévoré, le Jerphagnon aussi, je traine sur le Gibbon et conserve un Rostov Tseff ainsi qu’un Leon Homo, et j’ai le Barbero sur les barbares (sic!)

            Un iconoclaste de plus dans ma bibliothèque, c’est chouette ! 🙂

  • La chute des civilisations nécessaire au progrès ?

    Athènes, Rome, les Égyptiens, Babylone, Constantinople…. les prédictions Maïa… mais aussi les réalités observées par la NASA !

    http://www.lepoint.fr/astronomie/en-2012-une-tempete-solaire-a-manque-d-aneantir-la-civilisation-contemporaine-25-07-2014-1848986_1925.php

    Qui montre que toute civilisation a son talon d’Achille.
    Le notre c’est la technologie électronique.

    • « la technologie électronique ».
      Voilà bien un vocabulaire qui ressemble à celui d’un sexa+. Ceux-là même qui, ne pouvant plus ni suivre ni comprendre le rythme de l’évolution de la société, accusent la modernité d’être la cause de tous les malheurs.
      je crois qu’en accusant la modernité, vous vous trompez de combat.

      • J’avais déjà un PC et un Mac, puis sur Internet, puis ai eu un site Internet perso, un magasin en ligne, bien avant que respectivement, beaucoup des contributeurs/lecteurs/commentateurs de ce site étaient encore, soyons gentils, soit dans le ventre de leur mère, soit à la maternelle, soit au collège, soit au lycée, soit en études supérieures. J’ai donné leurs premières leçons de programmation de site à mes enfants quand ils avaient moins de dix ans. Aujourd’hui, à 25, ils se moquent certes de moi parce que je n’a pas été plus loin que le html et le php… Pourtant, c’est moi qui est des sites perso sur Internet. Je vais vous faire rire, mon métier est musicien… Apprenez la musique comme je sais m’occuper de mes sites et après, on en reparlera, d’accord !

        J’ai déjà intégré les progrès technologiques, dans mon travail depuis au bas mot, le début des années 1980/90 mais je suis plus loin encore. Voilà la réalité. Quand on a bouffé de la technologie jusqu’à plus soif, on connait aussi ses limites… C’est tout. On est aware mais plus lucide que les jeunes coqs qui se jettent sans réfléchir sur la dernière nouveauté en espérant prendre un temps d’avance sur les vieux cons de mon espèce. Dommage aussi que, pour avoir un intérêt concret pour la technologie, qu’il faille aussi avoir quelque chose à vendre… quelque chose d’inventé, quelque chose à dire. Un Internet sans contenu est un tuyau sans eau. La génération des vieux cons a l’avantage de ne prendre l’Internet que pour ce qu’il est, un outil très utile, et non un objet ne lui-même, dont ils pourraient très bien se passer si un problème de bug majeur venait à se présenter. Ce qui n’est pas le cas de la génération des jeunes coqs nés dedans, qui sont plus forts certes, mais aussi plus esclaves et dépendants de la technologie…

      • Je ne sais pas si une tempête solaire pourrait détruire la civilisation, mais une tempête comme celle des années 1860 qui à mis a mal les réseaux télégraphiques pourrait très certainement affecter grandement le monde et causer des dommages très importants. Rien d’irréparable.

        Non, en fait c’est la réaction des politiciens et des groupes déchets qui est la plus dangereuse.

        Des démagogues pourraient en profiter pour faire passer beaucoup de mesure pour restreindre les libertés. (Ne pas gâcher une crise)
        On accuserait aussi probablement le co2 d’affecter la météo solaire et d’avoir causé la tempête, les écolos feraient en sorte d’empêcher la reconstruction du réseau électrique.

  • toute les civilisations se sont cassées la gueule , la notre suivra le même chemin , et peut être plus vite que ce que l’on pense ; il en sera ainsi aussi longtemps que l’homme cherchera à esclavagiser d’autres hommes pour les intérets d’une poignée ;

  • bonjour ,sans vouloir décourager quiconque et quoi qu’il en soit l’espèce humaine est vouée à sa propre disparition ;ainsi la faune et la flore restantes pourront enfin vivre en paix .

  • Quand on cherche à alimenter ses croyances, on trouve toujours des leviers à actionner.

  • Ce genre de titre et d’article me glacent, mais c’est surtout l’opportunisme de cette manchette aguicheuse qui m’effraie, jouer sur notre situation actuelle est navrant. Opportunisme journalistique voulant faire le buzz, car c’est le but de ces commentateurs (les mauvais) en ce moment qui se repaissent de notre état.
    Alors SVP allez chercher votre inspiration ailleurs qu’au fond des latrines sales de l’histoire.

    • C.est dommage, méfions nous de l’ignorance volontaire, elle permet tant d’atrocité…
      Un petit exercice très simple. Lisez: le nain jaune du fils du Dir cab de Pierre Laval puis des gens très bien du petit fils du Dir cab de Pierre Laval, A Jardin. Puis revoyez la comédie: la Grande Vadrouille (1966) chef d’Å“uvre du septième art français indetronnable pour les 30 années à suivre. Programmée par les télévisions d’état au minimum 1x l’an si ce n’est 2 ou 3 manière de bien rentrer tout ça dans les crânes des futurs jeunes coqs. Aucun jugement n’est utile, c’est le prisme par lequel vous allez revoir la Grande Vadrouille qui va vous surprendre. La peur est bien plus proche du fantasme que la réalité regardée en face…

  • Je l’ai acheté et lu d’une traite, trés bon livre bourré d’info et la similitude avec notre époque me semble évidente en effet.

  • Article très intéressant, je vais peut-être me faire tenter par le livre.

  • Le livre semble mériter lecture, même si ce « Mahomet and charlmagne revisirésumé déjà très riche et construit en donne l’essentiel.
    Mais il se pourrait qu’il soit intéressant de le compléter par la lecture de « Mahomet et Charlemagne », de Henri Pirenne. Livre déjà ancien, qu’on trouve cependant encore sur le net, et dont les enseignements ont été récemment repris et actualisés par Emmet Scott (Mahomet and Charlemagne revisited, pas encore traduit de l’anglais). On y découvre que les civilisations ne sont pas si mortelles que ne le dit le cliché venu de Paul Valéry. En particulier, les envahisseurs barbares, pendant plusieurs siècles de vagues successives, adoptaient dès leur installation l’organisation administrative, la monnaie de l’empire romain, la plupart de ses habitudes fiscales, commerciales, d’aménagement du territoire, etc. Jusqu’au 7ème siècle, le plus brut de fonderie des chefs de tribu « barbares » se VOULAIT romain et en singeait toutes les traditions et le décorum. La chrétienté, devenue religion romaine, a pu surfer sur cette espèce d’allégeance morale du vainqueur envers le vaincu, et pérenniser à sa façon la trace de Rome sur l’ensemble de l’Europe.
    A partir du 7ème siècle, ce sont les conquêtes, razzias et pirateries islamiques qui, en rendant la méditerranée impraticable comme voie d’échange, et transformant tout son pourtour en terre de guerre et de pillage, ont progressivement éteint le rayonnement romain et à travers lui celui de la civilisation grecque. On est bien loin de la fable de l’Islam « transmetteur » de civilisation ; il s’est passé tout le contraire, mais ce n’est pas notre sujet d’aujourd’hui. C’est la première leçon des travaux d’Henri Pirenne mais il y en a une seconde : un état, un empire même, peut disparaître, et sa culture triompher (n’oublions pas qu’à partir de IV siècle, Rome est chrétienne).
    Le combat pour la survie de la civilisation occidentale n’est donc pas nécessairement perdu, même s’il doit peut-être se déplacer du champ politique au champ culturel.
    Comme Rome, les états occidentaux pourraient disparaître, mais pas la civilisation qu’ils ont portée(et qu’ils ne savent ou ne veulent plus défendre. Comme avant eux les cités grecques minées par leurs divisions, la république puis l’empire romain ont disparu « administrativement », mais pas du tout culturellement. C’est comme ça qu’un jour arrive la Renaissance…

  • Mille excuses pour les traces d’un clic involontaire qui a placé dans la première phrase de mon message précédent des morceaux d’un autre paragraphe : il fallait lire : » … même si ce résumé déjà très riche et construit en donne l’essentiel. »
    Mais peut-être que la modération corrigera d’office…

  • La difficulté principale dans ces discussions consiste à distinguer les causes des conséquences.
    Dit autrement à propos de la thèse présentée, la redistribution fut-elle une cause ou une conséquence du délitement de l’empire romain.
    Par ailleurs, le phénomène d’effondrement ne concerne pas seulement l’empire romain mais également d’autres civilisations.
    La thèse présentée ci-dessus aurait gagné en validité si elle avait été confrontée à d’autres civilisations effondrées (la redistribution est-elle un trait caractéristique des société en voie d’effondrement ?).

    Pour l’heure, la thèse de Joseph Tainter sur l’effondrement des sociétés complexes me parait plus aboutit et plus plausible que la thèse présentée ci-dessus

    • « Dit autrement à propos de la thèse présentée, la redistribution fut-elle une cause ou une conséquence du délitement de l’empire romain. »

      Les deux mon capitaine. La première provoque la seconde, et les socialistes voient dans la première la solution à la seconde. C’est la poule qui se mord la queue. Le serpent et l’œuf. Ou le contraire.

    • Vous avez raison dans le sens où tout phénomène biosocial suit une courbe de Gauss, et les sociétés n’y échappent pas quelles que soient les causes des évolutions : naissance, progrès, apogée, déclin. C’est un phénomène universel.

      • « la redistribution est-elle un trait caractéristique des sociétés en voie d’effondrement ? »

        Je crois plutôt que la bonne solution est : « les sociétés arrivées à un sommet d’accumulation de richesses (donc de moindre répartition) commencent à redistribuer et donc par voie de conséquence à décliner. »

        Car la richesse amène la culture, l’éducation, la conscience des peuples. Le sentiment d’injustice (réel ou supposé) grandit corollairement à ces phénomènes économiques de croissance et de richesse. Le libéralisme économique amène aussi le libéralisme dans les idées donc le relativisme qui permet à des idéologies mensongères ou démagogiques de prendre le pouvoir.

    • La thèse n’aurait pas gagné en validité en étant confrontée à d’autres civilisations effondrées pour la simple raison qu’il ne s’agit nullement de donner une explication globale de l’effondrement des civilisations mais simplement d’expliquer celui de Rome, et non seulement son effondrement mais avant cela son ascension.

      Quant à la théorie de Tainter, elle est à la fois mal nommée et inexacte.

      Mal nommée parce que son nom laisse à penser que l’effondrement des sociétés complexes est liée à leur nature. Or le problème n’est jamais les sociétés complexes, mais les administrations complexes. Une société complexe, avec un haut degré de division du travail et de spécialisation des économies interdépendantes ne présente pas plus de difficultés qu’une société « simple » pour s’adapter aux changements dès lors qu’elle est laissée à l’ordre spontané ; le problème est que les sociétés complexes se voient souvent chargées d’une administration étatique (donc inutile) elle-même complexe et à ce tire à la fois coûteuse et rigide, empêchant la société complexe de s’adapter. Or si vous empêchez une société complexe de s’adapter, il suffit qu’elle soit amputée d’un morceau (par une catastrophe naturelle, ou que sais-je) pour que de proche en proche elle s’effondre complètement. Mais le problème de fond n’est pas du tout la complexité de la société, c’est la complexité de l’administration. Dont on trouve une occurrence dans le monde romain antique.

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