Big Brother est vert

Les autorités pourront s’infiltrer dans votre maison par le réseau électrique « intelligent » (smart grid) et éteindre tout appareil de leur choix, comme bon leur semblera. Une initiative de l’UE, bientôt expérimentée sur des cobayes humains au Danemark.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Des menaces nombreuses sur la vie privée

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Big Brother est vert

Publié le 29 septembre 2012
- A +

Les autorités pourront s’infiltrer dans votre maison par le réseau électrique « intelligent » (smart grid) et éteindre tout appareil de leur choix, comme bon leur semblera. Une initiative de l’UE, bientôt expérimentée sur des cobayes humains au  Danemark.

Par Richard North, depuis Bradford, Royaume Uni.

Sur l’île danoise de Bornholm, les préparations sont presque terminées. Dans un peu moins de deux mois, à peu près 2000 foyers seront équipés et prêts. Ils seront l’avant-garde de la politique énergétique danoise, avec des compteurs électriques intelligents, leurs machines à laver, leurs télévisions, et leurs ordinateurs entièrement en réseau, prêts à être contrôlés par la société locale d’électricité, Oeskraft.

Ceci est votre futur. Ou le sera, si l’Union européenne arrive à imposer ses vues. Et, pour s’aider sur cette route, elle amorce la pompe avec un projet pilote de quatre ans et 21 millions d’euros, appelé EcoGridEU, dont 10 millions proviennent des citoyens des États membres de l’Union, un des 245 projets énergétiques de l’Union, épongeant au total 2,3 milliards d’euros d’impôts.

Par ce moyen, nous dit-on, le consommateur peut remplir son lave-vaisselle en toute fin de soirée, mais la machine ne lancera son cycle que quand le prix sera le bon, peut-être à deux heures du matin. En théorie, cela permet à la demande et à l’offre de s’équilibrer.

Des menaces nombreuses sur la vie privée

Bien sûr, on peut aussi faire la vaisselle à la main après le repas avec de l’eau chaude chauffée au gaz (de schiste), ce qui donnerait du répit aux éoliennes, mais ça, c’est plutôt gâcher l’expérience, qui repose aussi sur le fait que les ménages aient des voitures électriques, et utilisent leurs batteries pour équilibrer le système, en épongeant de l’électricité quand la demande est faible.

Ce qui est testé par EcoGridEU est un scénario d’approvisionnement où plus de 50% de l’électricité est fournie par les renouvelables, principalement le vent, la volatilité créant un cauchemar pour les techniciens qui essaient d’équilibrer le système.

La réponse est un « réseau électrique intelligent » (smart grid) où le prix de l’électricité est flexible selon la disponibilité, et changeant par intervalle de 5 minutes. Les 2000 consommateurs résidentiels environ, sur un total de 28.000 que compte l’île de Bornholm, sont ensuite équipés de « contrôleurs » intelligents, permettant aux prix en temps réels de leur être présentés, les appareils électriques étant pré-programmés pour n’utiliser l’électricité que quand le prix descend sous un certain niveau.

L’incitation pour le consommateur est que, ayant souffert des prix de l’électricité au détail les plus élevés d’Europe, chaque famille se voit offrir « au moins » 100 euros d’économies par an.

Et voilà comment nous voyons se dérouler le « paradigme vert ». Des pénuries de ressources essentielles sont créées de toutes pièces, faisant monter les prix artificiellement, et sont ensuite rationnées par le prix, forçant la consommation vers le bas, pour amener l’offre et la demande à l’équilibre.

Mais le prix le plus fort à payer, ici, est la perte de liberté et de contrôle, et de vie privée. Il n’y a pas de garantie de continuité d’approvisionnement, et le contrôle routinier de l’utilisation qui est faite de l’électricité passe au fournisseur, qui est en mesure d’enregistrer quel appareil est utilisé, et quand. Et, bien sûr, quand le vent ne souffle pas, non seulement l’électricité peut être coupée à des maisons individuelles, mais le fournisseur peut même s’infiltrer dans les maisons, et éteindre des catégories entières d’appareils.

De cette façon, nos maitres verts évitent l’embarras de coupures de courant à grande échelle, la lumière ne s’éteindra qu’une ampoule (à économie d’énergie) à la fois, avec la télévision qui ne sera autorisée à recevoir que les programmes des partis politiques, et d’éducation verte. Big Brother arrive, mais sa couleur est le vert.

—-

Sur le web.

Voir les commentaires (5)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (5)
  • Et pendant ce temps, les « sauveurs de la planète » font quatre fois par mois le tour du monde en avion pour s’en mettre plein les poches, pardon, pour sensibiliser les populations.

  • Et pour le chauffage, il se mettra aussi en route quand la demande sera faible? ( au mois de juillet par exemple?).

  • Super le progrès…

    On va finir par s’apercevoir que SmartGrid ou pas, l’intermittence d’un système basé essentiellement sur des sources imprévisibles est ingérable. On peut faire fonctionner certains appareils en périodes de creux de consommation, mais pas faire clignoter la consommation par une guirlande de Noël.

    Et alors, on va remettre des centrales rejetant du CO2 en ligne, en loucedé…

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le Salon de l’agriculture s'est ouvert à Paris le 24 février.

Nous sommes dans l’attente des réponses que le gouvernement va donner aux agriculteurs, suite à la révolte qui a éclaté dans ce secteur en janvier dernier. Pour la déclencher, il a suffi d’une simple augmentation du prix du GNR, le gas-oil utilisé pour leurs exploitations, et elle a embrasé subitement toute la France.

Tous les syndicats agricoles se sont entendus pour mobiliser leurs troupes, et des quatre coins du pays, des milliers de tracteurs ont afflué vers Paris... Poursuivre la lecture

Voilà maintenant quatre ans que le Royaume-Uni a officiellement quitté l'Union européenne. Depuis le Brexit, la Grande-Bretagne a connu trois Premiers ministres, et d'innombrables crises gouvernementales. Néanmoins, malgré le chaos de Westminster, nous pouvons déjà constater à quel point les régulateurs du Royaume-Uni et de l'Union européenne perçoivent différemment l'industrie technologique. Le Royaume-Uni est un pays mitigé, avec quelques signes encourageants qui émergent pour les amateurs de liberté et d'innovation. L'Union européenne, qua... Poursuivre la lecture

2
Sauvegarder cet article

It has been four years since the UK formally left the European Union. Since Brexit, Britain has been through three prime ministers and countless government crises. Nonetheless, despite the chaos of Westminster, it is already becoming clear how differently regulators in the UK and EU view the technology industry. The UK is a mixed bag, with some encouraging signs emerging for fans of freedom and innovation. The EU, meanwhile, is pursuing a path of aggressive antitrust regulation on various fronts.

 

AI ‘Bletchley Declaration’

Now... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles