C’est pas nous, c’est les Allemands

C’est la panique complète, mais heureusement, les socialistes ont trouvé avec les Allemands de parfaits boucs-émissaires…

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C’est pas nous, c’est les Allemands

Publié le 1 mai 2013
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Rien de tel qu’un débat politico-économique de fond, arguments contre arguments, pour éclaircir les idées et bien comprendre les positions de chacun. Avec d’intelligentes controverses et des argumentaires fournis, on fait progresser le savoir, on peut analyser le passé, décider pour le présent et préparer le futur. Les socialistes de gauche et de droite l’ont bien compris et, sans plus attendre, nous offrent donc une polémique politicienne débile frisant le n’importe quoi au fer chaud.

Comme d’habitude, différents éléments se seront percutés pour parvenir à ce foutoir dantesque que seul un pays en pleine déconfiture politique, économique, sociale et morale est capable de proposer à son peuple. En plus de politiciens de tous bords affûtés comme du beurre chaud, il y a bien sûr, en bonne place, une presse en syntonisation parfaite avec l’équipe au pouvoir, amoureusement scotchée à la doxa en vigueur et qui relaie donc avec une précision millimétrique les moindres éjaculations oratoires maladroites des gouvernants, de leurs sbires et de leurs thuriféraires.

Ainsi, Le Monde, toujours à la recherche d’un moyen simple de faire pencher le gouvernement vers encore un peu plus de socialisme, a profité d’une fuite pour nous entretenir d’un brouillon de texte produit en interne du parti majoritaire et dont le contenu laisse planer peu de doute : les socialistes français sont contre l’austérité (surprise !) et trouvent, dans Angela Merkel, une version à peine édulcorée de l’antéchrist pleine d’intransigeance égoïste, elle qui, je cite les clowns du PS, « ne songe à rien d’autre qu’à l’épargne des déposants outre-Rhin, à la balance commerciale enregistrée par Berlin et à son avenir électoral » ; ce qui est abominable pour le socialiste moyen qui gribouille ce genre de pénibleries, tant il semble évident qu’un dirigeant ne doit pas songer à l’épargne des déposants (« n’afoutr, c’est pas mon pognon »), que la balance commerciale équilibrée, c’est pour les branleurs, et que son avenir électoral est bien évidemment la dernière de ses préoccupations.

Ces gens sont formidables. C’est à ça qu’on les reconnaît.

La réaction politique n’aura évidemment pas traîné et elle est bien évidemment salée, surtout à gauche. Je passe en effet pudiquement sur les réflexions de la droite parlementaire, qui déclenchent au mieux quelques bâillements. Lorsqu’une opposition existera en France ailleurs que chez les turbo-communistes, on en reparlera.

Or donc, à gauche, c’est la curée. D’un côté, certains renchérissent, comme le brave Bartolone (patrimoine : inconnu) qui ne peut s’empêcher d’ajouter un peu de sel sur les plaies. Après tout, c’est bien là le rôle du président de l’Assemblée Nationale que de mettre le souk dans la majorité parlementaire à laquelle il appartient. Non ? Ah bon… Un coup de fil, et ce sera réglé. Non ?

Le Bartolophone

L’échange de SMS et de petits mots téléphoniques entre l’oreille droite du petit Claude et les babines de Valls (patrimoine : 369.480,12€) et Sapin (patrimoine : 2.2 M€) a dû être croustillant, puisqu’en substance, on apprend ensuite, toujours par voie de presse, que les deux ministres n’entendaient pas se faire ainsi voler le droit de mettre le bordel dans la majorité par un parvenu du 9-3, et l’ont franchement remis à sa place sur le mode « Barto, tu es un gros irresponsable », ce que tout le monde savait déjà mais qu’il est bon de rappeler, parfois.

Même Fabius (patrimoine : plus de 6M€), d’habitude très occupé par son fils et qui avait pour le moment réussi à faire oublier presque totalement qu’il émargeait aux frais de la République, est sorti de sa réserve pour rappeler qu’il fallait, autant que possible, éviter de se filer des coups de pelle dans la nuque ; même si le risque de heurter le cerveau est nul (il n’y en a pas), cela finit par faire des bosses disgracieuses qui passent mal à la télé.

La cacophonie ne serait pas complète sans qu’aux cris divers et variés de ces incompétents ne s’ajoutent les remarques idiotes et acidulées du matelot Hamon (patrimoine : 230.000 €) et les mots d’apaisement (auf Deustch, Bitte) de Jean-Marc Ayrault (patrimoine : un combi Volkswagen hors d’âge), dont on me fait savoir qu’il aurait été serait l’actuel premier ministre :

La bonne nouvelle, c’est que, en substance, la chancelière s’en tamponne. Ou pas loin et de toute façon, Merkel sait parfaitement que tout accord de fond avec la France est illusoire, tant parce qu’elle connaît un minimum la philosophie étatiste française, biberonnant les impôts comme jamais, et tant parce qu’il y a les élections fédérales en septembre prochain ; bref, elle ne bougera pas d’un iota sur la politique de rigueur : elle aurait politiquement tort pour elle-même et économiquement, ça ne servirait à rien.

Cependant, toute cette ridicule affaire, qui n’aura au passage toujours pas permis l’émergence d’une opposition crédible, montre plusieurs choses.

D’une part, cela illustre parfaitement l’impérieux besoin de nos dirigeants à modifier leurs boucs-émissaires en fonction des saisons, sans pour autant comprendre qu’il leur faudrait plutôt et de toute urgence s’atteler à corriger leurs propres errements. Mais c’est pratique, les boucs-émissaires : ça ressoude. Enfin… Ça ressoude à condition qu’il ne soit pas trop mal choisi (ici, même Le Monde, si délicieusement socialiste en temps normal, en convient). Un bouc-émissaire mal choisi, on dirait plutôt qu’il dessoude. À présent, Hollande et sa clique de parasites désorganisés ne peuvent même plus désigner une caste de Français à la vindicte populaire, tant cette dernière s’est retournée contre eux et leur pluie ininterrompue de stupidités, de taxes et de projets sociétaux délétères. Le chef de l’État en est réduit, comme, du reste, ses ministres en déplacement, à fuir les réunions publiques, surtout lorsqu’elles impliquent des œuvres d’art religieuses :

Découvrant que François Hollande devait prononcer un discours devant une immense toile représentant une scène à caractère religieux, et devant l’impossibilité technique de déplacer ce tableau à la taille XXL, les autorités avaient demandé aux employés du musée de tendre une immense bâche bleue.

hollande XVI

D’autre part, comme je l’ai évoqué précédemment, cela montre aussi l’absence pathologique d’opposition, ou tout du moins d’une opposition qui soit, même de loin, en phase avec le peuple. Ce dernier, de son côté, a très largement désavoué le chef de l’État, et la scission offerte par le consternant non-débat sur le mariage homosexuel ajoute encore à la confusion puisqu’il brouille encore un peu plus le ronronnant clivage droite/gauche que rêvait de vivre une confortable majorité socialiste. Pourtant, les tentatives de canalisations ou de récupérations par l’actuelle UMP des mouvements observés dans la société française ont toutes lamentablement échoué. Ce n’est pas fortuit.

jean, les tontons flingueursEt puis, tout ceci démontre à quel point le parti socialiste n’est qu’un patchwork d’individualités parfaitement égoïstes (comme, du reste, l’a toujours été l’opposition). Mitterrand avait laissé entendre qu’après lui, il n’y aurait que des comptables. Ce terme est encore trop bon pour le bricoleur et les autres diptérophiles qui bruissent autour et dans la majorité, mais la réalité est impossible à ignorer : le parti socialiste, le gouvernement et l’Élysée ne travaillent plus de concert. Les tensions s’accumulent au sein du parti, au sein de la majorité parlementaire, au sein même du gouvernement. Ayrault, toujours aussi invisible, persiste à se cantonner dans un troisième rôle discret, un majordome de tontons flingueurs, sans l’expérience ni le bagout de Jean, le domestique.

En creux, et c’est de loin l’enseignement le plus profond de ce merveilleux foutoir, cela montre la panique qui règne dans toutes les strates de l’exécutif d’un côté et du législatif de l’autre. Cela montre aussi que la catastrophe économique que vit la France est maintenant parvenue jusqu’à leurs oreilles. Et si pour le moment, ils en sont encore à chercher des coupables, on sent poindre le début de réalisation que les quatre prochaines années à tenir vont être longues, très longues. D’ailleurs, ce constat a aussi été dressé par les Allemands eux-mêmes ; Andreas Schockenhoff, vice-président du groupe parlementaire CDU/CSU, déclarait ainsi à la suite de cette lamentable polémique :

(Ces attaques) montrent avant tout le désespoir dans lequel se trouvent les socialistes français du fait que, même un an après leur arrivée au pouvoir, ils ne trouvent aucune réponse convaincante aux problèmes financiers et économiques de leur pays.

Oui, à l’évidence, ce pays est foutu. Et maintenant, les socialistes savent.

—-
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  • Excellente analyse ! La désignation frénétique du bouc émissaire teuton (en attendant sans doute d’accuser les martiens un jour prochain) traduit la panique crasse qui étreint Hollande, ses minables sbires gouvernementaux et l’ensemble de la classe politique, gauche et droite confondues aveuglées par le socialisme, sans parler des cohortes de guignols hauts fonctionnaires comme on en trouve à foison, par exemple chez les juges corrompus.

    Il devient de plus en plus évident que l’Europe et Angela seront obligés de mettre la France socialiste sous tutelle avant quatre ans ou, de guerre lasse, d’exclure le mauvais élève perturbateur de la classe européenne.

    L’Etat obèse français est le maillon faible de l’Europe.

    • il n’ y aura pas besoin d’accuser les martiens, accuser les chinois leur suffira. ceux-la ne risque pas de repasser la frontière avec des chars comme en 40.

  • Et oui on est foutu…. même une alternance avec la droite ne résoudra rien, ils sont du même sérail

    Mais où sont les libéraux?!

    Personnellement, j’attend la fin… qui risque d’être douloureuse.

    « L’important, ce n’est pas la chute, c’est l’atterrissage »

  • http://nicolaskokel.blogspot.com/2013/04/la-haine-cest-maintenant.html

    1) les responsables politiques nient qu’il y a un problème
    2) ces mêmes responsables nient qu’il y a un problème sérieux.
    3) enfin, ces responsables, ne pouvant nier qu’il y a un problème sérieux, cherchent un bouc émissaire à tous ces problèmes (pour ne pas apparaître eux-mêmes responsables)

  • les allemands n’ont pas envie de payer, c’est normal, il ont deja payés:
    1945: ville detruites et situation de quasi-famines ( dans les villes )
    1948 liquidation de ce qui restait d’epargne ( pour la deuxième foi depuis 1923 ) avec l’arrivé du nouveau mark.
    1989: recuperage des landers de l’est, foirés par le socialisme. hausse d’impot et baisse du pouvoir d’achat a la clé.
    2005: reforme de l’agenda 2010, avec hausterité et baisse des salaires.
    et maintenant, ils faudrait payer pour les grecs qui travaillent au noir sans vouloir lacher leur poste de fonctionnaire fictif, pour les francais qui refusent depuis trente de reformer quoi que se soit ? des clous !

  • Très bien.

    Sauf que nos politiciens font tout sauf de la politique. On pourrait comparer Elysée à une crèche, non pas ou l’on met l’âne et le bœuf, mais ou l’on met les bambins qui cassent tour à tour les jouets de la république.

    C’est quand même le pays ou l’on valorise l’échec industriel grâce à la lutte syndicale d’apparat.

    • Bonne analyse.

      Nous vivons dans un pays ou les politiques (aux poches pleines) valorisent l’echec et la mediocrite. La reussite ecomonique et penser differemment doit etre blamee.

      Les syndicats sont grassement payes pour saboter depuis des annees nos outils de productions, et peuvent maintenant etre amnisties pour violences. Ca fait un peu groupes paramilitaires d’influence aux ordres des politiques.

      La base de toute dictature ideologique s’appuie aussi sur la jeunesse (jeunesses hitleriennes, balilla, jeunesses communistes, gards rouges, enfants guerriers en Afrique,…). Notre pays possede aussi un systeme educatif abrutissant, aux enseignants majoritairement socialistes, et aux programmes orientes. Surtout, ne pas sortir du schema de pensee unique.

      Donc, ne soyez ni creatif, ni travailleur, restez pauvre et avaler la doctrine politique officielle…. une vraie Republique Socialiste Sovietique que nos vieux soixante-huitards degeneres ont enfin reussi a realiser avant de mourir ! Joli !

      Et maintenant pour l’avenir ?

      Il nous reste heureusement la possibilite de partir a l’etranger. Meme si c’est pas bien (Depardieu), car on ne quitte pas un naufrage collectif dans un regime socialiste !

      J’en viens a souhaiter que ce regime anti-democratique perdure encore jusqu’en 2017, car :

      – il faut que la majorite des Francais ayant choisi des inaptes pour dirigeants sente bien sa douleur. Quand on vote, on engage son pays. C’est du serieux (donc le droit de vote pour les attardes mentaux, analphabetes, et autres legumes,…. je reste dubitatif).

      – il faut que les socialistes, qui ont tous les leviers du pouvoir (egalement par voie democratique) puissent donner toute la mesure de leur incompetence sur la duree,…. on ne sait jamais, il peut y avoir des lendemains qui chantent (les Sovietiques ont attendu plus de 70 ans),

      – il faut que le traumastisme soit tel pour le pays, que jamais plus, meme le plus attarde mental des electeurs, personne ne revote pour de tels abrutis.

  • La connerie c’est maintenant!Ou effondrement c’est maintenant!C’est au choix…

  • Si au moins on avait des comptables ! Ils sont nazes, le savent…et ça va rien changer. La France tout est possible, surtout dans la merde.

  • Pascal, ce commentaire mériterai bien quelques développements dans un article: comment les différents corps vont continuer de dériver, se cloisonner et finir par s’affronter sur le dos des français sur fond de désordre grandissant.

    Je sens que vous avez quelques références historiques sous le coude 🙂

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