Historique : la suppression de Fannie Mae et Freddy Mac est envisagée !

La suppression des agences Fannie Mae et Freddy Mac pourrait bien être un geste historique, mais sans effet si la relance par le crédit est toujours à l’ordre du jour.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
fannie-mae

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Historique : la suppression de Fannie Mae et Freddy Mac est envisagée !

Publié le 8 août 2013
- A +

La suppression des agences Fannie Mae et Freddy Mac pourrait bien être un geste historique, mais sans effet si la relance par le crédit est toujours à l’ordre du jour.

Par Vladimir Vodarevski.

La nouvelle la plus importante du numéros des Échos du mardi 7 août se trouve page 5. Elle aurait pu faire la une. En effet, le quotidien annonce que le président des États-Unis Obama veut supprimer les agences Fannie Mae et Freddy Mac !

Ce serait un geste historique. Fannie Mae a été créée par le New Deal, pour faciliter l’accession à la propriété des habitants des États-Unis. Freddy Mac a été créé plus tard, mais reprend la même philosophie. Ce serait un symbole du New Deal qui serait supprimé.

Ces deux agences rachètent aux banques les crédits hypothécaires, afin de permettre à ces dernières d’augmenter le volume des prêts immobiliers. Ainsi, Les Échos rapportent qu’avant la crise neuf demandes de prêt sur dix sont passés par une des deux agences. Et, à ce titre, ce que ne souligne pas le quotidien économique, ces deux agences ont été parmi les principaux vecteurs de cette crise.

Sous les présidence de G. W. Bush et B. Clinton, il a été demandé à ces agences de soutenir davantage l’effort envers les emprunteurs plus fragiles, comme l’écrit Les Echos. En clair, il s’agit d’accorder des prêts à des populations peu ou pas solvables. Cela afin de soutenir la croissance. Ce sont ces crédits, appelés crédits subprime, qui ont provoqué la crise [1].

Cependant, Obama veut supprimer les agences, mais continuer à encourager le crédit, ce qui n’est pas logique. C’est supprimer un moyen pour le remplacer par un autre, pas de supprimer le principe de favoriser le crédit. Selon Les Échos, l’idée de l’administration US est de faire assumer les risques par le privé. Mais, dans le même temps, il propose que l’État ait un rôle de réassurance. Un rôle « limité » selon Les Échos. Mais la garantie de l’État a-t-elle jamais été limitée ? Les États-Unis ont connu un précédent sauvetage bancaire, il n’y a pas si longtemps, celui des caisses d’épargne. À partir du moment où l’État garantit, le risque repose sur l’État.

En outre, faire peser le risque sur les banques privées supposerait également de retirer à la Fed, la banque centrale US, le rôle de prêteur en dernier ressort, qui garantit aux banques qu’elles disposeront toujours d’une sources de refinancement en cas de problème. Il n’y a pas de moyen terme en matière de risque : soit le privé assume tout, soit les autorités publiques garantissent tout. À partir du moment où l’État entre en jeu, le mécanisme de responsabilisation des acteurs est faussé.

D’autant que l’administration des États-Unis continue de vouloir stimuler l’économie par le crédit. Il y aura donc toujours des encouragements aux banques pour qu’elles prêtent sans être trop regardantes.

La suppression des agences Fannie Mae et Freddy Mac serait donc un geste historique, mais sans effet si la relance par le crédit est toujours à l’ordre du jour, à travers la Fed notamment, et de nouveaux canaux.


Sur le web.

Notes :

Voir les commentaires (4)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (4)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Un article du Mises Institute.

 

La faillite de la Silicon Valley Bank (SVB), le 10 mars, a été la deuxième plus grande faillite bancaire de l'histoire des États-Unis. Deux jours seulement après la faillite de la SVB, la Signature Bank est entrée dans le livre des records en tant que troisième plus grande faillite bancaire de l'histoire des États-Unis. La First Republic Bank semblait également au bord de la faillite jusqu'à ce que Bank of America, Citigroup et d'autres grandes banques acceptent de financer conjointement un ... Poursuivre la lecture

Par Jacques Ninet.

 

En rédigeant l’essai que j’ai consacré aux taux négatifs, à l’été 2016, je suis tombé un peu par hasard sur un rapport publié l’été précédent par le Groupe des 30, think tank réunissant des grands argentiers (banquiers centraux et ministres des Finances) à la retraite et quelques banquiers privés. Ouvrage stupéfiant intitulé Fundamentals of central banking. Lessons from the crisis, en réalité véritable confession des erreurs des banquiers centraux dans leur vision de l’économie, dans la prévention de la... Poursuivre la lecture

Gels de certains fonds de participation sur des secteur à la mode, éclatement de la bulle des cryptoactifs bidons, éclatement de la bulle des SPAC, sauvetage des fonds de pension britanniques, mise sous tutelle d’un petit assureur-vie italien. Derniers craquements financiers en date : aides à des banques diagnostiquées en crise de « liquidités », la Silicon Valley Bank aux États-Unis et Crédit Suisse.

Nous avons l’impression de revivre les débuts des crises de 2000 et 2008.

Les crises se suivent en ayant en apparence des causes ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles