Quelques réflexions économiques estivales…

Quelques réflexions économiques estivales sur la maladie hollandaise du Canada, l’austérité baltique, les PIIGS et la Suisse et le twist de Bernanke.

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Quelques réflexions économiques estivales…

Publié le 22 juillet 2012
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Quelques réflexions économiques estivales sur la maladie hollandaise du Canada, l’austérité baltique, les PIIGS et la Suisse et le twist de Bernanke.

Par le Minarchiste, depuis le Canada

La maladie hollandaise du Canada

La théorie de la « maladie hollandaise » revient souvent dans les discussions concernant le Canada, particulièrement des économistes plus à gauche. Selon cette théorie, les exportations de ressources naturelles font en sorte que la devise s’apprécie, ce qui nuit au secteur manufacturier et engendre un débalancement de l’économie.

L’économiste Stephen Gordon publiait récemment des graphiques intéressants à cet égard. Le premier montre qu’en effet, la part du secteur manufacturier a diminué au sein de l’économie canadienne. Cependant, le second graphique montre que ça a été le cas dans la plupart des pays industrialisés (excepté la Chine et l’Inde qui sont encore des pays émergents). Donc, est-ce vraiment une maladie hollandaise, ou plutôt une épidémie ! En fait, la maladie hollandaise du Canada n’est qu’un cheval de bataille pour le politicien opportuniste qu’est Thomas Mulcair.

L’austérité baltique:

L’autre débat qui continue d’occuper une grande place dans les médias concerne l’impact de l’austérité sur la croissance économique des pays en difficulté. Mon opinion n’a pas changé à ce sujet : les mesures d’austérité axées sur des réductions de dépenses gouvernementales et la réduction de la bureaucratie étatique sont positives, alors que celles axées sur les hausses de taxes et impôts sont négatives.

Concernant les pays de la zone Euro, on constate que les dépenses du gouvernement n’ont pas diminué significativement. Le ratio des dépenses sur le PIB s’est simplement stabilisé. Peut-on vraiment parler d’austérité dans ce cas ?

En revanche, certains pays comme l’Estonie (qui fait partie de la Zone Euro) ont réellement réduit les dépenses de l’État et ont accompli une réelle reprise économique. Les salaires et les prix y ont baissé (ce que l’on appelle une dévaluation interne, et ce que moi j’appelle de la déflation) et la dépréciation de l’Euro a certainement aidé un peu aussi. Sans être nécessairement un « cas d’école », l’Estonie et d’autres pays baltes confirment qu’on peut avoir une reprise économique tout en coupant les dépenses de l’État (et voire même que l’un cause l’autre).

À noter que l’Islande fait aussi très bien, elle qui n’a pas fait de sauvetage de ses trois grandes banques. N’est-ce pas là une preuve que le concept de “too-big-to-fail” n’est qu’une chimère ?

Voici quelques graphiques de Dan Mitchell et autres à cet égard.

 

 

 

Les PIIGS et la Suisse

Puis, alors que les PIIGS s’enlisent de plus en plus en tentant de sauver leurs banques avec l’argent des contribuables, les taux d’intérêt sur leur dette souveraine sont de plus en plus élevés (les 10 ans sont à près de 20% pour la Grèce, autour de 10% pour le Portugal et l’Irlande, et plus de 6% pour l’Italie et l’Espagne). En revanche, les taux d’intérêt suisse, dont la devise est largement soutenue par d’importantes réserves d’or, sont négatifs de 2 à 5 ans et de seulement 1% pour 40 ans ! Et ensuite vous me direz que l’or est une « relique barbare », une forme vétuste de monnaie ou que ce n’est carrément pas une monnaie du tout car c’est trop volatile ? Et bien regardez le quatrième graphique ci-bas, qui montre le prix du pétrole en dollar US et en or. Lequel est le plus volatile ?

Les Eurobonds sont la solution prônée par le consensus des économistes pour régler la crise européenne, après avoir recapitalisé les banques (évidemment !), mais l’Allemagne ne veut rien entendre à cet égard. Ces Eurobonds seraient des obligations émises au nom de tous les pays européens, c’est-à-dire que le fardeau du remboursement reposerait sur l’ensemble des contribuables européens et non pas seulement les plus gros emprunteurs. Je suis d’accord avec Mme Merkel à l’égard du fait que ce n’est pas une solution viable, créant une évidente “tragédie des biens communs” et beaucoup de risque moral. On achèterait du temps, mais ne règlerait rien, et pendant ce temps les choses continueraient d’empirer rendant la situation encore plus ingérable. Les PIIGS sont trop bureaucratisés et leurs gouvernements dépensent trop. Leurs économies ne sont pas compétitives. Tant que cette situation ne sera pas réglée, les problèmes de la zone Euro persisteront.

 

 

 

Bernanke continue de danser le twist

Aux États-Unis, la Fed vient d’annoncer qu’elle poursuivrait son opération twist jusqu’en décembre pour un montant additionnel de $267 milliards. Elle continuera donc d’acheter des obligations à long terme et de vendre des court terme. D’ailleurs, ce graphique montre que la Fed est devenue le plus gros acheteur des nouvelles émissions de dette américaine. Tant que ce soutien artificiel sera là, les taux américains demeureront excessivement bas. Le taux 10 ans US a atteint les 1.5% récemment.

Ceci dit, l’opération semble avoir les résultats escomptés jusqu’à maintenant. Les taux hypothécaires ont fortement baissé, ce qui a stimulé les refinancements hypothécaires. Les prix des maisons ont commencé à augmenter timidement, ce qui a stimulé la construction résidentielle. Reste maintenant à voir si cela sera soutenable et si ça mènera à une reprise économique durable et saine. J’en doute.

Ceci dit, une reprise dans la construction aidera puisque, contrairement à ce que les keynésiens ne cessent de répéter, la majorité du chômage qui sévit actuellement aux États-Unis est structurel. La preuve la plus probante est que les offres d’emplois non comblées ne cessent d’augmenter. Le ratio chômeurs/offres d’emploi est en forte baisse (i.e. le nombre d’offres d’emploi augmente plus vite que le nombre de chômeurs). Pourquoi ces offres d’emploi ne sont pas comblées ? Parce que les chômeurs n’ont pas les compétences requises (chômage structurel). Ce chômage résulte des distorsions induites par l’interventionnisme de l’État, qui a gonflé une bulle de crédit insoutenable.

 

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